L’anneau de Claddagh

AnneauL’anneau de Claddagh

T.1 : Seamrog

Béatrice Nicodème

Éd. Gulf Stream (2015)

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Seamrog, en gaélique, c’est le trèfle, le symbole de l’Irlande.

Irlande, 1846. Keira est femme de chambre chez un grand propriétaire terrien, c’est la fille de la cuisinière. Elle est aussi violoniste. Après une de ses représentations musicales chez un autre “Landlord”, elle rencontre le fils de celui-ci. Il la raccompagne à cheval, ils tombent amoureux, se revoient, font des projets…

A cette romance s’ajoute une pincée d’histoire (c’est le début de la grande famine en Irlande, avec le mildiou qui ravage les récoltes de pommes de terre. La famine durera jusqu’en 1852 !) et également une pincée de fantastique, avec le fameux anneau qui renferme l’esprit de la grand-mère.

Une époque terrible, difficile, durant laquelle des milliers d’Irlandais durent s’expatrier ou mourir (A la fin, la population avait diminué de moitié si je me souviens bien…). Cette dure réalité est plutôt bien décrite ici, adoucie par la romance et par le côté fantastique. Une époque à laquelle je n’aurai pas aimé vivre (ou alors en étant très riche…)

Un joli roman, prenant et divertissant, dont j’attends la suite avec impatience ! Le tome 2 : Stoirm (tempête en gaélique) est sorti en mars 2016 et le tome 3, “Bliss” qui signifie “félicité” en anglais cette fois-ci,  sortira probablement début 2017 ?

Le site de l’auteure, Béatrice Nicodème

De cette auteure, nous vous avons déjà présenté Eh bien, dansez maintenant !

Tout le monde sait faire du vélo

VéloTout le monde sait faire du vélo

Ingrid Chabbert & Maurèen Poignonec

Ed. Kilowatt (2016)

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Il paraît que tout le monde sait faire du vélo. C’est ce qu’on lui répète depuis qu’il sait marcher. Pour Antoine, c’est très compliqué. Chez lui, l’ambiance est lourde, sa mère pleure beaucoup. Mais quand Coralie déménage dans la maison juste en face, Antoine découvre le bonheur d’avoir une véritable amie. Avec qui il peut parler et tout partager. Peut-être même apprendre à faire du vélo ? (Kilowatt)

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Avec un père “absent” (il est là physiquement mais le nez dans son journal…) et une mère dépressive qui “lui met des tartes en pleine tronche”, Antoine a le cœur lourd et se sent seul. L’arrivée d’une nouvelle petite voisine va changer sa vie. On pourrait penser que c’est une histoire triste et démoralisante. En fait, pas du tout ! C’est une histoire pleine d’amour, d’amitié et de tendresse (même s’il y a quelques gouttes de tristesse par-ci par là…). Partager ses peines les rend moins lourdes… Et parfois, les choses finissent par s’arranger.

Et j’A-DO-RÉ les dessins frais, gais et colorés de Maurèen Poignonec ! Ils sont justes adorables !! Page 39, j’irai bien faire la sieste avec Coralie et Antoine… Ils ont l’air tellement bien allongés dans l’herbe au bord du lac…

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Le site de l’auteure

Le site de l’illustratrice

Illustré par Maurèen Poignonec, nous vous avons déjà présenté : La classe de mer de Monsieur Ganèche, Quart de frère, quart de sœur

Les éditions Kilowatt

#RDL Grevet, Mlynowski et Howe

romans adolescents

Trois livres dans cet article, trois romans adolescents que j’ai lu il y a déjà quelques mois mais que je n’ai pas pris le temps de commenter, alors qu’ils offrent de bons moments de lecture !

Celle qui sentait venir l'orage

Celle qui sentait venir l’orage
d’Yves Grevet

Yves Grevet possède une plume et une imagination que j’apprécie beaucoup, notamment dans ses romans de science-fiction, comme sa trilogie Méto. Celle qui sentait venir l’orage prend place en 1897, au nord de l’Italie. Pas de science-fiction ici, mais un roman psychologique, à la suite de Frida, une adolescente obligée de fuir, car ses parents sont accusés et condamnés pour des crimes odieux. Elle trouve refuge dans la maison du docteur Grüber, à Bologne. Mais y est-elle vraiment en sécurité ?

Celle qui sentait venir l’orage est un roman  qui oscille entre policier, historique et scientifique. La morphopsychologie naissante y est mise en avant, tout en offrant surtout un personnage principal fort, prêt à se battre pour survivre, mais aussi pour comprendre ce qu’il s’est passé chez elle. Les personnages secondaires sont nombreux, et il est difficile de savoir à qui se fier dans ce monde de mensonge. Si le premier tiers est relativement calme, tout s’enchaîne ensuite très rapidement et Frida est souvent en danger… L’aventure n’est jamais loin !

Si j’ai encore une fois apprécié l’écriture d’Yves Grevet j’ai tout de même été moins emportée par cette histoire que par Méto ou U4… Celle qui sentait venir l’orage est un récit puissant, à la fois trop condensé pour qu’on s’attache aux personnages, et un peu trop long dans certains passages…

Syros, 2015 – 16€90 – disponible en epub 12,99€

nypensememepasN’y pense même pas
de Sarah Mlynowski

Un étrange phénomène secoue les élèves de seconde B du lycée Bloomberg. Suite à un vaccin ils se retrouvent à pouvoir entendre les pensées des autres. De tout ceux qui les entoure… Pas facile de contrôle ce que l’on pense, ce que l’on entend !

Vous pensez peut-être que c’est Olivia qui vous fait ce récit. […] Ce pourrait être n’importe lequel d’entre nous. Mais non. C’est nous tous. Nous vous racontons notre histoire tous ensemble. Nous ne pouvons pas faire autrement.
C’est le récit de notre étrange métamorphose.
Comment un groupe de je s’est transformé en nous.

Si ce récit n’est pas très original dans ces thèmes, notamment secondaires (adolescence et histoire d’amour), il propose tout de même une intrigue sympathique. Nous suivons une bande d’élèves de seconde, principalement quelques filles, et avec elles nous découvrons les avantages et les inconvénients d’écouter les pensées des autres. Le rapport aux adultes est aussi intéressant, mais parfois un peu caricatural. Les personnages sont intéressants, touchants et bien trouvés. Certains sont prévisibles, mais d’autres, comme Pi, ont attiré mon attention…

Une lecture légère et plaisante, mais la couverture n’est pas très attirante…

+ Le site de Sarah Mlynowski
+ Deux autres titres de l’auteur sur Délivrer des Livres :  2 filles + 3 garçons – les parents = 10 choses que nous n’aurions pas dû faire et Parle-moi, dans la même veine.

Albin Michel, Wiz, 2015. Traducteur : Claudine Richetin. 13,90€ – 9,49€ en epub

conversionConversion
de Katherine Howe

Katherine Howe s’est inspiré pour ce récit d’un fait réel, survenu dans un lycée américain. Coleen, Deena, Emma et Anjali, ses héroïnes, sont lycéennes. Un jour d’étranges symptômes touchent les élèves de l’école : convulsions, perte de cheveux, paralysie, toux… La panique gagne bientôt le lycée et la presse se jette sur l’affaire ! Commence alors un récit croisé, celui de Colleen d’un côté, et un autre, d’une autre époque, celui d’Ann Putman, au temps des sorcières de Salem…

Des récits croisés qui font froids dans le dos, et qui tiennent en haleine tout au long du récit. La partie qui se déroule en 1692 est particulièrement bien décrite, et totalement effrayante. Le récit moderne est plus basé sur les réactions des adultes et de la presse, et sur le vent de panique général. On ne peut qu’attendre le recoupement entre les deux histoires…

Salem, l’auteur connait bien, elle est historienne spécialiste de cette époque, mais aussi une descendante directe d’une des célèbres accusées du procès des sorcières de Salem ! Le côté historique est donc bien travaillé, totalement crédible, et cela rend l’ensemble encore plus glacial !

Conversion est un récit dont l’ambiance est d’abord très proche du roman d’horreur, avant de glisser peu à peu vers un roman psychologique bien mené, et étonnant !

Albin Michel, Wiz, 2015. Traducteur : Céline Alexandre. 18€, 12,99€ en epub.

Le trailer de Conversion :

Hugo de la nuit

Une nuit d’été – Un enfant – Des fantômes -Un secret…

Hugo de la nuit

Bertrand Santini

Grasset Jeunesse (2016)

Coupe

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Dès le début, dès les toutes premières pages, on sait ce qui va arriver. On le sait, puisqu’on nous le dit clairement. On sait que le personnage principal, le jeune garçon, Hugo, va mourir. On le sait, et pourtant, quand ça arrive, c’est un choc.

Difficile d’en dire plus sans dévoiler l’histoire et ce serait dommage, je n’ai pas le talent de Mr Santini.

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Est-ce un roman ? Un conte ? Ou encore une pièce de théâtre ? Est-ce un rêve ? Un cauchemar ?

Un peu de tout cela à la fois je crois ! Une histoire de meurtres, de fantômes et de zombies… C’est une histoire, ça c’est sûr (non ?), une histoire où rien n’est sûr !

Un roman riche, où l’on trouve plein de “clin d’œils” et une atmosphère qui n’a rien à envier aux films de Tim Burton ou aux romans de Neil Gaiman…

Décidément, les livres de Bertrand Santini, s’ils se suivent, ne se ressemblent pas, mais tous ceux que j’ai lu jusqu’à présent m’ont beaucoup plu ! Il y a tout de même une chose qu’on retrouve à chaque fois, c’est l’humour, même dans les moments les plus terribles…

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Un petit extrait pour vous mettre l’eau à la bouche ? “Hugo aurait dû ressentir de la peur, de la terreur même, à planer au-dessus du monde dans les bras d’un fantôme. L’enfant n’éprouvait pourtant qu’un sentiment d’abandon, tout au plus teinté d’une vague appréhension. Le fantôme le serrait fort contre lui, fort comme un objet précieux.

Un roman que j’ai dévoré et adoré !

Je ne peux que vous conseiller de vous précipiter chez votre libraire toutes affaires cessantes…

Et la couverture de ce roman est vraiment très belle, bravo à l’illustratrice : Julie Rouvière

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En allant sur le site des éditions Grasset, j’ai eu la surprise et la joie d’apprendre que le Yark est en cours d’adaption au cinéma ! Jonas le requin mécanique aussi mais je n’ai pas lu celui-là (pas encore !)

Du même auteur, en plus du Yark (lien plus haut) nous vous avons aussi présenté le très amusant Journal de Gurty (dont on me signale que le tome 2 ne devrait pas tarder à sortir !)