Rodari, Gianni : découverte d’un auteur

Gianni Rodari, je vous en ai déjà parlé par ici, avec Patron & Employé et mon préféré : Quel cafouillage (conte détourné du Petit Chaperon Rouge).

Aujourd’hui, je vous présente deux autres albums : Scoop ! et Tonino l’invisible

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Rodari Scoop4emeDeCouv

Scoop ! illustré par Pef  et édité par Rue du Monde (1999) – l’édition originale date de 1982

L’histoire est très simple : un journaliste rêveur et indécrottable optimiste décide qu’il faut donner aux gens l’occasion d’apprécier la vie en leur expliquant à quelles catastrophes ils échappent chaque jour.

Ses articles parlent donc de ce qui aurait pu, mais n’est pas arrivé (avec bien sûr une foule de détails et toutes les conséquences).

Extrait : “Hier soir, à la tombée de la nuit, une singulière aventure n’est pas arrivée à Mr Badoni, comptable, 42 ans, résidant au 39 bis de la rue Bitonto. En sortant du bureau pour rentrer chez lui, il ne s’est pas trouvé face à face avec une femme masquée et armée d’un pistolet, qui ne lui a pas intimé l’ordre de lui remettre son portefeuille contenant son salaire mensuel…”

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Bref, c’est décalé, c’est loufoque et plutôt drôle ! Et les illustrations de Pef, pleines de douce folie et en complet décalage avec le texte, n’arrangent pas les choses !

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Tonino l’invisible est illustré par Alessandro Sanna (qui a aussi illustré “Quel cafouillage” voir lien en haut) – Kaléidoscope (2010)

ToninoLinvisibleTonino, un petit garçon, arrive un jour à l’école sans savoir sa leçon. Il a très peur d’être interrogé par le Maître.

Si seulement je pouvais devenir invisible se dit-il… Il s’aperçoit soudain que son vœu a été exaucé et, du coup, en profite pour faire plein de bêtises.

Seulement, quand on est invisible, personne ne vous voit, personne ne sait que vous êtes là… Et ce n’est pas toujours un avantage ! Cela peut même devenir très pesant, pour un petit garçon, la solitude… (et pas que pour un petit garçon, comme on pourra le voir à la fin de l’histoire !)

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L’histoire est amusante. Qui n’a pas rêvé, un jour ou l’autre, d’être invisible ? De pouvoir faire tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi généralement !) sans être vu, sans en subir les conséquences ?

La fin est joyeuse, mais avec un petite pointe de tristesse tout de même quand on écoute le vieil homme.

Mais ce que j’ai le plus aimé dans cet album, ce sont les illustrations d’Alessandro Sanna : avec quelques traits de crayon, il forme un visage expressif. Quelques traits de crayons de couleur ou de pastel (?) dans une tâche de peinture et ça devient un pull. Un gribouillis en zigzag devient un pantalon. Ses personnages n’ont pas de contour et pourtant, ils sont bel et bien présents ! Je trouve ses illustrations absolument géniales.

 

RodariRodari

 

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Tous les vendredis – album

TousTous les vendredis

Dan Yaccarino

Didier Jeunesse (2010)

à partir de 4 ans

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Tous les vendredis raconte le rituel hebdomadaire d’un père et de son fils. Tous les vendredis en effet, quelque soit le temps, ils partent tôt de la maison tous les deux et se promènent un peu avant d’aller prendre leur petit déjeuner dans un café.

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Une note de l’auteur, au début du livre, nous apprend que lui et son fils Michael ont ce rituel depuis que l’enfant a 3 ans. Que c’est un moment privilégié et que le vendredi est leur jour de la semaine préféré à tous les deux !

Une histoire vraiment très simple, mais pleine de tendresse et de plaisirs partagés par le père et le fils. Une simple balade, par son côté répétitif et rituel devient un moment de plaisir attendu par l’un comme par l’autre. Une relation privilégiée entre un père et son fils…

Et j’ai vraiment beaucoup aimé le style un peu vieillot, un peu “vintage” des illustrations !

Un album tout simple, une idée que je trouve géniale et un vrai coup de cœur !

Le site de l’auteur (en anglais)

D’autres ont aimé aussi, retrouvez leurs avis par là : Le tiroir à histoires, les lectures de Liyah, Toupie (avec une sélection spéciale Papas), Cece from Aix (avec plein de photos des illustrations !) et sur Atoutlire, il fait partie d’une belle bibliographie sur la famille…

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Allez, au lit Maman ! – Album

AllezAllez, au lit, Maman !

Amy Krouse Rosenthal & LeUyen Pham

Albin Michel Jeunesse (2010)

à partir de 4/5 ans

* * *

Après l’histoire du papa et de son fils (Tous les vendredis), voici une petite histoire entre une fille et sa maman (mais le papa arrive aussi à la fin !)

* * *

Ici, c’est le monde à l’envers. Maman est en train de travailler sur son ordinateur, elle ne veut pas s’arrêter. Mais sa fille veille et viens lui dire d’arrêter, parce que c’est l’heure d’aller au lit. Mais Maman veut travailler encore un peu. Sa fille lui accorde encore 5 mn, puis vient lui demander d’arrêter et de ranger…

* * *

Vous l’aurez compris, dans cet album plein d’humour, les rôles sont inversés. Et je pense que les enfants doivent beaucoup aimer cet album. S’imaginer dans le rôle de celui qui donne “les ordres”, qui décide, doit beaucoup leur plaire ! Évidemment, la Maman voudra un verre d’eau, elle voudra aussi 2 histoires (lecture du soir : Anna Karénine !) et que sa fille laisse la porte ouverte… Et quand Maman est enfin couchée, il faut s’occuper de… Papa !

J’ai beaucoup aimé les illustrations, un brin “vintage”, elles sont dynamiques, gaies, colorées et pleine d’humour également.

Allez

Cet album fait partie de la sélection Ricochet

Et il faisait partie de la 23ème sélection des Incorruptibles (2011/2012)

Chez Judith et Sophie, on a bien aimé l’histoire mais un peu moins les dessins !

Sophie vous avait déjà présenté rapidement cet album dans cette RDL (le 2ème)

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Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Laisse brûler

Laisse brulerLaisse brûler
d’Antoine Dole
Sarbacane, 
Collection Exprim’ (2010)

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Trois jeunes hommes. Noah, anéanti il y a 6 ans par Julien. Maxime, le petit ami de Noah, amoureux vite éconduit. Et Julien, animateur télé, qui se réveille nu, ligotté à une chaise, dans une cave.
Trois comme pour un triangle amoureux d’une mauvaise série, pourtant on est bien loin de ça.
Avec des mots crus, Noah, Maxime et Julien nous parlent à leur manière de l’amour : l’amour physique et l’Amour, mais surtout des ravages qu’il cause.
Les événements se bousculent, sans que l’on sache vraiment au début, sans que l’on comprenne. Noah traine un fardeau, celui d’une rupture dit-il à qui veut bien l’entendre, surtout aux psys qu’il va voir pour cumuler les traitements et les anti-dépresseurs. Avaler des cachets, boire, baiser, et passer des heures sur un banc, à côté de chez Julien.
Trois hommes, trois destins brulés, des chemins qui se croisent, qui se cherchent.
D’une voix intense, brutale, crue, Antoine Dole donne la parole à ces trois hommes. Ils se livrent en racontant leur vie, et l’on reconstitue peu à peu le puzzle de cette terrible histoire.
Des phrases courtes, souvent percutantes, qui accrochent le lecteur… ou le rebutent :
“Faut voir qu’il trouve ça bon, baiser l’imbaisable, bien esquinter.”
“Dans ma tête je ris, pleure, m’emporte et ressens, l’air de rien. Dans ma tête je vis.”

* * * * *
Totalement dans le ton de la collection Exprim’, ce livre est bien construit, percutant, dérangeant… mais il faut apprécier le ton, l’oralité de l’auteur, qui sont un véritable obstacle pour moi.

Le blog de l’auteur ici

Le site des éditions Sarbacane

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