Love in vain – Robert Johnson

Robert
Du blues, du blues, du blues…
BD Ado/Adulte

LOVE IN VAIN ♥

≈ Robert Johnson 1911-1938 ≈

Mezzo – J. M. Dupont

Glénat (2014)

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Présentation de l’éditeur : Figure mythique du blues, Robert Johnson est mort à 27 ans, sans doute empoisonné par un rival amoureux. Guitariste prodige, il aurait hérité de ses dons en vendant son âme au diable. De ce personnage énigmatique dont on ne connaît le visage qu’à travers deux photos retrouvées longtemps après sa mort, les auteurs dessinent un portrait fascinant qui explore son âme tourmentée et son existence sulfureuse.

Un hommage digne du culte phénoménal dont Robert Johnson est l’objet auprès des amateurs de blues et de rock. Non seulement pour son œuvre magistrale, mais aussi parce que son style a influencé plusieurs générations de musiciens, notamment les Rolling Stones, Eric Clapton, Bob Dylan, Led Zeppelin ou plus récemment les White Stripes.

En filigrane de ce portrait de Robert Johnson, Love in Vain est également une chronique aussi poignante que truculente de la vie quotidienne des Noirs dans le Mississippi ségrégationniste des années 1930.

https://fr.shopping.rakuten.com/photo/Johnson-Robert-Love-In-Vain-CD-Album-968959884_ML.jpg

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Vous n’êtes pas mélomane ? Ou alors vous n’aimez pas le blues ?

Qu’importe. Love in vain est avant tout l’histoire d’une vie. Une courte, trop courte vie. 27 ans à peine. Et pourtant ! Une vie bien remplie, si bien qu’on en parle encore 90 ans après son commencement. Bien remplie oui, mais mystérieuse. De cet homme, il ne reste que 2 photos et quelques chansons.

C’est un album avec un dessin très sombre, très noir. Noir comme l’était Robert Johnson, noir comme son désespoir, noir comme la nuit où il reprenait vie, noir comme sa musique… Je ne connaissais pas ce musicien. Il a pourtant composé de nombreuses chansons reprises par d’autres depuis.

J’ai adoré les illustrations qui ressemble à de la linogravure (dixit mon père, fan de blues et de jazz, à qui je l’ai offert !)

Un album au charme envoûtant, comme l’était sans doute Robert Johnson.
♥♥♥

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Feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur

Enna, Jérôme, Noukette, Mo’, l’ont découverte et appréciée bien avant moi !

Cette semaine, nous sommes chez Stephie

Et si vous avez envie d’en savoir plus sur Robert Johnson…

Strange fruit – African American History Month

strangeComics ado/adulte

STRANGE FRUIT

J. G. Jones & Mark Waid

Préfacé par Elvis Mitchell

Éd. Delcourt (2017)

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Présentation de l’éditeur

Chatterlee, 1927. Le fleuve Mississipi est en crue et menace de dévaster des villes entières. Des villes qui ont vécu il n’y a pas si longtemps encore de la richesse des plantations de coton où l’esclavage était de mise. Un être venu d’ailleurs aux pouvoirs extraordinaires descend littéralement du ciel et fait irruption au milieu de cette catastrophe naturelle. Sa peau est noire…

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J’ai choisi ce comics pour l’African-American History Month à cause de son titre qui m’a rappelé une chanson de Billie Holliday (absolument terrible). A écouter sur cette chanson.

Si j’ai compris le “fond” de l’histoire et l’intention des auteurs, j’avoue tout de même que j’aurai aimé qu’il y ait une petite “explication” sur la venue de ce superhéros muet… Je pense que j’ai été un peu gênée par le côté BD historique qui se transforme en comics de superhéros !

En effet, l’histoire part d’un fait historique réel, l’inondation la plus catastrophique de l’histoire des USA (à cette époque). Plus de 250 morts et 500 000 personnes déplacées. Et puis tombe du ciel ce géant noir muet… Si vous l’avez lu (aimé ou non) n’hésitez pas à venir me dire ce que vous en avez pensé.

Par contre j’ai bien aimé les illustrations à la Norman Rockwell.

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Voir ici un film d’archive sur cette crue

Feuilleter les premières pages (site de l’éditeur)

La chanson de Billie Holliday : Strange fruit

D’autres bd qui parle de ségrégation : Cinq branches de coton noir, Liberty

Pour la BD de la semaine nous sommes réunis chez Stephie pour Mille et une frasques

et ce comics participe également à l’AAHM chez Enna.

H. Tubman – Esclave, fille et petite-fille d’esclaves

Tubman
Mes enfants ne naîtront pas esclaves !
Récit à partir de 11 ans

Harriet Tubman
La femme qui libéra 300 esclaves

Anouk Bloch-Henry

Collection “Elles ont osé !”

Oskar (2019)

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 Araminta Ross (alias Harriet Tubman) est née vers 1825 dans le Maryland. Elle est née esclave, de parents esclaves. Sa grand-mère était arrivée d’Afrique dans un bateau négrier.

A l’âge de 5 ans, Araminta, appelée Minty, est louée à des blancs comme esclave. A 13 ans, elle reçoit un poids d’un kilo sur la tête, qui lui donnera la “maladie du sommeil”. Quelques années plus tard, elle se marie à John Tubman, un “nègre libre”. Mais elle apprend que leurs enfants, eux, auront le même statut que leur mère, ils seront esclaves. Le jour où elle apprend ça elle décide de s’enfuir.

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Quel courage et quelle ténacité a montré cette femme ! Ayant réussi à se libérer, elle aurait pu se contenter de vivre sa vie de femme libre. Mais non, elle est retournée de nombreuses fois dans le sud pour aider d’autres esclaves à s’enfuir, à commencer par sa famille. Et cela, au péril de sa vie car sa tête était mise à prix.

Et quand la guerre de Sécession débute, elle n’hésite pas à s’enrôler comme infirmière.

Ce récit biographique se lit comme un roman et il m’a beaucoup plu !

Un récit plus complet que l’autre présenté sur le même thème (mais l’autre a une partie documentaire) : La femme noire qui montra le chemin de la liberté

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De la même autrice : Dans la toile du passé

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C’est ma 5ème participation au challenge d’Enna, le African American History Month

https://lh3.googleusercontent.com/NJnOLTnUE8fkiZsVl1i1izT7vOHXNGOPHLQjqRId1JpfEFqKWAcUwN5n7GBF_e58zQILzh0WGngvDgQS7ipzPnq9H67GtMd2qXxvM9zbKIbK_MQ3_JAAldd8gaT1e7A3aGkZOMXBvjNJgJZlVIaJ2ATzFmtXj99njz-Et0r3dZ4THrCRoy_YbsiQ7fSYXRv0jyFRP-cYo9yrOw1F__P_zwu6bT0jzmZMF14ZCqb6n9Zz3x0jbt7DYh3OG3VQtqiRyWq5rcm2oI3OQIRVT4GvZXKW-4SyeXbYRAcg5ULbp8QTzveC_2a3NHvwpM5qtgbC0z4XoSSvjTcmO1pxLDrTSFF5fiLh_k_XRaydonBbOofIkq454r8re2zHzgpCLyVwRsvlDPDOoDT_exPnPqM8PFBqZJIXEH_rIe8vt9pZ_3i-YNaqssjQ-ucvhjNVg3XWErvt3XlJpnpfxrU-YGBrykRPrtRiKfXdYecBMXdtE2aw55_lZbv94o058_3V7qw9ovoNWHlwZyTCIYj4YuVSsfkmZxfwrUgVt2WrY0OlW_o2X7JhdY6OlRkWvMobupkxBuGk5pWynXfj1bmXegYuyYl66dl4esZ-rJCgvH01dIMRZquQ28bawqjhlidFq8mkCOjRWrMW_Z46OeCQtp1sRNOt4aWUHVNz=w960-h480-no

Ruby tête haute – Album sur la ségrégation

RubyHistoire d’une fillette qui voulait aller à l’école
Album à partir de 9 ans

RUBY TÊTE HAUTE

Irène Cohen-Janca & Marc Daniau

Les éditions des éléphants (2017)

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Avec le soutien d’Amnesty International

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Comme tous les jeudis matin, la maîtresse nous montre la reproduction d’un tableau. Aujourd’hui, c’est une petite fille qui porte des livres et qui est entourée de 4 policiers. Elle nous demande ce qu’on en pense. Les réponses fusent : “Ses parents sont riches et ils ont peur qu’elle se fasse kidnapper.” “Non, elle a fait une bêtise et on l’emmène en prison”. “Elle ne veut pas aller à l’école, alors on a envoyé les policiers la chercher…”

Dès le lendemain, la maîtresse nous a expliqué l’origine du tableau. En 1960, Ruby Bridges avait 6 ans et elle habitait en Louisiane, un état du sud des États-Unis. Après avoir passé un examen difficile, elle a été accepté dans une école de “blancs”. Le jour de la rentrée, elle avait mis sa plus belle robe. Il y avait beaucoup de gens dans les rues et Ruby s’est même demandé si ça n’était pas le carnaval, car ils faisaient beaucoup de bruit et de grimaces…

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https://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/thumb/e/ed/The-problem-we-all-live-with-norman-rockwell.jpg/300px-The-problem-we-all-live-with-norman-rockwell.jpg

The problem we all live with – Norman Rockwell (1964)

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Heureusement pour elle, ce jour-là, cette petite fille, Ruby, n’a pas compris que tous ces cris lui étaient destinés. Tout ça parce qu’elle était noire… J’avoue que c’est quelque chose que je n’ai jamais compris. On peut reprocher à quelqu’un son comportement, son caractère mais comment lui reprocher quelque chose dont il n’est absolument pas responsable (et à laquelle il ne peut apporter aucun changement !), comme la couleur de sa peau ? Je trouve ça insupportable.

Bref. L’histoire est amenée de façon très intelligente et le fait que ce soit la petite fille qui la raconte, la met à hauteur d’enfant. Les illustrations sont très colorées et expressives. Et à part une ou deux illustrations, elles sont plutôt gaies et reflètent l’énergie de cette petite fille.

A la fin de l’album, une page documentaire revient sur la ségrégation aux États-Unis, sur le tableau de Norman Rockwell et sur quelques faits liés à cette histoire (avec une photo de Ruby vers 6 ans, adorable !)

Un très bel album ♥

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Pour feuilleter quelques pages (site de l’éditeur)

Sur ce blog, déjà présentés :

Écrit par Irène Cohen-Janca : La tour Eiffel est amoureuse

Illustré par Marc Daniau : Les mille oiseaux de Sadako

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C’est ma quatrième participation au challenge d’Enna, le African American History Month

https://lh3.googleusercontent.com/NJnOLTnUE8fkiZsVl1i1izT7vOHXNGOPHLQjqRId1JpfEFqKWAcUwN5n7GBF_e58zQILzh0WGngvDgQS7ipzPnq9H67GtMd2qXxvM9zbKIbK_MQ3_JAAldd8gaT1e7A3aGkZOMXBvjNJgJZlVIaJ2ATzFmtXj99njz-Et0r3dZ4THrCRoy_YbsiQ7fSYXRv0jyFRP-cYo9yrOw1F__P_zwu6bT0jzmZMF14ZCqb6n9Zz3x0jbt7DYh3OG3VQtqiRyWq5rcm2oI3OQIRVT4GvZXKW-4SyeXbYRAcg5ULbp8QTzveC_2a3NHvwpM5qtgbC0z4XoSSvjTcmO1pxLDrTSFF5fiLh_k_XRaydonBbOofIkq454r8re2zHzgpCLyVwRsvlDPDOoDT_exPnPqM8PFBqZJIXEH_rIe8vt9pZ_3i-YNaqssjQ-ucvhjNVg3XWErvt3XlJpnpfxrU-YGBrykRPrtRiKfXdYecBMXdtE2aw55_lZbv94o058_3V7qw9ovoNWHlwZyTCIYj4YuVSsfkmZxfwrUgVt2WrY0OlW_o2X7JhdY6OlRkWvMobupkxBuGk5pWynXfj1bmXegYuyYl66dl4esZ-rJCgvH01dIMRZquQ28bawqjhlidFq8mkCOjRWrMW_Z46OeCQtp1sRNOt4aWUHVNz=w960-h480-no

D’autres livres, présentés sur ce blog, sur la ségrégation raciale aux États-Unis :

Les Romans

Les Romans jeunesse

Les albums

Les Bandes Dessinées

Les documentaires

En bonus, une chanson qui m’a toujours donné des frissons : “Strange fruit” une chanson écrite par Abel Meeropol et interprétée par Billy Holiday (les paroles et la chanson traduite ici)