La seule façon de te parler

façonParler à un sourd, oui, mais comment ?
Roman jeunesse

La seule façon de te parler

Cathy Ytak

Nathan (2015)

 

L’histoire : Nine est en cinquième et déteste l’école. Tous les matins, elle a mal au ventre rien que d’y penser. Sauf quand elle sait qu’Ulysse sera là. Ulysse, c’est le nouveau pion, carrément jeune, carrément beau.

D’accord, il est plus âgé, mais peut-être qu’il pourrait l’attendre quelques années ? Si quelqu’un pouvait aider Nine à lui parler… Pourquoi pas Noah, le frère d’Ulysse, qui est collégien aussi ? Oui, c’est la solution ! Seulement voilà, Noah, pour lui parler, ce n’est pas si simple : il est sourd !

♥♥♥

Mon avis : Je trouve la couverture complètement ratée… Fadasse, pas attirante du tout. Et c’est bien dommage, parce que le roman, lui, est tout à fait intéressant.

Déjà par le sujet traité, la langue des signes, le monde des sourds, la façon dont ils arrivent (ou non) à s’intégrer dans le monde des entendants et comment bien communiquer avec eux. J’ai trouvé que le roman “survolait” la question, que cela aurait pu être plus approfondit mais cela s’adresse à de jeunes ados et le but était peut-être simplement de parler de différence, pas de faire un cours sur la langue des signes !

Un roman que j’ai beaucoup apprécié, qui m’a ouvert les yeux sur un monde que je connais très peu.

♥♥♥

Pour aller un peu plus loin :

j’ai lu, il y a longtemps déjà, “le cri de la mouette” le témoignage très émouvant et très intéressant d’Emmanuelle Laborit.

SignatureNat

Des petits + de Sophie :
– un manga à découvrir sur ce thème : L’orchestre des doigts

Le pull de Sandrine Kao

Le pull lePull

Sandrine Kao

Coll. Tempo + (Dès 10 ans)

Ed. Syros (2015)

L’auteure : Elle a d’abord suivi des études dans les métiers du livre, puis s’est dit qu’elle préférait créer les livres. Elle part donc suivre une formation d’illustratrice à l’école supérieur d’Épinal. Elle est maintenant auteure-illustratrice pour la jeunesse.

L’histoire : D’une timidité maladive, Soline aime s’enfouir sous d’amples vêtements pour  passer inaperçue. Son pull fétiche est si déformé qu’il lui arrive à mi-cuisses tandis que ses mains disparaissent dans ses manches. Poussée par son amie Lucille, elle adopte une nouvelle tenue du jour au lendemain : bottines, jean noir, haut noir, rien d’incroyable vraiment. Soline se sent toujours la même. Pourtant, autour d’elle, les regards changent… Et certaines attitudes aussi.

Une jeune fille timide dans une période difficile pour elle (ses parents viennent de se séparer/elle arrive dans un collège où elle ne connait personne) est harcelée par un garçon un peu plus âgé qu’elle. Il ne fait pas “grand-chose”, mais il la touche, se colle à elle et elle finit par vivre ça très mal, elle se sent (et elle est !) harcelée. On sent son malaise grandissant, on perçoit aussi sa solitude, sa tristesse. Elle n’en parle à personne (la seule copine qu’elle s’est faite a ses propres problèmes) et en arrive à faire des choses…

J’en étais malade ! J’imaginais ma belle-fille (à peine plus vieille) dans ce cas-là et je me disais que nous, parents, sommes parfois loin d’imaginer certaines choses vécues au collège ou au lycée.

Un roman court, mais intéressant et prenant. Bien écrit, simplement mais pas en langage d’jeun’s ou sms. A lire et à avoir, je trouve, dans les CDI de collège.

SignatureNat

Léo Sacrin : mémoires catastrophiques pour collégiens du futur

Roman illustré pour adolescents
dès 10 ans

Léo Sacrin :

mémoires catastrophiques
pour collégiens du futur

de L.A. Campbell

traduit par Vanessa Rubio-Barreau

Gallimard jeunesse, 2013
9782010651535, 9,50€

          Léo Sacrin est un sacré numéro ! Quand son professeur d’histoire lui demande d’écrire un devoir pour décrire son quotidien à des gens qui pourraient lire son devoir dans le futur Léo commence à réfléchir… et écrit ! Il dessine aussi, pour illustrer son propos, avec des frises chronologiques à mourir de rire ! Car cet adolescent un peu blasé par l’école est véritablement bourré d’imagination et d’humour !

               Au fur et à mesure du récit que Léo tient comme un journal, nous découvrons sa vie et ses péripéties au collège. Amitié, cours et tous les problèmes qui vont avec pour les adolescents. Avec de nombreux sujets abordés, Léo offre une vision globale de son époque, mais surtout une vision très personnelle de sa famille ! Entre sa mère et sa passion du bio, son père qui rêve d’une bonne note en histoire pour son fils, et de ses deux petites soeurs qui dorment dans sa chambre, notre Léo a bien des malheurs à nous raconter! Et il faut dire qu’il a l’art et la manière de s’attirer des ennuis !

Un journal illustré vraiment très drôle, qui n’est pas sans rappeler le journal d’un dégonflé que les collégiens aiment tant, Léo est un looser sympathique et attachant, un de ces héros de romans qu’on aimerait croiser dans les couloirs du collège plus souvent.

Avec les mémoires catastrophiques pour collégiens du futur, c’est rire garantit tout au long des pages de ce petit roman, et le lecteur découvrira aussi une vraie histoire d’amitié, avec ses hauts et ses bas !

+ L’avis de #Les livres de Dune 

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Action ou vérité – Annika Thor

Roman pour adolescents

Action ou vérité

Annika Thor

Casterman, 2014
réédition,
120 pages

Annika Thor est une auteur jeunesse suédoise reconnue dans son pays (elle a notamment obtenu le prix Astrid Lindgren) qui a fait parler d’elle en France pour sa série Une île trop loin (Thierry Magnier), un coup de coeur pour moi.

Casterman réédite avec une couverture plus moderne Le jeu de la vérité sous le titre Action ou vérité. Un roman qui a plus de 15 ans mais qui pourtant semble terriblement d’actualité, réseaux sociaux en moins….

Nora, la narratrice entre en cinquième. Après des vacances loin de sa meilleure amie elle pense que tout va reprendre, comme les années précédentes. Pourtant, Sabina semble l’avoir oublié, elle ne lui parle presque plus, l’ignore. Elle a trouvé une autre meilleure amie, de celle que Nora n’apprécie pas. Nora est prête à tout pour redevenir amie avec Sabina. A tout, même à laisser dire, à laisser faire.

Nora change pendant cette année de 5ème, et la narration est partagée entre celle qu’elle était en ce début d’année, et celle qu’elle est finalement. Les voix de Nora alternent, créant un flou qui, s’il permet de créer une tension narrative, n’est pas toujours facile à comprendre. Ces passages, qui nous laissent entrevoir la fin, sont, je trouve, trop nombreux. Si le procédé est intéressant, on tombe ici dans un excès qui dessert finalement l’histoire en nous éloignant des personnages.

En effet, dans ce roman, les personnages ne sont que peu attachants. Nora, la narratrice, est sympathique, mais tellement incapable de penser par elle-même et de dire non. Sabina semble encore plus suivre le mouvement, une vraie adolescente avec des problèmes familiaux… Fanny est hautaine, imbuvable, et c’est bien voulu. Et puis il y a Karin, une jeune fille qui manque cruellement d’estime d’elle-même.

Alors à quoi les mèneront remarques, mesquineries et jeux, sous forme d’action ou vérité ? Nora découvre peu à peu le monde des adultes, un monde noir et peu engageant. L’amitié semble bien loin et quand l’amour commence à pointer son nez, Nora se sent encore plus loin des préoccupations de ses amies. Elle tente de comprendre le monde qui l’entoure, mais se perd parfois.

Un roman d’actualité malgré son âge puisque le gouvernement tente d’enrayer le harcèlement à l’école, véritable problème des cours d’école… Pourtant, la fin est toute caractéristique de nombreux romans similaires et j’aimerais vraiment finir par trouver autre chose, une autre conclusion. Evidemment la prise de conscience est déjà un très bon point, mais il faut qu’un auteur aille plus loin…

Un roman intéressant sur le thème du harcèlement, malgré la narration troublante, qui peut offrir une prise de conscience pour certains adolescents…

 

petit+

+ Le roman a été porté à l’écran en 1997 par la réalisatrice suédoise Christina Olofson.
Une image du film :

+ Les avis de Orbe et Melisande

+ Challenge YA + Challenge Bookineurs en couleurs

+ première parution en France en 2000 sous le titre Le jeu de la vérité. Paru en allemagne sous le titre I hätte nein sagen können (je déteste dire non)

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