Nous avons toujours vécu au château

toujoursRoman gothique

Nous avons toujours vécu au château

Shirley Jackson

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias

Rivages/noir (2012 / vo 1962)

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Éditeur : Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais. Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantagenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort. Tous les autres membres de ma famille sont décédés.

Ainsi commence le chef-d’œuvre de la romancière Shirley Jackson (1915-1965), également auteur de la célèbre nouvelle «La loterie» et du roman «La maison hantée», porté à l’écran par Robert Wise («La maison du diable»). Nouvelle traduction intégrale.

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J’ai voulu lire ce roman parce que j’avais adoré la nouvelle intitulée “La loterie” (ici en pdf) de cette autrice américaine.

Ce roman, dont j’ai lu que c’était un roman policier, est en fait plutôt un roman noir, un roman d’ambiance. Il n’y a pas énormément d’action, mais des actions simples, tel qu’aller faire les courses au village prennent une tournure vraiment bizarre… Et tout au long de ce roman, on se demande ce qui a bien pu se passer ! Même si on finit par s’en douter.

Bref, si vous avez lu et aimé la loterie, vous devriez aimer ce roman. L’angoisse, le mal être montent tout au long de l’histoire pour finir par exploser, tout comme dans “la loterie”.

Je ne veux pas en dire plus pour ne pas risquer de vous gâcher le plaisir de la découverte ! Moi, j’ai beaucoup aimé.

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J’ai lu sa nouvelle adaptée en BD par son petit-fils Miles Hyman intitulée “La loterie” (le pdf de la nouvelle est disponible en ligne)

Un roman qui participe à plusieurs challenges

Le challenge Halloween chez Lou et Hilde

https://delivrer-des-livres.fr/tag/challenge-halloween

Mois Amérique du nord anglophone chez Enna

Le challenge ABC chez Enna

ABC

Et le challenge “Classiques” sur ce blog

Le Maître du Haut Château

MaîtreEt si ça c’était terminé autrement ?

Le Maître du Haut Château

Philip K. Dick

Traduit de l’anglais par Michelle Charrier

Postface de Laurent Queyssi

J’ai lu (vo 1962 / vf 1970)

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Éditeur : 1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés. Vingt ans plus tard, dans les États-Pacifiques d’Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L’occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, dénichent chez lui d’authentiques merveilles. Tandis qu’un autre livre, qu’on s’échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le Poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la guerre…

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J’avoue que c’est assez troublant au départ… J’ai dû lire assez peu d’uchronie et je n’ai donc pas l’habitude d’être dans notre monde, avec notre histoire, mais revisitée !

J’ai aimé l’uchronie. Ainsi que le livre dans le livre, qui parle d’un monde où les alliés ont gagné la guerre. Par contre, l’utilisation répétée par plusieurs personnages du YI JING (un livre de divination) m’a un peu lassée. S’ajoute à ça beaucoup de questions philosophiques sur la vie, la mort, la guerre…

Bref. Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé. Mais ça n’a pas été une lecture facile, et je suis bien contente de l’avoir terminée !

Ce livre a reçu le prix Hugo du meilleur roman en 1963

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Une série en 4 saisons a été tirée de ce roman (j’aurai peut-être du commencer par là !).

Une autre uchronie présentée ici (Ado) : Le secret de l’inventeur

Un roman qui participe à deux challenges

ABC

Challenge ABC chez Enna (Lettre D)

&

2025 sera Classique aussi !

Dans la peau d’un noir – J. H. Griffin

Griffin
Sud des États-Unis, 1959
Roman autobiographique

Dans la peau d’un Noir

John Howard Griffin

Traduit de Marguerite de Gramont

Gallimard (1962)

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John Howard Griffin est un journaliste et écrivain américain blanc. Se demandant comment il pourrait ressentir ce que ressent un homme noir, comment il pourrait comprendre sa condition, il décide de devenir noir. Avec l’aide d’un dermatologue, il prend des gélules habituellement prescrites pour une maladie de peau appelée vitiligo et passe sous des rayons ultraviolets. En quelques jours, sa peau fonce, il devient noir.

Et là, il se retrouve confronté à des problèmes qu’il n’imaginait même pas… Il devient presque invisible aux yeux des “blancs”, il est regardé avec mépris, souffre bien évidemment du racisme. Mais il y a aussi les soucis du quotidien. Boire un verre d’eau, trouver à manger, un endroit pour aller aux toilettes, dans les états du sud des États-Unis à cette époque là, c’est une terrible galère…

Il décrit la peur aussi, une peur permanente d’être agressé. Quand il fait du stop par exemple ou quand il ne sait pas où dormir.

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Franchement, c’est un livre qui m’a plus terrifié qu’un Stephen King (et pourtant !)

C’est un ouvrage que l’on devrait étudier à l’école si ce n’est pas le cas. Il démontre parfaitement comment la bêtise et l’ignorance peuvent pourrir la vie de milliers de gens. Leur donner une mauvaise image d’eux-mêmes, les empêcher d’étudier, de se déplacer, de vivre normalement !

Suite à son enquête, ce journaliste a dû se résoudre à déménager avec sa famille (et ses parents ont également vendu leur maison pour aller ailleurs) à cause des menaces qui pesaient sur eux. Et à cause des regards réprobateurs ou menaçants d’anciens voisins ou amis…

Je suis encore sous le choc de cette lecture, terminée ce matin. J’ai pourtant lu d’autres livres sur la ségrégation. Mais celui-ci est un peu différent. Il montre le quotidien des Noirs en 1959 (la ségrégation sera abolie en 1964) dans certains états du sud.

Je commençais à avoir soif et demandait à Sterling où je pourrais trouver à boire. “Va falloir être prévoyant maintenant, dit-il. Vous ne pouvez plus agir comme lorsque vous étiez un homme blanc. Vous ne pouvez pas entrer n’importe où et demander à boire ou utiliser les lavabos. Il y a un café pour Noirs au Marché Français à deux rues d’ici. On vous y servira à boire. Le cabinet le plus près c’est celui d’où vous venez. Mais attendez, j’ai de l’eau.” Il alla derrière son échoppe chercher une grande boite de conserve munie d’un fil de fer en guise d’anse. Un peu de cendre flottait sur l’eau. Je soulevai le seau et bus.

Une lecture que je vous recommande vivement !

Et regardez la vidéo ci-dessous (elle ne dure que quelques minutes)

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D’autres romans adultes qui parlent de ségrégation : Nina Simone, Mélodie de la lutteLes braves gens du Tennessee

Plus quelques romans jeunesse sur le même thème

Un roman qui participe à trois challenges

L’African-American History Month chez Enna

Le tour du monde en 80 livres chez Bidib

monde

Et pour 2023 sera classique, challenge qui se déroule sur ce blog et chez Blandine

2023

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