Passionnée de littérature jeunesse, dévoreuse de livres, jeune maman !

Un week end en famille – François Marchand {RL2012}

Roman adulte – Rentrée Littéraire 2012

Un week end en famille

de François Marchand

Cherche Midi, 23 août 2012
 978-2-7491-2437-7, 13€ 

Faire la connaissance de ses beaux-parents n’est jamais chose facile. Surtout s’ils habitent en Samouse, région que le jeune marié va apprendre à connaître le temps d’un week-end interminable.
Dès le vendredi soir, il lui est évident que cela se passera mal. Mais jusqu’à quel point ? Et l’impulsivité dont il fera preuve est-elle due à son état psychologique déjà bien dégradé ou à la rencontre de plein fouet avec cette diabolique région ?
Son objectif de départ – limiter les dégâts – finira par faire place à une exaltation mystique qui culminera le dimanche, jour du Seigneur.

Un roman désopilant, un jeu de massacre permanent où tous les mauvais sentiments sont mis à l’honneur.

 Quel étrange roman que celui ci! Très court mais complètement déjanté! 

Notre narrateur nous raconte son week end en famille, dans la belle famille bien sûr, et comment tout a mal tourné. Dès le début il faut bien avouer qu’il n’est pas enchanté d’être là, mais la suite du week end est une véritable descente en enfer difficilement imaginable ! Le pire c’est qu’on se laisse prendre dans l’histoire nous aussi, on découvre avec lui cette famille, on sourit à certaines situations de la vie quotidienne dont l’auteur se moque (j’ai adoré le passage sur Ikea!), et on se retrouve au coeur de l’horreur!

Si la critique de la société sous jacente à l’ensemble du livre m’a d’abord paru convainquante, j’avoue que je me suis lassée, je l’ai trouvé trop forte, trop méchante, sans grande réalité finalement. Exacerber les défauts est intéressant mais il faut savoir s’arrêter à temps et je trouve que François Marchand est souvent allé trop loin dans ce récit. Je ne suis pas fan de l’humour noir en général il faut bien l’avouer, et c’est là la spécialité de l’auteur… J’ai pourtant trouvé certains passages terriblement savoureux, avant de me lasser avec l’arrivée du dimanche et d’un mysticisme trop incongru.

Un roman délirant aussi dans le sens où le narrateur est sous médicament, à tel point qu’il devient difficile de différencier ses projections de la réalité. Le lecteur, simple spectateur se retrouve impliqué dans ce délire à tel point qu’il est un peu comme un complice, celui de cet homme un peu fou qui nous embarque dans un week end épique !

+ L’avis de George, L’avis de Géraldine

Les pierres qui brûlent, qui brillent, qui bavardent

Documentaire jeunesse dès 8 ans

Les pierres qui brûlent, qui brillent, qui bavardent

de Martial Caroff,

illustré par Marion Montaigne et Matthieu Rotteleur

Gulf Stream, mai 2012
Collection Dame Nature, 86 pages
9782354881634, 15,50€

Un documentaire très complet malgré son aspect enfantin sur les pierres. Ces cailloux dans lesquels on shoote ou que l’on vénèrent, ceux qui font et défont notre planète, ceux qui suprennent…

8 parties pour tout savoir sur les pierres, c’est ambitieux et pourtant ça fonctionne bien, les titres sont aguicheurs, on a envie de les découvrir, ces pierres!

Prenons comme exemple le premier chapitre : Les pierres qui brûlent qui nous présentent les roches magmatiques (quand je vous avez dit que sous des abords enfantins c’était un vrai documentaire!). Les illustrations comme les textes sont volontairement joueurs, pour attirer, pousser à lire les encadrer et un peu plus que les titres… C’est complet, à la fois complexe et compréhensible si on prend la peine de s’intéresser aux différents paragraphes et ça nous apprend beaucoup de choses. J’avoue que les roches magmatiques sont mes favorites, les volcans, les éruptions, j’ai toujours trouvé ça diablement intéressant et j’ai beaucoup travaillé sur ce thème en TPE au lycée. Du coup je peux vous dire que je n’ai découvert aucune erreur, même si je ne suis pas pour autant une spécialiste!

Les illustrations vont très bien avec le ton du livre, offrant un complément humoristique et attrayant pour les enfants! Au début j’ai même trouve ça un peu trop présent à coté des informations scientifiques, mais finalement on se prend au jeu et on attend ces petites bulles humoristiques !

Un livre documentaire très intéressant et complet qui offre un coté poétique et humoristique aux pierres que j’ai beaucoup apprécié!

+ Une collection que je compte découvrir plus en détail car les autres titres sont tentants!

+ Extrait :

+ L’auteur (présentation de l’éditeur)

Martial CAROFF est Maître de Conférences en pétrologie et géochimie magmatiques à l’Université de Brest et auteur de plus de quarante articles scientifiques. Il travaille sur différents chantiers (Polynésie française, Massif armoricain, Portugal, Mayotte bientôt, etc.). Il est par ailleurs auteur de romans historiques et de science-fiction tant en adulte qu’en jeunesse.

Time Riders 2 le jour du prédateur d’Alex Scarrow

Roman SF, pour adolescent

Le jour du prédateur

Time Riders 2

d’Alex Scarrow

Nathan, juin 2012
9782092536872, 15,50€

Liam O’connor aurait dû mourir en mer en 1912. Maddy Carter aurait dû mourir en avion en 2010. Sal Vikram aurait dû mourir dans un incendie en 2026. Mais à  la dernière seconde, une mystérieuse agence les a sauvés pour les recruter. Désormais, ils sont des Time Riders. Leur mission : empêcher que les voyages dans le temps ne modifient le passé… et ne détruisent notre monde. Suite à une erreur de Maddy, Liam se retrouve bloqué 65 millions d’années en arrière, à l’époque des dinosaures, en plein coeur de leur terrain de chasse…

Après nous être baladé dans le 20ème siècle dans le premier tome, au coté de Liam, Maddy et Sal, nous poursuivons nos aventures dans le temps, en remontant un peu plus en arrière. Bon d’accord, beaucoup plus en fait. Au temps des dinosaures! 65 millions d’années en arrière !

Les Time Riders sont une équipe basé en 2001 qui guette les signes de rupture de l’espace temps afin d’y remédier pour que notre histoire reste notre histoire.. et notre avenir notre avenir. J’aime toujours autant voir les influences des évènements sur le temps et comme dans le premier tome Alex Scarrow jongle merveilleusement avec les années, pour nous permettre d’imaginer d’autres passés et d’autres avenirs. L’équipe des Time Riders est composée, pour la partie que nous connaissons du moins, de trois adolescents Liam, Maddy et Sal. Ils ne sont pourtant pas tout à fait tout seul puisqu’ils sont aidés par Bob, un ordinateur sur puissant doté d’une IA qui lui permet de devenir un personnage à part entière du roman.

Voyage dans le temps donc, et bonds involontaires aussi parfois… c’est comme cela que Liam se retrouve coincé dans la jungle, au milieu des dinosaures. J’ai une fois encore apprécié la justesse de l’auteur pour que tout coincide très bien. Dans le premier tome c’était sa précision historique que j’appréciais, ici c’est ses recherches scientifiques que j’apprécie. On sent que les dinosaures et lieux qu’il nous présente ne sont pas choisis au hasard, mais aussi que les nouveautés qu’il y apporte s’imbrique parfaitement dans ce que l’on sait. Bon je ne suis pas spécialiste des dinosaures et des erreurs se cachent peut être mais j’ai trouvé l’ensemble parfaitement convainquant… même si cela fait froid dans le dos.

Les personnages se développe un peu plus même si Sal est encore un peu en retrait selon moi, je suis cette fois ci attachée à Maddy et Liam ! Enfin l’auteur sait maintenir notre intérêt car le dernier chapitre du livre ouvre ne nouvelles possibilités et nous révèle un point pour le moins intéressant! Franchement, ceux qui l’ont lu, vous vous en doutiez ? J’ai eu un doute dans le tome 1 mais j’avais complètement oublié ça une fois arrivée ici!

Un deuxième tome tout aussi convainquant que le premier, mais avec des personnages plus attachants, que demander de mieux ? … Le tome 3 peut être ?

Des impatientes de Sylvain Pattieu {RL 2012}

Rentrée Littéraire 2012 – Roman adulte

Des impatientes

de Sylvain Pattieu

Le Rouergue, 22 aout 2012
La brune
9782812603884, 19,50€

 

Les “impatientes”, ce sont elles deux, Alima Sissoko et Bintou Masinka, lycéennes de Seine-Saint-Denis, africaines par leur origine. Même couleur de peau mais si différentes dans leurs aspirations. L’une élève de première S, qui mise tout sur l’école, et rêve d’intégrer la préparation pour le concours Sciences Po. L’autre, grande gueule et formes exubérantes, abonnée aux sanctions et aux soirées en boîtes de nuit.

“Fleurs de banlieue”, les appellent leur jeune professeur d’histoire, Kévin Roullier, qui n’a pas peur du cliché, lui-même archétype de ces jeunes profs venus de région pour un premier poste en ZEP, abonné à meetic pour lutter contre la solitude… Mais comment se jouer des clichés sur ces banlieues qui alimentent tous les fantasmes pour mieux les dépasser ? C’est le pari de Sylvain Pattieu, dans son premier roman, en s’enfonçant dans le concret du quotidien de ses personnages.

J’ai été attirée par ce roman car il se déroule dans un lycée, du moins au début. Deux grandes adolescentes que tout oppose sont les héroïnes de ce roman, nos impatientes. 

D’entrée la voix de l’auteur se fait multiple, selon les narrateurs. Quatre voix ressortent principalement. Celle du narrateur extérieur, que je rapproche de celle de l’auteur et qui nous décrit le milieu avec de nombreuses accumulations. Etrangement c’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé dans ce roman, cette voix qui nous parle d’un établissement scolaire, des jeunes qui le fréquentent, de la banlieue parisienne… A cette voix s’ajoute celles qui font le récit. Alima Sissoko et Bintou Masinka principalement, par leur narration alternée nous font découvrir leur vie, leurs blessures… chacune à leur manière. Il y a le ton posé d’Alima, bonne élève, pleine de projet, et celui secoué de Bintou. C’est malheureusement là que j’ai trouvé que l’auteur en faisait trop, dans le ton de cette fille pleine de rage. Sylvain Pattieu s’est senti obligé d’écrire comme parle beaucoup d’adolescents, et transposé à l’écrit c’est à la fois dérangeant à lire et parfois difficile à comprendre. On peut argué que je ne suis pas de ces quartiers d’immigrés dont il parle, mais deux questions se posent alors : à qui s’adresse ce livre ? et pourquoi mon homme qui connait bien ces quartiers à éclater de rire quand je lui ai lu un passage ? J’avoue cependant que c’est quelque chose auquel je suis sensible dans les romans et je n’apprécie guère ce passage du vulgaire à l’écrit… d’autres apprécieront peut être comme une marque d’authenticité… La dernière voix est en fait double, celle de deux hommes, spectateurs de ce qui se joue entre ces deux impatientes, un peu responsable aussi, qui se cache derrière leur passé et leur peur pour s’excuser. Sans compter aussi sur tous les ajouts, les carnets scolaires, les rêves, comme autant d’indice et de témoins.

L’histoire est très bien menée et prenante dans la première partie du roman. Nous avons un point de départ, une situation finale rapidement exposé, et tout le reste nous sert à imaginer d’abord, puis à combler les manques de l’histoire. C’est habile car cela donne vraiment envie d’avancer, de découvrir ce qui a bien pu renverser ainsi la situation…
La deuxième partie m’a beaucoup moins touché, sans doute aussi parce qu’elle quitte le milieu scolaire pour celui du travail (hôtesse de caisse). Les personnages m’ont semblé plus lointain, moins tangible… et moins intéressant malgré leur quête.

Un roman en demi teinte selon moi avec des passages qui m’ont beaucoup plu et d’autres qui me donnaient envie de refermer le livre.

+ Un premier roman

+ Des avis plus positifs sur Babelio

+ 3/7 Challenge Rentrée Littéraire 2012

+ Concernant les partenariats ils ne commenceront que la semaine prochaine, le temps de mettre en place quelques petites choses encore…