L’iroquois blanc de Jean-Pierre Tusseau

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Roman historique pour adolescent

L’iroquois blanc

de Jean-Pierre Tusseau

Editions du Jasmin, 2012
14€, 144 pages

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XVIIème siècle, en Nouvelle France (Québec). Guillaume arrive de France pour participer à la colonialisation des nouvelles terres. Jeune, il apprend rapidement et apprend beaucoup des indiens alliés. Un jour il est enlevé par les Iroquois, cette expérience va changer sa vie et sa vision du monde. Ce roman nous montre de l’intérieur les conflits et les incompréhensions qui sont à l’origine de ce nouveau monde.

Guillaume est un personnage intéressant car sa jeunesse permet tout d’abord au lecteur de s’identifier, et au fur et à mesure de sa vie et des ses expériences, de comprendre sa vision du monde. Un avis proche de la nature, pour la paix entre français, anglais et indiens. Une paix bien difficile à obtenir.

Les aventures de Guillaume sont pleine de rebondissements, d’expériences de vie, d’apprentissage… Malheureusement l’auteur choisi de passer sur de nombreux passages de sa vie, notamment les trois ans qu’il passe chez les Iroquois, pour se concentrer sur ses sentiments. Un changement de point de vue permet de passer ce moment de vie. Un peu plus d’action n’aurait sans doute pas déplu aux jeunes lecteurs. Le côté documentaire semble parfois prendre le pas sur la fiction. Le mélange entre histoire et Histoire n’est pas évident, surtout avec une période aussi trouble et riche que celle ci. Riche en massacre notamment.

La postface nous apprend que le héros est inspiré d’un personnage réel, Guillaume Couture. L’auteur prend le temps de faire la part entre histoire et fiction

Un roman intéressant mais qui s’attache vraiment trop à présenter l’Histoire, ce qui rend le récit moins vivant et prenant. Dommage car le héros, ce français devenu Iroquois, était un bon point de départ pour parcourir cette période sombre de l’histoire.

petit+

+ Le dossier pédagogique du livre

+ L’avis de Gabriel

+ Challenge YA #3

+ Challenge Petit Bac – Couleur

 

cadeaumaestro

Blackzone (La brigade des fous, 1) de Philip Le Roy

Roman pour adolescents – thriller

La brigade des fous

1 Blackzone

de Philip Le Roy

Rageot, 2012
9782700236279, 9,90€
250 pages

Dès la première page le lecteur entre lui aussi dans cette brigade des fous et il n’est pas possible de reposer le livre avant la fin. Les personnages principaux sont des adolescents atypiques, mais attachants. Sem est un petit génie de l’informatique, Gwendoline une séductrice pathologique qui aime se grimer, Méline une spécialiste des sports extrêmes, Laurie est dénuée de toute peur, Adrien est accro aux jeux vidéo et Diego lui est un autiste doué d’une force herculéenne. Un sacré tableau, une vraie brigade des fous ! Car ces adolescents vont devenir de vrais agents secrets, entrainés par le Dr Sheffer. Avec leur force et leur faiblesse ils constituent un groupe étrange mais ultra efficace.

Après avoir pris le temps de découvrir les personnages et leur talents on se retrouve embarquer dans une véritable aventure forte en suspense et rebondissement. Nos jeunes héros doivent infiltrer la demeure d’un mafieux taîwanais, installé près de Cannes. L’auteur ajoute une dimension d’actualité à ce roman puisque la Brigade des fous doit agir contre les délits liés à l’environnement. On retrouve bien là la touche de la collection que l’on avait pu sentir dans Décollage immédiat et le Dernier Ours. Ici c’est à un commerce illégal d’ailerons de requins que notre brigade va s’attaquer !

La narration est prenante, l’auteur mène d’une main de maître les évènements et les surprises sont nombreuses! L’action est omni-présente et dès les premières pages le mystère rode, mais des passages de réflexion, des acalmies salvatrices, sont aussi octroyées au lecteur qui se lie ainsi plus facilement aux héros.

 La brigade des fous est un roman passionnant et prenant, un thriller implacable, un roman d’aventure et d’action qui se lit d’une traite ! Coup de coeur.

petit+

+ Ce que j’adore dans cette collection, outre sa qualité, c’est son prix. Des romans pour ados en grands formats à 9,90€ c’est rare et ça méritait d’être noté!

+ Philip Le Roy est un auteur déjà remarqué pour ses thrillers adultes, comme Pour adultes seulement.

+ Challenge Petit Bac 2014
+ Challenge YA#3
+ Challenge Thriller
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Mon été mortel de Jack Gantos

Roman pour adolescent

Mon été mortel

de Jack Gantos

traduit par Valérie Le Plouhinec

Les Grandes Personnes, 2013
9782361931957, 17€

Jack est un jeune garçon de 12 ans qui adore l’histoire. Heureusement pour lui car suite à un concours de circonstances il se retrouve privé de sorties pour tout l’été! Prisonnier chez lui, avec pour seule occupation ses livres d’histoire et un trou à creuser dans son jardin pour faire un bunker. Enfin presque, car sa vieille voisine Mme Volker l’appelle aussi souvent à l’aide pour rédiger des chroniques nécrologiques. En plein coeur des années soixante, cette histoire prend place dans une petite ville américaine un peu particulière. Crée suite à la grande dépression par Eleanor Roosevelt, Norvelt était une ville auto-suffisante, battit de maison toute semblable où chacun avait un rôle. Les années ont passé  et les habitants originels ont bien vieilli. Mme Volker, cependant, semble bien décidée à être la dernière, afin de s’occuper de chacun des morts et de leur nécrologie.

Cet été là est très particulier pour Jack, mais il le sera aussi pour toute la petite ville, car les événements s’enchaînent ! Les petits vieux tombent comme des mouches, les Hells Angels veulent mettre le feu à la ville et le père de Jack construit un avion dans son garage…

Un roman intéressant pour tout le côté historique, les nombreuses anecdotes, l’atmosphère de cette petite ville. Si Jack le héros de ce roman est attachant par certains côtés, il saigne du nez à tout bout de champ ce qui n’apporte pas grand chose à cette histoire. L’auto-dérision et l’humour qui caractérisent de nombreux passages sont vraiment sympathiques mais de longs passages du roman en manque cruellement et les intrigues successives sont souvent bien pauvres en suspense.

Un roman en demi-teinte où le côté historique et l’humour rattrapent les lenteurs passagères. Mme Volker est un personnage  haut en couleur qui vaut le détour malgré tout ! Ce petit côté humour anglais ne me fait pas toujours rire, mais l’auteur a le mérite de le mener merveilleusement bien, pourtant autour du thème de la mort !

petit++ Challenge YA #3

+ Prix du meilleur roman jeunesse américain attribué par l’American library Association en 2012 * Newbery Medal * – Challenge A tous prix.

+ L’avis de Clarabel

cadeaumaestro

Ronde des Livres – Prix la Voix des blogueurs 2013 – Bilan

Chaque fin de mois je vous propose une Ronde des Livres pour rattraper mon retard de chroniques. Ce mois ci elle est consacrée au Prix La Voix des blogueurs.

Ce prix, organisé par Tom, réuni Maia, Thibaut, Iris, Clémentine, Théo, Nathan et moi même autour d’une sélection de livre. Chacun a commencé par donner son coup de coeur, nous avons lu tous les livres durant l’année 2013, en débordant un peu sur 2014, et nous avons ensuite débattu pour choisir notre préféré.

Voici un rappel des titres, et mes avis en même temps !

Nos étoiles Contraires de John Green n’a pas manqué de faire parler  de lui en 2013, c’est un livre terriblement poignant, qu’on aime ou qu’on rejette… Pour ma part c’est un beau coup de coeur, je vous en ai parlé dans cet article, et j’ai présenté quelques extraits  là.
John Green réussi un tour de force magistral en écrivant la vie telle qu’elle est.
« Mes pensées sont des étoiles qui ne veulent pas former de constellation »

 

La Mafia du chocolat de Gabrielle Zevin est un livre dystopique qui a su m’emballer du début à la fin ! J’ai plongé dans cet univers et j’ai eu envie de le faire découvrir aux autres, c’était donc mon choix.

Vous pouvez retrouver mon avis dans cet article.
L’univers est très complet, très bien décrit et on imagine tout à fait ce monde si proche du notre. Les personnages sont une des forces de ce roman, ni bons ni mauvais généralement, juste des hommes avec leur passé, leurs erreurs, leur caractère. J’ai apprécié que cette mafia ne soit pas à la fois complètement dénigrée ou louée, juste bien expliquée, avec ses bons et ses mauvais côté. Si les personnages sont tous très intéressants l’entourage d’Anya est particulièrement touchant. Sa grand-mère allitée à la mémoire qui flanche, son grand frère un peu limité, sa petite soeur si exubérante et bien sûr ses amis. Une galerie riche mais que l’on appréhende sans soucis.
Depuis j’ai lu le deuxième tome, je vous en parle bientôt !
Les éveilleurs de Pauline Alphen  était aussi un livre que j’avais déjà lu et beaucoup apprécié.

Une écriture toujours simple et pourtant poétique laissant la part belle aux dialogues, des mystères qui se dévoilent peu à peu, des réponses que l’on devine, d’autres que l’on attend, pour un roman majestueux, plein de charme !

Vous pouvez lire mon avis sur le premier tome ici, et je compte depuis longtemps lire la suite !
Divergente est un roman dont j’ai aimé la lecture mais qui m’a laissé un goût d’inachevé et dont le deuxième tome n’a pas répondu à mes attentes. C’est dommage car ça partait fort et bien, avec une héroïne comme je les aime…
Là encore je vous ai déjà parlé du livre, vous pouvez lire mon avis sur le tome 1 ici, et sur le tome 2 là.
Un bilan très positif sur ce roman qui ose malmener ses personnages, tout en nous les rendant attachants. Une belle histoire d’amour aussi, lente et langoureuse, qu’on sent venir mais qu’on espère quand même… et puis une belle fin! On veut savoir la suite…
Place maintenant aux romans dont je ne vous ai pas encore parlé, avec mes avis !
Les étrangers du temps de Corinne Gatel-Chol est une série qui prend place en Haute-Loire, pas bien loin de chez moi, et qui décrit nos paysages avec réalité et amour à la fois. Un univers forcément touchant qui mèle en plus au présent un côté historique intéressant.
Hadrien est un grand adolescent un peu paumé qui sombre doucement dans la drogue. En Haute-Loire, déraciné malgré la présence de sa famille, Hadrien explore la demeure achetée par ses parents et tombe, dans  une petite chambre de bonne, sur un journal intime. Dès cet instant son destin se lie à celui de Colombe. En lisant son histoire il tente de découvrir la véritable Histoire, de donner un sens au passé et par là même à son présent. Entre enquête historique, journal intime, histoire d’amour impossible et folie, ce roman nous entraine dans une histoire prenante. Si l’écriture n’a pas su me séduire c’est surtout l’accumulation des mystères sans réponse et l’impression peu à peu de sombrer dans la folie du personnage principal qui m’a dérangé. C’est réellement dommage car il y a une vraie bonne base historique et narrative.
Je continuerai sûrement malgré tout cette série, trop de questions restent sans réponse…
Victoria rêve de Timothée de Fombelle est un court roman. Très court, trop court même, puisque l’univers mis en place par l’auteur n’a pas vraiment le temps de nous toucher. Les personnages restent assez loin et même le thème de l’histoire, vraiment très intéressant, est finalement trop prévisible.
Ce livre a été une déception, mais principalement parce que j’avais trop d’attentes ! Outre le fait que j’en entende parler en très bons termes, j’apprécie cet auteur et la couverture est réellement splendide, tout comme les illustrations de François Place. J’ai donc regretté de ne pas avoir accroché totalement mais je suis injuste dans ces quelques lignes, car si j’ai été déçue j’ai quand même passé un agréable moment de lecture et nous sommes très loin d’un mauvais livre! Au final ce roman est paru dans Je Bouquine, et je pense que cela correspond tout à fait à ce texte court !
Un thème intéressant et une belle écriture, pour une histoire où les livres ont une belle place !
La chambre de Victoria était très simple. […] Il y avait seulement, à la hauteur de ses yeux, une longue étagère unique, remplie de livres, qui faisait le tour de la chambre. Cette ligne de livres, Victoria l’appelait l’horizon.
La voix du couteau 1 Le chaos en marche de Patrick Ness
Un roman futuriste que j’ai lu à sa sortie et qui ne m’a pas vraiment enchanté… L’auteur crée un monde futuriste dans lequel le langage aussi à évolué. Cela suffit à faire une écriture futuriste, vraiment trop novatrice pour moi. La voix de ce livre est celle de son héros, un jeune garçon qui n’est pas allé à l’école, qui ne parle pas très bien. Des fautes de français, d’orthographe, de ponctuation, une syntaxe totalement décalée… C’est un pari audacieux, qui rend ce roman vraiment vivant. Malheureusement ces modifications au français m’ont rendu la lecture trop difficile et je n’ai finalement commencé à accocher à l’intrigue que vers la fin de ce premier tome, et je n’ai donc pas lu la suite.
Je pense qu’il faudra que je relise ce roman pour essayer de me concentrer sur l’intrigue cette fois ci. Le récit d’une fuite éperdue, d’une aventure, souvent saluée par la critique, en Angleterre comme en France !
On arrive au sommet de la colline et une autre plaine se déroule devant nous, la rivière cascadant pour la rejoindre et puis s’écoulant à travers comme une veine d’argent à travers un rocher plat et partout sur la plaine, marchant d’un côté à l’autre de la rivière, il y a des criatures.
 Le cirque des rêves d’Erin Morgenstern
Chaque page de ce récit nous entraine dans les rêves, dans la magie du monde. Deux enfants sont élevés dans la connaissance de la manipulation du monde. Un jour ils se retrouvent à participer à la création d’un cirque. Un cirque en noir et blanc, qui ouvre la nuit entière, avec ses multiples chapiteau. Le cirque des rêves. C’est donc parallèlement l’histoire de ce cirque que nous suivons et celle de ces protagonistes : magiciens, artistes, rêveurs, visiteurs, créateur.
Un monde complexe, construit sur une durée très longue, une vision poétique du cirque et de la vie. Les narrations alternent et certains personnages nous touchent plus. Au final pourtant malgré les creux narratifs, impossible de refermer ce livre, on a envie, besoin, d’aller jusqu’au bout, de connaître la fin, de comprendre l’implication de chacun.
Un livre qui se lit comme on rêve, sans bien toujours comprendre où l’auteur nous mène, mais avec plaisir. Une belle découverte!
+ L’avis d’Acr0, qui m’avait fait noté ce livre dans ma PAL, où je l’avais un peu oublié…
 Phaenix 1 Les cendres de l’oubli de Carina Rozenfeld
& tome 2 Le brasier des souvenirs
Avec Phaenix on replonge dans la littérature adolescente à la mode, celle des amours impossibles teintés de fantastique. Un roman bien écrit, que l’on dévore et qui touche notre petit coeur grâce aux hésitations de notre héroïne, qu’on sent perdue dans ses rêves et souvenirs… Mais la vérité se fait jour peu à peu et il est difficile de savoir vers quel garçon se tourner… Car bien entendu le triangle amoureux digne des romans pour ados est bien présent, mais aussi bien mené car même le lecteur peut avoir des doutes.
Un récit agréable qu’on prend beaucoup de plaisir à lire mais qui ne laisse pas une trace indélébile. Anaïa est une héroïne que j’ai souvent eu envie de bousculer, mais les personnages masculins, eux, valent largement le détour !
Le petit côté roman 2.0 avec des discussions facebook entre Anaïa et ses amis est d’abord surprenant, mais finalement cela apporte souvent un plus aux différents évènements, notamment en créant des ellipses dans la narration. Un habille procédé!
La musique a aussi un grand rôle dans ce roman, ce premier tome n’en ai que plus prenant !
Malheureusement, j’ai lu à la suite le deuxième tome. J’aurais du faire une pause, sans doute, car je n’ai pas retrouvé ce qui m’attirait dans le premier tome, avec le mystère sur l’identité des personnages. Ici Anaïa va se découvrir, se souvenir. On est plus proche de l’héroïne, personnage qui finalement ne me plait pas plus que cela. Une suite qui m’a déçue par rapport au premier tome, mais tout de même agréable à lire et qui permet de clore cette histoire.
Mais alors quel livre a gagné ? 
Dans mon coeur le trio de tête était pour  Nos étoiles contraires, La mafia du chocolat et Le cirque des rêves, mais Les éveilleux, Phaenix et Divergent ont aussi su me toucher. Après note, délibération, discussion, il s’avère que nous avons décidé d’élire pour ce premier Prix La voix du livre le très beau roman
LES EVEILLEURS !
Plus de détails sur le blog de Tom !