Les petites reines – C. Beauvais

Les petites reinesRoman pour adolescents
Road Trip, Acceptation de soi et vélo

Les Petites Reines

de Clémentine Beauvais

Sarbacane, 2015

Ce titre vous l’avez forcément déjà croisé. Tout le monde en parle, tout le monde l’a lu, il reçoit des prix, des critiques élogieuses, et Nathalie vous en a déjà parlé ici-même… Alors je l’ai lu, moi aussi… Ce n’est pas un coup de coeur, mais je vous en parle quand même !

Les petites reines aurait pu s’appeler Les trois boudins. Un titre moins vendeur et moins humoristique, c’est sûr, mais qui donne le vrai ton de ce livre. Trois jeunes filles, nommées boudins lors d’un “concours” sur les réseaux sociaux de leur établissement scolaire, sont en effet les héroïnes. Boudin d’or, boudin d’argent, boudin de bronze. Les filles les plus laides, les plus grosses… Mireille est l’une d’entre elle, et ce n’est pas la première année qu’elle reçoit ce titre. Elle prend donc ça avec beaucoup de légèreté, du moins en apparence. Elle va rencontrer Astrid et Hakima, les deux autres boudins, et décider qu’à trois elles seront plus fortes. De fil en aiguille va jaillir une idée, être à la garden party de l’Elysée le 14 juillet. Astrid souhaite y rencontrer Indochine. Hakima parler au général Sassin (à cause duquel son frère est revenu infirme de la guerre). Mireille enfin, rencontrer le mari de la présidente, un grand philosophe qu’elle pense être son père, même s’il ne l’a jamais reconnue.

De ce point commun un peu capillotracté, elles font une force, et décident… d’aller ensemble à Paris, mais en vélo ! En vendant des boudins en route ! Une folle aventure commence alors, et franchement, avec ce pitch, ça ne partait pas gagnant pour moi…

L’écriture de Clémentine Beauvais ne m’accroche pas, je trouve l’ensemble trop cru, trop “langage parlé”, et il me manque quelque chose. Pour autant, à part à quelques passages, j’ai réussi à en faire abstraction pour me plonger dans l’histoire. Intrigue justement qui, si on la regarde dans son ensemble n’est que coïncidences et hasard, relevée d’une pointe d’incongru totalement incroyable…

Mais voilà, Les petites reines a ce petit quelque chose qui nous pousse à avancer dans l’histoire, qui me pousse à vous en parler. Ce petit rien d’humanité, d’humour, d’amour, qui fait qu’on s’attache aux personnages. Astrid, Mireille, Hakima, trois grosses, mais surtout trois ados qui vont apprendre beaucoup tout au long de ce parcours, qui vont grandir, mais qui vont aussi faire grandir les gens qu’elles croisent. Cette interaction avec l’environnement, ce rapport aux autres, ces instants de rencontre, de dialogue, c’est réellement ce qui fait de ce livre une belle histoire malgré mes réserves, et qui m’incitent à le partager !

Ces jeunes filles nous apprennent beaucoup sur l’estime de soi et le dépassement, sur la volonté. Le regard des autres aussi va peu à peu changer, et cette partie est vraiment très bien amenée, dans un contexte très réel et moderne, qui parlera aux jeunes lecteurs.

Vous l’avez lu, qu’en avez vous pensé ?

Nathalie vous en a parlé, et elle a adoré :

Les petites reines

+ Challenge YA#5

La fille qui ne croyait pas aux miracles

filleLa fille qui ne croyait pas aux miracles

Wendy Wunder

Collection Black Moon

Hachette Romans (2012)

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Cam, 17 ans, a un cancer qui la tue à petit feu. Alors que les traitements ne peuvent plus rien pour elle, sa mère, Alicia, et sa sœur Penny entendent parler d’une ville miracle. Même si Cam n’a plus d’espoir, elles s’acharnent et l’entraînent dans un périple jusqu’à cette ville presque introuvable, Promise.
Dans cette ville elles vont faire de nombreuses rencontres, notamment Asher, un jeune homme qui leur ouvre la porte d’une maison familiale en rénovation. A Promise, elles assisteront à des phénomènes étranges… au point de croire aux miracles ?

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Ce récit est à la fois pétillant et triste. Cette jeune fille condamnée, sa famille, ces miracles tout autour… Et puis ce personnage, Asher, tellement mystérieux (presque même un peu trop…), qui relève l’histoire quand elle commence à s’épuiser…. Le temps de ce récit, le lecteur vit lui aussi à Promise, recontrant ces habitants surprenants, touchants… L’atmosphère de La fille qui ne croyait pas aux miracles est particulière, on ne sait jamais vraiment s’il faut être triste ou non.
Cam, avec sa meilleure amie, a écrit une liste des choses à faire avant de mourir. Un classique, qui n’est ici utilisé que pour apporter quelques miracles supplémentaires, tout en se moquant légèrement de cette “tradition” vue et revue.

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La fille qui ne croyait pas aux miracles est un beau récit, touchant, malheureusement un peu long par moment, notamment au début.
Bonus : Soyez attentif et vous croiserez une licorne au cœur de ce récit :)

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Alice et le challenge des “Re”

Bibliothèque Verte

Alice, tous les plus de 45 ans connaissent, forcement. Forcement parce lorsque nous étions enfants, nous les quinquagénaires (je n’y suis pas encore, mais ça approche à très grands pas !), la littérature jeunesse n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui… Pour les plus jeunes (6/10 ans) il y avait la bibliothèque rose avec des séries comme “oui-oui“, “Jojo Lapin“, “Fantômette” ou encore “le club des cinq” et quelques autres.

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En bibliothèque verte, pour les plus grands, c’était pareil : il y avait les séries plus “fille” comme “Alice” ou encore “Les Soeurs Parker” et celles plus “garçon” comme “Michel” ou “les six compagnons“. Je garde quand à moi un excellent souvenir de toutes ces lectures, moins variées et moins riches peut-être que la littérature jeunesse actuelle, mais elle a fait son boulot, en me divertissant d’une part et en me donnant le goût de la lecture d’autre part ! Je me souviens d’une série SF, sans doute la 1ère que j’ai lu, bien avant de lire “Bilbo le Hobbit” : “Les conquérants de l’impossible” de Philippe Ebly. Cette série a sans nul doute contribué à me faire aimer la science-fiction !

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Bon, et le challenge des “Re “, Kezako ?

Il s’agit d’un challenge créé en 2015 par Blandine, du blog Vivrelivre. Comme je n’étais pas sûre d’avoir beaucoup de temps pour des RE-lectures, et que je me suis déjà inscrite pour un certain nombre de challenges (voir ici), j’ai pris le 1er niveau, “Curiosité“. Pour le réussir, rien de très compliqué, il suffit de RE-lire un livre. C’est chose faite !Alice

Comme j’ai déjà plein de trucs à lire, je ne RE-lis pas souvent… Là, je suis tombée sur “Alice au manoir hanté” un livre que j’ai lu il y a près de 40 ans ! Il était parfait pour ce challenge.

Alice-au-manoir-hante2* * * * *

Pour tout vous dire, avec cette RE-lecture, j’avais un peu peur de “gâcher” mes beaux souvenirs d’enfance…Et bien franchement, j’ai été très agréablement surprise ! On se doute très vite de qui est le “méchant”, on sait aussi qu’Alice va “gagner”, bien évidemment, mais malgré tout, ce n’est pas gnan-gnan ! Et les tournures de phrases, le vocabulaire -parfois vieillot il est vrai- (“Rodomontades” dans un livre jeunesse, c’est plutôt surprenant…) sont plutôt riches comparé à certains romans actuels. Tout n’est pas écrit au présent, il y a des descriptions et un vocabulaire varié.

Bon, soyons honnête, je ne vais pas les relire tous, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à cette RE-lecture qui m’a fait faire un bond en arrière dans le temps ! Et vous ? Vous arrive t-il de relire des livres de votre enfance ?

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Pour les fans, un site sur les œuvres de Caroline Quine

Pour les curieux la page Wikipédia sur Alice Roy, dans laquelle vous apprendrez, entre autres choses, que Caroline Quine n’a jamais existé…

Et si vous en voulez encore, allez donc lire l’article de Blandine, qui en a toute une collection !

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Fleurs de dragon – Japon et moyen-âge

Fleurs

FLEURS DE DRAGON

Jérôme Noirez

Gulf Stream (2008)

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Avec Fleurs de Dragon, Jérôme Noirez nous emmène au Japon, en 1489. De mystérieux assassins tuent des samouraïs dans tout le pays. Ryôsaku est policier et il est chargé d’enquêter sur cette sinistre affaire. Pour le seconder dans son enquête, on lui confie 3 adolescents, qui devraient être en prison pour différents délits, mais, comme ce sont des fils de noble qui excellent dans l’art du sabre, il a été décidé de leur éviter le déshonneur de l’enfermement en leur confiant des travaux d’intérêt collectif. Pour se racheter, on leur propose donc d’accompagner Ryôsaku dans sa chasse à l’assassin.

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Je ne suis pas spécialement attirée par le Japon, mais j’ai lu il y a quelques années “le clan des Otori” de Lian Hearn, une saga (en 5 tomes) se déroulant au Japon, un Japon médiéval. Et j’avais beaucoup aimé. Voyant que cette histoire se déroulait également au Japon et au moyen-âge, je me suis laissée tenter.

Si je connais l’auteur de nom, Jérôme Noirez n’étant pas un auteur débutant, je n’avais encore rien lu de lui, mais je n’ai pas regretté.

Cette histoire est non seulement plaisante, mais aussi franchement dépaysante.

On traverse le Japon avec nos 4 compères, découvrant ainsi de nombreux endroits, monuments ou paysages. “Le sol est partout recouvert d’une mousse tendre qui brille sous la rosée. Au loin, l’officier aperçoit une cascade qui alimente un plan d’eau à la forme si naturelle que l’on peine à croire qu’il a été conçu par l’homme. Un petit pont fait de dalles de pierre brute conduit à un îlot couvert de massifs. Ryôsaku ne saurait dire vraiment où s’arrête le jardin et où commence la forêt tant les deux sont en parfaite harmonie.

C’est une enquête policière (recherche d’indices, de témoins et bien sûr des coupables), mais c’est aussi une aventure, parfois teintée de fantastique : “Kaoru dévale la pente sans demander son reste, entraînant derrière lui une avalanche de sable. Parvenu en bas de la dune, il ressent un vif soulagement, persuadé d’avoir échappé de peu à quelque maléfice. Il fait un pas. Et le sol se dérobe sous ses pieds. Il veut hurler “à l’aide !” mais le sable étouffe son cri. L’instant d’après, il n’y a plus trace du jeune samouraï. Seule une petite dépression indique l’endroit où il a disparu, comme avalé par la dune…

Même si ce n’est pas visible dans les deux extraits ci-dessus, il y a également beaucoup d’humour (voir le marteau de sagesse de Ryôsaku !!)

A la fin du roman, plusieurs pages d’annexes vous permettront d’en savoir plus sur la situation du Japon en 1489, sur les heures japonaises (l’heure du rat, du boeuf, du tigre…), sur les mille et une façon de tuer son prochain ou encore sur les huit millions de Dieux (Kami).

Aventure, fantastique, enquête, humour, que vous faut-il de plus ? En tous cas, moi, j’ai passé un bon moment !

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Lauréat du prix des Mordus du polar 2009 des bibliothèques de la ville de Paris pour Fleurs de dragon

Du même auteur, Sophie vous a récemment présenté “Brainless” (un coup de cœur pour elle !)