Bleu pétrole -BD Ado / Adulte

bleu40 ans après le naufrage de l’Amoco Cadiz

BLEU PÉTROLE
Morizur & Montgermont

Grand Angle
Bamboo (2017)

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Préfacé par Georges Pernoud
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40 ans après le naufrage du pétrolier Amoco Cadiz et la terrible marée noire qui en a découlé (la plus grande du siècle !), cet album revient sur le combat d’un homme, Alphonse Arzel, agriculteur et maire de sa commune, Ploudalmézeau. Son combat, qui devient vite celui de tous les élus des communes concernés, débouchera sur un procès tout d’abord (il va durer 14 ans) mais également sur la création d’un organisme “Vigipol” qui existe toujours.

Mais il n’y a pas que ce combat dans cet album. Il y a aussi l’histoire de toute une famille, durablement impactée par cette catastrophe.

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Si je ne suis pas totalement fan des illustrations (pas de raison particulière, juste une histoire de goût !) je suis par contre totalement convaincue de l’utilité de parler encore et toujours de ce genre de catastrophe ! Et la façon dont l’histoire est racontée, à travers cette famille, est très prenante.

J’habite en bord de mer

… et j’ai eu, il y a quelques années, la désagréable surprise de sentir une odeur nauséabonde en ouvrant ma porte… Un cargo maltais s’était échoué sur la plage en pleine nuit, à cause d’une tempête comme il y en a souvent par ici. Bref. Pourtant cette fois-ci ce n’est pas le pétrole qui a causé le plus de dégâts, mais bel et bien les curieux qui sont venus en masse pendant des semaines pour voir le cargo et le prendre en photo (et qui ont un peu massacré les dunes !!)

Il n’en reste pas moins que des bateaux s’échouent encore sur les côtes de Bretagne et qu’il est primordial que les gens sachent les dégâts que cela entraîne (et pour combien de temps). Il est de plus en plus fréquent que la bd s’empare de sujets documentaires ou d’actualité. Je trouve ça très intéressant parce que cela permet en prime de toucher un autre public.

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A la fin de l’albumhttps://www.angle.fr/images/bannieres/Prix-Artemisia-large.png, une dizaine de pages documentaires reviennent sur l’origine de cette histoire.

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Cet album a reçu la Mention spéciale du Documentaire 2018 du Prix Artémisia  

Lire un extrait sur le site de l’éditeur

L’avis de Sabine du blog le Petit Carré jaune

Cette semaine nous sommes Au milieu des livres, chez Moka

L’école Capucine – Bande Dessinée Ado/Adulte

Capucine

L’École Capucine

JB Djian & Vincent

Vents d’Ouest

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Diptyque – Série terminée

Capucine

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T1 : Venin de village (2009) – T2 : L’Héritier (2010)

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Été 1852. Camille Desfhouets et son mari Honoré partis pour Paris depuis plus de 20 ans, reviennent dans le petit village breton de leur enfance, Kerfilec. Village où l’on ne peut pas dire que leur retour emplisse de joie les autres villageois… Hortense, la directrice de l’école Capucine, bâtie sur une île face à la falaise, est tout particulièrement inquiète. Pour essayer d’y voir plus clair, elle va utiliser un pouvoir avec lequel elle n’est pas franchement à l’aise. Et cela va bien évidemment avoir des répercussions inattendues.

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Une petite série qui m’a beaucoup plu, tant pour son histoire (manigances, vengeance, amour, histoires familiales + un poil de magie) que pour son dessin qui rappelle un peu celui de Loisel (que j’aime bien !). Il y a beaucoup de personnages, et tous -ou presque !- ont quelque chose à cacher…

L’ambiance de ce petit village breton est bien rendue, avec son manoir, ses falaises, ses bateaux, son curé et ses mouettes. Les couleurs, parfois un peu étranges, contribuent à cette ambiance un peu mystérieuse.

A la fin du tome 2, quelques pages nous montrent les coulisses de la création (crayonnés, découpage, instructions…)

Un très bon moment de lecture !

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Lire les premières pages sur le site de l’éditeur

Le site du dessinateur, joliment nommé “Pelures de gomme et taches d’encre

De Jean-Blaise Djian, Sophie vous avait déjà présenté : La série “Les quatre de Baker Street” Tome 1, tome 2, tomes 3 & 4 (une série qui m’avait bien plu également !)

Cette semaine nous sommes chez Stephie, du blog Mille et une frasques

Ar-Men, l’enfer des enfers – BD Ado/ Adulte

 

Ar

Ar-Men

L’ENFER DES ENFERS

Emmanuel Lepage

Futuropolis (2017)

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Comme dit le dicton : Qui voit Sein, voit sa fin.

(En entier c’est : « Qui voit Molène voit sa peine. Qui voit Ouessant voit son sang. Qui voit Sein voit sa fin. Qui voit Groix voit sa croix.) Et en voyant cette carte (merci Wiki) on comprend aisément pourquoi !

Ar

La chaussée de Sein est un récif granitique de 25 kms qui part de la pointe du Raz. Son point culminant (15 m !) se situe sur l’île du même nom. De nombreux navires se fracassaient sur ses rochers avant la construction du phare Ar-men (et même après d’ailleurs !)

Des légendes bretonnes disent qu’il s’agit du territoire sacré du Bag Noz le vaisseau fantôme, avec à sa barre l’Ankou, le valet de la mort (d’habitude il conduit une charette, ça change un peu !)

Plusieurs “chapitres” composent ce bel album. Au départ, c’est Germain, un des deux gardiens du phare qui raconte le quotidien et puis aussi les “visites” de sa fille, à laquelle il conte des légendes, comme celle de la ville d’Ys engloutie par les flots…

Un jour, après une grosse tempête, Germain découvre une histoire gravée sous le crépi de l’escalier. Une histoire qui va le projeter dans le temps, en 1850, avant (et pendant) la construction du phare (démarrée en 1867 – terminée en 1881)

Ar

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Depuis toujours, j’adore les contes et légendes. Et ça tombe bien, la Bretagne, qui m’a adoptée depuis près de 30 ans, en regorge.

Ce magnifique roman graphique (je trouve que la couverture -trop sombre- ne rend pas hommage à certaines pages intérieures – splendides !) mélange la dure réalité de la construction d’un phareAr Men-, la vie sur une île balayée par le vent et la mer, Sein avec la légende de la ville d’Ys, ville créée pour Dahut, la fille bien-aimée du Roi Gradlon.

C’est une bd assez conséquente (plus de 90 pages) et je pensais en la démarrant n’en lire que quelques pages avant d’aller me coucher. Je n’aurai pas dû la commencer le soir ! Je l’ai bien entendu lu d’une traite, totalement envoutée. Et je l’ai reprise le lendemain pour m’attarder sur certaines illustrations (voilà 3 fois que je la relis. Je vais être obligée de me l’acheter !)

J’ai tout aimé dans cette bd : L’histoire, envoûtante, les illustrations, magnifiques (on “voit” le mouvement des vagues, l’intensité lumineuse du phare… c’est magique !) et les couleurs, superbes !

Un vrai gros coup de cœur que je vous conseille de lire toutes affaires cessantes ! ♥ ♥ ♥

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D’autres que moi ont aimé : L’étagère imaginaireMo’AntigoneJérômeBrizeCaroLecturissimeEimelleBlandineBricabookSandrineSaxaoul

Nous vous avions déjà présenté deux bd d’Emmanuel Lepage : Un printemps à Tchernobyl + Oh, les filles

Deux articles de presse et radio plein de détails : Le Télégramme, France Inter

Interview de l’auteur par Un amour de BD

 

Cette semaine, nous sommes chez Noukette

Et cette bd participe aussi au Challenge “Un max de BD en 2018” de Kobaitchi

Pour la ligne 42) Qu’on aimerait faire lire au monde entier

Et c’est encore grâce aux participants de la BD de la semaine que j’ai fait cette super découverte !! Les liens vers leurs articles un peu plus haut…

Le fils de l’officier – BD ado/adulte

officier      Le fils de l’officier est une série qui devrait comprendre plusieurs cycles, puisque cette trilogie forme le cycle 1.  

Le fils de l’officier

Patrick Cothias & Patrice Ordas (Scénario)
Christelle Galland (Dessins)
Sébastien Bouet (Couleurs)

Coll. Grand Angle
Bamboo (2011- 2012-2014)

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T1 : La Tête abîmée (2011)Résultat de recherche d'images pour "2 aout 1914"

Sidoine est un gentil garçon, un bon élève et un bon fils. En rentrant de l’école le jour de ses 7 ans, il ne se doute pas que sa vie va être brutalement bouleversée. En effet, son “père” Papa Divéres, lui apprend qu’il n’est pas son père, mais son tuteur. Il apprend donc que son père est un officier, un “Monsieur”, Maréchal des Logis en Indochine, qui, ne pouvant s’occuper de lui et de sa mère (prénommée Sidonie, d’où son prénom à lui, Sidoine) les a confié à un ami Pierre Divéres. De sa mère, décédée alors qu’il n’avait pas 3 ans, Sidoine ne garde guère de souvenirs. Sa plus mauvaise surprise cependant, il l’aura à l’âge de 13 ans : il a obtenu la première place du canton au Certificat d’Études, mais, faute d’argent, ne pourra poursuivre ses études et devra aller travailler aux champs…

Le tome 1 relate donc l’enfance de Sidoine.

J’avoue qu’à l’issue du tome 1, je ne savais pas vraiment si j’appréciais ou non le personnage de Sidoine…

Il n’a pas eu de chance, n’a pas été aimé, a été maltraité, c’est sûr. Et cela l’a rendu dur et amer. Il manque parfois cruellement d’empathie. Mais n’est-ce pas normal après ce qu’il a subi ? Certaines des personnes qu’il rencontre au cours de ce tome sont d’une hypocrisie et d’une bassesse sans nom. Ce que je sais, c’est qu’à la fin de ce tome 1, je voulais absolument lire le tome 2 !!

officier

Le tome 2, “Un cauchemar dans la tête…” (2012), raconte son entrée dans l’âge adulte, sa découverte de l’amour et son combat pour faire reconnaître les injustices dont il a été victime. Un tome dans lequel on ne sait plus “sur quel pied danser”… Sidoine est-il, comme on le croyait dans le tome 1, un innocent injustement accusé, ou est-ce un dangereux déséquilibré comme certaines accusations pourraient le faire croire ? Nous n’en saurons pas plus dans ce tome qui se termine par la mobilisation générale du 2 août 1914.

C’est une histoire plutôt sombre, avec un personnage en colère et qui se révolte contre sa condition. Et cela se voit dans les couleurs des illustrations : chaudes par moments, notamment lorsque Sidoine est en colère, d’un bleu / gris un peu “fantomatique”, presque déprimant à d’autres…

Des illustrations assez “classiques’, des cases généralement assez petites avec parfois de gros plans sur des yeux ou des bouches tristes ou en colères…

Quand au tome 3, je n’ai pas eu le temps de le lire !! C’est fait depuis ce matin, mais je n’ai pas eu le temps de mettre ma présentation à jour avant de partir au boulot…

En voyant la couverture du tome 3La Tête en feu” (2014), comme l’a très justement fait remarquer Blandine, on se dit que les problèmes de Sidoine ne sont pas

fils

réglés… On va voir dans ce tome toute l’horreur de la première guerre mondiale qui ne fait là que commencer.

Ce que l’on comprend dans ce tome 3, c’est que “Le Fils de l’officier” est aussi une critique de la société d’avant 1914 avec ses arrangements entre nantis… Mon seul regret : que le personnage principal, Sidoine, ne soit pas plus sympathique ! Je l’ai plaint, pour les nombreuses injustices qui lui tombe dessus, mais je ne l’ai jamais “aimé”…

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Pour voir quelques planches du tome 1, c’est par ici

Petite bio de Patrick Cothias ainsi que de Patrice Ordas sur le site de l’éditeur

Le blog de la dessinatrice Christelle Galland (sur lequel vous pourrez voir plusieurs planches du fils de l’officier)

 

Cette semaine nous sommes accueillis chez Sephie du blog Mille et une frasques

Cette bd participe aussi au challenge Première Guerre Mondiale chez Blandine du blog Vivrelivre