RDL – 3 livres à 3€

Comme chaque premier jeudi du mois une Rondes des Livres :  « Livre dont je n’ai pas parlé » entre Sophie!

3 livres forts mais différents, à découvrir pour 3€ seulement!

Paroles d’étoiles : Mémoire d’enfants cachés 1939-1945

Jean Pierre Guéno

Une accumulation de témoignages, regroupés autour des grandes étapes de la vie de ces enfants cachés. Leurs souvenirs en quelques mots ou quelques lignes. Peu de choses à la fois, mais un livre qui touche directement le cœur, qui met en valeur tant les bonnes que les mauvaises actions. Des enfants qui ont survécu parce que pour quelques jours ou pour la vie ils ont pu vivre dans d’autres familles qui ont pris des risques pour eux, qui les ont aimé.

Je trouve les témoignages très bien présentés et agencés, car malgré la multitude on a l’impression de lire une histoire, l’Histoire.

A mettre entre toutes les mains, pour le devoir de mémoire, pour honorer les disparus, pour prendre exemple.

Présentation de l’éditeur :  une série de témoignages exceptionnels, recueillis par Jean-Pierre Guéno. Ces extraits de lettres, de journaux intimes et de récits autobiographiques sont authentiques, tendres et poignants ; ils illustrent notre mémoire collective et rendent à l’histoire sa dimension humaine. 72000 enfants d’origine juive vivaient en France en 1939.

Paroles d’étoiles : Mémoire d’enfants cachés 1939-1945 – Jean Pierre Guéno .- Librio, 3€

 

Un marronnier sous les étoiles

Thierry Lenain

Lola était avec ses parents dans une voiture quand un camion les a percutés. Ils sont morts sur le coup, elle est à l’hôpital. Ce n’est pas elle qui nous raconte l’histoire, mais Jules un jeune infirmier qui ne pleure plus depuis la mort de son grand-père, qui ne s’attache pas aux patients… et qui pourtant se sent proche de cette jeune Lola. Ce point de vue extérieur rend cette histoire encore plus touchante grâce au parallèle entre les personnages et leur histoire.

Ce récit est bref mais puissant, plein de petites phrases qui mettent des étoiles dans les yeux, des étoiles de bonheur, de rêves et quelques larmes aussi…

Un marronnier sous les étoiles – Thierry Lenain.- Syros (Mini Syros), 9782748506563, 3€

 

Libre

de Nathalie Le Gendre

Les Terriens ont colonisés  Hamada, et la petite Amu est fière de travailler pour eux. Eux qui savent faire jaillir l’eau, la canaliser alors qu’elle est si rare sur cette planète très chaude.  Pourtant il y a ce cauchemar, puis son ami qui disparait…

Ce court récit de science fiction nous plonge au cœur d’une planète, avec comme personnage une petite extraterrestre (au comportement très humain d’ailleurs). Une jeune esclave contente de son sort, du moins en apparence. Quelques pages seulement et pourtant un personnage attachant, une situation qui pousse à réfléchir. Est-ce parce que nous savons domestiquer l’eau que nous pouvons dire à une population ce qu’elle doit faire ?

Un récit qui pourrait être le début d’une longue saga épique d’un peuple pour sa liberté… à nous de l’imaginer !

Libre de Nathalie Le Gendre .- Syros (Mini Syros SF), 9782748510652, 3€

Le blog Syros.

 

Chez Somaja : Pas de livres aujourd’hui, mais une pause

+ Challenge Jeunesse et Ya#2.

Paroles de Poilus

Paroles de Poilus : lettres et carnets du front 1914 – 1918

Sous la direction de Jean-Pierre Guéno

 Librio / France Bleu, 1998

Collection : Documents
 186 p.
9782290335345,  3€


Documentaire / Oeuvre épistolaire

Thèmes : Première Guerre Mondiale, Lettres, Poilus

Présentation de l’éditeur :
Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers…

Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revêtir l’uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés… Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures..

Huit mille personnes ont répondu à l’appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu’ici éparpillées, de ces Poilus. Cet ouvrage en présente une centaine.

Des mots écrits dans la boue et qui n’ont pas vieilli d’un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d’humanité…

Résumé / Avis

Rangées en fonction des saisons, les dates se mélangent, mais les mots sont tendres et durs à la fois, parfois trompeurs, souvent  ravageurs. Quelle puissance dans ces mots, de ces inconnus, qui ne sont pas écrivains. Ce sont des gens comme tout le monde, témoins bien contre eux de leur temps, de cette guerre. Par leurs lettres, leurs carnets, ils ont écrit le monde, le monde du sang et de la guerre, des tranchées, des poux, des rats… Mais c’est aussi toute la tendresse, l’amour qui se dégage de ces mots qui font de ce recueil une petite perle d’humanité. Avant beaucoup de ces lettres, quelques lignes italiques nous narrent la vie du poilu qui écrit, son âge, son origine, sa position dans l’armée et sur le front, et puis malheureusement, bien souvent, la date à laquelle il a été tué au combat.


Extraits :
Mercredi 5 mai
1915.

Chérie,Voila le baptême du feu, c’est chose tout à fait agréable, tu peux le croire, mais je préférerais être bien loin d’ici plutôt que de vivre dans un vacarme pareil. C’est un véritable enfer. L’air est sillonné d’obus, on n’en a pas peur pourtant:nous arrivons dans un petit village, ou se fait le ravitaillement; là, on trouve dans des casemates enfoncés dans la terre les gros canons de 155 ; il faudrait que tu les entendes cracher,  ceux-la; ils sont à cinq kilomètres des lignes, ils tirent à 115 sur l’artillerie “boche”.On sort du village à l’abri d’une petite crête, là commencent les boyaux de communication; ce sont de grands fossés de 1 mètres de large et de deux mètres de profondeur; nous faisons trois kilomètres dans ces fossés, après on arrive aux tranchées qui sont assez confortables.De temps en temps, on entend siffler quelques balles, les “boches” nous envoient quelques bombes peu redoutables; nous sommes à deux cents mètres des “boches”, ils ne sont pas trop méchants. Je me suis promené à huit cents mètres sur une route, à peine si j’en ai entendu deux siffler; nous avons affaire à des Bavarois qui doivent en avoir assez de la guerre, ça va changer d’ici quelques jours.Nous faisons des préparatifs formidables en vue des prochaines attaques. Que se passera-t-il alors, je n’en sais rien, mais ce sera terrible car à tout ce que nous faisons nous prévoyons une chaude affaire. J’ai le coeur gros mais j’attends toujours confiant ; nous prévoyons le coup prévu avant dimanche.Si tu n’avait pas de mes nouvelles après ce  jour,c’est qu’il me sera arrivé quelque chose, d’ailleurs tu en seras avertie par un de mes camarades.Il ne faut pas se le dissimuler, nous sommes en danger et on peut prévoir la catastrophe; sois toujours confiante malgré cela parce que tous n’y restent pas.
Alphonse.

Neuf jours après avoir écrit cette lettre ,Alphonse a été tué par un obus.

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13 novembre
1916

Chers
parents,

[…] Il y a beaucoup de poilus qui se font encore évacuer aujourd’hui pour pieds gelés. Quant aux miens, ils ne veulent pas geler, malheureusement car je voudrais bien une évacuation aussi. Il n’y fait pas bon ici en arrière : ce sont les avions qui font des ravages terribles et en avant c’est loin de marcher comme les journaux vous annoncent. Ceux-ci sont des bourreurs de crâne pour encourager le civil, n’y croyez rien, comme je vous ai déjà dit, c’est la guerre d’usure en bonshommes, en tout. Je termine pour aujourd’hui en vous embrassant de grand coeur.

Votre fils
dévoué,

Auxence

Auxence avait 21 ans, il est mort en avril 1918, dans la Somme.”

 

Je vous conseille vraiment de lire ce livre… Il est à la fois très peu cher et vraiment facile à lire, puisqu’il est tout à fait possible de ne lire qu’une ou deux lettres…

 Ce livre existe aussi en version BD, mais je n’ai pas eu l’occasion de le lire.

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