Passionnée de littérature jeunesse, dévoreuse de livres, jeune maman !

RDL# De l’art dans les albums

Pour cette nouvelle ronde des albums, je vous présente 3 albums très différents, qui n’abordent pas l’art pareil mais qui font partie d’une certaine vision artistique… bref je vous laisse découvrir!

 

Les (vraies!) histoires de l’art

Sylvain Coissard  et Alexis Lemoine

Un album avec un format à l’italienne pour un détournement d’oeuvres d’art bien orchestré !
Sur chaque double page, 3 images : Une image de départ, un évènement, et comme dernière image un tableau réel. Ainsi le Désespéré de Courbet se décompose en : un homme calme, un écran d’ordinateur annonçant un virus, le tableau bien connu!  Si certaines mises en situations sont plus réussi que d’autres ce livre permet de voir les oeuvres différemment, avec beaucoup d’humour surtout. Peut être parfois même un peu trop et je ne sais pas ce que pourront comprendre les enfants… en tout cas c’est une façon intéressante d’aborder l’art… et de le détourner!

Vous avez un bel exemple sur la couverture!

Palette…, mars 2012 – 9782358320856, 12,95

A moitié

d’Anne Herbauts et Bernard Friot

Un monsieur perd peu a peu des parties de lui… puis les voit sur d’autres personnes… J’avoue que j’ai lu cet album plusieurs fois, et il reste avant tout troublant pour moi ! Je vous le présente aujourd’hui car il dégage une esthétique propre que je ne peux pas renier, quelques choses entre les pages que je n’arrive pas vraiment à saisir mais qui est là. Peut être un peu de ce que j’aime d’habitude chez Bernard Friot et Anne Herbauts qui se mélange ici dans un album… troublant, vraiment c’est le premier mot qui me vient à l’esprit!

Avant de se coucher, Monsieur Léon range ses souliers dans le placard. Mais ce soir, comme c’est bizarre, il ne trouve que le soulier droit. Où est passé son  soulier gauche ? il cherche, il cherche, ne trouve rien. Tant pis, il va au lit. Le lendemain matin, il est bien embêté : il n’a plus qu’un pied…
De la martinière jeunesse, 2007 – 9782732434704, 14,10

Qui se cache sous les fleurs ?

de Yusuke Yonezu

Un petit album cartonné, des volets, des fleurs… et des animaux!
Sur chaque double page une fleur est dessinée, mais quand on soulève le rabats, on découvre un animal qui reprend exactement un morceau de la forme de la fleur. C’est bluffant et vraiment marrant, même s’il est quasi impossible de deviner qui se cache sous la fleur ! Pour les tout petits, mais aussi pour les plus grand qui pourront essayer de créer un nouvel animal/fleur! L’art dans son incitation à la création…

Minedition, février 2012 – 9782354131548, 9,13€

Rendez vous chez Liyah,  Noukette et Sophie pour d’autres découvertes!

Le pitre de la classe de Louis Sachar

Roman jeunesse dès 9 ans

Le pitre de la classe

de Louis Sachar

Bayard jeunesse, 2011
Estampille, 299 pages
9782747032544, 12,50€

Barry Boone, 12 ans, est le pitre de sa classe. Malheureusement, ses jeux de mots ne font rire que lui et son amie la jeune surdouée Angeline Persopolis. Celle-ci lui manque beaucoup depuis qu’elle est scolarisée dans une prestigieuse et lointaine école. Barry décide de s’inscrire au concours de talents qu’organise son école, afin de voir son humour enfin reconnu. Angeline le soutient dans la préparation de cet évènement.

Baboon est un personnage vraiment étrange ! Tout chez lui passe par l’humour, pourtant personne ne rigole à ses blagues ou presque…

Ce roman me laisse perplexe, car j’ai apprécié l’ensemble, ainsi que l’écriture, mais j’ai eu du mal à saisir le personnage, on passe par le pire, tout s’arrange… Il se fait clairement arnaqué par exemple, mais cela ne le dérange pas puisqu’il ne s’en rend pas vraiment compte. Mais les lecteurs comprennent-ils ?

Et puis il y a l’humour, et là il faut bien dire que  ce n’est pas passé. Ses blagues ne sont pas sensées faire rire au début, mais tout de même… et je n’ai pas souri souvent dans ce roman où j’ai plus pris le personnage principal en pitié ! Ce double sentiment n’est pas facile à appréhender, je pense qu’en étant sensible à l’humour ce roman se transforme en histoire plus légère… je l’ai ici trouvé dure et un peu triste… Les scènes s’enchaînent, on imagine le pire, il arrive presque et tout fini très bien. Trop bien peut être ? Mais je suis critique alors que cette histoire est avant tout une belle aventure, celle d’un adolescent mal intégré mais bien dans sa peau.

Au final un livre intéressant autour de l’humour et surtout de l’estime de soi, de l’intégration scolaire et sociale, sous la belle plus de Louis Sachar!

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La mémoire des autres d’Annelise Corbrion

Roman adulte

La mémoire des autres

d’Annelise Corbrion

Calmann-Levy, avril 2012
9782702143087, 9,05€

Thèmes : Photographie, Mort, Revenant, Histoire, Famille, Amour, Enquête

Infographiste spécialisée dans la retouche des photographies anciennes, Emma se remet difficilement de la mort brutale de ses parents. Plongée dans la vie  d’inconnus figés dans leurs moments les plus heureux, elle rend aux souvenirs des autres l’éclat que leur a volé le temps. Mais la réalité la rattrape étrangement le jour où elle reçoit un courriel dont l’expéditeur n’est autre qu’un homme posant sur l’une des photos restaurées.

Un homme décédé dans les années 40. Il a besoin d’elle, comme les autres fantômes qui assaillent bientôt la boîte mail de la jeune femme. Que veulent les défunts capables de communiquer avec les vivants ? Emma devient une messagère et porte leurs dernières volontés pour défi er l’oubli et rétablir la vérité. Jusqu’au mail de trop, celui qui la touche personnellement. Emma se lance alors dans une enquête au coeur de dangereux souvenirs qui n’appartiennent pas encore tout à fait au passé.Les morts la ramènent littéralement à la vie, l’entraînent dans une course folle.
Mais jusqu’où Emma ira-t-elle dans sa quête de vérité ?

 

Ce roman est bien difficile à classer tant il touche à plusieurs genres. Fantastique, thriller, historique, sentimental, la mémoire des autres c’est un peu tout ça à la fois, dans un savant mélange bien réussi.

Ce livre est édité par Calmann Levy pour le prix Nouveau Talent de la fondation Bouygues et Metro, qui consiste à insérer dans le roman un élément de communication moderne. J’avais ainsi lu Idylles, Mensonges et Cie, qui mettait les SMS au cœur du récit. Ici ce sont les mails qui sont l’élément central. Mais des mails bien étrange, puisqu’ils sont envoyé à Emma par des morts.

Emma est en fait infographiste spécialisée dans les retouches de photo anciennes. Le lien qu’elle parvient à établir avec les morts par mail est en fait lié à ces photos, et tous veulent qu’elle parle pour eux à leur proche. Emma se retrouve alors dans des situations très complexe car rétablir la vérité n’est pas toujours facile.

Mais un des morts qui la contacte a une mission un peu différente pour elle… retrouver son meurtrier, Emma mène alors l’enquête accompagnée par sa meilleure amie et un journaliste lié à la victime.

La partie thriller nous réserve quelques surprises et l’enquête se mêle à l’action. J’ai réelement apprécié ce roman, un peu facile par certain coté et dans l’écriture mais très agréable à lire. Je ne saurai pas vraiment expliquer en quoi mais ce roman m’a fait pensé à ceux de Guillaume Musso, dont je ne suis pourtant pas fan. Peut être est-ce lié à l’histoire d’amour qui se noue entre les pages, peut être le coté thriller dans un roman qui n’en est pas un, toujours est-il que j’ai pris du plaisir à découvrir cette histoire. J’ai aussi apprécié que l’élèment fantisque ne soit pas tout à fait laissé au hasard, il y a des explications qui nous permettent d’appréhender l’histoire dans son ensemble.

Une fois encore ce prix Nouveau Talent nous réserve une bonne surprise!

La vie sans fards – Maryse Condé {RL2012}

Roman adulte autobiographique – Rentrée Littéraire 2012

La vie sans fards

de Maryse Condé

JC Lattès, août 2012
9782709636858, 19€

 

Trop souvent les autobiographies deviennent des constructions de fantaisie. Il semble que l’être humain soit tellement désireux de se peindre une existence  différente de celle qu’il a vécue, qu’il l’embellit, souvent malgré lui. Il faut donc considérer La Vie sans fards comme une tentative de parler vrai, de rejeter les mythes et les idéalisations flatteuses et faciles. Voici peut-être le plus universel de mes livres.

Il ne s’agit pas seulement d’une Guadeloupéenne tentant de découvrir son identité en Afrique ou de la naissance longue et douloureuse d’une vocation d’écrivain chez un être apparemment peu disposé à le devenir. Il s’agit d’abord et avant tout d’une femme aux prises avec les difficultés de la vie. Elle est confrontée à ce choix capital et toujours actuel: être mère ou exister pour soi seule. Je pense que La Vie sans fards est surtout la réflexion d’un être humain cherchant à se réaliser pleinement.
Mon premier roman s’intitulait En attendant le bonheur, ce livre affirme : il finit toujours par arriver.

 

             Un roman autobiographique intimiste, qui nous entraîne dans la vie de Maryse Condé. Une vie tout en lien avec l’Afrique, de près ou de loin.

Un récit très personnel qui nous donne le sentiment d’être un peu voyeur mais qui nous fait découvrir de nombreux aspects de notre société et de l’Afrique. Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée et Ghana, nous voici sur les traces d’une femme, d’une mère que la vie n’épargne pas. Vivre sa vie, chercher sa liberté mais aussi élever ses enfants en faisant face à la misère, au rejet de sa famille mais aussi aux évènements politiques !

Il est très difficile de donner un avis sur une autobiographie, car comment juger de la vie d’un auteur ! Ici nous avons un témoignage très lucide, un retour sur une vie pour peut être réussir à mieux l’appréhender. J’ai réellement apprécié le ton de cet ouvrage car Maryse Condé semble réellement sincère. On dévore ce livre et on apprend beaucoup au travers de ces pages, sur la vie en général mais aussi sur le parcours tourmenté d’un auteur !

Je ne suis pas fan des autobiographies et pourtant j’en lis régulièrement, toujours avec ce léger malaise, cette impression d’entrer dans les secrets de quelqu’un, de n’être pas tout à fait à ma place… Ici aussi j’ai eu ce sentiment mais je me suis laissée porter par les mots et j’ai finalement apprécié ma lecture!

 

+ D’autres romans de Maryse Condé :
–  Ségou
– La vie scélérate
– Traversée de la mangrove
– Moi, Tituba, sorcière noire de Salem
– Les Belles Ténébreuses
– En attendant la montée des eaux

Victoire, les saveurs et les mots
– Conte cruel
– Hugo le terrible
– Savannah blues

+ Une vidéo de l’auteure en 2010

+ 5/7 Challenge 1% Rentrée Littéraire

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