Sirius – roman post-apocalyptique

Sirius

SIRIUS ♥

Stéphane Servant

Coll. Épik
Éditions du Rouergue (2017)

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Ce livre faisait partie des 10 romans sélectionnés pour le Prix Vendredi. Vendredi*****

Le monde de Sirius est mort, ou presque. Il n’y a plus d’animaux – sauvages ou domestiques – et quasiment plus d’hommes. Dans cet environnement inquiétant, Alice tente -tant bien que mal- d’élever son petit frère, Kid. Leur quotidien plutôt tranquille, entre recherche de nourriture et leçons,  va être brutalement bousculé et ils vont être obligés de prendre la route très vite, de fuir sans espoir de retour. Au cours de ce long voyage, ils vont s’apercevoir qu’ils ne sont peut-être pas si seuls que ça…

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Les jours fériés, pour la lecture, c’est super ! J’ai commencé ce roman hier soir (le 9/05) et je l’ai terminé ce soir. Autant dire que c’est une aventure qui m’a beaucoup plu !! Les personnages sont atypiques, il y a du mystère (les infos arrivent au compte gouttes !), du danger, des surprises… Bref, tout ce qu’il faut pour rester “scotché ” à son bouquin !

Sirius est une aventure qui nous invite à aimer et protéger la nature, et un voyage au bout duquel on n’a pas vraiment envie d’arriver, pour ne pas avoir à quitter Alice et Kid.

Un dernier détail : j’adore la couverture !

C’est par ici pour lire les premières pages

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Je sais que cette lecture est aussi un coup de cœur pour Sophie !

L’avis de Sophie Hérisson : Oui, oui, un gros coup de cœur ! J’en profite d’ailleurs pour vous expliquer un peu plus pourquoi… Alice, personnage principal, est vraiment bien campée : ni trop héroïque ni trop fi-fille, une adolescente juste dans un monde en ruine. Juste, c’est d’ailleurs le mon pour qualifier Sirius. Ce récit est beau car il est dans la justesse. Dans ce monde post-apocalyptique on va rencontrer autant de “bons” que de “méchants” sans trop savoir à l’avance qui est dans quelle catégorie. Les relations sonnent justes, empruntent de doute, sans trop de chichi ni d’histoires d’amour inutiles.

Avec Alice et Kid c’est un véritable voyage initiatique que va faire le lecteur, à la découverte de paysages dévastés, mais surtout de personnages intéressants, symbole de toute une histoire d’un monde qui s’écroule.

Un roman prenant, entre douceur de la nature et danger d’un monde sans loi, touchant.

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De cet auteur, nous vous avons déjà présenté plusieurs albums très chouettes : “Cinq minutes et des sablés“, “Boucle d’ours” et “Le crafougna” trois albums drôles ou tendres que je vous invite vivement à découvrir !

Son blog (avec une très jolie bio)

Aux éditions du Rouergue, la collection Épik

La vérité vraie : road trip & ascension

Mark s’engage dans un road trip fascinant mais dangereux, comme une dernière chance.

la vérité vraie***

La Vérité Vraie

de Dan Gemeinhart

traduit par Fabien Le Roy

Robert Laffont jeunesse, 2016
9782221190319, 14,90€
disponible en epub 9,99€ gratuit

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Mark prend son petit chien dans son sac et ensemble ils prennent la route. 263 kilomètres à parcourir pour atteindre le sommet de cette montagne, le Mont Rainier. 263 km, à fuir la nouvelle des médecins. 263 km de rencontres, des bonnes, des mauvaises. De la pluie, des tempêtes de neige, le froid, la solitude. Une marche vers le mont.

Il faudra à présent que je supporte la douleur. J’en mourrai pas. Enfin si, mais c’est un peu le but après tout. C’est ça, la vérité.

Mark est malade, très malade, on l’apprend rapidement. Sa fuite est d’autant plus touchante, mais c’est aussi une quête d’aventures, une envie de se sentir vivant, sans peur de la mort. On le suit dans sa fugue avec Beau, son chien, et on découvre le monde par ses yeux.

Mark est attachant et l’émotion étreint souvent le lecture, mais la narration est entrecoupée par le point de vue de Jessie, sa meilleure amie. Une alternance qui permet de mieux comprendre les raisons de cette fugue.

Dan Gemeinhart propose avec La vérité vraie un road trip touchant, un récit accessible dès 10 ans qui saura séduire aussi les plus grands.

Seul je disparais.
Voyage neuf, chemin neuf.
Vers le blanc sommet

Outre son beau personnage principal ce récit tire sa force de la vision du monde qu’il propose à travers les rencontres de Mark. La vérité vraie est un roman très poétique, notamment grâce aux haïkus des deux personnages principaux, qui ponctuent le récit. Une façon courte, mais puissante, touchante, de dire leurs sentiments. Dans la mouvance de la sick-lit, à la mode suite à Nos étoiles contraires, mais qui tire son épingle du jeu avec un personnage plus jeune, loin des préoccupations adolescentes.


+ Le site de l’auteur 

+ C’est quoi la sick-lit ou sick-litt ? littéralement La littérature de malades. Dans la mouvance des dénomination Chick-lit (romance) et Bit-lit (vampire), ce nom est apparu après le succès de Nos étoiles contraires de John Green. Il regroupe les romans dont le héros est généralement malade. Le terme semble surtout employé en littérature jeunesse / Young Adult.
Des exemples de Sick-lit :
* Nos étoiles contraires de John Green ♥
* Everything Everything de Nicola Yoon ♥
* Dieu me déteste de Hollis Seamon
* La fille qui ne croyait pas aux miracles de Wendy Wunder

Pensez-vous à d’autres beaux titres de Sick-lit ?

Les petites reines – C. Beauvais

Les petites reinesRoman pour adolescents
Road Trip, Acceptation de soi et vélo

Les Petites Reines

de Clémentine Beauvais

Sarbacane, 2015

Ce titre vous l’avez forcément déjà croisé. Tout le monde en parle, tout le monde l’a lu, il reçoit des prix, des critiques élogieuses, et Nathalie vous en a déjà parlé ici-même… Alors je l’ai lu, moi aussi… Ce n’est pas un coup de coeur, mais je vous en parle quand même !

Les petites reines aurait pu s’appeler Les trois boudins. Un titre moins vendeur et moins humoristique, c’est sûr, mais qui donne le vrai ton de ce livre. Trois jeunes filles, nommées boudins lors d’un “concours” sur les réseaux sociaux de leur établissement scolaire, sont en effet les héroïnes. Boudin d’or, boudin d’argent, boudin de bronze. Les filles les plus laides, les plus grosses… Mireille est l’une d’entre elle, et ce n’est pas la première année qu’elle reçoit ce titre. Elle prend donc ça avec beaucoup de légèreté, du moins en apparence. Elle va rencontrer Astrid et Hakima, les deux autres boudins, et décider qu’à trois elles seront plus fortes. De fil en aiguille va jaillir une idée, être à la garden party de l’Elysée le 14 juillet. Astrid souhaite y rencontrer Indochine. Hakima parler au général Sassin (à cause duquel son frère est revenu infirme de la guerre). Mireille enfin, rencontrer le mari de la présidente, un grand philosophe qu’elle pense être son père, même s’il ne l’a jamais reconnue.

De ce point commun un peu capillotracté, elles font une force, et décident… d’aller ensemble à Paris, mais en vélo ! En vendant des boudins en route ! Une folle aventure commence alors, et franchement, avec ce pitch, ça ne partait pas gagnant pour moi…

L’écriture de Clémentine Beauvais ne m’accroche pas, je trouve l’ensemble trop cru, trop “langage parlé”, et il me manque quelque chose. Pour autant, à part à quelques passages, j’ai réussi à en faire abstraction pour me plonger dans l’histoire. Intrigue justement qui, si on la regarde dans son ensemble n’est que coïncidences et hasard, relevée d’une pointe d’incongru totalement incroyable…

Mais voilà, Les petites reines a ce petit quelque chose qui nous pousse à avancer dans l’histoire, qui me pousse à vous en parler. Ce petit rien d’humanité, d’humour, d’amour, qui fait qu’on s’attache aux personnages. Astrid, Mireille, Hakima, trois grosses, mais surtout trois ados qui vont apprendre beaucoup tout au long de ce parcours, qui vont grandir, mais qui vont aussi faire grandir les gens qu’elles croisent. Cette interaction avec l’environnement, ce rapport aux autres, ces instants de rencontre, de dialogue, c’est réellement ce qui fait de ce livre une belle histoire malgré mes réserves, et qui m’incitent à le partager !

Ces jeunes filles nous apprennent beaucoup sur l’estime de soi et le dépassement, sur la volonté. Le regard des autres aussi va peu à peu changer, et cette partie est vraiment très bien amenée, dans un contexte très réel et moderne, qui parlera aux jeunes lecteurs.

Vous l’avez lu, qu’en avez vous pensé ?

Nathalie vous en a parlé, et elle a adoré :

Les petites reines

+ Challenge YA#5

Au bout du voyage de Meg Rosoff

Roman pour adolescents
Rentrée littéraire jeunesse

Au bout du voyage

de Meg Rosoff

traduit par Valérie Le Plouhinec

Albin Michel, 2014
Wiz, 272 pages
9782226257925, 13,90€

Mila, 12 ans, doit accompagner son père aux Etats-Unis. Celui-ci compte revoir son vieil ami d’enfance. Peu avant le départ, un coup de téléphone de sa femme les prévient qu’il a disparu. Mila et son père décident de partir quand même et d’essayer de comprendre son départ et de le retrouver.

Sur place, Mila, une gamine étonnante au sens logique et aux pouvoirs de déductions très aiguisés, va reconstituer peu à peu le puzzle de la vie de cet homme. L’occasion d’un premier voyage aux Etats-Unis, mais aussi d’un road-trip à travers plusieurs états, dans le froid de l’hiver. La perte d’un fils, l’adultère, le secret, nombreux sont les points que Mila va devoir essayer de comprendre au fil des kilomètres.

Ce roman tient avant tout dans ses personnages attachants. Mila d’abord, avec ses reflexions tellement adultes, mais son regard pourtant naïf parfois. Son père que l’on découvre peu, mais qui offre un véritable pilier. Cet homme disparu aussi, son histoire, et tous ceux qu’il a entrainés dans son sillage, notamment sa femme, pas vraiment éplorée…

Une galerie de personnages bien campés, un monde d’adulte que Mila s’efforce de déchiffrer, souvent avec une perspicacité étonnante. Et puis le mystère, ce qu’elle ne sait pas, ce qu’elle découvre.

Un voyage initiatique, celui d’une jeune adolescente attachante avec un autre regard sur le monde. Un roman atypique qui fait du bien, tout en soulevant beaucoup de thèmes difficiles.

+ Challenges Rentrée littéraire et YA#4