Les lettres que je n’ai pas envoyées de Françoise Dorin

Les lettres que je n’ai pas envoyées...
Auteur : Françoise Dorin

Editeur : Plon
Date : octobre 2009
Pages : 225 p.
Prix : 16€
ISBN
978-2-259-21046-1

Roman épistolaire – essai – autobiographie (difficile à classer)

Thèmes : Lettres, vie quotidienne, société

Présentation de l’éditeur :
“A l’heure d’internet et des textos, Françoise Dorin résiste encore et toujours à l’envahisseur technologique et ne cesse d’écrire… des lettres. A une amoureuse du 3e âge à qui elle donne des recettes… A ” l’abominable femme du mois d’août “, qui nous agace toutes avec ses défilés de mode sur la plage… A ” l’obsédée des calories “, beaucoup plus charmante avec quelques centaines de grammes en plus ! A une adorable Gramy torturée par sa petite-fille bien de son temps… A son nombril, à son carnet d’adresses, à sa muse, aux ” étoiles filantes ” de la télévision, à l’autre face d’elle-même, sa moitié grognon qu’elle appelle ” Paule Nord “…Ses engueulades, son affection, son admiration, ses agacements, ses encouragements, sa compassion, Françoise Dorin nous les envoie aujourd’hui.
La plume toujours incisive, alerte et ironique, élégante et charmante, Françoise Dorin se livre comme jamais dans ce florilège de lettres qui pourrait être une autobiographie déguisée.”

Avis :


Des lettres, des lettres, encore et toujours, que des lettres… Et pourtant il y a une histoire, celle d’une vie, par morceau, presque une autobiographie… Des sourires, toujours, des mots complices, à elle même, à ses amis, ses ennemis, ses lecteurs, les anciens comme les nouveaux… C’est une belle plume, qui change de l’écriture actuelle, des mots abrégés, des majuscules facultatives, des règles de ponctuations aberrantes (d’ailleurs il y a un passage très sympathique autour du point virgule… que j’avoue n’utiliser que si peu…. voire jamais !).

On ne peut s’empêcher de sourire, de rire même parfois, devant ses lettres qui se transforment parfois en nouvelle à chute “Lettres à l’un de mes voisins”, d’autres fois en dialogue entre les deux parties de la personnalité de l’auteur (Paule Nord et Paule Sud – un vrai régal tellement je me suis reconnu dans certaines situations), d’autres fois encore ce sont de “vraies” lettres… et pourtant toujours, nous avons les détails qui nous les rendent agréables sans avoir l’impression d’être des voyeurs épiant le courrier privé…

J’ai personnellement beaucoup ri lors de ma lecture de “Lettre aux répondeurs automatiques”… que de situations cocasses, que de cocus aussi d’ailleurs!

Je finirais d’ailleurs sur “Lettres à la grande famille des rires” dont une citation m’a marquée : 1863 Jules Verne : “Le rire est puni de mort à notre époque qui est sérieuse. Ennuyons-nous. Voilà la règle.”

Et bien ce qui est sûr c’est que je ne me suis pas ennuyée pendant cette lecture, distrayante, idéale pour un bon bol d’air et de bonne humeur!

 Extraits :
Pour moi, la feuille blanche constitue l’interlocuteur idéal : elle ne m’interrompt pas, me répond toujours ce que
j’ai envie d’entendre, me croit sur parole et ne répète que ce que je veux qui soit su”

 

(Parmi les répondeurs…

” 7- les vrais étourdis : “Message de gros cochon repu à petite chatte inventive : tu m’as mis dans un tel état que je n’ai par reconnu ta voix sur le répondeur…. J’aurais juré que c’était celle de ma femme…” (Silence …. réflexion…   réaction:) MEEERDE!
Excusez-moi, madame, c’était une erreur”

9- Les enfants : “Maman, ne t’inquiète pas, je suis avec Sophie chez ses grands-parents. On leur apprend à surfer sur l’ordinateur, et nous ils nous apprennent comment ça s’écrit. C’est bien plus difficile.”

 

Lettre à mon QI :

“Soyons clairs.

Je ne peux riens sans toi, mais tu ne peux rien sans moi. D’où la necessité de
travailler ensemble en parfaite harmonie. En parfait accord. Ce qui, jusqu’ici, a toujours été le cas.

Mais voilà que depuis quelque temps, je sens chez toi des réticences. Parfois,
silencieux et maussade, tu tournes autour de mon stylo en l’empêchant de se poser; parfois, vrombissant d’agacement, tu couvres de ratures rageuses ma parge d’écriture. Ca ne peut pas durer comme
ça. Je dois impérativement vivre en “bonne intelligence” avec mon QI. Oui je sais ce genre de jeu de mots t’agace. Je l’ai écrit exprès, pour que tu comprennes bien que je n’avais pas l’intention
de renoncer à une certaine légéreté et de me vouer, tête et âme, à l’esprit de sérieux.”

 

Pour bien faire, je m’en rend compte, il faudrait recopier le livre entier…. je vous laisse donc le soin de le lire!

L’auteur (biographie):

Françoise Dorin est née à Paris en 1928.

Elle débute sa carrière comme comédienne, avant de se lancer dans l’écriture, avec succès. Elle écrit beaucoup de romans, mais aussi des pièces de théâtre, et de nombreuses chansons (comme Que c’est triste Venise (dont elle parle dans le livre!)) Elle a été promue commandeur de la légion d’honneur en 2008.

L’avis tout aussi enthousiate de Géraldine, et son interview de l’auteur.

 

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Défi 1% littéraire 2009 : 2/7

Paroles de Poilus

Paroles de Poilus : lettres et carnets du front 1914 – 1918

Sous la direction de Jean-Pierre Guéno

 Librio / France Bleu, 1998

Collection : Documents
 186 p.
9782290335345,  3€


Documentaire / Oeuvre épistolaire

Thèmes : Première Guerre Mondiale, Lettres, Poilus

Présentation de l’éditeur :
Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois ou ouvriers. Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers…

Voyageurs sans bagage, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants et revêtir l’uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés… Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures..

Huit mille personnes ont répondu à l’appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu’ici éparpillées, de ces Poilus. Cet ouvrage en présente une centaine.

Des mots écrits dans la boue et qui n’ont pas vieilli d’un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d’humanité…

Résumé / Avis

Rangées en fonction des saisons, les dates se mélangent, mais les mots sont tendres et durs à la fois, parfois trompeurs, souvent  ravageurs. Quelle puissance dans ces mots, de ces inconnus, qui ne sont pas écrivains. Ce sont des gens comme tout le monde, témoins bien contre eux de leur temps, de cette guerre. Par leurs lettres, leurs carnets, ils ont écrit le monde, le monde du sang et de la guerre, des tranchées, des poux, des rats… Mais c’est aussi toute la tendresse, l’amour qui se dégage de ces mots qui font de ce recueil une petite perle d’humanité. Avant beaucoup de ces lettres, quelques lignes italiques nous narrent la vie du poilu qui écrit, son âge, son origine, sa position dans l’armée et sur le front, et puis malheureusement, bien souvent, la date à laquelle il a été tué au combat.


Extraits :
Mercredi 5 mai
1915.

Chérie,Voila le baptême du feu, c’est chose tout à fait agréable, tu peux le croire, mais je préférerais être bien loin d’ici plutôt que de vivre dans un vacarme pareil. C’est un véritable enfer. L’air est sillonné d’obus, on n’en a pas peur pourtant:nous arrivons dans un petit village, ou se fait le ravitaillement; là, on trouve dans des casemates enfoncés dans la terre les gros canons de 155 ; il faudrait que tu les entendes cracher,  ceux-la; ils sont à cinq kilomètres des lignes, ils tirent à 115 sur l’artillerie “boche”.On sort du village à l’abri d’une petite crête, là commencent les boyaux de communication; ce sont de grands fossés de 1 mètres de large et de deux mètres de profondeur; nous faisons trois kilomètres dans ces fossés, après on arrive aux tranchées qui sont assez confortables.De temps en temps, on entend siffler quelques balles, les “boches” nous envoient quelques bombes peu redoutables; nous sommes à deux cents mètres des “boches”, ils ne sont pas trop méchants. Je me suis promené à huit cents mètres sur une route, à peine si j’en ai entendu deux siffler; nous avons affaire à des Bavarois qui doivent en avoir assez de la guerre, ça va changer d’ici quelques jours.Nous faisons des préparatifs formidables en vue des prochaines attaques. Que se passera-t-il alors, je n’en sais rien, mais ce sera terrible car à tout ce que nous faisons nous prévoyons une chaude affaire. J’ai le coeur gros mais j’attends toujours confiant ; nous prévoyons le coup prévu avant dimanche.Si tu n’avait pas de mes nouvelles après ce  jour,c’est qu’il me sera arrivé quelque chose, d’ailleurs tu en seras avertie par un de mes camarades.Il ne faut pas se le dissimuler, nous sommes en danger et on peut prévoir la catastrophe; sois toujours confiante malgré cela parce que tous n’y restent pas.
Alphonse.

Neuf jours après avoir écrit cette lettre ,Alphonse a été tué par un obus.

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13 novembre
1916

Chers
parents,

[…] Il y a beaucoup de poilus qui se font encore évacuer aujourd’hui pour pieds gelés. Quant aux miens, ils ne veulent pas geler, malheureusement car je voudrais bien une évacuation aussi. Il n’y fait pas bon ici en arrière : ce sont les avions qui font des ravages terribles et en avant c’est loin de marcher comme les journaux vous annoncent. Ceux-ci sont des bourreurs de crâne pour encourager le civil, n’y croyez rien, comme je vous ai déjà dit, c’est la guerre d’usure en bonshommes, en tout. Je termine pour aujourd’hui en vous embrassant de grand coeur.

Votre fils
dévoué,

Auxence

Auxence avait 21 ans, il est mort en avril 1918, dans la Somme.”

 

Je vous conseille vraiment de lire ce livre… Il est à la fois très peu cher et vraiment facile à lire, puisqu’il est tout à fait possible de ne lire qu’une ou deux lettres…

 Ce livre existe aussi en version BD, mais je n’ai pas eu l’occasion de le lire.

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Mon nouveau jouet de Mo Willems

Mon nouveau jouet
Auteur : Mo Willems  
Editeur :
Tourbillon
Collection : Emile et Lili
Date : 27/08/2009
Pages : 57 p.
Prix : 7,90
ISBN
978-2-84801-499-9

 
 
Album
(jeunesse)

Thèmes : Amitié, Jouet, Dispute


Présentation de l’éditeur :
Lili est tête en l’air.
Elle rit tout le temps. Emile est sérieux. Il se fait du souci pour deux. Emile et Lili sont les meilleurs amis du monde.

Résumé :

Lili a un tout nouveau jouet, elle est tellement fière. Sauf que quand Emile l’emprunte et le fait tomber par terre, leur
amitié est mise à mal!

Avis :

Un petit album simple, avec très peu de texte, servi par des dessins vraiment chouettes et colorés… Pour ce qui est de
l’histoire, on y trouve une belle morale (voir extrait) même si j’ai été assez chagrinée par un détail : les deux amis se réconcilient, mais on a l’impression que ce n’est que parce que le jouet
n’est au final pas cassé… Un peu en contradiction avec le message donc!

Extraits :
les amis c’est mieux que les
jouets

En image (tous droits réservés Tourbillon / Mo Willems)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



















L’éditeur :

Tourbillon est une maison d’édition que je ne connaissais pas j’ai donc fait quelques recherches pour vous donner quelques
éléments :

Crée en 2002 par deux auteurs de littératures jeunesses, cette maison d’édition propose des livres pour les plus jeunes,
avec souvent une grande part laissée à l’humour. Ils ont beaucoup de héros récurrents, comme Miffy, Mastic, Pom…


Leur collection de documentaire me parait bien alléchante :


 

 

 

 






Voir leur site et leur catalogue :

“Bienvenue chez Tourbillon !

Tourbillon est apparu dans l’univers du livre jeunesse il y a 7 ans.
Présents sur le terrain des tout-petits,
de l’éveil documentaire et de l’humour,
nous privilégions les livres complices
où l’enfant est souvent l’acteur
de ses thèmes passion.

La poésie, la fantaisie, l’imaginaire et l’éveil
du sens esthétique font aussi partie
de nos credos maison.

Bonne visite !”





Dans la cour de mon école de Sylvain Victor


Dans la cour de mon école
Auteur : Sylvain Victor   

Editeur : Thierry Magnier
 Date : 26/08/2009
Pages : 24 pages
Prix : 13,30 €
ISBN
978-2-84420-781-4

 
 
Album. (jeunesse)


Thèmes : Ecole, Difference, Point de vue, Enfants

 


Résumé :
Manu et Mona sont deux élèves d’une même école. Chacun à sa façon va nous parler des élèves de la cour, nous les décrire, chacun d’un “coté” du livre Avant de se rejoindre au centre du livre (ils
sont amoureux ;)

 

 


Avis :

A la première lecture très sincèrement, cet album ne m’a pas du tout parlé, j’ai eu l’impression desagréable d’un livre vite fait, pour coller au
thème de la rentrée des classes. Et puis finalement, intriguée, j’y suis revenue… et il a quand même quelques atouts : montrer qu’un point de vue change le ressenti sur un personnage, que
chaque élève est à la fois différent et perçu différemment, et de montrer que ces deux enfants ne sont pas obligés d’aimer les mêmes personnes pour s’aimer!

Bon j’en conviens, je n’ai pas vraiment été charmée, mais en y passant un peu de temps, on découvrira mieux les personnages, mais aussi leur
camarade (faites attention à l’arrière plan, ça vaut généralement le cout!).

Des illustrations style brouillon, mais très soignées, et avec de très belles couleurs!


Extraits :
“Quand c’est l’heure de la récré, on se dit des mots doux

L’auteur : (source Editions T. Magnier)

Sylvain Victor est né près de Paris en 1964. En 1989 Le magazine À suivre est le premier à publier ses bandes dessinées ; il y
travaillera régulièrement jusqu’en 1995.
Pendant les deux années suivantes, Sylvain Victor participe à différentes expositions et collabore à la revue sérigraphiée Drozophile, avant que paraissent ses premiers albums, Les
deux camions et Six récits
, aux Éditions Paquet et Le doute aux éditions Amok (fremok).
Depuis 2003, il se consacre principalement aux livres pour la jeunesse.