Mon vrai nom est Elisabeth

ElisabethMon vrai nom est Élisabeth

Adèle Yon

Éditions du sous-sol (2025)

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Éditeur : Une chercheuse craignant de devenir folle mène une enquête pour tenter de rompre le silence qui entoure la maladie de son arrière-grand-mère Élisabeth, dite Betsy, diagnostiquée schizophrène dans les années 1950. La narratrice ne dispose, sur cette femme morte avant sa naissance, que de quelques légendes familiales dont les récits fluctuent. Une vieille dame coquette qui aimait nager, bonnet de bain en caoutchouc et saut façon grenouille, dans la piscine de la propriété de vacances.

Une grand-mère avec une cavité de chaque côté du front qui accusait son petit-fils de la regarder nue à travers les murs. Une maison qui prend feu. Des grossesses non désirées. C’est à peu près tout. Les enfants d’Élisabeth ne parlent jamais de leur mère entre eux et ils n’en parlent pas à leurs enfants qui n’en parlent pas à leurs petits-enfants. “C’était un nom qu’on ne prononçait pas. Maman, c’était un non-sujet. Tu peux enregistrer ça. Maman, c’était un non-sujet.”

Mon vrai nom est Élisabeth est un premier livre poignant à la lisière de différents genres : l’enquête familiale, le récit de soi, le road-trip, l’essai. À travers la voix de la narratrice, les archives et les entretiens, se déploient différentes histoires, celles du poids de l’hérédité, des violences faites aux femmes, de la psychiatrie du XXe siècle, d’une famille nombreuse et bourgeoise renfermant son lot de secrets.

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Ne vous laissez pas effrayer par la mention “Essai”. Cet ouvrage se lit comme un roman ! Il a eu le Prix Essai France Télévision, le prix non-fiction du Grand Prix des Lectrices et d’autres prix encore. Mais, sur le livre, l’éditeur a indiqué “Roman”.

C’est un récit autobiographique, puisque que l’autrice parle de sa famille.

Et c’est un livre qui rencontre un gros succès en librairie. En octobre, il y avait déjà 160 000 exemplaires vendus… Il est très demandé dans les bibliothèques aussi !

L’autrice a peur d’être folle. Elle a entendu parler de la “maladie” de son arrière grand-mère Betsy, qui, diagnostiquée schizophrène dans les années 50, a passé de nombreuses années enfermée.

Pour se rassurer, pour en savoir plus, elle va enquêter. Au sein de sa famille, dans les archives, auprès des personnes ayant connu Betsy ou l’endroit où elle a été enfermée.

C’est très prenant, j’ai découvert une période, l’après-guerre, que je connais assez peu. Comme j’aime les histoires avec des secrets de famille, ou qui parlent de la vie des femmes à différentes périodes, j’ai trouvé ça très intéressant ! Et parfois un peu énervant, il faut bien le reconnaitre… (La façon dont on a traité les femmes pendants des années est abominable !)

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Un livre qui fait partie de la Rentrée Littéraire 2025

RL

Les seigneurs de la Terre

seigneursA partir de 16 ans

LES SEIGNEURS DE LA TERRE

Fabien Rodhain & Luca Malisan

Glénat (2016-2022)

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Série terminée en 6 tomes

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Résumé éditeur : Une odyssée paysanne qui nous reconnecte à nos racines…

1999. Florian, jeune avocat, est le fils d’un puissant agriculteur en sud Rhône-Alpes, président de la coopérative régionale. Alors qu’il n’y connait rien (ou presque) au travail de la terre, Florian accompagne son père pour un voyage d’études au Mexique, financé par un fournisseur de pesticides. Sur place, il est frappé par la misère et l’impact désastreux de l’agriculture occidentale industrialisée sur la population locale… et sur le monde. Cette épreuve est un choc pour Florian, qui sent alors retentir en lui l’appel irrépressible de la terre. À son retour, impossible de résister : le jeune homme deviendra paysan. Mais contrairement à son père, il privilégiera une agriculture écologique et responsable. Anne, sa fiancée, voit d’un mauvais œil ce revirement de carrière… Et que dire de son père, qui incarne l’agriculture productiviste, censée ” nourrir la planète ” à grand renfort de technologie et de chimie !

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Chaque tome de la série est préfacé par une personnalité différente. Pierre Rabhi (T1), Yann Arthus-Bertrand (T2) ou encore Vandana Shiva (prix Nobel alternatif et figure de l’écologie mondiale) (T3).

Beaucoup d’informations sont dispensées au fil des pages, ce qui me fait dire que je relirai cette série (un crayon à la main !). C’est pédagogique tout en étant récréatif (histoires d’amour, politique, secrets de familles…) et ça, ce n’est pas toujours facile ! Le dessin est agréable, il m’a bien plu et les couleurs sont belles (plus chaudes et plus vives à partir du tome 3, je vous laisse découvrir pourquoi).

C’est une BD distrayante avec de multiples rebondissements. Mais c’est aussi et surtout une BD instructive et engagée. On apprend beaucoup de choses sur l’agriculture, l’industrie alimentaire, le bio, les industries chimiques et les liens qu’il y a entre tout ça…

Une série (6T) que je vous recommande chaudement !
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Feuilleter le tome 1 (site éditeur)

Le site de Fabien Rodhain

Sa chaine Youtube

L’île des oubliés

oubliésL’île des oubliés

Victoria Hislop

Traduit de l’anglais (GB) par Alice Delarbre

France Loisirs (2011 / vo 2005)

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En vacances en Crête avec son petit ami Ed, Alexis va en profiter pour aller à la recherche de ses racines. Elle ne sait rien ou presque de l’enfance de sa mère ou de ses grands-parents. Et sa mère n’arrive pas à en parler.

A 25 ans, Alexis se pose beaucoup de questions sur sa vie, professionnelle et amoureuse. Elle n’est sûre de rien. En allant à Plaka, le village côtier où sa mère a passé son enfance, elle espère au moins trouver quelques réponses sur sa famille. En effet, sa mère lui a donné une lettre pour une de ses amies, Fotini, qui habite toujours le village.

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Les oubliés, ici, ce sont les lépreux de Crête et de Grèce, regroupés sur cette île de Spinalonga entre 1903 et 1957. Alexis ne le sait pas lorsqu’elle visite l’île, mais celle-ci a joué un grand rôle dans l’histoire de sa famille.

Quant à moi, je ne connaissais pas grand-chose de la lèpre et je pensais qu’on avait su soigner cette terrible maladie bien avant cette époque ! Pour moi, c’était un truc qui datait du Moyen-âge (comme la peste, quoi !)…

J’ai beaucoup aimé cette histoire. Pour ce qu’elle m’a appris tout d’abord, sur ce lieu, cette maladie et la façon dont on traitait les malades à cette époque.

Pour les secrets de famille, les histoires d’amour, d’amitié, de passion qu’elle contient aussi. C’est un roman très émouvant qui m’a tiré pas mal de larmes ! J’ai bien aimé également les descriptions des us et coutumes au fil des époques, de la vie du village.

Une chose m’a pourtant gênée à plusieurs reprises (je n’ai pas pensé à mettre des post-it pour retrouver les phrases). Quelques tournures de phrases bizarres… Je me suis demandée si c’était l’autrice, un problème de traduction ou de relecture…

Malgré ça, c’est facile et agréable à lire et j’ai passé un bon moment avec Alexis et sa famille.

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Ce roman aura au moins eu le mérite de faire connaître l’histoire de cette île Crêtoise : Spinalonga, rebaptisée Kalydón en 1954. Et de redonner à la région un souffle économique grâce au tourisme.

Enna a écouté le livre audio (elle est mitigée) par contre Blandine a beaucoup aimé !

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Un roman qui participe à plusieurs challenges

Le Mois Anglais

(qui cette année se poursuit jusqu’en août !)

chez Martine  et Lou

Le challenge ABC chez Enna

ABC

Et Le challenge Solidaire sur Babelio

https://www.babelio.com/users/GROUPE_Challenges-de-lecteurs_6035.jpg

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

De délicieux enfants

délicieuxLe Petit Poucet revisité…

A partir de 13 ans

De délicieux enfants

Flore Vesco

Mayalen Goust (ill. couverture)

l’école des loisirs (2024)

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Éditeur : Depuis des jours, les écuelles sont vides, tout comme les estomacs. Dans leur maison au fond des bois, le père et la mère désespèrent de nourrir leur chère progéniture. Sept bouches voraces. Sept enfants espiègles qui ont déjà bien grandi. Sauf Tipou. Difficile de trouver sa place, quand on en prend si peu… Du haut de ses treize ans, Tipou rêve d’aventure. Cela tombe bien : la forêt noire et profonde cache d’inquiétants mystères. Qui sème ces feuilles et baies sanglantes ? Pour le découvrir il vous suffit, à vos risques et périls, de suivre les traces…

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Le conte du Petit Poucet revisité par Flore Vesco, ça donne “de délicieux enfants”, un délicieux roman ! On se surprend, parfois, à penser à d’autres contes. Un habile mélange, un savant chamboule-tout, le tout servi par une langue… Que j’adore !

Si vous ne connaissez pas encore cette autrice, mais que vous aimez les contes, la langue française et l’humour, dépêchez-vous d’aller la découvrir. Nul doute que vous serez, tout comme moi, charmés par ses mots…

Et votre Perrault, il peut ranger sa plume délicate, qui s’offense de la chair et du sang. Qu’il ravale ses moralités, son désir d’éduquer les marmots et de recadrer les filles. Dans ma chanson, il y aura des larmes, de la bile, des méchancetés et des enfants crus. Ça ne vous apprendra rien du tout, qu’à trouiller. Mon récit ne sort pas d’un beau livre illustré, mais de mes boyaux : alors vous pensez bien qu’il ne fait pas joli sur le papier.

A lire, bien évidemment !!

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De Flore Vesco, nous vous avons déjà présenté (4 coups de cœur !!) : De cape et de mots – Gustave Eiffel et les âmes de fer – L’Estrange Malaventure de Mirella ainsi que D’or et d’oreillers (qui existe aussi en BD)

ABC

Challenge ABC 

Chez Enna