En route de Séverin Millet

Album pour enfant

En route

de Séverin Millet

Albin Michel Jeunesse, 2012
9782226238917, 13.50€

Du vélo au bolide, chacun va à son rythme… Ce livre à la fabrication soignée, vernis en relief, permet de découvrir plus de 20 véhicules rutilants, du vélo au tracteur en passant par le camion de pompiers ou la voiture de course, conduits par de drôles d’animaux sympathiques. Sur la route, il y a des embouteillages, des dépassements, des accrochages… des tas d’histoires à observer. Et quel plaisir de lire tous les nombres qui affichent la vitesse de chacun.

J’ai été déroutée par cet album qui pourtant me semblait prometteur. A chaque page une vitesse et un moyen de transport, avec un animal personnifié. Sauf que le tout est assez détourné et que je n’ai pas accroché.

à 0 km/h un toucan fait un petit somme dans un bus, à 2 un ours sur un skate, à 34 un éléphant sur une moto… Certains éléments parfois font des liens entre les images pourtant, des éléments de décor par exemple… mais pas toujours non plus, et les vitesses qui allaient grandissantes deviennent incontrolables, voire complètement farfelues. Seule la dernière image donne un élément de réponse mais elle arrive trop tard pour moi, j’avais déjà décroché.

L’absence de texte permet de se faire sa propre histoire et c’est finalement ce qui m’a posé problème je n’ai pas su me faire une histoire. Les enfants ont sans doute plus d’imagination que moi quand il s’agit de véhicules et d’animaux, sur une route….

Les boutiques d’Angélique d’Alice Melvin

Album jeunesse avec rabats

 

Les boutiques d’Angélique

d’Alice Melvin

 

Albin Michel Jeunesse, 2011
9782226220356, 15,20€

 

Angélique s’en va faire les boutiques. Voici sa liste de commissions : une rose jaune, un tuyau d’arrosage, une grappe de raisin, des patins à roulettes, un cacatoès, un mirliton siffleur, un tapis d’Orient, un pichet rayé, une tartelette aux cerises, une sucette en forme de coeur. Trouvera-t-elle tout ce qu’il lui faut ? Pour le savoir, soulève les rabats…

Cet album nous plonge dans une rue commercante. Sur les pas d’Angélique nous allons donc faire les boutiques pour acheter toute sa liste… et découvrir les commerçants, de la confiserie au fleuriste en passant par la quincaillerie ! On entre vraiment dans cet univers puisque chaque double page nous présente une boutique et que chaque boutique s’ouvre pour nous livrer ses étalages…

Si le prénom Angélique est un peu désuet il va parfaitement avec cet album qu’on dirait sorti d’un autre temps. Des boutiques qui me font penser aux vieilles affiches d’école. Ce petit coté retro est tout simplement savoureux d’autant plus qu’Angélique est une petite fille pleine de vie qu’on prend plaisir à suivre. Parfois sautillante, parfois sur la pointe des pieds Angélique pousse la porte des boutiques, les unes après les autres.

J’ai pris beaucoup de plaisir avec cet album car les mots sonnent comme une comptine, avec cette liste qui se répète tout en diminuant. Les dernières pages aussi sont savoureuses, elle savent rompre avec le fil de l’histoire tout en restant bien dans le ton. J’ai apprécié de redécouvrir les petites boutiques qui ponctuaient nos rues et disparaissent peu à peu…

Au nom du père, du fils et de John Lennon

Roman jeunesse autour de la musique

Au nom du père, du fils et de John Lennon

de Laurence Schaack, Goulven Hamel

et David Scrima (Illustrateur)

Nathan, 2012
Backstage, 231 pages
9782092528679, 10,50€

Cornelius Caine, jeune aristocrate bègue et maladroit, quitte son collège archi snob pour se plonger dans le “swinging London”. Grâce à sa cousine sexy et délurée, il découvre la mode, les soirées branchées et rencontre même ses idoles, les Beatles. Il tombe sous le charme du plus insaisissable d’entre eux, John Lennon, et noue avec l’icône pop une dangereuse amitié qui le mènera à la découverte de lui-même…

Après le titre Le béton qui coule dans nos veines j’ai eu envie de découvrir un autre titre de la collection Backstage chez Nathan, j’ai donc choisi un courant musical que je connais mieux, pour voir.
Avec ce titre sur le rock c’est à Londres à la grande épique des Beatles que nous voyageons. Si l’histoire réserve moins de surprise, les personnages sont tout aussi intéressants. Cornélius Caine tout d’abord ce jeune riche, bègue et timide, en quête d’identité et de père mais aussi les deux jeunes filles qui l’accueillent à Londres et l’entraînent dans le monde du show-business. Et puis tous les musiciens et managers qui s’entrecroisent à coup de concert, soirée, film et drogue…

Comme dans le béton qui coule dans nos veines nous sommes au coeur de ce monde de fête un peu sauvage et loin des lois. Même si l’histoire est moins suprenante j’ai beaucoup aimé ce roman parce que cet univers Rock est bien plus proche de ce que je connais. J’ai pu chantonner mais aussi croiser ce que je sais et ce que l’on apprend dans ce livre. Ce roman nous entraîne dans un monde assez proche de la réalité, dans ses bons et ses mauvais cotés en campant des personnalités réelles bien dépeintes au milieu de nos héros imaginaires. Et ces personnages imaginaires ont une réelle personnalité, une histoire humaine et touchante qui se construit au fil des pages et des rencontres.

Enfin la dernière partie, documentée permet de faire le point sur les grandes dates du rock anglais.

Un roman sympa au coeur du rock anglais.

Love, love me do.
You know I love you,
I’ll always be true,
So please, love me do.
Whoa, love me do.

Love, love me do.
You know I love you,
I’ll always be true,
So please, love me do.
Whoa, love me do.

Someone to love,
Somebody new.
Someone to love,
Someone like you.

Extrait de Love me do, The Beatles, 1962

RDL# Benjamin Lacombe

Nouvelle Ronde des Livres ! Après une petite absence, je retrouve mes comparses Sophie, Noukette et Liyah, et je vous présente aujourd’hui des albums de Benjamin Lacombe. Il était temps, après avoir crier partout que j’adorais L’herbier des fées, de vous le présenter.

Toutes les images de l’article sont issues du site de l’auteur, ainsi que de son blog.

Benjamin Lacombe est un né à Paris il y a presque 30 ans. Il y vit toujours avec son chien.
Il a fait des étude d’Arts (à l’ENSAD) et à 19 ans il signe ses premiers livres. Cerise Griotte, son projet de fin d’étude, est publié en mars 2006 au Seuil. 10 ans plus tard son nombre de projets publiés est impressionnant, d’autant plus qu’ils sont tous superbes…
Bibliographie :

LIVRES JEUNESSES

LIVRES ADULTES

Après cette présentation succincte, place à mes avis!

Ondine

Benjamin Lacombe

Albin Michel jeunesse, avril 2012
9782226240316, 19€

 

Benjamin Lacombe revient avec le mythe d’Ondine à ses amours romantiques et pré-raphaélites. Inspiré par les textes de Friedrich de La Motte-Fouqué et la pièce de Jean Giraudoux, il propose sa version du conte, où prédominent des images très picturales faisant écho aux peintures de Millais ou Waterhouse. Par un savant jeu de calques imprimés, il fait émerger toute la sensualité et la transparence de cet univers aquatique.

Vibrant pour le beau chevalier Huldebrande, Ondine se noie dans les tumultes de l’amour, ses marivaudages et ses trahisons. Un grand conte, une épopée romantique dont les thématiques résonnent de manière étonnamment moderne.

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Quel plaisir d’ouvrir un nouvel album de Benjamin Lacombe et de naviguer entre les pages. Je n’ai pas pu m’empêcher de commencer ma lecture par les illustrations. Juste les illustrations. Je les ai feuilletée, lentement, voyant surgir ce conte du fond des eaux. Plus qu’une histoire ce que j’avais l’impression de lire c’était les sentiments, l’amour comme la tristesse. J’ai crée à partir de ces illustations pleine page ma propre histoire, puis je me suis lancée dans le texte.

J’ai alors découvert une histoire belle et sombre, tout à fait à l’image de ces illustrations. Un conte d’origine germanique que j’avais déjà croisé il me semble mais qui m’avait laissé bien peu de souvenir… Pourtant c’est une histoire touchante celle de l’amour, de la jalousie, de la trahison… Des thèmes universels comme souvent dans les contes qui ont si facilement des échos dans le monde actuel… le côté fantastique en moins…

Concernant les illustrations l’auteur avoue lui même une inspiration “C’est un livre que j’avais en tête depuis longtemps, depuis qu’adolescent j’ai découvert les pré-raphaélites pour qui le mythe d’Ondine était un thème de prédilexion. C’est donc assez naturellement que je me suis inspiré de ce courant de peinture pour ce livre.” J’avoue que je n’ai aucune connaissance en histoire des arts, cela ne m’avait donc pas frappé. Je me suis surtout laissée porter par ces illustrations et je n’ai finalement pas eu non plus envie de chercher à voir des ressemblances. L’important c’est surtout que ces illustrations soient totalement adaptées à l’histoire, l’amour s’en dégage mais la noirceur aussi et les flots ont toutes leur importance. Une atmosphère sombre et pesante qui nous entraîne encore plus dans cette histoire… Les illustrations de Benjamin Lacombe sont une fois de plus de véritables tableaux !

Je suis enchantée par cet album comme vous avez du le comprendre et pourtant j’ai trouvé certaines choses un peu inutile. L’utilisation des calques dans l’herbier des fées m’avait enchanté, on les retrouve ici, pour créer un effet de profondeur dans les flots notamment, et pourtant j’ai trouvé cela superflu, comme si, pour rester dans le thème de l’eau, Benjamin Lacombe voulait surfer sur la vague… Cela ne gène en rien mais j’ai eu du mal à leur trouver une réelle utilité.

Un album avec une histoire tout de même assez complexe donc pour un public de grands enfants, d’adolescents et d’adultes.

Un livre magnifique qui nous entraîne dans une histoire hors du temps que les illustrations subliment !

+ L’avis de Liyah, Fantasia,

Vous allez m’en vouloir mais non vous n’aurez encore pas d’article détaillé sur L’herbier des fées aujourd’hui, vu la longueur de cet article je vais m’arrêter là… Mais j’essayer de vous parler très vite de l’herbier des fées… de toute façon vous pouvez l’acheter les yeux fermés!

Et chez les copines ?

 

Noukette : Calamity Mamie

Liyah : Tout un monde