Lewis. Caméléon métis de Justine Jotham et Sophie Hirsch #roman

Lewis Caméléon métis : Une belle manière d’aborder le thème de l’appartenance à un groupe

Lewis caméléon métis

Roman pour la jeunesse dès 8 ans

Lewis
Caméléon métis

de Justine Jotham
et Sophie Hirsch

Ed. Poulpe fictions, ill. de Sophie Hirsch, août 2020, 168 pages- 9,95 euros

Thèmes: deuil, identité, racines, différence, voyage, immigration, tolérance

 

Présentation de l’éditeur: “Adopté par la joyeuse famille des Dupont-Durand, Lewis pourrait avoir la vie douce si les autres animaux du quartier ne se moquaient pas sans cesse de sa drôle de démarche ou de sa couleur de peau (jamais la même et, pourtant, jamais la bonne, selon eux). Né d’une mère lézard et d’un père caméléon qu’il n’a jamais connu, Lewis s’interroge sur ses origines. Il n’a qu’une hâte : découvrir la Gwaraïbe ! Surprises et amitiés l’y attendent, dans ce voyage qui pourrait bien changer sa vie.”

 

Lewis caméléon métis est un chouette roman explorant divers thèmes tels que l’adoption, l’identité ou encore le retour aux sources. Bien que Lewis soit un animal, il est très facile de s’y identifier. Notre lézard-caméléon est un personnage attachant en quête de reconnaissance. En effet, c’est auprès de ses pairs qu’il cherche des réponses à ses questions existentielles.

Le récit est accessible aux plus jeunes grâce à l’écriture fluide et sans fioritures de Justine Jotham. Petite originalité supplémentaire, un proverbe créole introduit chaque chapitre. C’est tout simplement génial!

Avec beaucoup d’humour et de légèreté, Lewis caméléon métis livre un message universel: celui de l’acceptation de soi. Quant aux illustrations de Sophie Hirsch, elles renforcent le côté humoristique tout en apportant une petite touche de fraîcheur.

Lewis et ses amis sont tout simplement adorables! Mine de rien, de nombreuses thématiques actuelles sont évoquées comme par exemple l’expatriation. Même si l’ensemble du récit reste une aventure parfois cocassse, le fonds lui est plutôt sérieux. En somme, une manière sensible et délicate de traiter d’évènements dramatiques survenus dans certains endroits du monde.

Lewis caméléon métis est une belle découverte. C’est le tome 8 d’une série éditée par les éditions Poulpe fictions, série nommée “Nos amies les sales bêtes” (ce qui est plutôt comique vous en conviendrez).

Il me tarde de lire les autres tomes!

 

~Melissande~

 

+ Un autre album sur le thème de la différence, présenté par Hérisson: La différence de Jeanne Willis et Tony Ross

+ Pour découvrir le travail de Sophie Hirsch, c’est par ici

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Les petites distances – BD adulte

distances

Une jolie bd, triste et drôle à la fois…

Les petites distances ♥
Camille Benyamina & Véro Cazot

Casterman (2018)

*****

Max a un problème. Sa petite copine a oublié qu’il existait lorsqu’elle a rencontré un autre homme. Ses collègues de boulot ne se souviennent jamais de son prénom. Max se sent inconsistant, voire inexistant… Et plus ça va, plus il devient “transparent”.

Léonie a aussi un problème. Elle voit des choses. Des choses qui, à priori, n’existent pas (en tous cas, elle seule les voit !) et elle est aussi un peu maniaque.

*****

J’ai lu, ici et là, qu’il s’agissait d’une comédie romantique. J’avoue ne pas être tout à fait d’accord. Pour une comédie, ce n’est pas franchement drôle, même si pas mal de passages sont plutôt amusants. Et ce n’est pas si léger qu’on pourrait le croire… Sinon, je trouve qu’il y a bien plus de sexe que de romance !

Max a des problèmes pour s’affirmer et il finit par disparaître tellement il manque de “corps” comme lui dit sa psy (qui est la 1ère à l’oublier !). Et que dire de Léonie, qui est visiblement malade (schizophrène ?) puisqu’elle voit des choses qui n’existent pas ? C’est la partie pas drôle.

Ce qui est plus réjouissant, ce sont les discussions entre copines… Je vous passe les détails, vous irez lire ! Quelques pages érotiques font qu’on réservera cette bd aux adultes (ou grands ados !)

Une histoire originale et pleine de sensibilité qui m’a beaucoup plu, entre réalité et fiction, entre maladie et imaginaire. Et j’ai adoré les illustrations ! Cet orange rayonnant qui va si bien à Léonie, ces couleurs et ce trait tout doux, ces dessins parfois sans “cases”, tout m’a plu !

Une bd qui m’a charmée par ses illustrations et sa douceur !


https://www.casterman.com/casterman_img/Produits_planches/9782203099975/9782203099975_5.jpg

Pour feuilleter quelques pages sur le site de l’éditeur

Le site de l’illustratrice Camille Benyamina

Une bd vue chez Moka et LePetitCarréJaune

Cette semaine, ça se passe chez Moka, Au milieu des livres

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris de David Zaoui

Un roman original, décalé et qui fait vraiment du bien!

Roman réaliste, littérature adulte

Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris

de David Zaoui

Editions JC Lattès, 2019, 288 pages.

Thèmes: peinture-quête identitaire-amitié-amour

 

« As-tu pensé, Alfredo, à ce que sera ta vie si tu ne parviens pas à percer dans cette voie qui est la tienne ? Que deviendras-tu ? Chauffeur routier, vendeur de cartes de visite, slameur ? Que pourrais-tu devenir  ? Tu ne sais rien faire.

Dans une HLM de banlieue, vivant sur le même palier que ses parents juifs italiens, Alfredo Scali est un loser au grand cœur qui se rêve artiste. Mais pas n’importe lequel! Alfredo peint « l’inconscient des animaux à travers leurs rêves » : celui des ours bipolaires et des crabes kleptomanes, entre autres…

Entouré d’un père soigneur dans un zoo et d’une mère qui prépare inlassablement des pâtisseries, d’une grand-mère foldingue atteinte d’Alzheimer, d’une touriste italienne aussi ensorcelante qu’inaccessible et d’un conseiller Pôle Emploi spécialisé dans les jobs neurasthéniques, sa vie d’artiste pleine de doutes et d’espoirs paraît sans issue.

Tout va changer lorsque Alfredo va hériter… de Schmidt, le singe chargé d’assister sa grand-mère. Ce capucin malicieux, dressé pour aider les personnes dépendantes, va bouleverser la vie du héros, ainsi que sa peinture…

De Pantin à Montmartre, d’une friterie belge tenue par un drôle de rabbin aux plages paradisiaques de Saint-Domingue, ce roman tendre et déjanté vous entraînera sur les traces d’un artiste prêt à surmonter tous les obstacles pour atteindre son idéal.»

 

Ce roman feel-good est une vraie petite pépite,  frais et sans prétention. David Zaoui nous offre une aventure cocasse aux multiples péripéties. Les personnages sont attachants, certains haut en couleurs tandis que d’autres essaient tant bien que mal de réussir leur vie. Là se trouve  l’essence du roman: comment réaliser ses rêves et véritablement réussir sa vie? Notre protagoniste se cherche tout au long des pages et on vit avec lui les angoisses et les déconvenues non seulement d’un artiste incompris mais aussi d’un chercheur d’emploi.

Ponctué de lettres hilarantes adressées à son conseiller Pôle emploi, le texte écrit à la première personne questionne l’air de rien sur le sens d’une vie où l’absence d’épanouissement personnel se fait clairement sentir.

J’ai adoré ce roman frais et décalé, un petit bijou que je vous recommande chaudement!!!

 

~Melissande~

+ le site de l’éditeur

+ Interview de David Zaoui sur le blog Alexandra le dauphin

Le mot d’Abel – Prix Gulli 2018

le mot d'abelRoman jeunesse /adolescents

Le mot d’Abel

de Véronique Petit

Rageot, 2018
9782700256277, 12,90€
192 pages

Thèmes : dystopie, adolescence, construction de soi, identité

Dans le monde d’Abel chacun découvre à l’adolescence SON mot, un mot personnel, privé, mais qui influence toute la vie. Abel attend le sien, impatiemment… mais dans cette attente, alors qu’il est très attentif aux mots des autres, il est aussi plus attentifs aux personnalités. Abel est en retard, la plupart de ses camarades au collège connaissent déjà leur mot, et dans cette période adolescente, en pleine construction de soi, cela peut tout changer. Il espère qu’il n’aura pas un mot noir, un mot terrible qui peut faire de vous un fou, un voleur, un tueur… Il imagine, essaye de deviner le mot des autres… Quand le mot de Clara, une élève très populaire de son collège, est dévoilé dans un tag aux toilettes, l’angoisse monte d’un cran. Dévoiler le mot de quelqu’un d’autre est un véritable crime !

Le mot d’Abel est un roman très proche de notre réalité, tout semble s’y dérouler exactement pareil, à l’exception de ce mot qui s’attache aux personnes et les défini, les modèle. Quel est son mot ? Faut-il se laisser guider par un mot ?

Un mot peut-il décider de toute notre vie ?

Le récit n’est pas très surprenant, on voit arriver les surprises, mais le propos de l’auteur est intéressant et bien mené, ce qui permet de se pencher sur ces étiquettes que l’on met, que l’on porte, que l’on jette mais qui parfois guide notre vie. Seule petite déception pour le lecteur, le récit est assez court, tant en nombre de page qu’en temporalité, ce qui ne permet pas de découvrir réellement ce monde géré par les mots. L’univers créé pourrait être plus riche, plus développé, mais finalement ce passage rapide dans la vie d’Abel permet de laisser au lecteur toute son imagination et son interprétation.

Ce roman est une métaphore des classes sociales et autres dictats qui nous empêchent de devenir celui que l’on veut être. C’est à la fois simple et efficace !

+ Prix Gulli du roman 2018

+ Sur le site de l’éditeur

+ D’autres titres de Véronique Petit : Une voix en Nord, Le secret des enfants d’Aumelys

+ Challenge YA#8 Participation N°2