La chanson de la petite bête – Antonin Louchard

Album cartonné pour tout petits

La chanson de la petite bête

 Antonin Louchard

Bayard Jeunesse, 2013
9782747047968, 10,90€
Réédition, ouvrage initialement paru chez Petit Pol en 2004

Je vous ai parlé de la petite bête d’Antonin Louchard il y a peu, avec l’album où elle se déguise. Pour la fête de la musique, voici de nouveau La Petite Bête!

La petite bête continue ses folies puisque cette fois ci elle s’adonne à la musique ! A chaque page elle va tester un nouvel instrument, créant au fur et à mesure une musique rythmée. Le lecteur pourra s’amuser grâce aux onomatopées qui s’ajoutent à chaque page : jeu de lecture, jeu de bruit, jeu de mémoire pour refaire chaque fois toute la musique depuis le début et jeu de musique bien sûr !

Si les instruments ne sont pas nommés l’adulte pourra aussi se servir de cet album comme d’un imagier pour découvrir les instruments de musique.

Un seul petit album cartonné et pourtant une multitude d’utilisation, c’est ce qui fait la force de notre adorable Petite Bête!

~

Pour les curieux je vous invite à découvrir le premier hérisson de ma collection

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Ecoute battre mon coeur – Nathalie Le Gendre

Roman pour adolescents

Ecoute battre mon coeur

Nathalie Legendre

Flammarion, 2012
Collection Emotions, 306 pages
9782081243927, 13€

Âgée de 17 ans, Lula est une jeune ado qu’une mère trop protectrice étouffe et empêche de vivre sa passion : la musique. Lula part en vacances chez une amie à Paris : elle y découvre la liberté, la musique, l’amour… Mathias est violoncelliste, arrivé à Paris depuis peu pour vivre de sa musique. Mais son rêve tourne mal et pour manger il doit jouer dans la rue.

“La musique traverse mes veines, éclate dans mon cœur, pétille sous mon crâne. Des frissons grignotent ma peau jusqu’à la racine de mes cheveux. Solo de batterie. Je ferme les yeux. Mes bras battent l’air en rythme. Ma tête s’accorde à leurs mouvements. Je vibre de tout mon être.”

Lulu est une adolescente très douée au piano mais encore plus en cours. Alors que son grand frère a quitté la maison pour tenter de vivre de la musique à Paris elle se retrouve coincée entre une mère très autoritaire, aux réactions souvent disproportionnées et un père qui ne prend pas position ou très peu.

Cette ambiance l’étouffe et ne lui permet plus de se construire c’est donc ravie qu’elle part passer quelques jours à paris chez le père de sa meilleure amie. L’occasion de respirer mais aussi de voir son frère. L’ambiance parisienne, la musique, toujours la musique et un musicien…. et voilà qu’elle ne veut plus rentrer chez elle! Fraternité, amitié, amour et désir de poursuivre ses rêves, même contre l’avis de ses parents.

Nathalie Le Gendre est une auteur que je suis régulièrement depuis quelques années déjà, avec des romans de science fiction (par exemple dans la collection Syros) mais qui écrit beaucoup pour la jeunesse en général (Brune et Jules se passait surtout dans les rues). Elle signe ici un roman emprunt de réalité et d’amour, émouvant et touchant, tout à fait dans le ton de cette belle collection Émotion.

Malgré l’amour, les parents ne sont pas absents comme dans beaucoup de romans adolescents et ce rôle parental, dans toute ce qu’il a de difficile est très bien présenté. Les angoisses des parents, leurs doutes, on ressent aussi toute cette émotion et tout leur désarroi. On s’attache alors d’autant plus aux personnages qu’ils ont chacun leur histoire.

La musique tient une grande part dans ce roman d’amour, un peu à la manière de Jolene, elle est le ciment de ce récit tandis que l’amour est son essence. Lulu, personnage principal est attachante mais elle reste pourtant un mystère dans certaines réaction. Mathias, le personnage secondaire est un jeune garçon intéressant mais qu’on ne voit que trop peu finalement dans ce récit. Des portraits éphémères pour des personnages que l’on suit quelques temps avant de les abandonner à leur destin.

Une belle fugue parisienne, un beau roman d’amour.

+ Les avis de Galleane, Loraah, Drawoua,

+ D’autres livres de la collection Émotion : Je renaîtrai de vos cendres d’Elisabeth Brami et Chaque soir à 11 heures de Malika Ferdjouck.

+ Challenge YA #2

+ Challenge Vivent nos régions – Paris.

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Maestro – Xavier Laurent Petit

Roman pour adolescent

Maestro

de Xavier-Laurent Petit

Ecole des Loisirs, 2005
9782211081085, 8,50€

Thèmes : Bolivie, Travail des enfants, musique

 Ils sont cireurs de chaussures, vendeurs de journaux, laveurs de voitures, nettoyeurs de tombes, chiffonniers… Des enfants laissés pour compte dans un pays où les plus pauvres ne peuvent que survivre. Survivre, Saturnino tente de le faire. Dans la rue, il lutte depuis la disparition de ses parents pour gagner quelques pièces, pour protéger Luzia, sa petite sœur, pour se souvenir des mots et des chansons que fredonnait leur mère. Un jour, Saturnino rencontre un vieil homme qui se dit chef d’orchestre. Il invite les gamins des rues à venir chez lui. La musique a-t-elle le pouvoir d’effacer la peur et la solitude ? se demande Saturnino.

Saturnino et sa petite sœur Luzia tentent de survivre de petits boulots dans la rue. En Bolivie pour les enfants laissés pour compte, orphelins, il faut être cireur de chaussures, vendeurs de journaux, laveurs de voitures, chiffonniers pour espérer manger, tout en vivant la rue. Survivre et faire attention aux milices qui n’hésitent pas à faire disparaître certains enfants.

Un jour pourtant Saturnino et Luzia rencontre un vieil homme, un chef d’orchestre, qui les invite dans une maison, pour faire de la musique. La musique peut-elle cependant effacer la peur, la faim, la solitude ?

Une très belle histoire sur fond d’Amérique latine avec un jeune personnage principal attachant. Il se démène pour s’occuper de sa petite sœur, dans un univers sombre et froid… Une vraie belle leçon de courage mais aussi un témoignage poignant sur la situation des enfants des rues.

La part belle est laissée à la musique, mais tout en restant totalement réaliste dans le récit. Tout ne va pas mieux du jour au lendemain, nous ne se termine pas très bien non plus. J’ai réellement apprécié que Xavier-Laurent Petit, après un si beau début sans faux semblant ne nous laisse pas sur une impression trop positive, tout en allant au bout de l’histoire, en nous donnant en voir le destin de ces enfants.

C’est à la fois poignant et dérangeant et la part de la musique dans le récit lie tout cela à merveille…

+ Challenge YA#2

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Liberace d’Amanda Sthers

Roman biographique

Liberace 

d’Amanda Sthers


Plon, 07/10/2010
Pages : 221 p.
16 €
9
782259211154

 Thèmes : Amérique, Liberace, Biographie

Présentation de l’éditeur :

Son nom est très peu connu en France, et pourtant Liberace est une star en Amérique.
Amanda Sthers s’est emparée de cette figure à part et de ce destin singulier. Elle y a trouvé le matériau exubérant, poignant et parfois douloureux d’une oeuvre littéraire qui dépasse, et de loin, la simple biographie. En sept séances de psychanalyse fantasmées, Liberace raconte sa vie sous la plume d’Amanda Sthers.
Pianiste virtuose, il est l’un des premiers à avoir popularisé sa musique, donnant des spectacles à Vegas puis animant un show télévisuel aux audiences extraordinaires. Sous les yeux ébahis des vieilles filles du Milwaukee qui attendaient, tremblantes, un geste de lui, il sortait de sa limousine, revêtu de visons extravagants, pour jouer des boogie woogie endiablés. Comment ne se sont-elles pas rendu compte que ce grand garçon mou en short à paillettes était homosexuel ?
Si elles avaient su qu’il avait fait refaire le visage de Scott Thornson, son concubin de trente ans son cadet, afin qu’il ait les mêmes traits que lui quand il était jeune ! Portrait de Dorian Gray en chair et en os ? Reflet à baiser ? Mythe de Narcisse ? Complexe d’Oedipe mal réglé ? Recherche de son jumeau mort-né ? Quoiqu’il en soit, Liberace finira par le mettre à la porte avec ses fringues dans des sacs poubelles, et Scott lui fera un procès retentissant ! Après une vie sous l’égide de sa mère castratrice et baignée par une lumière artificielle qui ne l’a jamais comblé, Liberace succombera, parmi les premiers, au sida.

Avis : 

Ce livre est une biographie romancée de Liberace, pianiste américain, star des années 1960. Romancée car ce récit se présente en fait comme une confession de Liberace, confession fictive, mais très bien documentée. Cela aurait pu être lent, rébarbatif… oui j’avoue je n’aime guère les biographies! Pourtant ce livre, sûrement grâce au partie pris de l’auteur sur la confession, est dynamique, et il donne vraiment envie de découvrir la vie mouvementée de Liberace.

Liberace, je ne le connaissais pas, et c’est surement le frein premier que va rencontrer ce livre en France, pourtant il a une vie très particulière entre succès et folie. Cet homosexuel dans un monde encore réfractaire, qui n’hésitera pas à se mettre en couple avec un homme de trente ans son cadet, pour finalement succomber au sida, est une star, mais c’est avant tout un homme !  Amanda Sthers donne vie à cet homme, à cette star, avec une très belle plume, non sans humour. Le rythme dont je parlais tout à l’heure est lié aussi au pseudo dialogue qui s’installe, puisque Liberace prend à partie sans arrêt son psychothérapeute (celui auquel il fait sa confession), avec beaucoup d’humour et
de lucidité.

Un récit que je classerai tout de même dans les romans, pour le plaisir de lecture, la fluidité, et la part de fiction dans l’ouvrage. Un très bon roman donc, novateur, et qui permet de découvrir un personnage haut en couleur… La bonne nouvelle ? Ce livre n’est que le premier d’une collection qui voit le jour chez Plon, dirigée par Amanda Sthers elle même, où un écrivain choisit une personnalité célèbre et en fait la biographie sous forme de séance de psychanalyse fictive.

 

Extrait : (attention contenu choquant pour les plus jeunes (surligner pour tout lire)

“Yes ! We have no bananas” a été ma première chanson. C’est une pierre fondatrice, non ? On est aidé par ça ? C’est bon à
savoir pour ma psychanalyse . Un rapport avec mon envie de sucer des bites de commencer par ne plus avoir de bananes . En plus dans la chanson, le commerce dans lequel il n’y a plus de bananes est tenu par un Grec. Le mec a des pommes de terre, des myrtilles délicieuses, tout ce qu’on veut mais plus de bananes! Forcément c’est une chanson lacanienne qui fabrique des gays, docteur ? D’accord je m’en moque, mais je dois bien vous dire que nous vivons les denières années de la psychanalyse. Je viens vous voir comme on essaye l’homéopathie. Mais ciel ! Vous allez passer de mode. Bientôt, on entrera dans les cerveaux pour effacer les traumatismes. Avec la chirurgie esthétique nous serons tous beaux. Et la beauté aura un modèle unique. Tous la même gueule et pas de chagrin. Nous serons heureux et nous mourrons tard par anesthésie après une fête d’adieu… “
 

Photo d’Amanda Sthers (© Olivier Roller), auteur aussi de romans, pièces de théâtre, et d’un film.

Les principaux :

challenge-du-1-litteraire-20092

Ma place sur la photo

Les terres saintes (Stock 2010)

Le vieux juif blonde (au théâtre des Mathurins)

Je vais te manquer, à l’écran en 2009