Alice et le challenge des “Re”

Bibliothèque Verte

Alice, tous les plus de 45 ans connaissent, forcement. Forcement parce lorsque nous étions enfants, nous les quinquagénaires (je n’y suis pas encore, mais ça approche à très grands pas !), la littérature jeunesse n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui… Pour les plus jeunes (6/10 ans) il y avait la bibliothèque rose avec des séries comme “oui-oui“, “Jojo Lapin“, “Fantômette” ou encore “le club des cinq” et quelques autres.

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En bibliothèque verte, pour les plus grands, c’était pareil : il y avait les séries plus “fille” comme “Alice” ou encore “Les Soeurs Parker” et celles plus “garçon” comme “Michel” ou “les six compagnons“. Je garde quand à moi un excellent souvenir de toutes ces lectures, moins variées et moins riches peut-être que la littérature jeunesse actuelle, mais elle a fait son boulot, en me divertissant d’une part et en me donnant le goût de la lecture d’autre part ! Je me souviens d’une série SF, sans doute la 1ère que j’ai lu, bien avant de lire “Bilbo le Hobbit” : “Les conquérants de l’impossible” de Philippe Ebly. Cette série a sans nul doute contribué à me faire aimer la science-fiction !

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Bon, et le challenge des “Re “, Kezako ?

Il s’agit d’un challenge créé en 2015 par Blandine, du blog Vivrelivre. Comme je n’étais pas sûre d’avoir beaucoup de temps pour des RE-lectures, et que je me suis déjà inscrite pour un certain nombre de challenges (voir ici), j’ai pris le 1er niveau, “Curiosité“. Pour le réussir, rien de très compliqué, il suffit de RE-lire un livre. C’est chose faite !Alice

Comme j’ai déjà plein de trucs à lire, je ne RE-lis pas souvent… Là, je suis tombée sur “Alice au manoir hanté” un livre que j’ai lu il y a près de 40 ans ! Il était parfait pour ce challenge.

Alice-au-manoir-hante2* * * * *

Pour tout vous dire, avec cette RE-lecture, j’avais un peu peur de “gâcher” mes beaux souvenirs d’enfance…Et bien franchement, j’ai été très agréablement surprise ! On se doute très vite de qui est le “méchant”, on sait aussi qu’Alice va “gagner”, bien évidemment, mais malgré tout, ce n’est pas gnan-gnan ! Et les tournures de phrases, le vocabulaire -parfois vieillot il est vrai- (“Rodomontades” dans un livre jeunesse, c’est plutôt surprenant…) sont plutôt riches comparé à certains romans actuels. Tout n’est pas écrit au présent, il y a des descriptions et un vocabulaire varié.

Bon, soyons honnête, je ne vais pas les relire tous, mais j’ai pris beaucoup de plaisir à cette RE-lecture qui m’a fait faire un bond en arrière dans le temps ! Et vous ? Vous arrive t-il de relire des livres de votre enfance ?

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Pour les fans, un site sur les œuvres de Caroline Quine

Pour les curieux la page Wikipédia sur Alice Roy, dans laquelle vous apprendrez, entre autres choses, que Caroline Quine n’a jamais existé…

Et si vous en voulez encore, allez donc lire l’article de Blandine, qui en a toute une collection !

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Dans le silence de ton coeur

Hier et aujourd’hui, deux romans autour de l’adolescence, avec deux jeunes héros qui vont mal… Un garçon, une fille. Un anglais, une italienne. Deux orphelins. Des thèmes universels. Deux romans qui se font écho.

dans le silence de ton coeurDans le silence de ton coeur

Alice Ranucci

traduit de l’italien par Camille Paul
Hachette, 2016
9782012040915, 16€

Claudia a 16 ans, et c’est une adolescente arrogante, qui ne vit que pour exister aux yeux des autres, et surtout de Rodrigo. Les relations avec sa mère sont très difficiles, surtout quand celle-ci tente de lui imposer de travailler dans un centre d’accueil pour jeunes immigrés. Pourtant un drame va obliger Claudia à changer.

Dans le silence de ton coeur est le récit de ce changement. Le lecteur va suivre Claudia et la voir grandir peu à peu. Elle va apprendre, bien malgré elle tout d’abord, que l’important n’est pas toujours là où l’on croit, et qu’il ne suffit pas de briller devant les autres et de les faire rire. Elle va surtout apprendre à penser par elle-même.

Le thème qui me parait réellement intéressant dans ce récit est celui de l’immigration en Italie, et surtout du racisme. Cette thématique est bien abordée, intéressante, et l’auteur ne tente pas de donner de leçons, juste de montrer des individus. Les autres thèmes, comme les relations familiales, amicales, amoureuses, sont plus basiques.

L’auteur n’a que 17 ans, mais ce roman sur l’adolescence, n’est pas mièvre pour autant. L’écriture est précise, manquant un peu de poésie (ou bien est-ce la traduction qui fait cet effet ?), mais l’ensemble est agréable à lire. La jeunesse de l’auteur se ressent plus dans le suspense qui n’en est pas un et ne surprend pas le lecteur. La multitude de thèmes abordées s’explique aussi peut-être ainsi.

Dans le silence de ton coeur et Nick’s Blues sont deux récits totalement différents, mais j’ai souhaité rapproché les deux car je trouve que les héros s’y ressemblent beaucoup, dans leurs pertes, mais surtout dans leur apprentissage, progressif, de la maturité, et de la liberté de pensée et d’expression ! Deux héros atypiques, meurtris, servis par des histoires noires, à découvrir.

+ Sur Lecture Academy

+ Challenge YA#5

Moi, Gulwali

Moi, GulwaliGulwali

Réfugié à 12 ans

Gulwali Passarlay & Nadene Ghouri

Hachette Livres (2016)

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L’histoire : Il s’agit d’un témoignage. Celui de Gulwali Passarlay, jeune afghan de 12 ans, que sa mère, qui a peur pour ses enfants, envoie se réfugier en Europe avec son frère. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que les deux frères seront séparés et qu’ils risqueront plusieurs fois leur vie avant d’arriver, au terme d’un dangereux et long voyage, en Grande Bretagne.

Même si le résultat paraît idyllique, – Gulwali a fait des études, il est en dernière année d’études en Sciences Politiques, il est encarté au Parti Travailliste, il fait des conférences (il n’a que 21 ans !)-, il ne faut pas oublier qu’il a vécu un enfer pendant plus d’un an, et, selon ses dires, qu’il en paye encore le prix dans ses cauchemars aujourd’hui.

Comment ne pas avoir le cœur serré en lisant cette phrase (une mère qui parle à ses deux garçons de 12 et 14 ans) : “Aussi mal que les choses tournent, ne revenez jamais“… On se dit qu’il faut être complètement désespéré pour envoyer ainsi ses enfants loin de soi, seuls, si jeunes, sans savoir avec qui ils vont voyager et comment… Leur mère a pourtant fait ce qu’elle croyait être le moins dangereux pour eux à priori.

Un livre que j’ai trouvé très intéressant, car il permet de comprendre certaines choses : Les différences de point de vues dues à l’éducation, la force des traditions dans certains endroits du monde, comment fonctionne le trafic d’immigrants par les passeurs…

Sa foi a beaucoup soutenu Gulwali Passarlay. Si je ne suis pas croyante, j’ai malgré tout foi en l’être humain, en sa capacité “d’être” humain justement. Et pourtant, quand on lit ce livre, on doute…

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D’autres livres présentés sur le blog avec des thèmes plus ou moins similaires :

Et d’autres livres sur ce thème sur d’autres blogs :

Et une vidéo pour voir et entendre Gulwali Passarlay ici

Paranoïa – Melissa Bellevigne

paranoiaRoman YA Jeunes Adultes

PARANOÏA

Melissa Bellevigne

Édition Hachette – Collection Black Moon
Sortie le 30 mars 2016
17€ ­ ISBN : 201397423X

Melissa Bellevigne est plus connue sur internet sous le pseudo de Golden Wendy puisque c’est une youtubeuse beauté. Je ne la connaissais pas du tout avant le lire son premier roman (puisque c’est un milieu qui ne m’intéresse pas du tout), et même si le fait qu’elle soit une youtubeuse ne me donnait pas particulièrement envie de lire Paranoïa, je me suis laissée tenter par le résumé de l’éditeur.

Ce roman s’intéresse à l’histoire de deux femmes, Judy et Lisa, qui sont très différentes, mais qui vont rapidement tisser un lien fort. Lisa est une psychiatre spécialisée dans les cas complexes qui va être appelée dans un institut pour rencontrer Judy. Celle­-ci, internée pour paranoïa et hallucinations, refuse de s’alimenter alors qu’elle est enceinte de cinq mois. Lisa va alors essayer d’apprendre à connaître sa nouvelle patiente et la confiance va finalement s’installer entre les deux femmes.

paranoia

La narration est faite à deux voix : Lisa va mener les séances en parallèle de sa vie de couple et Judy va raconter son histoire et comment elle a fini dans cet institut. Elle est persuadée de ne pas être folle, et qu’Alwynn, qu’elle est la seule à voir, existe réellement. Entre fantômes et phénomènes explicables, le récit de ses aventures à la recherche d’explications nous plonge dans le doute. Alwynn existe­t­il vraiment ou l’a­t­elle inventée pour échapper à la réalité ? Ce doute s’installe en nous bien avant d’atteindre Lisa. La fin ouverte du roman nous laisse dans le doute, ce qui nous permet d’imaginer ce que l’on veut pour la suite et c’est quelque chose que j’ai trouvé très agréable.

Si l’écriture est assez simple, la lecture est fluide et prenante. J’ai dévoré très rapidement ce roman, car je voulais toujours savoir la suite des aventures de ces deux femmes. J’ai beaucoup aimé la façon dont la psychologie des personnages est travaillée, même si le côté psychiatrie et hôpital est rapidement laissé de côté. Les personnages vivent des aventures qui s’entrecroisent, sans avoir de réels liens, mais qui font avancer l’histoire parallèlement au fil de la grossesse de Judy. J’ai seulement trouvé un peu dommage que l’histoire de Lisa soit relayée au second plan et donc pas assez détaillée à mon goût.

paranoia

Dans l’ensemble, un bon premier roman qui me donne envie de découvrir ce que Melissa Bellevigne va écrire d’autre !

En plus de découvrir ce livre en avant­-première, j’ai également eu la chance de rencontrer l’auteur lors du lancement presse de son roman et je te tiens à remercier Hachette Black Moon pour cette invitation. Cette soirée a été l’occasion d’en apprendre un peu plus sur Melissa Bellevigne et son roman et de rencontrer d’autres blogueuses ayant lu son livre. Nous avons également pu apprendre que même si rien n’est encore sûr, une suite pour Paranoïa est en réflexion ce qui réjouira ceux qui n’aiment pas les fins ouvertes.

+ le blog de l’auteure : http://www.goldenwendy.com/
+ son compte instagram : https://www.instagram.com/goldenwendyleblog/

+ Le livre sur Lecture Academy

** Un article de Lilou, la parisienne **