Anouketh de Fred Bernard et François Roca

Album pour enfants dès 4 – 5 ans

Anouketh

de Fred Bernard et François Roca

Albin Michel Jeunesse, septembre 2011

9782226230522, 14,90€

 

Thèmes : Egypte ancienne, fourmis, chat, jalousie, grande soeur

 

Présentation de l’éditeur :
Une petite fille égyptienne, des copains mini-dieux très joueurs, des pyramides, une aventure au bord du Nil, une poupée, un papa, une maman, une vie à venir… et des fourmis qui n’ont pas leur langue dans leur poche !

 

 

Mon avis :

Coup de cœur que ce nouvel album de Fred Bernard et François Roca :  Anouketh.

Chaque illustration est un tableau. La douceur des traits, les visages doux mais dynamiques, un adorable chat. Une très belle représentation de l’Egypte, avec tous les poncifs du genre, mais une histoire intemporelle.

A chaque page nous découvrons un peu de la vie égyptienne (ancienne) en suivant Anouketh et les mini dieux. Mais Anouketh est énervée! Elle fait la tête, parce que… (chut vous le découvrirez dans l’album – mais mes thèmes vous donne des indices). Une histoire toute simple pourtant Fred Bernard nous entraine avec lui dans une autre époque, en douceur. Un texte dynamique, au vocabulaire adapté et aux expressions amusantes. Sans être spécialiste de l’époque j’ai trouvé l’ensemble très juste, tant dans le ton de l’histoire que dans les illustrations.

Un gros plus pour les petites phrases italiques à chaque page, les paroles des fourmis rouges, un délice!

Oui je me répète mes les illustrations de Roca à elles seules valent le détour, alors avec une belle histoire en plus, cet album est vraiment à découvrir!

Un album grand format, pour des enfants dès 4 ou 5 ans, bien plus jeunes que certains des derniers albums du duo Bernard / Roca, comme Le pompier de Lilliputia. J’aime de plus en plus ces deux là moi…

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+ Une lecture commune avec Liyah !
+ L’avis de Morgan de Papiers (de soie) chez qui j’ai d’ailleurs pris cette illustration :)
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Divergent de Veronica Roth

Divergent

Divergent

de Veronica Roth

Roman Littérature jeunesse Ado / Young Adult

Nathan, octobre 2011
Blast, 15,90€

 

Présentation de l’éditeur :
Cinq destins. Un seul choix.

Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. À 16 ans elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitudes n’est pas concluant. Elle est divergente, elle est en danger de mort !

Mon avis :
Un univers de science fiction. Une dystopie. Des adolescents. Des combats. Non, nous ne sommes pas dans Hunger Games ! Divergent, c’est pourtant dans la même vague. Je n’irais pas jusqu’à comparer, mais je pense tout de même à un léger phénomène de mode… Peut importe, j’adore ça!

Il faut tout de même que je commence par remercier Liyah, qui m’a envoyé ce livre, dont nous avons décidé de faire une lecture commune. En plus dans le paquet se cachait d’autres surprises… Merci encore ma douce, d’autant plus que ce roman m’a totalement séduit!

Béatrice, notre héroïne, est une adolescente qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, et pourtant elle fait partie des Altruistes. Une faction qui prône le dévouement, les autres. A 16ans, tous les jeunes doivent choisir dans quelle faction ils continueront leur vie. Entre cinq. Altruiste donc, mais aussi Sincère, Érudit, Audacieux ou Fraternel. Un choix délicat, surtout quand on a plusieurs aptitudes… Son choix scellera son destin, mais va nous permettre de vivre avec elle une initiation terrible, mais aussi découvrir un peu mieux son monde et rencontrer des personnages terriblement intéressants (surtout Quatre!).

Je ne peux pas trop vous en dire bien sûr, l’effet de surprise participe à rendre ce livre attrayant et envoutant. Je l’ai dévoré. J’ai aimé les personnages et ce monde aux 5 factions. Surtout Tris, et Quatre… même avec son nom ridicule… J’avais noté ce détail dans l’avis de Karine:) et je comprend maintenant pourquoi cette absence de “sexy” dans le nom la dérangeait… et bien finalement ça lui va très bien, une fois qu’on est dans l’histoire ;) Cela dit j’ai moi aussi envie de sauter des trains en marche…

Ce roman nous propose une histoire forte, avec une vraie réflexion sur notre société actuelle et nos valeurs. Pourtant j’ai été déçu d’avoir si peu de détails sur cette évolution du monde. Sur le pourquoi de ce changement. Tous ces petits détails qui auraient surement ralenti l’action mais j’attendais quand même un peu plus de tout ça… J’attends donc le tome 2, à paraître à l’été 2012, pour voir si on a plus de détails… L’auteure est très jeune, mais je trouve que son écriture très agréable, elle coule sans heurt bien que sans particularité… Facile à lire, très adolescent young adult, et ça fonctionne bien!

Un bilan très positif sur ce roman qui ose malmener ses personnages, tout en nous les rendant attachants. Une belle histoire d’amour aussi, lente et langoureuse, qu’on sent venir mais qu’on espère quand même… et puis une belle fin, parce qu’on veut savoir la suite mais que quand même on sait quelques petites choses…

J’ai aimé, avec mon âme d’ado et mon cœur de midinette, et j’en suis fière ;)

+ les 100 premières pages du roman (en anglais)
+ le blog de l’auteur
+ Le twitter de l’auteur

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Chaque soir à 11 heures de Malika Ferdjoukh

Chaque soir à 11 heures

de Malika Ferdjoukh

Roman adolescent

Flammarion, 7 septembre 2011
400 pages, 13€

Présentation de l’éditeur :

Willa Ayre s’est classée dans la catégorie des filles que les garçons ne voient jamais, des insignifiantes, des petits chats caustiques mais frileux.
Iago, lui, attire tous les regards. Il est le garçon dont rêvent toutes les filles du lycée. Dès la rentrée, Iago pose les yeux sur Willa et la choisit. Mais à une fête, Willa rencontre le bizarre et ténébreux Edern. Dès lors, sa vie prend une tournure étrange. De la grande maison obscure cachée au fond de l’impasse, la jeune fille doit découvrir les secrets, sonder son coeur, et faire un choix…

Mon avis :

Coup de coeur pour ce nouveau roman de Malika Ferdjoukh, auteure que j’aime déjà beaucoup. Je l’ai découvert avec les Quatre soeur(qu’il faut absolument lire!) et j’ai depuis lu une grande partie de sa bibliographie. Pourtant aucun livre n’avait réussi à surpasser les 4 soeurs… pourtant chaque soir à 11h le rejoint aisement sur la première marche !

Au début j’aimais le ton, j’aimais le personnage principal, ce style de vie un peu décalée assez caractéristique des romans de Malika Ferdjoukh… pourtant toute la partie amourette copinette fête et champagne à gogo dans de grandes suites de luxe me laissait plus perplexe. Un personnage mystérieux pourtant m’intéressait particulièrement… Ensuite, les amourettes deviennent du bonheur pur tant c’est bien écrit, tant les personnages sont attachants, et tant l’intrigue nous entraîne dans son tourbillon!

C’est à la fois une lecture doudou, une enquête prenante, un monde merveilleux, un univers décalé… j’ai tout aimé dans ce roman, une fois passé les premiers chapitres un peu trop adolescents pour moi… Un vrai coup de coeur, que je vais recommander sans moderation, parce que si les parents n’y ont pas la part belle, les adolescents sont de vrais personnages, fins et intelligents! En plus l’intertextualité est savoureuse!

Les personnages de ce roman nous habitent, comme autant d’amis, pendant tout le livre et même après, avec de jeunes hommes à croquer (pour tous les goûts), des méchants dont on ne se méfie pas, des personnages secondaires tellement bien dépeint qu’on a l’impression de les connaître autant que notre héroïne Willa… C’est touchant, prenant, effrayant, sanglant, poignant… Marni n’est qu’une enfant mais son vocabulaire et son esprit en font ma chouchoute!

Je ne vous en raconte pas plus, pour ne pas vous gâcher la surprise, de toute façon tout ce qu’il y a à savoir c’est qu’il faut le lire… surtout si vous êtes de sexe féminin et que vous avez entre 12 et euh…. 100 ans ? enfin jusqu’à ce que vous n’ayez plus du tout l’esprit d’une jeune femme disons, alors à vous de voir ;)

+ Premier roman de la nouvelle collection Emotions chez Flammarion
+ une belle couverture rose
+ Un livre reçu dédicacé, merci beaucoup Mme Ferdjoukh
+ L’avis de Faelys,  Fantasia,

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Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

♥ La patience des buffles sous la pluie de David Thomas

La patience des buffles sous la pluie

de David Thomas

Recueil de nouvelles

Le Livre de Poche, juin 2011
9782253129486, 6€

Présentation de l’éditeur :

Je sais qu’elle m’a aimé mais qu’elle ne m’aimera jamais plus. Je n’en souffre pas. J’accepte son absence comme quelque chose d’irrémédiable. Je n’attends rien, je ne souhaite que de me retrouver seul sans son image floue. Je trouve cela long, si long qu’il m’arrive d’en désespérer. Alors, parfois, pour me rassurer et parce que je refuse de me battre inutilement contre ce qui me dépasse, je songe à ces buffles dans ces plaines africaines qui, lorsque l’orage s’abat sur la savane, se maintiennent solidement sur leurs quatre pattes, baissent la tête et attendent, immobiles, que cesse la pluie. D. T. Préface de Jean-Paul Dubois.

Mon avis :

Après une très belle préface de Jean-Paul Dubois, on entre dans ce livre avec toute l’attente que nous offre ce titre, à la fois beau et intriguant. Ce n’est pas un roman – pas vraiment – même si on croit parfois reconnaître des personnages récurrents, chaque histoire / nouvelle est indépendante des autres. Comme le Christian Aulhier du journal “Le Figaro” ces nouvelles sont des instantanés de vies ordinaires.

J’ai commencé par lire ce livre à la suite, page après page, j’appréciais les mots, je trouvais ces instantanés grinçants, touchants, parfois drôle. Pourtant c’est ce matin en reprenant le livre que j’ai trouvé MA façon de lire ce livre… au hasard! Les nouvelles ne font guère plus d’une ou deux pages, et ne se suivent pas vraiment, alors piocher dans ce livre est un vrai bonheur. On y lit pourtant beaucoup d’histoires de couples, de séparations, mais chacune à sa manière nous emporte dans son histoire, puis nous laisse avec nos propres souvenirs. Parce que ces instantanés sont tellement des morceaux de vie qu’on en a tous vécu quelques-uns, nous ou quelqu’un qu’on connait…

J’ai particulièrement apprécié certains textes. Sudoku m’a fait rire, Surprise aussi, avec ses trois points de vus, et les différences dans l’histoire… D’autres m’ont pris à la gorge… Le seul inconvénient à lire au hasard c’est que j’avais peur de rater un texte, mais quel plaisir de retomber sur un texte déjà savouré, et d’en reprendre une bouchée!

Lire ces dialogues, ces échanges ou ces pensées c’est plonger au coeur du monde, dans ce qu’il a de plus intime, vicéral ou superficiel. C’est un peu vivre.

Extraits :
Arnaque

Vous, les écrivains, vous êtes une belle bande d’arnaqueurs. Ah ca, tu m’as bien embobinée avec tes bouquins. Ah ça, pour écrire des jolies choses t’est le premier, mais pour les vivre, y a plus personne. Ça oui, pour faire des jolies phrases t’est en tête de peloton, je reconnais que t’es bien placé, mais pour ce qui est du quotidien,permets-moi de te dire que t’es franchement à la traîne. T’es même carrément nul. Faut pas croire tout ce qu’il écrit, madame, croyez-moi, je vis avec lui, faut pas croire UN mot de ce qu’il écrit. Ce type-là n’a jamais foutu les pieds sur les îles Sakhaline, ni au Japon, ni à Caracas, c’est un pantouflard, un vrai, pour partir en vacances trois jours, faut négocier deux mois. Les armes à feu, il connaît pas, si ses personnages savent les démonter dans le noir, lui il n’en a jamais vu, ce serait même du genre à se tirer une balle dans le pied avec. Quand à ses héros capables de fabriquer des centrales nucléaires avec une capsule de Sprite et deux bouts de fils de fer, là aussi c’est de la flûte, il sait rien faire de ses dix doigts, lui mettez pas un casse noix entre les mains, il serait foutu de se pincer. Et les sentiments, Ah ! T’en a fait, soupirer des femmes avec tes pages écrites bien comme il faut, ah oui, les lectrices, tu sais aller les chercher, tu sais les cueillir, mais moi je peux me brosser ! Bon et puis les scènes d’amour, je préfère pas m’étendre, je voudrais pas blesser. Non, non, un vrai tocard, je vous dis. De la pure arnaque.

Mezzanine
Je sais qu’elle me regarde. Elle est là, dans la mezzanine et je sais qu’elle m’observe travailler en bas. Elle fait souvent ça et je crois qu’elle s’est rendu compte que je le savais. Ce qui est sûr, c’est que depuis huit ans que nous habitons cette maison, ni elle ni moi ne l’avons jamais évoqué. Moi, je fais toujours comme si je ne la voyais pas. Je ne sais pas très bien pourquoi elle fait ça, mais ça m’amuse. J’aime bien ce petit jeu.
Gamberge
Tu gamberges. Tu regardes ta vie. Ça ne colle pas. Alors tu déprimes. Combien de vies ratées pour une vie réussie ? C’est quoi, les proportions ? Qu’est-ce que j’ai mal fait pour en arriver là ? C’est quand, que j’ai merdé ? J’ai encore le temps de me rattraper ? Combien de chances il me reste pour m’en sortir pas trop mal ? Elle peut encore changer, ma vie ? Je ne suis pas fait pour cette vie-là ? Ça se change, une vie ? Je veux dire, ça se change vraiment ? C’est quoi, le problème ? C’est ma névrose ? Comment on fait pour tordre une névrose ? J’ai mangé mon pain blanc, alors ? Je l’ai mangé sans m’en rendre compte, c’est ça ? Je vais encore ramer longtemps comme ça ? C’est encore loin, l’Amérique ? Est-ce qu’un jour moi aussi je mâchouillerai un brin d’herbe sous un saule en me disant que la vie est belle ? Qu’elle est sacrement belle ? Faut que j’arrête de gamberger, c’est pas bon.

Et Bonne rentrée à tous les profs ;)