FADOLi

FadoliAlbum jeunesse

FADOLI

Marie-France Chevron Zerolo & Mathilde Magnan

Éditions Courtes et Longues (2015)

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Si l’on en croit le Wiktionnaire, en provençal, un fadoli, c’est un fou, un fada. Cela viendrait du mot latin “fatum” apparenté à fée, fâye ou encore fadette.

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Fadoli, c’est un garçon différent des autres.
Pour tous, il est le fou du village.
Partout, on se moque de lui.
Mais lui sait qu’il a été touché par les fées
et que sa vie est un rêve éveillé !

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Cet album, je l’ai lu plusieurs fois.

La première fois, je l’avoue, je n’ai rien compris. Feuilleté trop rapidement, je cherchais du texte, une histoire…

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La deuxième fois, j’ai pris mon temps, lu lentement. Il y a très peu de texte en fait, c’est juste un enfant “différent” qui se présente et nous fait entrer dans son univers (c’est comme ça que je l’ai compris en tous cas !).

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La troisième fois, j’ai encore mieux regardé les illustrations. Elles sont un peu folles aussi… J’ai bien aimé la page du papillon, celle de la “montagnaigle” et la page toute orange du naufrage (celle-ci, je l’adore, elle m’a fait penser à la bd de Fred “Philémon”), vous comprendrez, en voyant les pages en question, que j’aime les couleurs chaudes !

Je n’ai pas mis d’âge, ce n’est pas facile, mais je crois que les enfants, avant même d’apprécier l’histoire, aimeront les couleurs et toutes les petites bêtes à retrouver dans chaque pageUn album qu’il faut prendre le temps de lire, tout doucement, sans se presser…

Un album “différent”, poétique et coloré, qui je le crois, ne laissera personne “in-différent” !

 D’autres photos de ces illustrations sur le site de l’illustratrice, Mathilde Magnan.

Ensemble, ces deux auteures ont déjà publié (aux mêmes éditions) :HéronEscargot une fable, “Le héron et l’escargot” (2013)  et “Gipsy” (2014) un album sur la liberté.

Gipsy

SignatureNat

Archie Greene, le futur “Harry Potter” ?

Archie GreeneArchie Greene

et le secret du magicien

D. D. Everest

Bayard Jeunesse (mars 2015)

L’auteur : Il est journaliste et auteur de plusieurs livres documentaires. Archie Greene est son premier livre pour la jeunesse.

L’histoire : Orphelin, Archie Greene vit chez sa grand-mère Gardénia. Le jour de son 12ème anniversaire, il reçoit un mystérieux grimoire écrit dans une langue indéchiffrable. Ce colis est accompagné d’un parchemin qui l’invite à se rendre à la librairie “La page blanche” à Oxford. Le jeune garçon part sur le champ ! Archie devient apprenti relieur au Musée des Collections Magiques où les livres battent des pages pour voler, où les grimoires prédisent l’avenir et révèlent le passé, où les pop-ups font jaillir des chevaliers… Il découvre bientôt qu’il a un don très particulier. Désormais, son devoir est de protéger les Terribles Tomes, ces livres de magie noire convoités par des magiciens maléfiques…

Mon avis : Au départ, je me suis dit : “allons bon, l’auteur ne s’est pas cassé la tête, il a prit Harry Potter, changé quelques petits trucs et hop ! le tour est joué…”

Il faut dire qu’il y a des coïncidences assez troublantes : C’est un jeune garçon orphelin qui se retrouve le jour de son 12ème anniversaire propulsé dans le monde de la Magie. Il devient apprenti-relieur et se retrouve rapidement en train de mener une enquête en compagnie de deux cousins dont il ignorait jusque là l’existence, Ronce (la fille) et Chardon (le gars). Bref, c’est vrai, il y a des similitudes.

Mais cela n’empêche pas que l’on se laisse emporter par cette histoire, bien écrite, amusante, pleine de trouvailles (magiques, bien sûr !). Les 3 jeunes héros sont très sympathiques ainsi que l’oncle et la tante d’Archie (Sauf que les recettes de Loretta Foxe, heu, comment dire ? Non, sans façon, merci !)

Quand au livre en lui-même, la couverture est jolie, glacée et un peu en relief. Les chapitres sont courts, la police de caractères assez grosse (donc bien pour les jeunes lecteurs !) et l’en tête et le pied de page sont joliment décorés.

Et puis un livre jeunesse qui se passe au milieu des livres (même magiques !), dans une librairie et un musée, franchement, moi je craque !!

Pour un public plus jeune peut-être qu’Harry Potter, car un peu moins effrayant.

 SignatureNat

Les extraordinaires aventures de tous les jours

Les extraordinaires aventures de tous les jours

 LesExtraodinairesAventures

Claude Gutman

Ronan Badel (ill.)

Castor Poche Benjamin

Flammarion (2015)

L’auteur : Claude Gutman fut d’abord professeur de lettres. Il se consacre maintenant (et cela depuis quelques années) à l’écriture et à l’édition (il dirige des collections jeunesse chez Syros, Gallimard et le Seuil). Il a écrit plus de 40 ouvrages dont certains sont devenus des références en littérature jeunesse (cherchez bien, vous en connaissez sûrement un ou deux !!)

L’illustrateur : Ronan Badel est né et vit dans le Morbihan (comme moi !!). Il a suivi les cours de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg. Il a illustré de nombreux albums.

L’histoire : Bastien est en CE2. Il vit avec ses parents et sa grande sœur Julie. Pour ce garçon de 8 ans, chaque jour apporte son lot de découvertes et d’expériences, grâce auxquelles Bastien apprend à devenir grand. Depuis la question du mensonge à la première soirée seul chez lui, en passant par le désir d’un animal de compagnie, la peur de faire pipi dans les cabinets de l’école, celle de se perdre dans un parc d’attractions, ou encore la question des croyances religieuses, ces 6 courtes histoires permettent de répondre avec humour et justesse aux interrogations que se posent les enfants.

Six petites histoires pleines d’humour !

Dans “le mensonge“, tout le monde se vante de savoir faire des trucs pas possible et Bastien, lui, se vante de savoir faire du vélo sans les mains. Bien sûr, tout le monde demande à voir… Aïe ! Je ne vous raconte pas la chute… de l’histoire.

Dans “Tout seul, le soir” Bastien est trop petit pour sortir avec ses parents, mais assez grand pour rester tout seul. Les premières minutes sont extraordinaires (je peux faire ce que je veux !) mais avec un peu d’imagination, il peut être difficile de s’endormir tout seul dans la maison…

Dans “Mon animal” (Grrr… elle m’a rappelé des souvenirs cette histoire-là !! Ils étaient 3 à nous tanner régulièrement pour avoir un chien !!! Non, non et non ! Je suis assez fière de ce coup-là, je n’ai pas cédé – je savais trop qui allait hériter de la bête, une fois l’attrait de la nouveauté passé) Bref, c’est exactement ça, la bagarre entre les parents (qui n’en veulent pas, pas fous !) et les enfants (qui en veulent un à tout prix !)

Dans “Perdu“, Bastien se retrouve… perdu à Disneyland © ! et comme on lui a toujours dit de ne pas parler aux étrangers, il ne veut rien dire à personne ! Tout finira par s’arranger, mais la peur est beaucoup moins amusante quand elle est réelle (que sur les manèges !)

Dans “La discussion“, la question est de savoir si le Père Noël existe ou non…

Et dans “Une folle envie” on suit le calvaire de Bastien qui aimerait tant réussir à se retenir quand il a envie de faire pipi !

Ces petites histoires m’ont fait un peu penser aux histoires du petit Nicolas… C’est frais, léger et amusant. Facile à lire, les histoires sont courtes (6 à 8 pages), l’âge indiqué est à partir de 8 ans (soit le CE2) mais je pense qu’un bon lecteur arrivera à les lire dès le CE1.

SignatureNat

♥ Le soleil est pour toi ♥

le-soleil-est-pour-toiRoman pour adolescents – Coup de cœur

Le soleil est pour toi

 de Jandy Nelson

traduit par Nathalie Peronny

Gallimard Jeunesse, 2015
Scripto – 470 pages
9782070663576 – 15,90€
Existe en epub 11.99€

 

Jude et Noah sont jumeaux, et depuis leur enfance ils se partagent le monde. Le soleil est pour toi est leur histoire, celle de leur adolescence, de ce qui les a séparé au point qu’ils ne s’adressent plus la parole.

Noah raconte son été, à 14 ans, alors qu’il découvre son homosexualité. Peintre jusque dans ses pensées, il dessine le monde et imagine sans cesse des tableaux.
Jude, elle ,nous raconte sa vie deux ans plus tard. Elle qui aimait sortir, surfer, est maintenant attifée d’un grand pull et a coupé ses longs cheveux blonds. Suite au décès de sa mère, elle n’est plus vraiment la même…

L’un et l’autre sont rongés par leur propre vision d’une même histoire, par leur culpabilité, par leur rêves envolés. Et l’on assiste, inexorablement, dans l’avant et l’après, à ce qui mène à cette rupture entre eux, à la perte d’eux-mêmes.

L’intrigue en deux périodes est bien menée, mais ce sont les personnages et la narration qui m’ont particulièrement plu. Ces deux personnages, forts et faibles à la fois, et ceux qui les entourent, font partie de notre famille le temps de ces pages, on s’attache immédiatement, durablement, et même une fois la dernière page tournée ils restent dans un coin de notre esprit… Quant à la narration, elle est menée par une écriture profonde et légère à la fois mais surtout par un rapport à l’art très fort, qui, notamment dans la partie de Noah, permet de voir l’histoire et le monde autrement.

Ce rapport fort à l’art est particulièrement vibrant tout au long de ce roman, et il permet de créer un fil rouge au delà de la narration et au delà du temps. La mode, les supertisions, les fantômes, l’homosexualité, la famille, la drogue, les thèmes ne manquent pas dans ce roman, et tous sont abordés avec brio, sans s’appesantir…

Un magnifique roman vibrant d’émotions, dont on ne ressort pas indemne !

 

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