Etranger à Berlin de Paul Dowswell

Etranger à Berlin


etrangeraberlin.jpg

Auteur : Paul Dowswell

Traducteur : Nathalie Peronny
Editeur : Naïve (Merci Camille!)

Collection : Naïveland
Date : aout 2009
Pages : 429 p.
Prix : 18 €
ISBN
9782350211923
 

 
 
Roman  (jeunesse)

Thèmes : Aventure, Histoire, 2nde guerre mondiale, nazi, engagement

Présentation de l’éditeur :
Le garçon sortit une boîte d’allumettes pour en craquer une.
A la lueur vacillante de la flamme, une porte fermée apparut. La clé était suspendue à côté à un clou, au bout d’un ruban rouge. Il trifouilla quelques secondes dans la serrure, et la porte
s’ouvrit. Un courant d’air glacé envahit la contre-allée. Les jeunes franchirent l’ouverture pour se retrouver dans ce qui se révéla être une petite cour sordide baignée par le clair de lune. Des
herbes folles poussaient entre les pavés fendus et dans les craquelures des murs en brique.
Il y avait des latrines en plein air, plusieurs caisses, trois poubelles remplies à ras bord et une minuscule porte en bois. Quelqu’un actionna la poignée frénétiquement – fermé à clé. Dans leur
dos explosaient des cris, des bruits de tables et de chaises fracassées. Les jeunes qui s’étaient laissé piéger au moment de la ruée vers la sortie résistaient en se battant. Des filles
hurlaient. ” C’est le mur ou rien “, déclara Peter.

Quand ses parents meurent, en 1941, Piotr, jeune garçon polonais, est placé dans un orphelinat à Varsovie. Il est rapidement repéré : sa grande taille, ses cheveux blonds et ses yeux bleus font
de lui un modèle accompli du type aryen prôné par Hitler… Un haut dignitaire nazi souhaite l’adopter : Piotr, rebaptisé Peter, est accueilli dans sa nouvelle famille à Berlin. Mais Peter sent
bien que pour les autres, il reste un étranger.
Tous ses efforts tendent à convaincre son entourage du contraire, quitte à faire parfois quelques compromis … C’est alors qu’il rencontre Lena… et qu’il découvre grâce à elle le vrai visage
du nazisme. Il est temps pour lui de choisir son camp. Et de prendre des risques … Un roman d’aventures qui pose la délicate question de l’engagement.

Avis :

Une période historique qui m’intéresse, un roman jeunesse entre histoire et aventure… il ne m’aura pas fallu
longtemps pour dévorer, allongée au soleil, l’histoire de Piotr, polonais orphelin devenu Peter Bruck dans une famille allemande très “cent-pour-cent”.

Entre histoire et aventure, ce roman montre un côté assez peu traité en littérature jeunesse, la seconde guerre
mondiale du côté allemand. De grandes familles extrémistes, des jeunes prêts à tout pour faire plaisir à leur famille, et pourtant quelques rébellions, discrètes, organisées.

Un thème donc très intéressant, qui nous fera d’ailleurs parfois regretté de ne pas avoir quelques références
historiques supplémentaires (elles y sont, mais souvent de façon assez implicite, voire légèrement décalé, arrangé). Un roman prenant, tant par son histoire que par son Histoire donc, qu’il
convient de mettre entre toutes les mains. Outre les thèmes liés à la seconde guerre mondiale, c’est principalement la tolérance qui est mise en avant, ainsi que les dangers liés à la passivité,
tant politique que sociale.

J’ai particulièrement été sensible à cette belle histoire d’amour qui s’immisce dans la vie de ces jeunes
allemands, chamboulant les idées reçues, leur faisant prendre tous les risques. Des personnages très justes, de jolis portraits comme le soulignait Emmyne !

 

L’écriture est elle aussi à la hauteur, coulante et pourtant prenante, facile mais agrémentée de référence
allemande que j’ai aimé traduire, en un mot pertinente.

 

 

J’ai parfois pensé pendant ce roman à Le garçon qui détestait le chocolat de Yael Hassan, pourtant très différent
dans le niveau (plus jeune) et l’écriture. Pourtant c’est aussi cet autre côté de la seconde guerre mondiale que nous découvrons, à l’inverse de ce que mes élèves ont adoré dans Des étoiles dans
le coeur d’Agnès de Lestrade (Prix des Incorruptibles de cette année niveau CM2 6ème) ou du film La Rafle.


Un très beau roman, que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir, et qu’il me tarde de faire à mon tour découvrir
!

 


Extraits :
“Le lendemain de son quatorzième anniversaire, Peter s’était vu approcher au club-house par son chef de section de la Deutsches Jungvolk, qui l’avait officiellement convié à un grand défilé
le 13 octobre prochain en l’honneur de son accession à la Hilterjugend. Lorsqu’il l’avait annoncé aux Kaltenbach, le professeur l’avait observé avec fierté en disant : “C’est le moment le plus
sacré de la vie d’un jeune Allemand.

Ce jour était enfin arrivé. Peter et ses camarades chantaient à pleins poumons
:

Le Reich dirigé par notre Fürhrer suprême

Poursuit sans peine son inlassable croisade

Rejoins-nous, compagnon, tu es allemand et tu es fier

Les tambours résonnent, les drapeaux flottent”

Le site de l’éditeur :
http://www.naive.fr/ qui fourmille de livres, mais pas seulement !


D’autres avis :

Clarabel, Esmeraldae, Stéphie,Tinusia, Emmyne…

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Uchronie(s) : New Harlem d’Eric Corbeyran

newharlem.gif

Bande Dessinée (science fiction)

Uchronie(s)
New Harlem

d’Eric Corbeyran

Illustrateur : Tibéry

Editeur : Glénat
Collection : Uchronie(s)
Date : 2008 > …
Pages : 53 par BD
Prix : 13€
ISBN
978-2-7234-6002-6 et 978-2-7234-6503-8

 

Thèmes : Histoire, préscient

Présentation de l’éditeur :
“New Byzance, New Harlem, New York.
Une même ville. Trois réalités. “

Résumé :

Alors avant toute chose il faut expliquer un peu le principe de cette série. Corbeyran a donc lancé une grande saga, un peu particulière.

Uchronie(s) devrait comprendre 10 BD.
3 New Harlem
3 New York
3 New Byzance
1 tome final pour tout relier.

Là où se situe la particularité, c’est qu’il n’y a pas d’ordre pour lire les 9 premiers tomes! Tout ne va se rejoindre que dans le dernier tome. Par ailleurs chaque série a un illustrateur différent. Assez complexe donc, tout comme les histoires puisque ce sont des uchronies, toutes différentes.

Dans New Harlem (je n’ai lu que New Harlem 1 et New Harlem 2 pour le moment) Zack (qu’on retrouve à priori dans chaque série, donc dans chaque “monde”) un blanc, a le don de pré-science c’est à dire qu’il peut voir l’avenir proche. Dans son monde, dominé par les noirs, et où les ghettos regroupent les blancs, pauvres et rejetés, il mène une vie parfaite, au service d’une entreprise. Pourtant son don commence à lui faire défaut… Suite à cela les événements s’enchaînent à un rythme enlevé.

Avis :
Même si certains trouveront l’idée de départ assez facile, je trouve cette vision du monde intéressante. Un noir arrivé au gouvernement il y a déjà longtemps (Luther King pour ne pas le citer) est à l’origine de cette inversion des pouvoirs… Je n’ai pas pu m’empêcher de lire que dans un autre, c’est suite au 11 septembre…

J’ai aussi trouvé l’action bien menée, avec de bonnes idées, un scénario très science fiction, avec voyage entre les mondes… Beaucoup de choses très complexes et emmêlées, mais vraiment bien amenées.

Les illustrations quand à elles sont très nettes, très belles, parfois même un peu trop “parfaites” à mon goût ! Je trouve que les autres séries sont plus attrayantes niveau graphisme. Au final une belle découverte, et il ne me reste plus qu’à trouver les autres tomes… et attendre la sortie des
suivants !

Avez-vous lu New Harlem ou d’autres tomes de la série Uchronies ? 

Le violoncelle poilu d’Hervé Mestron

Recueil de nouvelles jeunesses historiques autour de la première guerre mondiale

Le violoncelle poilu

d’hervé Mestron

Collection tempo chez Syros

Trois nouvelles bouleversantes sur la première guerre mondiale… Ou comment en dire juste assez pour faire ressentir toute l’horreur de la guerre, sans choquer…

Un violoncelle comme narrateur pour une première nouvelle tout en douceur… et en horreur. Ce n’est pas un homme qui parle et pourtant déjà on est pris par une ambiance terrifiante, humide et
sale… Une histoire d’amour entre un homme et son violoncelle, une histoire heureuse, une histoire trise…

Ensuite nous avons ce jeune garçon, au chevet de son grand père mourant, avide des histoires sur cette sale guerre, qui a laissé un lourd secret dans sa famille… Peu à peu il écrit les souvenirs de ce grand père qui perd un peu la tête…

Et puis c’est encore un objet qui prend la parole, un fusil à baïonette, exposé dans un musée, qui voit les gens défiler… et qui redoute de devoir servir de nouveau…

Comment en dire assez pour vous conseiller ce livre, sans en dire trop… c’est souvent difficile, mais avec ces nouvelles très percutantes cela me semble vraiment impossible… Il n’a que 90 pages, alors le mieux c’est de le lire. A partir de 10 ans, ce livre pourra sembler simpliste pour les plus âgés j’en ai peur, alors que c’est ce qui fait sa force selon moi!

Commentaire de l’auteur :

Pourquoi ce livre ?

Ce qui a déclenché l’écriture de ce livre, c’est d’abord la rencontre avec l’historial de la grande guerre à Peronne, où j’ai pu voir et même toucher des instruments fabriqués dans les tranchées. Et là, j’ai été très ému, à un point que je n’aurais jamais pu imaginer. L’horreur de la bataille a laissé place à un grand moment de poésie. Le sujet est arrivé sur un plateau et je me suis fait tout petit devant l’immensité de la tache: écrire sur la guerre. Mais je m’y suis collé, avec passion et humilité.
L’historial est un musée qui, paradoxalement, dégage une vraie plénitude. Il est extrêment bien pensé, organisé, il travaille sur les mentalités et non sur le voyeurisme. Il ne donne pas à voir la violence de la guerre, il invite à se la raconter, contrairement à son homologue de la ville d’Albert, à une trentaine de kilomètres, véritable parcours du combattant qui ne nous épargne rien.
Un an et demi après, j’en garde un souvenir extrêmement présent. Et je suis content d’avoir été capable d’écrire ce livre.

Hervé Mestron

 Une autre critique chez Des livres et des champs

Le site de l’auteur

De cet auteur prolifique (il a écrit plus de 50 livres !) nous vous avons déjà présenté :

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :