Tombe, tombe au fond de l’eau

TombeTombe, tombe au fond de l’eau

Mia Couto

Traduit du portugais (Mozambique) par Elisabeth Monteiro Rodriguez

Ed. Chandeigne (2005 / vo 2000)

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Éditeur : Au Mozambique, au bord de l’océan Indien : Zeca Perpétuo, un ancien pêcheur, n’a d’yeux que pour sa voisine, la mulâtre Dona Luarmina qui passe le plus clair de son temps à effeuiller des fleurs invisibles. Leurs conversations quotidiennes, tour à tour cocasses, désabusées ou poignantes empruntent souvent des voies étranges. Peu à peu, ils en viennent à délivrer de lourds secrets. Iront-ils jusqu’au bout de leur dialogue alors que leur existence, déjà précaire, sombre inexorablement ?

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Cette histoire, c’est une discussion entre Zeca et Dona Luarmina. Zeca est amoureux d’elle. Elle ne souhaite qu’écouter des histoires (vraies) parce qu’elle estime qu’elle n’a pas vécu et veut vivre un peu par procuration. Peu à peu, au fil du temps, ils vont se confier davantage, se dire des choses de plus en plus graves. Une histoire d’amour, de vieillesse, de temps qui passe…

On ne sait pas quand ça se passe, ni où (on sait juste que c’est au bord de la mer) mais ça n’a guère d’importance.

J’ai bien aimé les têtes de chapitre avec les “Dit du grand-père Célestiano”, comme par exemple : “Si je construisais une cheminée dans ma maison, ce serait non pas pour laisser sortir la fumée, mais pour laisser entrer le ciel“.

C’était une découverte, ma première lecture de cet auteur, mais je lirai d’autres de ses livres car j’ai trouvé son style doux, original, poétique et un brin nostalgique... Très beau !

Sinon, rien à voir avec l’histoire, mais j’ai beaucoup aimé le papier, légèrement “gaufré”, assez épais et de couleur crème. Très agréable à lire.

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D’autres avis sur ce livre : Biblioblog

Sur d’autres livres de Mia Couto :

L’accordeur de silences” : Ingannmic et Aifelle

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Un livre qui participe à la LC sur Mia Couto organisée par “Sur la route de jostein

pendant le mois africain

Ainsi qu’au challenge ABC chez Enna

ABC

Incroyable mais vrai, ça vide aussi mon panier !

En sortir 25 en 2025

sortir

Les cailloux d’Eléa Dos Santos

Que faire des pierres que l’on nous jette?

Album illustré (sans texte)

 Les cailloux

d’Eléa Dos Santos

Editions Chandeigne, octobre 2018
32 pages -12,90 euros

Thèmes : différence, les liens d’amitié, le pardon

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Présentation de l’éditeur: “Un récit simple et sans mots, sur les aléas de la vie d’un petit être sociable et naïf qui n’est pas de la même couleur que ses voisins. Que faire des pierres que l’on nous jette? Telle est la question posée par ce petit bonhomme violet, qui, avec ses gestes, nous montre comment il choisit de se construire, de se lier avec l’autre, d’accueillir et de pardonner.”

 

Cet album très coloré raconte (mais sans mots) l’histoire touchante d’un petit être en mal d’amis qui tente maladroitement de créer des liens. Au début de l’histoire, le protagoniste est seul mais au fur et à mesure de ses rencontres, la situation va évoluer…

Eléa Dos Santos nous offre une oeuvre dépouillée car il n’y aucun décor mais le visuel n’en est pas moins intense et la découverte est loin d’être ennuyeuse. En effet, grâce à des tons très colorés, ces personnages attirent le regard et l’on est curieux de savoir comment cela va se terminer. Malgré l’hostilité qu’éprouvent les autres personnages à son encontre, le petit homme violet est persévérant. Il a beaucoup de qualités et ces dernières seront une véritable force dans son apprentissage de la vie en société. Car comment entrer en relation et se faire aimer quand on est différent? Telle est la question que se pose notre petit homme et il finira par trouver la réponse.

C’est la première fois que je parcours un album composé uniquement d’illustrations et je dois dire que cela m’a convaincu car le message passe très bien sans que l’on doive mettre obligatoirement des mots. Une belle découverte donc que je vous recommande.

 

+ Vous trouverez plus d’informations sur le site de l’éditeur

+ il faut savoir que “Les cailloux” a été sélectionné pour figurer parmi les pépites du SLPJ.

 

~Melissande~

Les trois pommes de Maria Keil

Un album original, sobre et ludique.

les trois pommes

Album pour la jeunesse

Les trois pommes
de Maria Keil

Editions Chandeigne, septembre 2018
40 pages

Thèmes: amitié, partage

 

«Un jeune garçon, trois pommes et l’envie de partager… Des prétendants plus nombreux que les fruits… Comment satisfaire tout le monde?»

 

Ce n’est pas la première fois que je découvre un album créé à partir de collages mais celui-ci a quelque chose de différent. Son originalité réside dans le fait que les illustrations des enfants en noir et blanc sont stylisées, cela fait donc ressortir les images d’immenses pommes bien rouges, presque tentantes. «Les trois pommes» illustre parfaitement les dilemmes de l’enfance face au partage, à la peur de décevoir et au désir d’être accepté.

Avec beaucoup d’humour, nous suivons le petit protagoniste dans ses choix et le moins que l’on puisse dire c’est que ces derniers ne sont pas toujours judicieux. Maria Keil a réussi, avec des mots simples et un graphisme sobre, à donner beaucoup de profondeur à cette histoire d’amitié enfantine. Tout comme une bande dessinée, les dialogues sont inscrits dans des phylactères. C’est une très belle découverte.

Petit bonus, véritable pédagogue dans l’âme, Maria Keil a réservé une surprise à ses petits lecteurs en leur proposant au début et à la fin de l’ouvrage des patrons représentant les personnages (à découper ou à photocopier). Grâce à ce procédé, les enfants peuvent soit continuer l’aventure soit créer de nouvelles histoires. J’ai beaucoup apprécié ce supplément très ludique, l’enfant est vraiment acteur par rapport à ce qu’il se passe dans l’histoire.

Je ne connaissais pas du tout cet auteur mais j’ai appris qu’elle est une figure majeure à Lisbonne où elle a laissé une empreinte artistique considérable.


+ Réedition d’un classique portugais, paru pour la première fois en 1988

+ Présentation de Maria Keil (1914-2012) sur le site de l’éditeur.

+ L’article de Télérama

~Melissande~