LA FERME – Album

fermeAlbum à partir de 3 ans

LA FERME

Sophie Blackall

Traduit de l’anglais par Ilona Meyer

Les Éditions des Éléphants (2023)

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L’album “La ferme” commence ainsi : “Au-delà d’une colline, tout au bout d’un chemin, au bord d’un ruisseau sinueux aux reflets scintillants, se dresse une maison, où douze enfants sont nés, ont grandi, ont appris à marcher dans la petite entrée, ont posé assis dans l’escalier de bois et ont été mesurés dos au mur année après année…”

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Cette histoire est avant tout l’histoire d’une maison (réelle) et celle d’une famille qui l’a habité (plus ou moins imaginée selon des témoignages et les traces laissées par les personnes qui ont vécu là).

En effet, l’autrice a acheté un terrain sur lequel il y avait une vieille ferme impossible à restaurer, mais dans laquelle flottait encore des lambeaux d’histoires, des souvenirs d’une vie passée, des objets. En se promenant dans la maison, elle a récupéré plusieurs choses. Un nid d’oiseau, une robe de mariée, une vieille clé en laiton ou encore un bouton qui fut autrefois un coquillage dans la mer. Et puis aussi des vêtements, des manuels scolaires, du papier peint ou encore des rideaux.

Toutes ces choses l’ont inspirée et elle nous explique (à la fin du livre) comment elle s’est servi de ce matériel pour écrire et illustrer ce livre. Illustrations réalisées à l’encre de Chine, à l’aquarelle, à la gouache et aux crayons de couleurs, comme elle nous l’explique dès la première page.

J’ai adoré les pages de gardes, pleines de petites choses découpées, dessinées, peintes. Et j’ai beaucoup aimé également les bouilles rondes aux joues roses des personnages. Il y a un petit côté nostalgique (l’évocation de quelque chose de passé) mais ce n’est absolument pas triste, bien au contraire. Dans cette histoire sans ordinateur ni téléphone portable, loin de la foule et des villes, il y a un bien-être et une harmonie que j’ai trouvé très reposants. J’avoue même avoir ressenti une pointe d’envie pour cette vie d’un autre temps…

Ce n’est pas un “livre-jeu”, mais je suis sûre que les enfants auront autant de plaisir que moi à regarder tous les détails des illustrations.

Une jolie découverte et un album original !

Un album intergénérationnel aussi : Les parents ou grands-parents admireront le côté vintage des illustrations et le texte très poétique et les enfants se régaleront aussi.

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Pour voir d’autres illustrations (site de l’éditeur)

Le site de l’autrice (en anglais)

OURS D’HIVER – ALB

oursLe 1er hiver d’un ours sans tanière
Album à partir de 4 ans

OURS D’HIVER

Irène Schoch

Les éditions des éléphants (2023)

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Aldo était un ours d’été. L’hiver, en principe, il hibernait tranquillement dans sa tanière. Mais cette année là, l’automne avait été long et chaud et Aldo avait un peu traîné dehors. Quand il voulu rentrer dans sa tanière, il s’aperçut qu’elle n’existait plus. C’était devenu un parking. Aldo était bien embêté. Il n’avait nulle part où aller et il commençait à faire froid.

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Jour après jour, on suit Aldo dans ses recherches. Recherche d’un coin chaud pour se reposer dans la journée, d’un endroit pas trop froid pour dormir, de quelque chose à manger, de vêtements un peu plus chauds… Rien n’est simple pour un ours d’été quand vient l’hiver et que l’on n’a plus de tanière. L’hiver a pourtant quelques bons côtés qu’il va découvrir.

Ma première lecture m’a laissée un peu perplexe. On envierai presque cet ours SDF. Il s’est fait des copains, a mangé de nouvelles choses, fait plein de découvertes. Et je trouvais ça un peu bizarre “d’envier” un sans abri. Mais en fait, l’album est vraiment destiné aux petits (à partir de 4 ans) et tous les efforts que doit faire quelqu’un qui n’a pas de toit sont bien montrés. C’est une première approche du “problème” ou plutôt de la réalité qui suffit largement à cet âge là !

Les dessins aux couleurs vives évitent d’être trop attristé par la situation de l’ours et l’ensemble est plutôt positif.

Un album intéressant sur un sujet pas souvent représenté pour les plus jeunes.

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Pour consulter le catalogue de cette petite maison d’édition indépendante, c’est par ici

Sur les mêmes thèmes : La baleine du bus 29 (2ème album présenté), l’abri ou encore le très étonnant Le parapluie de Monsieur Roland (3ème album présenté)

L’étang des sirènes de Richard Petitsigne et Hendy Mary

Une petite aventure sympathique en compagnie d’une créature légendaire

Roman fantastique pour la jeunesse dès 9 ans

L’étang des sirènes

de Richard Petitsigne et Hendy Mary

Ed. Gulfstream, ill. d’Hendy Mary,

coll. Etincelles,  janvier 2023,

208 pages, 13 euros

Thèmes: amitié, sirène, environnement, humour

 

L’étang des sirènes est un petit roman sympathique facile à lire. Bien que je n’aie pas lu le premier tome de la série, j’ai tout de suite accroché! L’héroïne de L’étang des sirènes est vive et attachante et ses parents sont pour le moins originaux.

Avec son meilleur ami, elle se lance dans une nouvelle aventure rocambolesque afin de sauver une créature fabuleuse (je vous laisse deviner laquelle ;)) d’un promoteur sans scrupules. C’est frais, drôle et léger.

Le rythme est rapide mais malgré le fait que les événements s’enchainent, la fin reste cohérente.

Quant aux illustrations d’Hendy Mary, elles sont douces et très stylisées.

J’aime beaucoup. Et j’apprécie également les tons vifs de la couverture.

Je lirai les autres tomes avec grand plaisir!

 

Si vous cherchez une lecture légère et divertissante, n’hésitez plus, L’étang des sirènes est tout indiqué!

 

~Melissande~

 

+Un autre roman fantastique où il est question de sirènes ,que je vous ai présenté récemment: Là où règnent les baleines de Jolan C. Bertrand

+Un album réaliste tendre pour évoquer la différence, présenté par Nathalie: Julian est une sirène de Jessica Love

KAFKA ET LA POUPÉE -ALB

KafkaUne histoire tendre
Album à partir de 5 ans

KAFKA ET LA POUPÉE ♥

de Larissa Theule

Illustré par Rebecca Green

Traduit par Ilona Meyer

Éditions des Éléphants (2023)

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Franz Kafka traversait un parc en revenant de faire ses courses. Il pensait au livre qu’il était en train d’écrire et qu’il avait du mal à terminer. Et aussi à son déjeuner. Dans le parc, il rencontra une petite fille en pleurs car elle avait perdu sa poupée. Kafka lui dit alors : “Ta poupée n’est pas perdue, elle est partie en voyage, comme le font souvent les poupées.” Et pour lui prouver ce qu’il disait, dès le lendemain, il lui apporta une lettre de Soupsy, la poupée. Et chaque jour, une nouvelle lettre arrivait, racontant les folles aventures de la poupée Soupsy… Lettre que la petite fille s’empressait de lire à l’écrivain.

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Quelle jolie histoire ! Et c’est inspiré d’une histoire vraie en plus…

J’ai été tout d’abord attirée par le nom de ce célèbre écrivain, Kafka, me demandant ce qu’il venait faire dans un album jeunesse. Et dans une histoire de poupée en plus ??

On découvre dans cet album un homme extrêmement gentil, empathique, qui n’hésite pas à inventer une histoire pour aider une jeune enfant à surmonter son chagrin.

L’histoire est adorable. Et j’ai également beaucoup aimé les illustrations au style “rétro” et aux couleurs très douces.

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Coup de ♥ pour ce magnifique album !

kafka