De pierre et d’os – Survivre sur la banquise

pierre

Seul(e) sur la banquise, que feriez-vous ?
Roman adulte

De pierre et d’os

Bérengère Cournut

Le Tripode (2019)

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Une Lecture Commune avec Enna et Antigone

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Uqsuralik se réveille avec un terrible mal de ventre. Elle s’habille et sort de la maison de neige. L’air glacé calme un peu sa douleur. La nuit est assez claire pour qu’elle distingue le sang sur la banquise. Penchée sur ce sang tout droit sorti de ses entrailles, elle sent trop tard la vibration. La banquise est en train de se fendre non loin d’elle et l’igloo est de l’autre côté de la faille. Son père a juste le temps de lui lancer une peau d’ours roulée et un harpon qui se brise sous le choc. Par chance, cinq chiens dormaient sous la neige à quelques pas d’elle. Elle commence alors une lutte quotidienne pour sa survie dans la pénombre et le froid.

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J’ai trouvé ce roman original, tant sur la forme avec ces chants et la partie photographique à la fin, que sur le fond avec ce sujet peu courant. Mais, si je l’ai trouvé intéressant, je ne l’ai pas trouvé passionnant. Je suis restée “en dehors” de l’histoire et les personnages n’ont pas su me toucher. J’ai trouvé ça assez “froid” à dire vrai… Il faut dire aussi que je ne suis pas spécialement sensible à ces histoires d’esprits ou de chamans…

Mais j’ai trouvé le côté “documentaire” sur la vie des inuits est intéressant.

N’hésitez pas à aller lire les avis d’Enna et Antigone (liens avant le résumé).

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Biographie de l’autrice sur le site de l’éditeur. De pierre et d’os a reçu le prix du roman Fnac 2019 ainsi que le prix Libr’à nous 2020.

Des éditions du Tripode, nous vous avons également présenté : Vigile

L’art de ne pas être des moutons – Roman ado

moutons
Savez-vous dire stop ?
Roman ado

L’art de ne pas être des moutons

Christophe Léon

Le Muscadier (2018)

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Yvon vit avec ses parents, exploitants agricoles et propriétaires terriens. Son père est fier sa terre, de ses engins agricoles et c’est aussi un chasseur. Un homme de traditions qui entend les léguer à son fils. La mère travaille avec le père.

P’tit Louis vit seul avec son père depuis le décès de sa mère. Son père est ouvrier à l’usine et travaille de nuit.

Leurs deux histoires vont avoir un point commun : Un centre de vacances doit se construire dans le village. Le père d’Yvon possède une partie des terres sur lesquelles doivent se construire ce centre. P’tit Louis, lui, va rencontrer des zadistes qui sont contre ce projet et occupent le terrain pour empêcher cette construction.

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Dans ce monde où on nous apprend à être obéissant dès notre plus jeune âge, comment ne pas devenir des moutons ? Ce n’est pas toujours facile de dire non, surtout à ses parents, à sa hierarchie… Et ce n’est pas toujours facile non plus de se faire ses propres idées, de ne pas être des moutons.

Nos deux ados vont être confrontés à des choses qui vont les faire réfléchir et qui peuvent se résumer à :

IL FAUT PROTÉGER LA NATURE, IL FAUT PROTÉGER LA TERRE !

Du moins, si nous (l’humanité) voulons survivre bien sûr…

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Le site de l’auteur

Éditions Le Muscadier

De cette maison d’édition, nous vous avons déjà présenté de nombreux titres : Bêtes de pensée et Badalona, Jours de neige, 40 jours d’automne, Station sous-paradis, les mains dans la terreVirée nomade, Phobie, Orient extrême, le 9E continent, l’aigle noir, le réveil de ZagapoïEmma, La peau noire des anges, Plastique apocalypse, Dysfférent, jours de soleil, Sur le dos de la main gauche, Les murs bleus, Trouver les mots , Pipriat Paradise et Faits d’hiver

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Ce livre participe à l’Objectif Pal chez Antigone

(Reçu en juin 2018...)

Contes de la Bécasse – Maupassant

bécasse

Recueil de nouvelles

Contes de la Bécasse

Guy de Maupassant

Gallimard (1979)

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édition originale 1883
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En ce mois de Mars 2019,  le challenge “Cette année, je (re)lis des classiques” s’associe au “Challenge Contes et légendes” chez Bidib.

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Ce recueil contient 17 petites histoires ou nouvelles, mais elles n’ont en fait de “contes” que le nom du recueil ! Enfin, ça, c’est ce que je croyais, avant d’aller lire la définition du “Conte” donné par le Larousse : “Récit, en général assez court, de faits imaginaires.” Dont acte.

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  1. La 1ère histoire, “la bécasse” raconte une réunion de chasseurs, qui, tout en dînant, se racontent des histoires. Elle sert d’introduction à toutes les autres.
  2. Ce cochon de Morin est une histoire un peu grivoise et au final plutôt amusante, et qui, de nos jours, aurait pu s’appeler “#BalanceTonPorc” !
  3. La folle est une anecdote de guerre (de 1870 contre les Prussiens – les allemands). Très triste.
  4. Pierrot : Une histoire qui montre où peuvent mener l’avarice et la bêtise. Pauvre bête !
  5. Menuet : Évocation du temps jadis, triste et mélancolique.
  6. La peur : Encore des fusils, des gens qui attendent et qui ont peur…
  7. Farce normande : Une “blague” de noceurs à un mariage.
  8. Les sabots : “mêler ses sabots”, je ne connaissais pas l’expression (Normande à priori) ! La façon dont c’est raconté est très drôle !
  9. La rempailleuse : Un amour de 55 ans qui s’achève d’une bien triste façon !
  10. La mer : L’avarice, encore elle, peut mener à bien des horreurs…
  11. Un normand : Ah le cidre normand ! “Cidre adorable, piquant et sucré, frais et grisant” A déguster avec modération, contrairement au Père Mathieu !!
  12. Le testament : Auriez-vous osé, à l’époque, défier les conventions par amour ?
  13. Aux champs : Que la chute est cruelle !!
  14. Un coq chanta : J’avoue ne pas avoir vraiment saisi la chute de cette histoire… ?
  15. Un fils : Deux hommes se questionnent sur la paternité.
  16. Saint-Antoine : encore une histoire avec les prussiens et pas franchement drôle !
  17. L’aventure de Walter Schnaffs : Comment un soldat prussien se mit à l’abri. Plutôt drôle !
Plusieurs thèmes reviennent tout au long de ces contes :

La Normandie, les paysans, la chasse, les femmes, la paternité, la guerre. Il faut dire que Maupassant a passé sa jeunesse en Normandie et qu’il a 20 ans lorsque la guerre éclate (celle de 1870 contre les prussiens).

En lisant la préface d’Hubert Juin, on comprend qu’il y a beaucoup de l’auteur dans ces nouvelles, ses peurs, ses angoisses ou ses passions, telles la chasse ou les femmes.

Même si j’ai bien aimé la plupart de ces histoires, j’ai de loin préféré “le horla“, “Boule de suif” ou encore “la parure“, lus il y a déjà assez longtemps.

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Un site consacré à Maupassant

Vous pourrez le lire par ici.

Un livre qui participe aux challenges : Classiques, Contes et légendes, Objectif Pal et Petit Bac (catégorie animal)

Classique 

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

La vraie vie – Lectrices ELLE (9)

VraieUn roman “coup de poing” de la Rentrée Littéraire…

LA VRAIE VIE
Adeline Dieudonné

L’iconoclaste (2018)
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Présentation de l’éditeur

Chez eux, il y a quatre chambres. Celle du frère, la sienne, celle des parents. Et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. Un prédateur en puissance. La mère est transparente, amibe craintive, soumise à ses humeurs.

Avec son frère, Gilles, elle tente de déjouer ce quotidien saumâtre. Ils jouent dans les carcasses des voitures de la casse en attendant la petite musique qui annoncera l’arrivée du marchand de glaces. Mais un jour, un violent accident vient faire bégayer le présent. Et rien ne sera plus jamais comme avant.

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Elle a 10 ans. Et dans sa vie, il y a… Un père ultra violent, une mère éteinte et un petit frère de 3 ans son cadet qu’elle protège autant qu’elle peut et qu’elle adore. Il y a aussi cette chambre pleine de cadavres, trophées de chasse du père, avec cette hyène qui lui fait si peur.

Le jour de l’accident, son petit frère arrête de rire. Cela va enclencher chez elle une sorte de moteur intérieur, une motivation sans faille que rien ne va pouvoir arrêter.

Je l’ai lu en un après-midi. Et au soleil, heureusement. La violence est partout dans ce roman. Violence physique, conjugale, psychologique, amoureuse même… Je n’en dis pas plus, si ce n’est que c’est un roman bourré d’énergie, terriblement addictif, qu’on ne lâche plus une fois commencé.

On en prend plein la tête !! Plus qu’une lecture « coup de cœur », c’est une lecture « coup de poing »…

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Extrait : C’était un homme immense, avec des épaules larges, une carrure d’équarrisseur. Des mains de géant. Des mains qui auraient pu décapiter un poussin comme on décapsule une bouteille de coca. En dehors de la chasse, mon père avait deux passions dans la vie : la télé et le whisky. Et quand il n’était pas en train de chercher des animaux à tuer aux quatre coins de la planète, il branchait la télé sur des enceintes qui avaient coûté le prix d’une petite voiture, une bouteille de Glenfiddich à la main. Il faisait celui qui parlait à ma mère, mais, en réalité, on aurait pu la remplacer par un ficus, il n’aurait pas vu la différence.

Ma mère, elle avait peur de mon père.

 

Prix du Roman FNAC 2018

Prix Première Plume 2018

La vraie vie faisait également partie de la première sélection du Goncourt et il est dans la 2ème sélection du Renaudot.

ELLE

9ème lecture / 28

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Je l’ai également lu dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire Rakuten

#lavraievie #AdelineDieudonne #MRL18 #Rakuten

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C’est ma 10 ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock

EDIT mai 2019 :

L’avis de Sophie Hérisson :

La vraie vie est un vrai beau roman comme le dit Nathalie, avec une force étrange, dérangeante parfois, mais prenante ! J’ai beaucoup aimé ce roman qui se rapproche beaucoup des codes du roman jeunesse finalement, avec son héroïne adolescente narratrice, et une violence terrible mais dans la retenue en même temps… C’est fort, c’est beau et c’est effrayant à la fois. J’ai beaucoup le personnage principal, ainsi que la façon dont sont survolés ceux qui gravitent autour d’elle !