Suzette ou le grand amour

SuzetteSuzette

ou le grand amour

Fabien Toulmé

Delcourt/Mirages (2021)

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Suzette vient de perdre son mari Bernard. En sortant du cimetière, elle dit à sa petite fille : “je n’arrive même pas à être triste”. Le dimanche suivant, Noémie lui demande ce qu’elle a voulu dire par là. Sa grand-mère se contente de lui dire que “c’est compliqué”.

Puis, lors d’une autre visite de sa petite fille, elle lui explique comment elle a connu son mari, Bernard et comment ils se sont mariés. Quelle jeune fille “innocente” elle était à l’époque. Bref, tout ce qu’elle lui raconte surprend Noémie et l’amène à réfléchir à sa propre vie avec son amoureux, Hugo.

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Suzette ou le grand amour est une histoire qui m’a bien plu. C’est beaucoup plus “léger” que les deux autres romans graphiques que j’avais lu de Fabien Toulmé, mais il y a tout de même pas mal d’interrogations sur la vie.

Et sur la façon dont on se mariait autrefois. Sans se connaître l’un l’autre, sans connaître son corps, sans avoir eu d’explications sur l’acte sexuel… Et comment on restait mariés, même si on ne s’aimait plus parce que ça ne se faisait pas de divorcer…

Le dessin est très simple avec assez peu de détails en arrière-plan et assez peu de couleurs différentes (jaune, orange et bleu la plupart du temps, rouge et gris pour le passé). Mais les personnages sont tout de même expressifs. Et il y a de l’humour !

Une jolie lecture !

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Lire un extrait (site de l’éditeur)

Du même auteur : L’Odyssée d’Hakim et Ce n’est pas toi que j’attendais♥

Son blog

Et cette semaine, LA BD de la semaine est Dans la bibliothèque de Noukette

La fille dans l’écran – BD

filleDeux pays, deux vies, une rencontre
BD Ado/Adulte

LA FILLE DANS L’ÉCRAN

Manon Desveaux & Lou Lubie

MARAbulles

Marabout (2019)

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La fille dans l’écran, c’est Coline. Elle vit à Périgueux, chez ses grands-parents. Elle adore dessiner et voudrait être illustratrice. Tout le monde lui dit qu’elle a “un bon coup de crayon”. Mais elle a dû quitter l’école suite à une phobie scolaire et des crises d’angoisse. En cherchant des modèles d’animaux pour illustrer son premier livre, elle tombe sur un site de photographies, d’un dénommé Laurent. Elle lui envoie un mail pour lui demander l’autorisation de se servir de ses clichés.

L’autre fille dans l’écran, c’est Marley. Elle est en couple et vit à Montréal au Canada. Venue au Québec pour faire des études de photographie, elle a fini par devenir “adulte et responsable”. Elle a fait le choix de prendre un travail alimentaire, d’être barista (barmaid). Et a complètement abandonné la photo.

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Plusieurs thèmes sont abordés dans cette jolie bd. La phobie scolaire et les crises d’angoisse. Les choix que l’on est amené à faire dans sa vie. Faut-il forcement abandonner ses rêves, ses passions, pour devenir un adulte responsable ? Ou au contraire s’y accrocher de toutes ses forces ? Les deux filles ont fait des choix différents, mais ce n’est facile ni pour l’une, ni pour l’autre.

On assiste à la rencontre virtuelle de ces deux jeunes filles passionnées. C’est fragile, doux et tendre à fois !

Une jolie découverte.

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Sinon, j’ai hâte de lire la bd de Lou Lubie intitulée “Et à la fin ils meurent, la sale vérité sur les contes de fées“. Rien que le titre, j’adore !! Une autrice que je vais suivre.

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  • Prix Égalité Jeunesse de Cherbourg-en-Cotentin 2021
  • Miglior Libro di Scuola Europea – Festival Romics (Italie) 2020
  • Grand Prix BD des élèves d’Auch 2019-2020
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Lire les premières pages (site de l’éditeur)

Le site de Lou Lubie

Une autre de ses BD présentée sur ce blog : Goupil ou Face (sur la cyclothymie, super intéressant !)

Le site de Manon Desveaux

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D’autres avis : Les lectures de Caro, Stephie

Et cette semaine, LA BD de la semaine est chez Moka, Au milieu des livres

Changer l’eau des fleurs

changerChanger l’eau des fleurs

Valérie Perrin

Albin Michel (2018)

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LC avec Enna (voir plus bas)

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Violette Toussaint n’a pas de problèmes avec ses voisins. Et pour cause, elle est gardienne de cimetière. Son travail consiste à ouvrir et fermer les portes du lieu et à vendre des fleurs. A rendre service aux gens quand ils s’absentent, à changer l’eau des fleurs, à prendre soin des tombes à leur place. Elle accueille aussi les gens dans sa cuisine, les écoute, leur donne une tasse de thé avec un petit gâteau, voir un remontant plus fort en cas de besoin.

Sa vie présente, Violette s’y plaît bien. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Née sous X et déclarée mort-née, la sage femme (qui avait soit un drôle de sens de l’humour, soit un manque cruel d’imagination) l’a appelée Violette. Mais elle a vécu finalement. Une drôle de vie pas toujours drôle justement…

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Je m’attendais à un “feel good book”. Et c’en est un d’une certaine façon. Mais certains passages ne sont pas amusants du tout ! J’ai même vu un avis qui disait que c’était “hilarant”, vraiment ? En quoi ? Oui, j’ai trouvé les passages tristes plus nombreux que les passages drôles. C’est une vie mal commencée et plutôt cabossée que nous raconte Valérie Perrin. Des gens pas heureux dans leur vie, pas satisfaits dans leur couple, qui sont malheureux et rendent les autres autour malheureux aussi.

Une lecture qui m’a bien plu malgré tout, avec ses références telles que des morceaux de chansons de Barbara, de Léo Ferré, un poème de Prévert, le roman “L’œuvre de Dieu, la part du Diable” de John Irving (que j’avais adoré !) ou encore le film “Sur la route de Madison”…

Si j’ai bien aimé le personnage de Violette, j’ai adoré celui de Sasha. Un seul conseil si vous souhaitez lire ce roman : n’allez pas voir les avis à droite et à gauche, ils dévoilent beaucoup trop l’histoire !

Mais n’hésitez pas à aller voir ce qu’en a pensé Enna (elle ne dévoile rien !)

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Ce roman participe au challenge “LE TOUR DU MONDE EN 80 Jours LIVRES” (France)

proposé par Bidib

monde

Bibi – Album joli !

Bibi
Être “humain”, n’est-ce pas prendre soin des autres ?
Album dès 3/4 ans

Bibi

Jo Weaver

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Rose-Marie Vassalo

Kaléidoscope

L’école des loisirs (2022)

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Bibi est la plus vieille de la colonie. Tous les matins, c’est la première réveillée. Elle a tout appris aux autres flamands roses. Comment bien lisser ses plumes ou se tenir sur une patte. Elle apprend aux futurs parents où construire leur nid et comment le bâtir.

C’est également elle qui guide la colonie quand il faut changer d’endroit parce que le lac s’assèche. Bref, depuis toujours, elle prend soin des autres.

Mais le jour où Bibi commence à se sentir fatiguée, qui va prendre soin d’elle ?

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L’histoire est vraiment très jolie. Cette “Maman”, doyenne des flamands, qui transmet ses savoirs et aide tout un chacun est vraiment adorable. On attend la fin de l’histoire avec une pointe d’inquiétude… Un album qui parle de solidarité, d’entraide et aussi de la sécheresse avec ce soleil qui tape si fort qu’il assèche le lac, obligeant les flamands à bouger…

Les illustrations sont très particulières. J’aurais dit que c’était du pastel gras, mais il semble que Jo Weaver soit une adepte du fusain. En tous cas, le rendu est très doux ! On a envie de caresser ces petits poussins duveteux.

Une jolie découverte !

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Bibi

Illustration provenant du site de Jo Weaver

Du même auteur, dans la même collection existe aussi : Mon tout-petit, Petite baleine et Petits tigres.

Son site (en anglais, mais vous pourrez y voir plein d’illustrations)

Pour le même âge, d’autres albums avec des flamands roses : Ça penche ! et Flamingo