Lune Mauve 1 de Marilou Aznar

Un article un peu particulier aujourd’hui, puisqu’il mêlera mon avis sur Lune Mauve avec des bribes de ma rencontre avec l’auteur, à l’occasion de la sortie de ce roman.

Roman fantastique pour adolescent

Lune Mauve 1 La Disparue de Marilou Aznar

Casterman, mars 2013 – 9782203060494, 15€

Marilou Aznar est une jeune femme très accessible et souriante. Dynamique. Un peu timide à l’heure des dédicaces. Une belle rencontre qui permet de voir autrement son premier roman Lune Mauve. Cette trilogie fantastique dont le premier tome sort aujourd’hui est très ancrée dans l’adolescence. Sans doute parce que Marilou Aznar est “encore un peu adolescente dans [sa] tête”.

Son héroïne, Séléné Savel quitte sa Bretagne et son père pour entrer dans un lycée huppé parisien, Darcourt. Elle y croise sa cousine Alexia, une superbe peste adulé de tous, qui l’ignore. Dure rentrée quand on ne connait personne. Rapidement elle va se faire deux alliés Adrien et Nora. Deux jeunes gens un peu à part, comme elle. Mais c’est surtout l’arrivée du beau Laszlo qui va troubler Séléné.

Sa mère a disparu depuis plusieurs années sans qu’elle ai de nouvelles, mais Paris réveille ses souvenirs. Une étrange fille aux cheveux gris, des tableaux… tout s’enchaîne, sur fond des murmures du lycée. Des rivalités amoureuses.

Iris, la mère de Séléné aimait beaucoup la peinture, et ses tableaux accompagnent sa fille jusque dans ses rêves.

La partie lycée, écrite avec un peu d’imagination et les souvenirs d’adolescences de l’auteur, sonne juste. Un peu “trop” peut être parfois, mais cela cadre très bien avec le lycée huppé. La place des réseaux sociaux et des blogs prend aussi toute sa mesure au fil de l’histoire. Scarlett, une des lycéennes amie d’Alexia crée en effet le blog de Darcourt, y racontant comme dans Gossip Girl tous les potins dérangeants. Un ton léger et méchant qui fait sourire. Ce blog devrait d’ailleurs être bientôt disponible sur le web, nous dit l’auteur.

L’autre thème principal du roman c’est ce lien avec le fantastique. Des secrets que l’on découvre peu à peu et qui amènent Séléné à découvrir tout un monde. Un monde qui a besoin d’elle. Ce thème est distillé tout doucement dans le premier tome, par petite touche, avec quelques fulgurances, mais il faudra attendre le deuxième tome pour en savoir plus.

Si j’ai trouvé l’histoire tout à fait intéressante j’ai été parfois gêné par le ton de l’histoire, qui manquait un peu de poésie, pour qu’on s’attache notamment aux personnages masculins. Cela tient je pense à la façon qu’à Marilou Aznar d’écrire. Tout est contrôlé. Elle a d’abord écrit le début et la fin de l’histoire avant de s’attaquer au déroulement. Tout est donc planifié à l’avance, tout doit être utile à l’intrigue, avoir un rôle… Il me manque je crois la spontanéité de certains auteurs comme Audren qui se laisse portée par ses personnages.

 Les personnages justement sont ici très calculés, mais très bien calculés. Séléné par exemple qui est une adolescente de 15 ans, qui n’est pas parfaite, volontairement. Marilou Aznaz “n’aime pas les héros parfaits”. Séléné n’est pas forcément plus intelligente qu’un autre, ni plus belle. Elle est tout simplement elle, avec son caractère souvent proche de la violence, sans pour autant être rebelle. Mais les personnages secondaires sont ceux qui m’ont le plus accroché, notamment Thomas, un adolescent qui aime la musique (ce qui n’est pas sans rapeler le premier métier de Marilou Aznar). L’auteur nous a promis que nous le retrouverions dans le deuxième tome, qui sort au mois de mai. Des sorties rapprochées de toute la trilogie, choix éditorial sympathique pour le lecteur qui n’attendra pas trop longtemps.

Le lien avec le monde fantastique commence en Bretagne, sur la presqu’île de Crozon. Un lieu qui existe vraiment, même si Marilou a préféré travailler avec ses souvenirs plutôt que d’y retourner, de peur d’être déçue. Un endroit qui fait très lande anglaise et donne envie de le découvrir.

Pour parler un peu plus de Marilou Aznar, il est sympathique de savoir qu’elle lit presque uniquement en anglais, ce qui lui permet d’entretenir ses connaissances puisqu’elle est aussi traductrice de séries et téléfilms.

Ma lecture s’est terminée avec l’envie de lire la suite, quant à la rencontre avec Marilou, elle s’est terminée par une dédicace. Si vous la croisez en salon, n’hésitez pas à lui demander de sortir son joli stylo violet et son tampon lune! N’hésitez pas car j’ai noté une phrase importante lors de cette rencontre interview “le lecteur est important pour moi”. Lors de sa lecture, par les retours qu’elle peut lire sur internet, et sans nul doute lors des rencontres!

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Copyright Photo Mélisande – Je n’étais pas du bon coté de la table !

Merci à Marilou Aznar et l’équipe de Casterman pour cette rencontre chaleureuse qui m’a aussi permis de croiser George, Liyah, Faelys, Ori, Caroline, Karen, Francesca, Nodrey, Marion, PtiteTrolle, et Mélisande (je crois n’oublier personne!). Ravie de ce samedi après-midi!

+ Ils parlent de la rencontre :  Ptitetrolle, Mélisande, Liyah, George, Ori

+ Une couverture plutôt agréable, notamment le très bel effet poudré. Cette couverture est inspirée du Pinterest de Marilou Aznar.

+ Le blog Lune Mauve, la page facebook.

+ Marilou Aznar sera présente au salon du livre de Paris, le dimanche de 14h à 16h.

+ Challenge YA#2 + Challenge Régions + Challenge Lire sous la contrainte > Couleur.

Le voyage des âmes perdues (Les Illumières, 2) – Neal Shusterman

Roman fantastique pour adolescent

Les Illumières tome 2

Le voyage des âmes perdues

de Neal Shusterman

traduit par Claire Breton

MsK, février 2013
9782702435335, 17€

 

           Sous cette couverture guère plus belle que celle du premier tome se cache un magnifique roman jeunesse. Un deuxième tome qui m’a semblé encore meilleur que le premier, plus mûr et construit. 

           Dans l’Eternéant, cet entre monde où les enfants errent entre la vie et mort, nous retrouvons Nick, Allie, Mary Tourcéleste et le Mc Gill. Séparés par les évènements du premier tome, ils continuent chacun leur route, découvrant peu à peu les particularités de l’Eternéant ainsi que de nouveaux enfants aux talents bien spéciaux…

           Cette galerie de personnages rend ce roman vraiment intéressant. En passant d’un groupe d’enfants (une vapeur) à un autre on parcourt l’Eternéant, voyant se nouer et se dénouer les évènements vers une “bataille” finale entre deux points de vue imposés. D’un côté Nick, qui pense que les enfants ne sont que de passage dans l’Eternéant, de l’autre Mary Tourcéleste qui veut construire tout un monde. Dans ce deuxième tome Allie est un personnage central que j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre. Grâce à sa faculté de corpsbrioler, c’est à dire de revenir dans le monde réel par l’intermédiaire du corps d’un charnu (un vivant), elle va mener l’enquête sur sa famille, mais surtout faire des aller-retour entre les deux mondes. Nous découvrons aussi Milos et Zin, très différents mais qui font avancer l’histoire…

           Si Nick n’est toujours pas un personnage que j’apprécie tous les autres compensent largement et ce deuxième tome, en avançant dans l’histoire tout en nous dévoilant de plus en plus ce monde, m’a conquis.

           Je disais pour le premier tome “J’ai apprécié ce roman, la plume agréable de son auteur, l’histoire aussi. Ses tours et détours, mêlant des personnages nouveaux à l’histoire tout au long du récit pour plus de rebondissements encore. Son petit goût de chocolat. Ses voyages sur les mers. Son temps qui n’est pas linéaire. Ses passages un peu documentaires, des extraits de livres de l’Eternéant. Pour Allie aussi, sa détermination, ses talents.” Et bien c’est tout à fait ça, toujours, même un an plus tard. J’avais peur d’avoir un peu oublié tout cet univers, mais dès les premières pages, grâce au lexique, tout est revenu et j’ai replongé dans ce monde, comme si j’étais moi même corpsbriolé et que je n’avais plus le choix, les pages tournaient toutes seules!

           Un très bon deuxième tome, passionnant, surprenant et imaginatif, qui sait relancer le suspense dans les derniers chapitres… vivement le troisième tome!

+ Mon avis sur le premier tome de cette trilogie 

+ Les avis de Laure et Lael

+ Le titre du troisième tome de la trilogie des Illumières est Everfound en anglais.

La prophétie de Glendower – Maggie Stiefvater

Roman fantastique pour adolescents

La prophétie de Glendower

de Maggie Stievfater

traduit de l’anglais par Florence Fruchaud

Hachette, janvier 2013
Black Moon, 576 pages
9782012034082, 18€

          Blue (quel beau prénom bien qu’étrange) est une adolescente comme les autres à un ou deux détails près. Tout d’abord elle vit dans une famille de médium, ensuite bien qu’elle ne voit rien elle même elle sert d’amplificateur et enfin toutes les voyantes qu’elle a rencontré lui ont dit la même chose “elle tuera le garçon qu’elle aime en l’embrassant”.

         Bien que la narration alterne, Blue est sans conteste notre personnage principal, cependant c’est un groupe masculin qui domine l’action. Gansey, Adam, Ronan et Noah. Quatre garçons très différents les uns des autres, des Corbeaux d’Aglionby (une école huppée),  mais surtout un groupe d’ami qui est à la recherche, sous l’impulsion de Gansey, du tombeau du Roi, Glendower, qui se trouve sur la ligne de Ley qui passe à Henrietta, leur ville. L’histoire personnelle des cinq protagonistes, ainsi que de plusieurs adultes, permet d’avancer dans l’intrigue où le côté fantastique est de plus en plus présent au fil des pages…

         Dit comme ça tout cela semble bien complexe et étrange, mais il en va comme cela de ce roman, il faut un sacré moment avant d’enfin tout comprendre, et encore chaque nouvel élément qui se met en place nous apporte d’autres questions. Ce roman m’a d’abord paru embrouillé, j’ai ensuite eu l’impression d’avoir manqué un passage, pourtant une fois lancée dans l’histoire impossible de m’arrêter, l’écriture de Maggie Steifvater m’a de nouveau emportée.

         Certains passages sont de petits bijoux, avec la découverte de Cabeswater notamment. Un endroit très particulier qui permet de rêver, d’imaginer, de voyager…

         Un roman très intéressant mais plus pour ses personnages, vraiment charismatiques, comme Ronan, que pour l’histoire. Si celle ci nous tient en haleine comme je l’ai dit de nombreux points m’ont tout de même semblé fouillis et j’ai eu du mal à bien comprendre tous les détails, les éléments fantastiques. Sans doute d’ailleurs parce que malgré les révélations et surprises qui surgissent tout au cours du livre, il ne s’agit que d’un tome 1 !

         Un roman avec une ambiance profonde et sombre, où le fantastique est à fleur de page et que je vous invite à découvrir pour Blue, Ronan, Adam et Tronçonneuse, mes personnages favoris!

+ L’avis de L00rah

+ La fiche du livre sur Lecture Academy

+ Retrouvez mon avis sur Sous le Signe du Scorpion, de Maggie Stiefvater

+ Challenge Bookineurs en couleur
Challenge YA#2

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Dog Lands – Tim Willocks

Roman pour adolescents

Dog Lands

de Tim Willocks

traduit de l’anglais par Benjamin Legrand

Syros, mars 2012
9782748511796, 16,90 €

Thèmes : relation homme-animal, chien, fantastique

mon avis  critique

Furgul né dans un cage, au coeur d’un élevage de lévriers. Tenu par un homme sanguinnaire qui les nourrit à peine et n’hésite pas à faire disparaître les plus faible, cet élevage est spécialisé dans les courses. Mais Furgul signifie Brave et il se débrouille plutôt bien dans cet univers. Pourtant un jour sa mère lui raconte une histoire. Celle d’Argal, son père, celle des vents, des Dog Lands et lui intime l’ordre de fuir…

Livré à lui-même dans la nature, Furgul va vivre de nombreuses aventures et apprendre peu à peu à connaître les hommes. Il va découvrir la domesticité, la fuite, la fourrière, les champs de course… Il va surtout tout au long de son parcours découvrir les Doglands et se faire de nombreux alliés.

Une épopée magnifique où Tim Willocks nous plonge dans les pensées de Furgul. Le regard de ce chien permet de voir notre monde différemment. L’homme est souvent malmené, toujours à juste titre, et le chien apparaît comme un animal pensant et débrouillard qui a comme nous perdu beaucoup des secrets de la nature au fil des ans. J’ai vraiment apprécié de pouvoir me projeter dans la tête du chien au fur et à mesure de ses aventures, mais suite à une conversation avec un collègue (aux goûts totalement opposés aux miens) je me sens obligée de signaler que le premier tiers du livre met en place l’action et offre donc plusieurs scènes très “pipi-caca”. Ca ne m’a pas du tout choqué car cela apporte selon moi une crédibilité à l’histoire, mais je préfère vous prévenir !

Furgul mène une quête initiatique mais aussi un combat qui le conduira à devenir plus ouverts aux autres, aux hommes et aux Doglands.  Un roman époustouflant, mené d’une main de maître par un auteur qui a du chien!

+ L’avis de Fantasia,

+ Pépite du Salon de Montreuil 2012, catégorie roman adolescent!

+ CHallenge YA#2

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