Un hiver de glace – Roman graphique ♥

glaceQuand seule la mort peut vous sauver…

BD Ado/Adulte

UN HIVER DE GLACE ♥

Romain Renard

Adapté du roman de Daniel Woodrell

Éd. Rivages / Casterman / Noir (2011)

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Arkansas, dans les Ozark Mountains. Ree n’a que 17 ans. Pourtant cet hiver là, c’est elle qui doit s’occuper de sa mère (qui a perdu la tête) et de ses deux plus jeunes frères. Elle coupe le bois pour le feu, fait à manger, lave et habille sa mère, fait la lessive de toute la famille… Mais le pire n’est pas encore là. Le pire arrive avec la visite du shériff qui lui annonce que son père a hypothéqué leur maison pour payer sa caution. S’il ne se présente pas au procès, ils seront mis à la porte… Ree n’a pas le choix. Elle doit partir à sa recherche. Et dans le milieu que fréquentait le père, Jessup (fabricant de coke), on n’est pas très bavard… Et “on” a même une certaine tendance à la violence quand une gamine de 17 ans commence à poser trop de questions…

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Wow ! Noir, c’est noir comme dit la chanson…

Et il n’y a pas beaucoup d’espoir qui transpire de cette histoire ! On ne peut qu’admirer le courage et la ténacité de cette adolescente qui part à la recherche de son père dont elle pense d’ailleurs qu’il est mort.

Je ne peux que vous conseiller de vous blottir sous la couette avant de commencer cet album. Afin de ne pas être transpercé par le froid de cet hiver, l’humidité de la neige et le souffle du vent qui glace tout. Une histoire terrible, vous vous en doutez, ce n’est pas du “feel-good”.

Et les illustrations ? Je les ai trouvées magnifiques. Les hommes ont des “gueules” de cinéma, et les paysages adoucis par la neige donneraient (presque) envie de vivre là-bas…

Un coup de cœur tant pour l’histoire que les illustrations !

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Dans cette collection Rivages Noir que j’aime beaucoup, je vous ai déjà présenté : Scarface

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De cet auteur, Noukette vous a présenté Melvile et Melvile 2 que j’ai très envie de lire !!

Présentation vidéo (avec le son, c’est bien flippant !!)

Cette semaine nous sommes réunis chez Moka

Le Chant des revenants – Prix Lectrices ELLE (23)

revenants

Un roman au charme envoûtant

Le Chant des revenants ♥

Jesmyn Ward

Belfond (2019)

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Présentation de l’éditeur : Jojo n’a que treize ans mais c’est déjà l’homme de la maison. Son grand-père lui a tout appris : nourrir les animaux de la ferme, s’occuper de sa grand-mère malade, écouter les histoires, veiller sur sa petite sœur Kayla.
De son autre famille, Jojo ne sait pas grand-chose. Ces blancs n’ont jamais accepté que leur fils fasse des enfants à une noire. Quant à son père, Michael, Jojo le connaît peu, d’autant qu’il purge une peine au pénitencier d’État.
Et puis il y a Leonie, sa mère, qui vient d’apprendre que Michael va sortir de prison et qui décide d’embarquer les enfants en voiture pour un voyage plein de dangers, de fantômes mais aussi de promesses…

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Que dire ? Que dire de ce magnifique roman pour vous convaincre de le lire ?

De vous laisser porter, emporter par cette histoire magique et tragique ? Belle et terriblement triste à la fois ?

Les personnages :

Ils sont tous tellement présents, tellement “réels“… Le grand-père, Papy, qui a vécu des choses abominables, pense à des revenants et qui ne revit que grâce à l’amour de sa femme et de celui qu’il donne à ses petits enfants, Jojo et Kayla.

La grand-mère, malade, qui essaie de laisser des provisions d’amour à sa fille et à son petit-fils avant de s’en aller. La mère, Leonie, perdue dans son amour pour Michael et incapable de s’occuper de ses enfants. Jojo, qui veille sur sa petite sœur Kayla, qui la porte tout au long du livre, comme il porte toute l’histoire.

A tour de rôle, Jojo, Leonie et Richie nous racontent leur histoire. Ils racontent les hommes, bons ou méchants, la chaleur et la moiteur du sud, le racisme, la bêtise, les croyances…

Une histoire qui, de toute façon, ne pourra pas vous laisser indifférent !

Un gigantesque coup de cœur pour ce roman envoûtant

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Extrait (p.29) :

“Richie, il s’appelait. Son vrai nom c’était Richard et il avait tout juste 12 ans. Il avait pris trois ans pour avoir volé de quoi manger : de la viande séchée. Ils étaient un paquet à être là pour avoir volé à manger parce que tout le monde était pauvre et crevait de faim, et même si les blancs pouvaient pas nous faire bosser à l’œil ils se débrouillaient pour qu’on ait ni contrat ni salaire.

Richie, c’est le garçon le plus jeune que j’ai vu à Parchman. Y’avait bien deux mille hommes répartis dans plusieurs fermes pénitentiaires sur je sais pas combien d’hectares. Pas loin de trente mille, je dirais. Parchman, c’est un endroit qui fait semblant de pas être une prison, quand t’arrives tu te dis que ça va pas être l’horreur, parce qu’il y a pas de murs. A l’époque, c’était juste une quinzaine de camps fermés par des barbelés. Pas de briques, pas de pierres. Nous, les détenus, on nous appelait les bandits et on bossait sous les ordres des tireurs, des détenus comme nous sauf que le directeur leur avait filé des armes pour qu’ils nous surveillent.”

ELLE

23ème lecture / 28 (+1)

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Un roman qui avait toute sa place au Challenge African American History Month chez Enna – Mais que j’ai lu trop tard !

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Sirènes – Polar RL 2018 – Lectrices ELLE (19)

Sirènes

Un polar à l’ambiance noire, très noire…

SIRÈNES
Joseph Knox

Éditions du Masque (2018)

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Présentation de l’éditeur : Après une erreur qui aurait pu lui coûter sa carrière, c’est le déshonneur total pour le jeune inspecteur Aidan Waits. Mais ce déshonneur arrange bien ses supérieurs qui obligent Waits à mener une dangereuse opération d’infiltration au sein d’une organisation criminelle, la Franchise, gérée par le caïd de Manchester, Zain Carver. En parallèle, Waits est secrètement convoqué par un puissant homme politique pour retrouver sa fille, Isabelle, qui aurait fugué pour la énième fois.
Waits se plonge alors dans le monde nocturne, sombre et violent de Zain Carver, un homme à l’image de Gatsby entouré de jeunes femmes dévouées. Il suit la trace d’Isabelle, qui compte désormais parmi les « sirènes » de Zain ; ces filles qui ondoient de club en club et font la collecte pour la Franchise.

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Un polar très noir où se côtoient paumés, drogues, prostitution, corruption, vengeance, meurtres ou disparitions.

Jusqu’au bout on se pose tout un tas de questions. La première étant : Aidan Waits, le jeune inspecteur, est-il vraiment passé du côté “obscur” ?

Certains passages font froid dans le dos.

Certains personnages aussi, qui paraissent plutôt amical au premier abord, pour se révéler ensuite être de parfaits salopards…

Sirènes est un polar “d’ambiance”.  Il se passe la nuit, dans les bars, avec ce détective qui picole et se drogue, perd pied avec la réalité, n’a plus conscience du temps qui passe

Et nous, on se demande : mais où va t-il comme ça ? Comment cela va t-il finir ??

En bref, Joseph Knox passe son temps à nous balader, je n’ai pas vu venir la fin et j’ai adoré !

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Lire les premières pages sur le site de l’éditeur

Autres romans policiers lus dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE :

La disparition d’Adèle BedeauSur le toit de l’enferRivière tremblantePrésumée disparueDura LexRituels

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ELLE

19ème lecture / 28

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C’est ma 23 ème participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire 2018

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock

 

Un roman qui participe au Challenge Petit Bac chez Enna – Catégorie Animal

Tu t’appelais Maria Schneider – Lectrices ELLE (1)

Maria

Tu t’appelais Maria Schneider

Vanessa Schneider

Grasset (2018)

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Rentrée littéraire – Sortie prévue le 16/08/2018
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Maria

Maria Schneider, c’est cette jeune actrice d’à peine 19 ans qui est “violée” par Marlon Brando dans “Le dernier Tango à Paris” de Bernardo Bertolucci. Elle n’a pas été réellement violée bien évidemment, c’est un tournage de film, mais elle n’avait pas été prévenue de cette scène, pour faire “plus réaliste et qu’elle réagisse avec rage à cette humiliation” en “fille et pas en actrice”, selon le réalisateur.

A cause de cette scène

à cause de ce film, elle trainera toute sa carrière durant une réputation sulfureuse, de dépravée puis ensuite de droguée.

Vanessa Schneider, l’auteure, cousine de Maria, nous parle dans cette (auto et bio)graphie, de l’histoire de Maria mais également de sa propre vie et de celle de sa famille de fous comme elle l’appelle. Elle raconte en quoi cette cousine plus grande, admirée, presque adulée, à influencé sa vie.

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C’est un livre facile à lire, l’écriture de Vanessa Schneider est fluide et agréable. Les chapitres sont courts, donnant beaucoup de rythme à ce document. L’histoire d’une famille franchement atypique, avec beaucoup d’anecdotes sur le milieu du cinéma, d’autres sur la politique, d’autres encore sur la vie dans les années 70/80.

Au final, on se dit que si on avait été plus respectueux du droit des femmes à l’époque, cette femme, Maria Schneider, aurait pu avoir une vie très différente…

Un livre qui m’a beaucoup plu !

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Un extrait :

“Tu as quinze ans. L’âge où ta mère a eu son premier enfant, l’âge où notre grand-mère a été mariée de force. L’âge où dans notre famille, les femmes entrent brutalement dans l’âge adulte, l’âge où les mères ne supportent plus leur fille. La tienne t’a mise à la porte. Papa et Maman te proposent de venir vivre chez eux dans leur deux-pièces du 7ème arrondissement de Paris. Il y a eu cette terrible dispute chez toi, personne n’a cherché à en savoir plus. On murmure que ta mère a surpris ton beau-père dans ton lit.”

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ELLE

1 ère lecture / 28

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C’est également ma 1ère participation au Challenge 1% de la Rentrée Littéraire !

Logo Challenge 1% Rentrée Littéraire 2018 – Picos/Shutterstock