Dans le silence de ton coeur

Hier et aujourd’hui, deux romans autour de l’adolescence, avec deux jeunes héros qui vont mal… Un garçon, une fille. Un anglais, une italienne. Deux orphelins. Des thèmes universels. Deux romans qui se font écho.

dans le silence de ton coeurDans le silence de ton coeur

Alice Ranucci

traduit de l’italien par Camille Paul
Hachette, 2016
9782012040915, 16€

Claudia a 16 ans, et c’est une adolescente arrogante, qui ne vit que pour exister aux yeux des autres, et surtout de Rodrigo. Les relations avec sa mère sont très difficiles, surtout quand celle-ci tente de lui imposer de travailler dans un centre d’accueil pour jeunes immigrés. Pourtant un drame va obliger Claudia à changer.

Dans le silence de ton coeur est le récit de ce changement. Le lecteur va suivre Claudia et la voir grandir peu à peu. Elle va apprendre, bien malgré elle tout d’abord, que l’important n’est pas toujours là où l’on croit, et qu’il ne suffit pas de briller devant les autres et de les faire rire. Elle va surtout apprendre à penser par elle-même.

Le thème qui me parait réellement intéressant dans ce récit est celui de l’immigration en Italie, et surtout du racisme. Cette thématique est bien abordée, intéressante, et l’auteur ne tente pas de donner de leçons, juste de montrer des individus. Les autres thèmes, comme les relations familiales, amicales, amoureuses, sont plus basiques.

L’auteur n’a que 17 ans, mais ce roman sur l’adolescence, n’est pas mièvre pour autant. L’écriture est précise, manquant un peu de poésie (ou bien est-ce la traduction qui fait cet effet ?), mais l’ensemble est agréable à lire. La jeunesse de l’auteur se ressent plus dans le suspense qui n’en est pas un et ne surprend pas le lecteur. La multitude de thèmes abordées s’explique aussi peut-être ainsi.

Dans le silence de ton coeur et Nick’s Blues sont deux récits totalement différents, mais j’ai souhaité rapproché les deux car je trouve que les héros s’y ressemblent beaucoup, dans leurs pertes, mais surtout dans leur apprentissage, progressif, de la maturité, et de la liberté de pensée et d’expression ! Deux héros atypiques, meurtris, servis par des histoires noires, à découvrir.

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+ Challenge YA#5

Miranda la petite fille qui savait tout

MirandaMiranda

Lisa Biggi & Leticia Esteban (ill.)

La Palissade (2016)

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Miranda était une petite fille qui savait tout, ou presque. Elle avait une curiosité insatiable pour le monde qui l’entourait. Tout l’intéressait, tout la passionnait.

 Elle voulait tout savoir ! Mais un jour au réveil, sa tête, devenue trop grosse, cassa le lit. Et de jour en jour, c’était pire, sa tête n’en finissait pas d’enfler… Jusqu’au jour où…

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Miranda est une drôle d’histoire. Cette petite fille, visiblement très intelligente, très curieuse et qui a une mémoire d’éléphant, ne sait visiblement ni communiquer, ni partager. Mais le jour où on l’aide à communiquer, c’est pour elle une véritable libération…

J’ai bien aimé l’histoire qui ressemble un peu à un conte ou une fable, d’ailleurs l’histoire commence comme ça : “Dans le village d’Hermosillo tout le monde connaissait la légende de Miranda, la petite fille qui savait tout”.

J’ai un petit peu moins apprécié les dessins (les goûts et les couleurs, hein !)  et les couleurs (trop de couleurs froides pour moi !)

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Le site de l’éditeur, La Palissade

Le blog de l’auteure, Lisa Biggi (en italien)

Le blog de l’illustratrice, Leticia Esteban (en espagnol)

L’avis de Pépita

Moi aussi, je suis une ado !

La collection Pop, chez Rageot, offre des romans vitaminés et colorés, dès 10 ans.

moi aussi je suis une adoMoi aussi, je suis une ado !
de Ségolène Valente

Rageot, 2016
Pop, 202 pages illustrées en noir et blanc par Cléo Germain
9782700251111, 11,90€

Visuellement la collection Pop est pétillante : des couleurs vives, des bulles, un rabat sur la tranche principale, qui peut servir de marque page. Et les textes ? Ils sont variés, mais tous tournent autour de l’adolescence ! Une collection pour ado, donc, qui vise un peu plus les filles semble-t-il…

Dans Moi aussi, je suis une ado !, Alice, 10 ans, en a marre que tout le monde la traite de bébé. Elle veut faire comme son grand-frère et sa grande-soeur, c’est décidé, elle sera une ado ! La crise de l’adolescence est souvent traitée dans la littérature jeunesse, mais régulièrement avec de gros soucis, harcèlement, anorexie, rupture familliale… Ici, avec Alice, c’est une révolution tout en douceur.

Pour pimenter un peu l’histoire, une ennemie va venir se greffer à l’histoire. Cela ajoute un peu de suspense et quelque situations cocasses, mais c’est véritablement Alice que l’on va suivre, dans sa quête pour plus d’autonomie au sein de sa famille, où elle est la petite dernière.

Moi aussi, je suis une ado ! est un récit drôle de la pré-adolescence, avec une jeune héroïne qui cherche ses repères et des idoles dans les grands qui l’entourent. Pour autant, Alice reste une enfant, et ses réactions le montrent bien. La frontière est difficile entre enfance et adolescence. Ségolène Valente traite cela avec beaucoup de légèreté et d’humour, dédramatisant beaucoup de choses. Cependant ce récit est un peu trop fleur bleue. L’histoire se déroule sans trop de problème, avec des parents extrêmement coulants et même souvent absents. Alice n’est donc pas un personnage très réaliste et attachant même si l’on suit ses aventures le sourire aux lèvres. Je ne sais pas si les pré-ados pourront s’identifier à elle… Tout est une question de timing !

Un récit simple et drôle, pour une collection colorée qui s’adresse aux pré-ados.

+ Le site de l’auteur, aussi auteure de la série Camille (Vive le Cm2, Vive la 6ème…)
+ Challenge YA#5

Le train des orphelins – BD d’aventure historique

Train De sOrphelins 1 Train Des Orphelins 2 Train Des Orphelins 3 Train Des Orphelins 4 Train Des Orphelins 5 Train Des Orphelins 6

Le train des orphelins

Philippe Charlot & Xavier Fourquemin

Collection Grand Angle

Éditions Bamboo

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Cette série commencée en 2012 comporte 6 albums (le tome 6 est sorti en janvier 2016).

Le tome 1 commence ainsi : 1990, dans sa résidence huppée de New-York, Harvey n’est pas surpris par la visite de Jim. 70 ans plus tôt, les deux hommes, alors de jeunes garçons, faisaient connaissance à bord du train des orphelins.

Un système d’adoption mis en place pour endiguer le nombre massif, sur la côte Est américaine, d’enfants sans famille issus de l’émigration européenne. Embarqués dans cet étrange voyage en train, Jim et son petit frère expérimenteront la fraternité, l’amitié, la confiance, l’entraide, mais feront aussi les frais de la trahison de ceux qui feraient tout, faute d’être bien nés, pour être bien adoptés…  

De cette bande dessinée, j’ai apprécié le côté historique (je ne connaissais pas du tout cette facette de l’histoire Américaine : cet “Orphan Train Riders”). Et le dessin plutôt classique : les couvertures sont bien réussies (j’aime beaucoup celle du tome 1) et les couleurs sont lumineuses.

En plus, ce sont des bandes dessinées grand format (tellement plus agréable à lire !).

J’ai déjà les 5 premiers tomes à la maison (Merci Papa Noël pour le tome 5) en attendant le 6 (que j’achèterai un jour…)

En réalité, il faudrait que je les rachète toutes… J’ai prêté la série, avec d’autres BD, à ma factrice de l’époque, qui s’est volatilisée sans me les rendre…

orphan-train

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Sophie vous a déjà présenté le tome 1 et le tome 3.

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Vous trouverez ici une vidéo présentant la série.

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Good Boy

Good Boy (Little Orphan at the Train) de Norman Rockwell (1951)

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Si le sujet vous intéresse

un roman vient de paraître chez Belfond (Oct 2015) : “Le train des Orphelins” de Christina BAKER KLINE (voir aussi la critique d’Aline sur Anamor). Un roman que je viens de terminer et qui m’a beaucoup plu !

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Et eTrainOrphelinsJeunessen faisant quelques recherches, je suis tombée sur une série parue chez Castor Flammarion en 1990/1991. Elle a reçu le prix des Incorruptibles (sélection des 10-12 ans) et est intitulée “le train des orphelins“. L’auteur est Joan Lowery Nixon.

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