Les fables de l’Humpur

LES FABLES DE l’HUMPUR ♥

Adapté de l’œuvre de Pierre Bordage

Pierre Bordage Olivier Roman (ill.) – Cyril Vincent (coul.)

Soleil – Cherche Futurs

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A l’origine, “Les fables de l’humpur” est un roman d’anticipation de Pierre Bordage paru en 1999.

Dans le 1er tome, Véhir, un “grogne” (comprenez une créature mi-homme mi-cochon !) déçu et triste de ne pas avoir pu saillir Orn (la grogne dont il était amoureux) en premier, déçu aussi qu’elle accepte facilement de se donner à tous (comme les autres femelles grogne) s’enfuit dans la forêt.

Il y rencontrera tout d’abord un “vieux” grogne qui vit là en ermite dans un étrange endroit, puis des “Hurles” (créatures mi-homme mi-loup) qui le traquent,  des “Bêles” (je vous laisse deviner ?) qui l’hébergent et enfin Leude Tia, une hurle qui ne veut pas du mariage qu’on lui a arrangé et qui rêve d’aventures…

Un côté fantastique/fantasy, une recherche des Dieux Humains, une quête, cette histoire est un mélange des genres fort sympathique, une sorte de parcours initiatique qui va ouvrir les yeux et l’esprit de nos 4 personnages principaux et leur faire remettre en question bien des choses qu’on leur a inculquées.

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Attention, pour celles et ceux, qui, comme moi, n’auraient pas lu le roman (pas encore !) le début est un peu rude… On plonge dans une histoire peuplée de créatures hybrides un peu bizarres, aux mœurs étranges et qui, surtout, ont un langage qui doit dater du Haut Moyen-âge !

C’est bien leur façon de parler qui est le plus dur à comprendre au départ, mais on s’y fait vite et l’histoire est tellement prenante qu’on plonge finalement dedans sans même s’en apercevoir…

Étant habitués aux personnages et à leur langage, on profite mieux des tomes 2 et 3. Je n’avais pas fait gaffe, je croyais qu’il s’agissait d’une trilogie, et ben NON !! Du coup, je suis dégoûtée, je n’ai pas la fin, Ouuuiiiinn !!!!!

Bon, je viens de voir que je n’aurai pas trop trop longtemps à attendre, le tome 4 sort le 24/08/2016 !!

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Je ne suis habituellement pas fan de l’anthropomorphisme (sauf pour la géniale série “De cape et de crocs”) mais on s’y fait très vite.

Bref, une bd qui m’a vraiment beaucoup plu ! Du coup, je vais lire le roman…

Pour vous donner une idée du langage, je vous livre cette petite fable contée à la fin du premier tome :

“Qui peut deviner ce qui s’aglume dans la tête d’un Siffle (créature mi-homme mi-serpent) ? Sûrement pas ce ronge (mi-homme mi-rat) étourdi lequel tomba museau à museau sur un écailleux qui s’en revenait d’une longue dormance et n’avait pas ripaillé depuis des lunaisons. “Faites excuse, seur Siffle, j’vous ai dérangé”, dit le ronge apeuré mais certain que son vis-à-vis le laisserait repartir en paix. “Je te sssais gré de m’avoir éveillé, au contraire” dit le siffle “sssinon j’aurai pu roupir jusqu’à ma mort prochaine. Mais j’ai faim asteure et ne flaire aucun gibier.” “Aruez-vous donc un brin plus loin, j’ai vu quelques bouquins et quelques mulots qui n’demandent qu’à garnir votre estomac.” “Je n’aurais pas le courage de bouger d’ici tant que je n’aurai pas goburé une proie.” “M’regardez pas avec ses yeux enjomineurs ! dit le ronge. J’ai comme l’impression que vous faites erreur.” “Ce n’est pas une erreur, sssac de poils.” A peine a-t-il prononcé ces mots que notre siffle se jette sur notre ronge, l’envenime de ses crochets et le gobure sans autre forme de procès. Parfois, les prédateurs se ripaillent entre eux, quoi qu’en dise la loi des clans.

Les fabliaux de l’Humpur

La page dédiée à Pierre Bordage sur le site des Imaginales

Le site d’Olivier Roman, l’illustrateur La bd de la semaineCette semaine, ça se passe chez Jacques ! (C’est bien ça Stephie ? ;))

Tout le monde sait faire du vélo

VéloTout le monde sait faire du vélo

Ingrid Chabbert & Maurèen Poignonec

Ed. Kilowatt (2016)

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Il paraît que tout le monde sait faire du vélo. C’est ce qu’on lui répète depuis qu’il sait marcher. Pour Antoine, c’est très compliqué. Chez lui, l’ambiance est lourde, sa mère pleure beaucoup. Mais quand Coralie déménage dans la maison juste en face, Antoine découvre le bonheur d’avoir une véritable amie. Avec qui il peut parler et tout partager. Peut-être même apprendre à faire du vélo ? (Kilowatt)

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Avec un père “absent” (il est là physiquement mais le nez dans son journal…) et une mère dépressive qui “lui met des tartes en pleine tronche”, Antoine a le cœur lourd et se sent seul. L’arrivée d’une nouvelle petite voisine va changer sa vie. On pourrait penser que c’est une histoire triste et démoralisante. En fait, pas du tout ! C’est une histoire pleine d’amour, d’amitié et de tendresse (même s’il y a quelques gouttes de tristesse par-ci par là…). Partager ses peines les rend moins lourdes… Et parfois, les choses finissent par s’arranger.

Et j’A-DO-RÉ les dessins frais, gais et colorés de Maurèen Poignonec ! Ils sont justes adorables !! Page 39, j’irai bien faire la sieste avec Coralie et Antoine… Ils ont l’air tellement bien allongés dans l’herbe au bord du lac…

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Le site de l’auteure

Le site de l’illustratrice

Illustré par Maurèen Poignonec, nous vous avons déjà présenté : La classe de mer de Monsieur Ganèche, Quart de frère, quart de sœur

Les éditions Kilowatt

Hugo de la nuit

Une nuit d’été – Un enfant – Des fantômes -Un secret…

Hugo de la nuit

Bertrand Santini

Grasset Jeunesse (2016)

Coupe

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Dès le début, dès les toutes premières pages, on sait ce qui va arriver. On le sait, puisqu’on nous le dit clairement. On sait que le personnage principal, le jeune garçon, Hugo, va mourir. On le sait, et pourtant, quand ça arrive, c’est un choc.

Difficile d’en dire plus sans dévoiler l’histoire et ce serait dommage, je n’ai pas le talent de Mr Santini.

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Est-ce un roman ? Un conte ? Ou encore une pièce de théâtre ? Est-ce un rêve ? Un cauchemar ?

Un peu de tout cela à la fois je crois ! Une histoire de meurtres, de fantômes et de zombies… C’est une histoire, ça c’est sûr (non ?), une histoire où rien n’est sûr !

Un roman riche, où l’on trouve plein de “clin d’œils” et une atmosphère qui n’a rien à envier aux films de Tim Burton ou aux romans de Neil Gaiman…

Décidément, les livres de Bertrand Santini, s’ils se suivent, ne se ressemblent pas, mais tous ceux que j’ai lu jusqu’à présent m’ont beaucoup plu ! Il y a tout de même une chose qu’on retrouve à chaque fois, c’est l’humour, même dans les moments les plus terribles…

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Un petit extrait pour vous mettre l’eau à la bouche ? “Hugo aurait dû ressentir de la peur, de la terreur même, à planer au-dessus du monde dans les bras d’un fantôme. L’enfant n’éprouvait pourtant qu’un sentiment d’abandon, tout au plus teinté d’une vague appréhension. Le fantôme le serrait fort contre lui, fort comme un objet précieux.

Un roman que j’ai dévoré et adoré !

Je ne peux que vous conseiller de vous précipiter chez votre libraire toutes affaires cessantes…

Et la couverture de ce roman est vraiment très belle, bravo à l’illustratrice : Julie Rouvière

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En allant sur le site des éditions Grasset, j’ai eu la surprise et la joie d’apprendre que le Yark est en cours d’adaption au cinéma ! Jonas le requin mécanique aussi mais je n’ai pas lu celui-là (pas encore !)

Du même auteur, en plus du Yark (lien plus haut) nous vous avons aussi présenté le très amusant Journal de Gurty (dont on me signale que le tome 2 ne devrait pas tarder à sortir !)

La petite fille en rouge

RougeLa petite fille en rouge

Aaron Frisch & Roberto Innocenti

Gallimard (2013)

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Une actualisation du «Petit Chaperon rouge» de Charles Perrault, mise en scène par Roberto Innocenti dans l’univers minéral et bétonné d’une banlieue contemporaine. (Gallimard)

Prix Sorcières 2014

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Sophia, le petit chaperon rouge de cette histoire, vit avec sa mère et sa sœur  dans une forêt de béton et de briques, une ville. Sa grand-mère n’est pas très en forme et elle aimerait bien un peu de compagnie, oui mais voilà, elle habite de l’autre coté de la ville et pour y arriver, il faut traverser “le bois”, un centre commercial de rêve… Éblouie par la féérie du “bois”, Sophia perd son chemin et se trompe de sortie.

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J’ai trouvé cette version moderne du Petit Chaperon Rouge beaucoup plus effrayante et glaçante que les versions classiques ! Peut-être parce qu’on s’identifie plus facilement aux personnages et aux lieux… Il est indiqué “A partir 8 ans”, et là, pour le coup, il me semble judicieux de respecter l’âge indiqué si vous voulez éviter que vos p’tits bouts fassent des cauchemars !

Les illustrations sont pleines de détails, beaucoup de pub, de tags, de pauvreté et de misère, et tout cela dégage une atmosphère vraiment particulière, que j’ai trouvé très “violente” et vraiment oppressante ! C’est une grande ville quoi, inhumaine, où “Tout le monde vous voit, mais personne ne vous voit”. Une si bonne définition de la ville !!

C’est un album qui m’a pour ainsi dire donné le même frisson que quand on lit un thriller…

Rouge

D’autres avis, d’autres images avec Jérôme, Noukette, Le tiroir à histoires, Blandine, Le bateau livre.

Si avec tout ça, vous n’avez pas compris qu’il faut absolument le lire… ;)

Un illustrateur à suivre !

Le site de l’illustrateur (en italien ou en anglais)

Un article du Monde qui parle du travail d’Innocenti

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