Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Chacun mon tour

ChacunAlbum
A partir de 3 ans

CHACUN MON TOUR

Didier JEAN & Zad

Éd. UTOPIQUE (2023)

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Dans la cour de l’école, il n’y a qu’un seul vélo pour beaucoup d’enfants. Alors à la récré, il faut se dépêcher pour être le premier. Ou aller pleurer auprès de la maîtresse, mais ça, tout le monde le fait ! Et sinon… Il faut attendre son tour. Et ça, c’est pas drôle.

Ça y est ! C’est enfin mon tour ! Je pédale vite et le vent fait voler mes cheveux. Mais ça ne dure pas longtemps. C’est déjà le tour du suivant.

Cette histoire fait partie de la collection “Les P’tits lardons“.

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La petite fille de cette histoire ne veut bien entendu pas rendre le vélo. Alors elle n’est pas très gentille et ne se conduit pas très bien… Elle va devoir trouver une façon de demander pardon.

Encore une histoire sur le thème des émotions, de la colère. Mais elle est à la fois très simple et très parlante (la tête de la petite fille en colère est terrible !!) Une façon de montrer qu’il n’est pas toujours facile de se contrôler, mais qu’on peut toujours demander pardon. Et apprendre à partager !

J’aime toujours autant les illustrations de Zad, douces et colorées.

A lire à tous les enfants qui ont du mal à contrôler leurs émotions !

(et les adultes ? on en parle des adultes ?)

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Pour feuilleter le début de l’album (en bas de page)

Le site de Didier Jean et Zad

D’autres albums illustrés par Zad + Une interview (dans laquelle elle parle de leur travail d’éditeur)

Caracal Opération Niamey

CaracalRoman d’espionnage
A partir de 11 ans

Caracal

Opération Niamey

Marc Victor

Éditions novel. (2023)

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Quand la famille Lacombe arrive à Niamey, les enfants, Anaïs, Jules et Titouan, sont loin d’imaginer l’aventure qui les attend. Pour le moment, Jean-Baptiste Lacombe, le père des deux plus jeunes, se plaint parce qu’il fait trop chaud. Jules, l’aîné, râle parce qu’il ne doit pas y avoir Internet et que ce n’est pas ici qu’il va pouvoir devenir footballeur professionnel. Titouan, le plus jeune, n’a pas pu emporter ses jeux vidéos… Dans la voiture, Anaïs va essayer de remonter le moral à tout le monde, voyant bien que leur mère s’en veut de les avoir emmenés si loin de chez eux. La mère ? Officiellement c’est une diplomate, mais en fait, à la grande fierté de ses enfants, elle est “agente secrète”…

Ce qui va donner des idées à ses enfants, qui, rapidement, vont monter l’agence Caracal afin de mener l’enquête sur un soi-disant recruteur de foot.

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C’est le premier tome d’une série, mais c’est une histoire complète. Il se passe au Niger, à Niamey.

Quand j’ai commencé à lire ce roman et que j’ai vu que ça commençait par le kidnapping d’un enfant, j’avoue que j’ai failli arrêter (un poil traumatisée par ce qui se passe entre Israël et la Palestine en ce moment j’avoue…) Mais j’ai continué et j’ai bien fait. C’est avant tout un roman d’aventures/d’espionnage pour enfants ! Donc rien de “traumatisant” non plus, même si certaines choses sont très réalistes (l’auteur a été journaliste avant d’être romancier).

Habituellement je ne suis pas fan de romans d’espionnage (surtout pour adultes) mais sa superbe couverture m’a donnée envie de lire ce roman. Et je ne regrette pas, j’ai passé un bon moment avec ces enfants un poil inconscient tout de même…

C’est beaucoup plus réaliste qu’Alex Rider par exemple, ici les enfants n’ont pas de formation spéciale, ils connaissent juste deux ou trois trucs lus dans des bouquins.

Bref, c’est avant tout une belle histoire d’amitié, de solidarité et une sacrée aventure !

Le prochain tome devrait se passer autour de la mer Égée (à paraître en 2024)

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Pour lire les premières pages, c’est par ici

Seuls en exil – BD ♥

seulsRoman graphique
A partir de 14/15 ans

SEULS EN EXIL

Menor, Ramon & Kalonji

Éditions Helvetiq (2022)

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Seuls en exil présente trois récits de vie. Trois parcours différents qui se sont rejoints dans un même endroit, à Genève, dans un foyer pour RMNA. RMNA pour Réfugiés Mineurs Non Accompagnés.

On écoute tout d’abord l’histoire de Kocholo. A 6 ans, il quitte l’Afghanistan avec sa tante pour aller vivre en Iran. A 8 ans (?!), il commence à travailler dans l’usine textile qui emploie sa tante. Et à 11 ans il y travaille à temps plein. Sa tante décède lorsqu’il a 15 ans. Il décide alors de partir pour le Canada, mais sa route s’arrêtera à Genève.

La 2ème histoire, c’est celle d’un jeune érythréen de 15 ans, Sebemalet. On ne sait pas vraiment pourquoi il quitte un jour son pays. Il parle juste de “pays hostile”. Un parcours long, difficile et très dangereux va l’amener aussi à Genève. Il y est depuis 5 ans.

Le 3ème récit est celui d’Ehsan. Né en Iran, d’origine afghane, issu d’une ethnie persécutée par les talibans et battu par son père, il a essayé de se suicider à plusieurs reprises. Il a pris le chemin de l’exil pour sauver sa peau.

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KOCHOLO

En cette période de fêtes, je me doute que beaucoup de gens n’auront pas envie de lire ce genre de récit. Pourtant il serait dommage de passer à côté de ce très beau roman graphique.

Chaque histoire est “adaptée” et mise en images par un auteur/illustrateur différent. La 1ère, Kocholo, est racontée de façon très simple et j’ai bien aimé les illustrations. Elles sont un peu “naïves” avec des traits de contour  “gras” et des couleurs douces.

SEBEMALET

Pour Sebemalet, j’ai également beaucoup aimé les illustrations façon “dessin animé”. Elles sont assez rondes, tout en nuances de gris avec parfois un peu de couleur. Des illustrations très douces pour une histoire très triste.

https://helvetiq.com/media/catalog/product/s/e/seulsenexil_detail_fr_web_585x674_02.webp

EHSAN

Pour le 3ème récit, celui d’Ehsan, ce sont des illustrations à l’aquarelle (me semble t-il) Très peu de couleur, du bleu et du beige/brun essentiellement.

Ce qui est triste, c’est qu’après avoir vécu des moments plus que difficiles, on ne leur donne pas une chance de se former, d’apprendre à parler la langue du pays dans lequel ils sont… Et qu’on ne me dise pas qu’il n’y a pas d’argent. Quand il s’agit de renflouer des banques, on en trouve toujours !

J’avoue que je ne sais pas comment on traite ces migrants mineurs en France. Mais je suis choquée qu’un pays comme la Suisse, européen et riche ne s’occupe pas mieux des enfants/ados qui arrivent sur son sol après avoir vécu des horreurs…

Ce que j’aime dans ce style de bd, c’est qu’on ne parle plus “de migrants” en général. Mais bel et bien de personnes. Kocholo, Sebemalet et Ehsan rendent “réelles” ces histoires de migration qu’on voit à la tv…

En bref : des histoires de vie difficiles que les illustrations aux couleurs douces rendent plus “faciles” à lire…
Une très belle BD que je vous recommande ! ♥
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Yrgane Ramon (1988-) est une illustratrice et autrice lyonnaise. Elle a fait ses débuts dans la BD avec la série Cath et son chat. Elle vit à Lyon et travaille pour un studio d’animation.

JP Kalonji (1973-) est un peintre, illustrateur et auteur de BD genevois. Il est notamment l’auteur de 365 Samurais and a few bowls of rice (Éditions Dark Horse).

Fabian Menor (1997-) est un illustrateur, graphiste et auteur de BD genevois. Il est l’auteur de Derborence (présenté ici) paru chez Helvetiq, et de Elise paru chez La Joie de lire.

Pour en savoir plus, c’est sur le site de l’éditeur

Interview d’un des trois auteurs, JP Kalonji

Cet album participe à la BD de la semaine chez Noukette

Le mystère de Billy the kid

BillyUn roman en 2 langues
A partir de 9 ans

Le mystère de Billy the kid

Julien Artigue

Illustré par Madeleine Merveilleux

Éd. Chattycat (2023)

*****History Mystery : Le Mystère de Billy the Kid ; éditions Chattycat

Pour Catherine, jeune orpheline élevée par sa grand-mère, la vie n’est pas toujours facile. Aussi, quand elle emmenée en Amérique par sa grande tante, se dit-elle que ça ne pourra pas être pire… Ce en quoi elle se trompait !

Car sa grande tante l’utilise comme une domestique non rémunérée (presque une esclave). Ses seuls moments de plaisir sont lorsqu’elle essaye de déchiffrer les “dime novels” (de petits romans) prêtés par sa grande tante. Petit à petit, en persévérant, elle arrive à comprendre quelques mots puis à lire enfin un roman entier ! Alors, le jour où sa tante lui reprend tous les livres, c’est la goutte qui fait déborder le vase…

Elle attend le bon moment et elle s’enfuit.

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Quand le roman commence, c’est Catherine qui raconte son histoire à sa petite fille Marguerite. En effet, celle-ci, en farfouillant dans le grenier (avec la bénédiction de sa grand-mère) a trouvé des lettres qui l’interpellent… Des lettres signées William Henri Bonney, qui datent des années 1880 et sont écrites en anglais. Catherine fini par avouer que ce William n’est autre que… Billy the kid ! Elle raconte donc à sa petite fille comment elle l’a rencontré.

L’histoire est amusante et les quelques phrases en anglais (2 ou 3 par pages max, parfois 0) n’entravent absolument pas la lecture. C’est même tout à fait compréhensible, d’autant plus qu’il y a un lexique à la fin du roman (classé par ordre d’apparition des mots, c’est la première fois que je vois ça je pense, mais pourquoi pas ?)

Bref, une façon intelligente de faire lire les enfants en anglais, sans les “effrayer” avec un texte tout en anglais alors qu’ils débutent !

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Le site de l’illustratrice (sur lequel j’ai emprunté les illustrations de ce billet)

Des éditions Chattycat, nous vous avons déjà présenté :

History Mystery : Le Mystère de Billy the Kid ; éditions Chattycat