Aucune terre n’est la sienne – étapes indiennes 3

terreChassés d’un pays qui était le leur…
Nouvelle

Aucune terre n’est la sienne

Prajwal Parajuly

Éditions Jentayu (2016)

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La nouvelle “Aucune terre n’est la sienne” a été traduite et publiée en 2016 aux Éditions Jentayu dans le numéro 4 de sa revue et dont le titre était “Cartes et Territoires “, un numéro “consacré à la géographie, au voyage physique ou spirituel et aux frontières culturelles, mémorielles et sensorielles dans les littératures contemporaines d’Asie.”

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Anamika vit avec son père malade et ses filles dans un camp de réfugiés à Khudunabari au Népal. Comme plus de 100 000 réfugiés d’origine népalaise expulsés du jour au lendemain de leur maison ou de leur terre au Bhoutan. Mais contrairement à la plupart d’entre eux, Anamika n’a aucune nostalgie. Son pays ne veut pas d’elle ? Elle vivra ailleurs.

Quand elle demande à ses filles ce qu’elles ont étudié à l’école ce jour-là, elles répondent qu’on leur a parlé de ce qui se passe quand on s’installe dans un pays étranger.

Extrait :

« Encore cette histoire d’Amérique ? On l’entend depuis le jour où on est arrivés ici. À ton âge, tu crois encore tout ce qu’on te dit, Diki ?
— Mais il paraît que c’est vrai cette fois, répondit sa fille. L’Amérique va accueillir certains d’entre nous.
— En admettant que ce soit vrai, comment vont-ils choisir qui partira ou pas ? demanda Anamika avec un geste dédaigneux. Et qu’arrivera-t-il à ceux qui resteront ?
— On nous a dit en classe que l’Amérique prendrait ceux qui sont en forme, pas très vieux et qui parlent anglais, répondit Diki.”

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Une très belle nouvelle (même si pas très gaie vu le sujet) que j’ai découverte grâce à la présentation de Pativore qui a si bien su me donner envie que je suis allée la lire juste après avoir lu son billet !

Nouvelle que vous pouvez découvrir dans son intégralité dans le numéro 4 de la revue Jentayu.

Courte biographie de l’auteur, qui vient de sortir un roman “Fuir et revenir” que la lecture de cette nouvelle m’a donné envie de lire.

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Voici ma 3ème participation aux étapes indiennes chez Hilde.

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Mes autres lectures pour ces étapes indiennes :

  1. BD : India Dreams (T1) de Maryse et Jean-François Charles
  2. Roman : La tresse de Laetitia Colombani

Ce qu’il nous faut c’est un mort – Roman policier

policierRoman policier

Ce qu’il nous faut, c’est un mort

Hervé Commère

Fleuve Noir (2016)

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12 juillet 1998, une nuit pas comme les autres. Pour beaucoup, ça restera la nuit de la victoire des bleus lors de la Coupe du Monde de Foot. Mais pour Marie, ça sera une nuit de cauchemar, un cauchemar qui hantera les jours et les nuits à venir et changera à tout jamais sa vie. Et pour Fanny cette nuit là, l’histoire a bien failli s’arrêter. Quant à Vincent, Maxime et Patrick, c’est une nuit qui va modifier profondément leur avenir…
“Ce qu’il nous faut c’est un mort” raconte l’histoire de Vrainville, une petite bourgade Normande qui vit depuis près d’un siècle grâce aux ateliers Cybelle, qui fabriquent des sous-vêtements féminins. Les ouvrières travaillent aux Ateliers, sont logées -gratuitement- par les Ateliers, partent en vacances grâce à la prime donnée par les Ateliers. Mais les années passent, la crise arrive…

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J’ai trouvé les 70 premières pages de ce roman policier un peu longues.

Je n’accrochais pas. Mais ça n’a pas duré ! Une fois tous les personnages, tous les actes de “la pièce” en place, ça démarre sur les chapeaux de roues et ça ne s’arrête plus !
En quelques pages, le temps d’une nuit, plusieurs vies ont basculé…

P.307 : Hein ? Quoi ? Mais non, ce n’est pas possible… Je ne comprends plus rien… Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire d’étoile ?

Le premier roman policier d’Hervé Commère que je lisais, mais pas le dernier !

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Un extrait :

« Pour des raisons différentes, cette date va se graver dans les esprits de chacun des personnages de cette histoire. Ce qui se passera dans 18 ans dépend absolument de ce qu’ils vont vivre maintenant. Pour une jeune fille qui marche seule dans Nancy, rien ne sera plus jamais beau. Pour un jeune homme noir, athlétique et sans faille qui entre en discothèque en banlieue parisienne, cette nuit est celle où, à la surprise générale, à commencer par la sienne, il va se laisser dompter. En Normandie, près de Dieppe, pour l’instant occupés à se servir de grands verres de Vodka, trois étudiants vont briser leur amitié, ainsi que leur avenir. Plus au sud, dans le Var, un bébé va venir au monde… »

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Également chez Fleuve noir (chez qui sort le dernier Hervé Commère : Regarde) : Tu es moi et Elric, les buveurs d’âmes

Fourmidable – roman jeunesse

FourmidableUne fourmidable histoire !!
A partir de 8 ans

Fourmidable ♥

Jo Hoestlandt

Coll. Petite Poche

Éditions Thierry Magnier (2016)

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La fourmi 68 était une fourmi noire comme les autres. Du matin au soir, elles travaillaient. N°68 était avant n°69 et après n°67. Elle ne regardait rien d’autre que ses pattes ou ses antennes. Et ne pensait qu’à son travail : récolter des graines et du miellat pour nourrir les larves de la reine.

Jusqu’au jour où n°68 tomba sur un puceron qui fuyait une coccinelle. Et la consigne, c’était de ramener à la maison tout puceron rencontré. Lui était à l’abri, et trait pour nourrir les bébés-fourmis. Le puceron, pas vraiment d’accord, se mit à bouder. Du coup, n°68 l’appela “Bouda”… Au fil des jours, une étrange relation commença à se nouer entre le puceron et la fourmi.

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C’est un tout petit texte (44 pages, écrit gros). Mais il est très fort. C’est une ode à la liberté et à l’amitié. Une réflexion sur la façon de voir les choses, la sienne et celle des autres. Sur le fait qu’on peut un jour cesser d’être un mouton (ou une fourmi) et choisir de suivre un autre chemin que celui que la vie/le destin/la société (barrer le mot inutile !) vous a fait prendre.

Une petite histoire qui m’a beaucoup plu ! ♥

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Le site de l’autrice

Lire un extrait sur le site de l’éditeur

D’autres romans de cette collection “Petite Poche”

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Ce livre participe à l’Objectif Pal chez Antigone

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Sweet tooth – Série post-apocalyptique

sweetÂmes sensibles, s’abstenir…

Noté à partir de 12 ans  (je dirais 14/15 ans)

SWEET TOOTH

Jeff Lemire

Urban Comics (2015/2016)

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Sweet tooth raconte l’histoire de Gus. Il vit dans une cabane, dans les bois, avec son Papa. Leur habitation se situe au cœur du parc National du Nebraska. A part son père, Gus n’a jamais vu personne. Son père lui a dit que sa mère était morte quand il était tout petit. Gus a appris des tas de choses de son père et celui-ci lui a fait promettre de ne jamais, jamais quitter les bois… Mais un jour, la maladie a rattrapé le père et il est parti au ciel rejoindre la maman de Gus. Et celui-ci s’est retrouvé seul. Enfin, pas pour longtemps. Des chasseurs sont arrivés. Et ils n’étaient pas gentils, non, c’était “les méchancetés” dont le père de Gus parlait. Du coup, Gus a suivi le grand costaud.

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C’est un enfant de 9 ans, Gus, qui nous raconte son périple. Gus est un enfant un peu spécial, un hybride, mi-humain, mi-cerf. Forcé de quitter les bois protecteurs suite au décès de son père, il va suivre un homme. Cet homme, c’est Jepperd, le grand costaud. Un ancien joueur de hockey qui ne pense qu’à se battre. Il m’a fait penser à Parker, un homme renfermé et violent qu’il ne faut pas embêter.

Je n’ai pas envie de vous en dire plus. Il y a beaucoup de choses dans cette histoire. Beaucoup d’action, une part de “mythologie”, une part de réalité aussi (la façon dont nous traitons la terre, la nature). Et des personnagesQue vous aurez du mal à quitter, une fois la dernière page tournée !

J’ai adoré cette histoire ♥

 

Pourtant ce n’était pas gagné, il a fallu tout le pouvoir de persuasion de mes collègues de la BD de la semaine pour que je tente le coup, parce que les couvertures et les illustrations ne me tentaient pas du tout au départ. Je ne dirais pas que je trouve les dessins de Jeff Lemire “beaux”.

Mais ils illustrent parfaitement cette histoire et c’est le principal. J’ai aimé aussi que les cases ne se ressemblent pas, tantôt longilignes, tantôt pleine page et parfois même dans l’autre sens. Il y a comme un côté “cinématographique” dans sa façon de raconter et d’illustrer cette histoire.

Et si je n’ai pas réussi à vous convaincre, aller voir les avis de Noukette, Jérôme et Mo’

 

sweet sweet

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Voir un extrait du tome 1 (un peu déformé, dommage)

La BD de la semaine, c’est chez