Quand le cirque est venu – BD Jeunesse

cirqueDictature
BD Jeunesse

Quand le cirque est venu

Wilfrid Lupano & Stéphane Fert

Delcourt (2017)

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Un cirque arriva un jour dans la ville dirigée par le général George Poutche. Comme ça. Sans prévenir. Personne ne savait d’où ils venaient. Et personne ne savait où ils allaient.  Ni même jusqu’à quand ils restaient ! Non mais vous vous rendez compte ?? Le général Poutche n’aimait pas trop ça le cirque.

En fait, il n’aimait pas les gens qui habitent dans des maisons qui roulent. Ou qui s’habillent de manière rigolote. Et aussi qui bougent tout le temps, dans tous les sens. Ce qu’il n’aimait pas du tout en fait, c’était de ne pas pouvoir les contrôler.

Car le général Poutche aimait l’ORDRE. Avec des choses toujours pareilles bien RANGÉES. Dans des LIGNES. Alors un cirque avec des gens qui bougent dans tous les sens, qui n’ont pas d’ordre, de chef, de limites… Ça n’a pas plu du tout au général Poutche !

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Voici une bande dessinée qui explique très bien ce qu’est une dictature !! En effet, seul le général sait ce qui est autorisé ou non (puisqu’il n’y a que lui qui décide), et quand il n’est pas content, hop, au Gueunouf ! C’est le nom de la prison… ;)

Quand un cirque arrive dans la ville de ce terrible général, ce cirque qui est la liberté même, c’est la catastrophe. Rien ne va plus. Jusqu’à la fin, que je souhaite à tous les dictateurs du monde.

Les dessins sont plutôt ronds et très colorés (sauf pour le général et sa clique de médaillés).

Une lecture avec une fin  tout à fait réjouissante !!

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D’autres planches sur le site de l’éditeur

Des deux auteurs : Blanc autour

De Lupano, nous vous avons présenté : Le loup en slip (album jeunesse)

Et, en Bd adultes : Le singe de Hartlepool (Sophie) (Nathalie), Ma révérence, Les vieux fourneaux (Avec Cauuet), Un océan d’amour, Communardes !

De Fert : Peau de mille bêtes et Morgane

Bacha Posh – Roman Important !

BachaComment renoncer à la liberté ?
A partir de 13/14 ans

Bacha Posh

Charlotte Erlih

Actes Sud Junior (2013)

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Sélection des Incorruptibles 2014/2015

Réédité en 2020 chez Gallimard Jeunesse avec une autre couverture

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Depuis 10 ans, Farrukh vit comme un garçon, s’habille comme un garçon et passe, aux yeux de tous, pour un garçon. Pourtant, c’est une fille. C’est une bacha posh : une de ces filles élevées comme des fils dans les familles afghanes qui n’en ont pas. A 5 ans, on lui a coupé les cheveux, retiré sa poupée et on lui a appris à se comporter comme un garçon. Sauf qu’à la puberté, elle doit redevenir une jeune femme. Faire la cuisine, porter la burka, ne plus sortir seule, baisser les yeux face aux hommes. Et dire adieu à ses rêves, ses habitudes, ses amis. Mais quand on a goûté à l’action et à la liberté, comment y renoncer ?

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Quel enfer ! On se demande presque en terminant ce roman s’il ne faut pas penser comme la mère de Farrukh, qui lui dit qu’elle a eu de la chance de vivre comme une bacha posh pendant 10 ans. Mais ce doit être une situation tellement épouvantable le jour où on vous retire toute cette liberté…

Un roman qui permet de découvrir une tradition qui perdure encore aujourd’hui et qui pose aussi question sur l’identité : Comment se construit-elle ? Vient-elle de notre sexe ou de notre éducation (famille, école, société) ?

En tous cas, ce roman ne peut pas laisser indifférent. Et ce n’est hélas pas aujourd’hui, avec le retour des talibans au pouvoir, que les droits des femmes vont s’améliorer en Afghanistan.

Une lecture que je vous recommande !

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D’autres livres qui parlent de privation de liberté pour les jeunes filles : J’ai 14 ans et ce n’est pas une bonne nouvelleL’histoire de Malala

King Kong – Album jeunesse ♥

king
Mais en fait, qui est la bête ?
Album à partir de 6/7 ans

KING KONG ♥

F. Bernard et F. Roca

Albin Michel Jeunesse (2020)

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D’après le scénario novélisé et publié en 1932

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Sur cette île du Pacifique, autrefois généreuse, les humains n’avaient pas laissé grand-chose. Kong, King Kong, le Roi Kong comme l’appellaient les quelques humains qui restaient, crevait de faim. Et d’ennui. Seul de son espèce depuis longtemps, il se nourrissait d’huitres qu’il pêchait et des quelques offrandes offertes par les tribus de l’île.

Un jour pourtant, une chose nouvelle arriva. Il ne le savait pas, mais c’était un navire. Un navire qui apportait avec lui une odeur inhabituelle, un parfum qui lui rappelait quelque chose…

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Cette couverture m’a attirée au premier regard. Puis j’ai vu le nom des deux auteurs : Fred Bernard et François Roca. Pour moi, c’est une valeur sûre. Et je dois bien avouer que cet album ne m’a pas déçue, bien au contraire. Je ne suis pas très objective, j’adore les illustrations de François Roca ! On a envie de toucher, de consoler, de protéger ce gorille aux yeux si humains. Et aussi de se promener dans ce New-York des années 30, coloré et insouciant.

Les textes ont des bordures comme dans les vieux films muets, j’ai beaucoup aimé la mise en page et les dessins sépia également.

Un très bel album que je vous recommande, que vous connaissiez ou non King Kong !

(il y a vraiment des gens qui ne connaissent pas ???)

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De ces deux auteurs nous vous avons déjà présenté : Anouketh, Le pompier de Lilliputia, Anya et Tigre blanc et Ushi

Illustré par François Roca : Sacré Raoul

De Fred Bernard : L’histoire vraie de Siam l’éléphant, L’histoire vraie de Yen-Yen le panda géant

A la fin de l’avis de France Inter, François Roca explique comment il a dessiné King Kong.

Un autre album de King Kong qui est très fort, c’est celui d’Antoine Guilloppé (voir la présentation en fin de billet)

Le poisson qui me souriait de Jimmy Liao

Le poisson qui me souriait est une très belle histoire d’amitié, hors du commun

Album pour la jeunesse dès 7 ans

Le poisson qui me souriait

de Jimmy Liao

Editions HongFei, mars 2021,
hors collection,
texte et illustrations de Jimmy Liao,
104 pages- 14,90 euros

 

Thèmes: poisson, mer, liberté, amitié

 

Après le magnifique Nuit étoilée, c’est sans aucune hésitation que je me suis plongée dans cette nouvelle histoire de Jimmy Liao. Dans Le poisson qui me souriait, il y a un côté délicieusement absurde que j’ai adoré. Rêve et réalité s’entrelacent savamment afin de faire vivre au lecteur une aventure hors du commun.

 

On sent que l’auteur a un lien étroit avec la nature. En effet,  le message véhiculé par Le poisson qui me souriait est un véritable appel à la liberté. Et la liberté, ce n’est pas tourner en rond dans un aquarium simulant un environnement aquatique…

 

Le poisson qui me souriait raconte l’histoire d’un homme attiré par un poisson qui, comme le titre l’indique, sourit constamment. Ce poisson semble heureux de sa condition. Mais au fur et à mesure, cette cohabitation singulière va permettre à l’homme d’ouvrir les yeux sur une situation affligeante.  Cette fois je n’ai pas mis le résumé de l’éditeur car il raconte comment l’histoire se termine. Et ce serait dommage de gâcher le plaisir d’une si belle lecture!

À l’instar de Nuit étoilée, le texte et les illustrations sont l’oeuvre de Jimmy Liao. Pour Le poisson qui me souriait, Jimmy Liao a principalement utilisé une palette de tons froids au début du récit. Par la suite, grâce à l’introduction de notes de jaune et de vert fluorescent, les bleus dominants font place à des couleurs plus lumineuses. Les décors sont assez minimalistes; seul le dessin de la ville est plus détaillé. Cette sobriété met parfaitement en valeur les personnages.

 

J’apprécie beaucoup l’illustration  de couverture. On y voit parfaitement le contraste entre la ville synonyme d’entrave à la liberté et l’immensité de la mer. C’est un album qui invite le lecteur à réfléchir sur diverses notions. Les sentiments de l’homme sont légitimes mais n’est-ce pas une forme d’égoïsme au final?

 

À lire!

 

~Melissande~

 

+ Sur le même sujet: Amélie et le poisson de Helga Bansch, présenté par Nathalie

+ Un album humoristique présenté par Nathalie: Totoche et le poisson malheureux de Catharina Valckx