America [s]

America
L’Amérique des années 70

America [s]

Ludovic Manchette & Christian Niemiec

Le Cherche Midi (2022)

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Amy, 13 ans, vient de perdre sa meilleure amie, Sandy. Elle a été fauchée par une voiture deux mois auparavant. Elle est morte sur le coup.

Amy avait aussi une grande sœur de 17 ans, Bonnie. Mais il y a un an, Bonnie est partie. A 17 ans, elle a décidé d’aller tenter sa chance au Manoir Playboy, à Los Angeles. Autrement dit, elle est partie traverser les États-Unis en stop, avec un gars qu’elle connaissait à peine…

Elle avait promis d’écrire. Mais un an après, rien, pas un mot. La police l’a cherchée au début. Amy avait juré de garder le secret sur la tête de Sandy, alors elle n’a rien dit. Pour ce que ça a servi…

Bref, aujourd’hui, plus rien ne retient Amy à Philadelphie. Elle décide de partir à la recherche de sa sœur et de voir si elle a réussi à concrétiser son rêve…

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C’est une histoire totalement incroyable, à laquelle, cependant, j’ai cru. Une gamine qui traverse l’Amérique des années 70 pour retrouver sa grande sœur. Elle va faire de nombreuses rencontres, certaines merveilleuses, d’autres beaucoup moins, on s’en doute. Un voyage initiatique pour (re)trouver une famille.

J’ai vraiment adoré cette histoire, qui n’est pourtant pas toujours très gaie !

Le meilleur des conseils : “Va là où tu es aimée“.

Une très chouette lecture que je vous recommande !
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Des mêmes auteurs, j’ai lu (et beaucoup aimé également) : Alabama 1963

sortir

C’est le 4ème roman à sortir de mon panier pour “en sortir 25 pour 2025

Il participe aussi au Challenge ABC chez Enna

ABC

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

L’histoire d’ Erika – Album Innocenti

Erika

A partir de 8 ans

L’histoire d’ Erika

Ruth Vander Zee

Roberto Innocenti (Ill.)

Christiane Duchesne (Trad.)

Éditions d²eux (2021)

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Grâce à Ruth Vander Zee qui l’a rencontré par hasard en 1995, Erika a pu nous raconter son histoire. Elle commence ainsi :

Entre 1933 et 1945, six millions de personnes de mon peuple on été tuées. Plusieurs ont été fusillées. Plusieurs sont mortes de faim. Plusieurs ont été brûlées dans des fours ou asphyxiées dans des chambres à gaz. Pas moi.

Je suis née un jour de 1944. Je ne sais pas la date de ma naissance. Je ne sais pas le nom qu’on m’a donné alors. Je ne sais pas dans quelle ville ni dans quel pays je suis née. Je ne sais pas si j’ai eu des frères ou des sœurs.

Ce que je sais, c’est que, âgée de quelques mois seulement, j’ai échappé à l’Holocauste.

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Indiqué à partir de 8 ans, je trouve ça un peu jeune pour parler de ces horreurs qu’ont été la déportation et l’holocauste. Par contre, je trouve que cet album a parfaitement sa place dans tous les CDI (collèges et lycées !)

C’est une histoire très dure, mais très belle en même temps. Ces parents, qui, sans savoir vraiment vers quoi on les emmène, décident de jeter leur bébé hors de ce train pour lui donner une meilleure chance de survie. Quelle merveilleuse preuve d’amour pour cette femme. Et quelle tristesse aussi de savoir quel sort a été réservé à ses parents.L'Etoile d'Erika par Vander Zee

Un album très émouvant qui se termine sur une note d’espoir et deux pages en couleur après des illustrations en nuances de gris et plutôt réalistes qui font froid dans le dos. Un livre très fort.

Je l’avais déjà lu il y a quelques années, la couverture était différente et c’est une nouvelle traduction. Il s’appelait alors “L’étoile d’ Erika” (Milan – 2003). Je ne l’ai pas sous la main, difficile donc de savoir si la traduction est très différente ou non (En fait, vous pourrez trouver l’ancienne version sur Youtube). Je trouve la nouvelle version un peu plus “dynamique”.

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D’autres albums illustrés par Innocenti sur ce blog : La petite fille en rouge, La maison (2ème album présenté), Rose Blanche et L’auberge de nulle part.

Site de l’autrice (c’était son premier livre)

Site de l’illustrateur (en anglais et italien)

Roberto Innocenti a reçu le prix Hans Christian Andersen en 2008 pour l’ensemble de son œuvre.

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Un album qui participe au Challenge Petit Bac d’Enna

2ème ligne – Catégorie Prénom

Un océan d’amour – Bd sans texte ♥

Océan OcéanUn océan d’amour ♥

Lupano & Panaccione

Delcourt/Mirages (2014)
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Nous sommes en Bretagne. Un pêcheur se lève, mange la galette aux œufs et au lard préparée par sa bigoudène de femme, écoute la météo (voir planche de droite) , termine de se préparer, puis s’en va. Il fait encore nuit. Il réveille son second, endormi sur un cordage et c’est parti, ils larguent les amarres…

Début de matinée, la pêche n’est pas bonne, beaucoup de détritus mais pas de poissons. Le temps de boire un café, pour se réchauffer et faire une pause et… Le choc ! Le petit bateau de pêche est pris dans les filets d’un énorme bateau-usine…

Le soir, la femme du pêcheur l’attend au port, en vain.

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J’avais vu ce roman graphique à sa sortie, mais la couverture ne m’attirait pas du tout. Mais alors, vraiment pas du tout !! Ce qui fait que malgré le fait que j’ai entendu moult bonnes, voir très bonnes critiques sur cette bd, je n’arrivais pas à me décider à la lire… Et en plus une bd sans texte ? Pffouuu…

Et puis, dernier jour de boulot, je cherche ce que je vais prendre pour lire pendant mes vacances… Et je tombe sur… Un océan d’amour. Bon allez, on verra bien !

Mais qu’est-ce que je suis bête parfois ! Je me donnerais des claques… Je sais pourtant que la personne qui m’a parlé la première de cette bd est une super conseillère (oui Béa, je parle de toi !) Pourquoi est-ce que je ne l’ai pas écoutée avant ???

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Un océan d’amour est tout simplement une superbe bande dessinée, à côté de laquelle vous ne pouvez pas, vous ne devez pas passer !! Du texte on ne peut rien dire, il n’y en a pas. Mais il y a bel et bien un scénario et il est magnifiquement mis en image par Grégory Panaccione que je ne connaissais pas, mais dont j’aime beaucoup le trait, tout en rondeur, en douceur et plein d’humour.

Quelle magnifique bd !!! ♥ Un gros coup de cœur !!

Encore une que j’ai relu en écrivant cette présentation…

Une que je note d’acheter pour offrir, tellement elle est pleine d’amour (et d’humour !)

Océan

http://images.huffingtonpost.com/2015-01-15-580x100PrixBDhuff.jpg

Du même auteur, Lupano, nous vous avons présenté : Le singe de Hartlepool présenté par Sophie puis, plus récemment par moi, Les vieux fourneaux, Ma révérence

Le blog de l’illustrateur Grégory Panaccione

Pour voir une chouette bande annonce russe présentée et mise en musique c’est par ici

Les avis de : Jacques, Noukette, Mo’, Le petit carré jaune et Moka

parenthèse

C’est Moka qui nous accueille cette semaine !

 

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

♥ ♥ Judy portée disparue ♥ ♥

Judy portée disparue

A partir de 13/14 ans

Judy portée disparue ♥

Anne Cassidy

Coll. Macadam

Ed. Milan (2007)

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L’auteure : Elle a d’abord été prof puis a décidé d’arrêter pour se consacrer à l’écriture. Ce qu’elle aime dans le polar, ce n’est pas de partir à la recherche du coupable mais de comprendre “pourquoi” le crime a été commis et aussi les répercutions sur l’entourage. Elle est connue pour avoir écrit “l’affaire Jennifer Jones” (Prix du meilleur livre pour adolescent en 2004 en Angleterre.)

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L’histoire : “L’émission sur les enfants disparus commença. L’animateur présenta les quatre enfants dont il serait question ce soir. En voyant la photo de Judy, j’oubliai tout autour de moi, absorbée par la télévision, incapable de détourner les yeux de l’écran. « Judy Hockney n’avait que cinq ans lorsqu’elle a disparu par un froid après-midi de novembre, il y a huit ans. C’était une enfant douée, bavarde, chaleureuse. Peu avant sa disparition, elle se trouvait avec sa soeur Kim. Après s’être disputée avec elle, Judy est partie seule de son côté et plus personne ne l’a revue.”

Huit ans. Huit ans déjà que Judy a disparu au coin de la rue. Pourtant, pour sa soeur Kim, Judy est partout. Pas un jour sans que Kim ne pense à elle. Pas un jour sans qu’elle croie l’apercevoir parmi les autres enfants. Judy n’est plus là ; mais elle prend toute la place. Et Kim ne vit plus que pour cet infime espoir : retrouver sa soeur.” (Quatrième de Couverture)

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Mon avis : Pfou… Que c’est difficile de sortir d’un roman comme ça… C’est un polar, oui, certes. Et j’ADORE les polars. Mais souvent dans les polars, on sait qu’il y a eu un crime et le roman tourne autour de la recherche de l’assassin, la quête des indices… Ici, rien de tel.

Une petite enfant a disparu, on ne sait pas ce qui s’est passé. Tout ce qu’on sait, qu’on ressent, c’est la douleur de la perte, pour ses parents, sa sœur, les proches. Et puis la terrible, la lancinante, l’invivable culpabilité de la sœur (9 ans à ce moment là) à qui on avait confié sa petite sœur de 5 ans et qui l’a “perdue”.

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Toute la vie des parents et de Kim tourne autour de la disparition de Judy, les parents ont monté une association pour les enfants disparus et Kim, elle, voit sa sœur partout. Un moment terrible, abominable : quand la mère (fatiguée, excédée, mais quand même !) se tourne vers sa fille aînée en lui disant :

“- Comme si je n’avais pas assez de problèmes, cria Maman. J’ai déjà perdu ma fille. Pourquoi faut-il toujours que tu rendes les choses plus difficiles ?

– Quoi ? J’étais liquéfiée.

– Chaque fois qu’on essaye de remettre ou d’aller de l’avant… Comme si les choses n’étaient pas assez compliquées pour nous, il faut en plus qu’on te surveille pour que tu ne perdes pas complètement la boule.”

Pfou… J’étais estomaquée en lisant ça. Une mère peut-elle vraiment dire ça à sa fille, déjà traumatisée par la disparition de sa sœur ? Bon, ok, ok, c’est un livre, c’est une histoire, on se calme !! Vous l’aurez compris, un livre que j’ai beaucoup aimé et qui m’a vraiment touchée, bref, un coup de cœur ! J’en lirai d’autres du même auteur, c’est sûr !

SignatureNat