Le Bureau de Mariage de M. Ali

bureauLe Bureau de Mariage de M. Ali

Farahad Zama

Traduit de l’anglais par Sabine Boulongne

Collection Piment

France Loisirs (2010 / vo 2008)

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Une Lecture Commune avec Jojo en herbe

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Éditeur : Que faire de son temps quand on se lasse de la retraite, surtout si l’on a du bon sens à revendre ? Ouvrir une agence matrimoniale, bien sûr !
Aussi monsieur Ali, originaire de la ravissante ville de Vizag, dans le sud de l’Inde, voit-il son affaire prospérer sous les regards attentifs de son indomptable épouse et d’Aruna, son assistante hors pair.
Si la plupart de leurs clients s’en retournent satisfaits, des problèmes ne s’en profilent pas moins à l’horizon, tel le terrible secret que cache Aruna. Sans compter que monsieur Ali ne se rend pas toujours compte qu’il peine à appliquer les sages conseils qu’il prodigue à qui veut les entendre. Lorsque l’amour viendra frapper à la porte d’Aruna, elle se trouvera confrontée à un impossible dilemme…

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C’est une lecture que j’ai trouvé amusante et pas si légère que ça. J’ai appris énormément de choses sur … le mariage en Inde (la dot, le choix de la mariée ou du marié, les conditions émises par les familles, le repas, les invités…) mais également sur la société indienne en général et les différentes religions qui se croisent en Inde. Bref, un bon moment de lecture, instructif et ludique.

Bonne nouvelle, je viens de m’apercevoir que l’auteur a écrit une suite en 2012 : Les 1001 conditions de l’amour que je vais me procurer prochainement !

Extrait gourmand : À trois, ils bandèrent leurs muscles et les traits crispés par l’effort, ils écartèrent la lourde marmite du feu pour la poser dans la fosse de sable préparée à cet effet près des pierres. La pâte autour du couvercle avait séché ; on s’empressa de l’effriter avant d’ôter le couvercle. Un gros nuage de vapeur s’échappa de la marmite, charriant avec lui tous les arômes du riz cuit avec de la viande, du ghee et des épices. Chacun interrompit ce qu’il faisait, et tous les yeux se tournèrent vers le chef alors qu’il plongeait une grosse spatule dans le plat pour en sortir un échantillon du biryani. Il goûta le riz, vérifia la texture du mouton entre son pouce et l’index, puis fourra le morceau dans sa bouche. Il le mâcha quelques secondes, hocha la tête, sourit. (plat préparé lors d’un mariage, page 272)

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Elles l’ont lu bien avant moi : Hilde, Blandine et Isabelle

Un roman fort sympathique qui participe à plusieurs challenges

Les étapes indiennes chez Hilde

Le challenge ABC chez Enna

ABC

Des livres (et des écrans) en cuisine

chez Bidib et Fondant

Des livres (et des écrans) en cuisine 2025

Les gourmandises

chez Syl et Isabelle

Kabuliwallah de Rabindranath Tagore

KabuliwallahClassique de la littérature indienne
Nouvelles

Kabuliwallah

Rabindranath Tagore

Éditions Zulma (2016)

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Éditeur : Quel inépuisable envoûtement que ces vingt-deux nouvelles, avec pour théâtre le Bengale et Calcutta, ville natale de Tagore, et pour acteurs principaux des enfants de tous âges et toutes conditions qu’une grâce inespérée, un bonheur de papillon sauvent parfois du fatalisme millénaire qui les frappe.

Ainsi dans le Receveur des postes, un poète du dimanche relégué dans un village se pique d’apprendre à lire à Ratan, l’humble fillette qui le sert, jusqu’au jour où, écrasé d’ennui, il retourne à Calcutta, laissant là sa petite adoratrice qui sans doute en mourra de chagrin. Avec le Cahier d’écolier, on découvre une autre petite fille qui, à peine sait-elle écrire, devient « un véritable fléau », traçant partout ses états d’âme poétiques du genre « la pluie crépite, les feuilles palpitent » avec un bout de charbon, sur les murs, le cahier de comptes de son père, les manuscrits d’un frère aîné aux grandes ambitions romanesques jusqu’à ce qu’on lui offre un cahier d’écolier tout neuf. Ou encore Ondine, la délicieuse et dramatique histoire d’une petite fille muette qui, à peine nubile, sera vendue à un futur mari qui l’inspecte sous toutes les coutures sans même songer à entendre sa voix.

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Ces nouvelles ont été écrites entre 1891 et 1895. J’ai beaucoup aimé l’écriture de Rabindranath Tagore. Ce recueil est très bien écrit, les histoires sont finement menées et ça se lit facilement. Par contre, si vous êtes déprimé, ne vous lancez pas dans ce recueil… Ce n’est pas d’une folle gaité !

Je ne vais pas vous détailler une à une les nouvelles. Mais voici un extrait d’une nouvelle, pour vous donner une idée de l’écriture.

Raicharan avait douze ans lorsqu’il vint travailler pour la première fois dans la maison. Il était originaire du district de Jessore. C’était un garçon élancé aux grands yeux, aux cheveux longs et à la peau sombre et lustrée. Il appartenait, comme ses employeurs, à la caste des kayastha. Sa tâche consistait essentiellement à prendre soin de leur fils Anukul, un bébé d’un an.

Avec le temps, ce bébé passa des bras de Raicharan à l’école, de l’école à l’université, et enfin de l’université au tribunal régional où il occupait le poste de munsiff. Raicharan, toutefois, n’avait jamais quitté le service d’Anakul devenu grand.

Mais peu après, il y eut dans la maisonnée, outre le maître, une maîtresse, et Raicharan se vit démis, au profit de cette dernière, de la plupart des charges qu’Anakul Babu lui avait confiées jusque-là…”

Kayastha : Caste de lettrés

Munsiff : Juge subalterne

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Pativore l’a lu aussi.

Une Lecture Commune pour les deux challenges “Les étapes indiennes” chez Hilde

et “2024 sera classique aussi !” (sur ce blog)

Kabuliwallah

2024

Saveurs assassines – polar indien

saveursUn polar dépaysant et gourmand !

Saveurs assassines

Les enquêtes de Miss Lalli

Kalpana Swanimathan

Traduction d’Édith Ochs

Le cherche midi (2007)

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Une Lecture Commune avec Blandine et Hilde

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En 24 heures, elle a perdu son travail, son petit copain et sa bibliothèque…

Le boulot, pour avoir voulu défendre un étudiant calomnié.

Le petit copain parce qu’elle avait perdu son boulot.

Et la bibliothèque ? Le petit copain (décidément très sympa) est parti avec !!

Voici comment la narratrice se retrouve chez ses parents. Qui partent en la laissant avec Lalli, une “vieille” tante de… 63 ans, soi-disant à la retraite. Mais notre narratrice va vite s’apercevoir que sa tante Lalli est loin d’être inactive, même si “officiellement” elle ne travaille plus… dans la police !

Du coup, elle va partir pour un week-end imprévu, plein de sensations gustatives, de saveurs inattendues et de complications avec sa Tante Lalli.

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Une histoire vite lue, pas inoubliable mais agréable et qui m’a bien plu malgré quelques bémols.

J’ai mis du temps à me repérer dans les personnages et je n’ai pas aimé le glossaire des mots non-traduits en fin d’ouvrage. J’aurai vraiment préféré des notes de bas de page. Être obligée d’aller chercher les mots à la fin du roman m’a tellement coupée dans ma lecture que j’ai très vite abandonné. Tant pis pour les mots incompris. Mais c’est un peu dommage.

L’histoire, comme son nom l’indique, tourne beaucoup autour de la cuisine et de son cuisinier. Et j’avoue que ça m’a bien donné envie d’aller manger dans un resto indien ! Les gens dégustent des plats qui semblent succulents et donnent l’eau à la bouche… Mais c’est également un polar et les meurtres se succèdent dans cette grande maison où plusieurs personnes sont coincées pour cause de très mauvais temps et d’inondation…

Un huis-clos pour gourmands amateurs de polars !!

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Un livre qui participe au challenge “Les étapes Indiennes

chez Blandine et Hilde

https://lelivroblog.files.wordpress.com/2023/01/les-etapes-indiennes-2023b.png?strip=info&w=1654

La Passeuse d’histoires – Étapes indiennes

passeuseRomance indienne

La Passeuse d’histoires

Sejal Badani

Traduit de l’anglais par Ève Borelli

Charleston Poche (2021)

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Une lecture commune avec Blandine, Hilde et Rachel

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Dans la première partie de cette passeuse d’histoires, on fait connaissance avec Jaya. Elle est journaliste, mariée avec un homme qu’elle aime, Patrick et ils attendent un enfant. Sauf que l’on comprend rapidement qu’elle est en train de faire une fausse couche. La 3ème depuis qu’ils essaient d’avoir un enfant.

Suite à ce nouvel “échec”, apprenant que son grand-père paternel, qu’elle ne connait pas et qui vit en Inde, est en train de mourir, elle part. Elle va rencontrer Ravi, un intouchable, et il va lui raconter l’histoire de sa grand-mère Amisha et l’enfance de sa mère.

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Voici une histoire qui, sans être un coup de cœur,  m’a tout de même bien plu. Avec l’histoire de la grand-mère de Jaya, on découvre l’Inde rurale des années 30/40, alors colonie britannique. Avec ses traditions, ses fêtes, ses castes, il est notamment plusieurs fois question de celle des intouchables.

Ça parle de secrets de famille, des poids que l’on se transmet d’une génération à l’autre, bien souvent sans le vouloir… Du désir d’enfant aussi, qui peut, s’il ne devient pas réalité, briser un couple.

C’est une romance sur fond de culture indienne, mais c’est aussi une magnifique histoire d’amitié. C’est d’ailleurs la partie que j’ai préféré : l’amitié indéfectible et la confiance indestructible entre Amisha et Ravi.

Le désir d’écrire d’Amisha, les histoires qui lui trottent dans la tête, sa façon d’enseigner sont aussi des moments que j’ai trouvé intéressants.

Un roman à la fois facile à lire, émouvant et dépaysant.

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Voir toutes nos lectures indiennes

Challenge les Étapes Indiennes chez Hilde et Blandine

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Le tour du monde en 80 livres (États-Unis) chez Bidib

monde

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Et au Pavé de l’été chez Sur mes brizées

puisqu’il fait 573 pages dans cette version Charleston Poche