Toi et moi à jamais Ann Brashares

Roman pour adolescents

Toi et moi à jamais

Ann Brashares

traduit par Vanessa Rubio

Gallimard Jeunesse, 2008
9782070619382, 335 pages

***

Thèmes  : maladie, mer, île, amour, amitié, famille

***

Une magnifique histoire d’amour, triste et émouvante comme on les aime.

Voilà 2 ans qu’il n’est pas venu sur l’île, pourtant elle l’attend avec impatience, espérant que cette année enfin il arrête de la prendre pour la petite soeur qu’il faut protéger. Ils se tournent autour et la narration alternant on comprend que cet amour est réciproque mais compliqué.

Riley et Alice les deux soeurs profitent donc de leur été sur l’île comme elles le font chaque année, intégrant comme toujours Paul dans leur quotidien. Meilleur ami pour l’une, amour pour l’autre, leur univers magnifique baigné de soleil vole pourtant rapidement en éclat. Loin de la plage et du soleil nous continuons à suivre nos protagonistes dans l’hiver gris et froid.

La douleur de la séparation, la douleur de la vie, de la maladie… Nos personnages un peu perdus, qui se cherchent, tentent de vivre, malgré tout. Ces trois personnages évoluent sous nos yeux et on ne peut qu’attendre espérant que les choses s’arrangent.

Une belle histoire avec son lot de larmes mais surtout l’espoir et l’amour dans un paysage et un univers estival qui donne envie… Un livre pour rêver et aimer malgré les aléas de la vie, une belle romance contrariée.

+ Par l’auteur de Quatre filles et un jean

+ Le magnifique titre anglais The last summer (of you and me)

+ Les avis conquis de Mya et Clarabel et celui totalement négatif de Theoma!

+ Challenge YA#2 + Challenge des livres et des îles

Personne ne te sauvera – Fabrice Colin

Roman pour adolescents

Personne ne te sauvera

Fabrice Colin

Flammarion, septembre 2013
Tribal, 152 pages
9782081264793, 9€

***

Thèmes : vampire, maladie, vie, adolescence, enregistrement

***

Encore des vampires! Nul doute que c’est ce que penseront nombreux lecteurs, dès la quatrième de couverture. Pourtant si Fabrice Colin succombe à cette mode c’est en décalage. Un décalage subtil, psychologique, qui apporte une aura toute différente au livre.

Manon a 17 ans quand elle découvre qu’elle peut mourir d’un jour à l’autre d’un anévrisme cérébral. Elle fuit alors à l’autre bout du monde dans les lumières vives de Las Vegas. Elle erre jusqu’à tomber sur un jeune acteur  qui raconte chaque soir à une salle presque vide sa vie de vampire. Manon s’attache à cette vision de la vie et la mort mais ça ne la conduit pas tout à fait où elle l’espère.

Ce court roman à l’écriture soignée propos de découvrir Manon grâce à son journal intime. Mais Manon n’écrit pas, elle parle à son Ipod. Alors qu’on pourrait craindre un langage trop oral ces enregistrements sont simplement le prétexte de l’utilisation de la première personne. Le lecteur peut alors s’identifier à Manon. Ces enregistrements, pas toujours utilisés d’ailleurs, n’apportent cependant pas grand chose à l’histoire. Une histoire qui à l’exception d’un passage d’action est assez méditative sur la vie.

Un roman de vampires certes différent mais un peu trop court pour réellement emporter ou surprendre le lecteur. L’absence de surprise, voulue par l’auteur puisqu’il effectue un retour en arrière rend ce roman avant tout psychologique.

Une quête initiatique à la découverte de soi, des vampires… et de la vie!

 

+ l’avis de Mina
+ première parution en août 2013 dans un format moins cher… les mystères de l’édition! Une édition scolaire illustrée, où le texte est présenté comme une nouvelle.

Boule à zéro 2 Le gang des crocodiles – Zidrou

Bande dessinée jeunesse

Boule à Zéro

Tome 2 :
Le gang des crocodiles

 Zidrou
Serge Ernst

Bamboo, Janvier 2013
978-2-81892-206-4, 10,90€

 Boule à zéro, c’est le surnom d’une petite fille, dans les couloirs de l’hopital La Gaufre. Zita est atteinte d’une leucémie. D’entrée le décalage entre la maladie et l’humour donne le ton de cette bande dessinée.

Zita dans ce deuxième tome va vivre une aventure haute en couleur, qui débute avec les contes de Mama Kigali. Des contes qui entraînent enfants et adultes au coeur de l’Afrique, avec de dangereux crocodiles. Des contes qui redonnent espoir à cette bande d’enfants hospitalisés… Et s’il suffisait de toucher la queue d’un crocodile pour guérir ? Quand une exposition de reptile passe par là, les enfants n’hésitent pas à faire le mur !

Des événements tirés par les cheveux mais qui donnent le sourire tant les situations sont cartoonesques. Les gags sont plus prévisibles et attendus que dans le premier tome, mais cela reste bourré d’humour une vraie force avec ce thème dur des enfants malades. L’intrusion des personnes âgées dans le scénario apporte aussi de nombreux gags et une dimension familiale à un milieu qui en manque un peu.

Les dessins de Ernst sont vraiment à saluer car ils apportent beaucoup à l’humour et l’aspect enfantin de cette bande dessinée. Les couleurs claires créent une ambiance apaisée qui sonne juste et apporte beaucoup de réalité à l’ensemble.

Une vraie réussite malgré une histoire farfelue car on se plonge dans l’intimité d’un service pédiatrique hospitalier avec tout ce qu’il compte de destins tragiques mais surtout de vie et d’amour! Un regard optimiste et enfantin mais résolu!

+ Serge Ernst, un auteur engagé contre le cancer

+ le site de l’association sur 2000bd.org

+ lire un extrait

+ la bande annonce

+ mercredi BD

Du bonheur à l’envers – Pascal Ruter

Roman pour jeunes adolescents

Du bonheur à l’envers

Pascal Ruter

Didier jeunesse, mai 2013
9782278059379, 14,20€

 

          Fort du succès du Coeur en Braille Pascal Ruter met de nouveau en scène le personnage de Victor. Plutôt que de nous livrer ce qui se passe après le Coeur en Braille l’auteur revient en arrière, avec l’année de CM2 de Victor.

Une année chaotique à la maison. Les parents de Victor ont du mal à s’entendre, la tante Etoile a des “problèmes de communication” et l’oncle qui débarque fini de jeter le trouble dans la famille.

         Cette histoire met en scène un Victor plus jeune et avec lui un ton et une écriture plus enfantins. S’il y a comme dans le Coeur en Braille des sujets sensibles, l’ensemble est moins percutants et surtout moins drôle. Les adultes, beaucoup plus présents, donnent beaucoup de leçons de vie à Victor qui lui permettent d’avance mais il manque d’autonomie, ce qui fait sa force dans l’autre histoire.

         L’oncle Zac pourtant est un vrai personnage original et intéressant mais c’est la jeune voisine, narratrice occasionnelle que j’ai le plus apprécié. Je regrette d’ailleurs qu’elle ne soit pas plus présente, avec son histoire difficile.

          On croise la maladie, la mort, l’amour, l’amitié, le théâtre mais aussi le chômage, le travail, les décisions d’adulte et la folie salvatrice. Tout un programme bien mené par l’auteur qui permet de ne pas tomber dans le pathos tout en traitant des vrais thèmes de la vie quotidienne des enfants. Les adultes, bien présents dans ce roman donc, se révèlent finalement eux aussi fragiles et susceptibles de commettre des erreurs, une vision intéressante en littérature jeunesse.

         Il n’y a finalement pas vrai sujet central dans ce roman, mais une multitude de petites histoires, toutes sympathiques il est vrai, mais l’ensemble est moins prenant. Les personnages heureusement sont encore une fois savoureux ce qui permet de passer un bon moment! Comme dans le Coeur en Braille les personnages ont tous leur histoire et Victor est le lien qui nous permet de tous les découvrir. Un Victor plus jeune mais toujours aussi attachant qu’on a plaisir à retrouver

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :