Passionnée de lecture depuis que je sais lire. J'ai rarement passé une journée sans lire au moins quelques lignes ! J'aime la littérature jeunesse, les bandes dessinées, les romans (y compris polars et SFFF), les docs...

Nina Simone, mélodie de la lutte ♥

NinaNina Simone, mélodie de la lutte

Jeune, douée et noire : l’origine d’une légende

Sophie Adriansen

Coll. Les indomptées

Éd. Charleston (2022)

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Lecture Commune avec Blandine

Enna l’a lu avant nous !

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Mary Kate est mariée et elle a des enfants. Pour compléter les revenus rapportés au foyer par son mari, elle fait le ménage chez une femme, Mrs Miller. Mary Kate a une fille, Eunice, qui adore la musique et joue du piano. Elle en joue tellement bien que Mrs Miller décide de payer à Eunice des leçons de piano pendant un an.

Dit comme ça, ça paraît banal. Sauf que nous sommes aux États-Unis, en Caroline du Nord, dans les années 40. Que Mrs Miller est blanche et que Mary Kate, sa femme de ménage, est noire. Eunice, grâce à son talent, et à cette femme, va donc avoir la chance de prendre des cours de piano auprès d’un bon professeur. Alors même qu’elle doit manger son sandwich au fromage à l’extérieur du drugstore parce que les Noirs n’ont pas le droit de s’asseoir à l’intérieur…

Eunice, vous l’aurez compris, c’est Nina Simone. Une merveilleuse musicienne (et chanteuse !) qui deviendra la femme engagée que l’on connaît.

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Même si j’aime les chansons de Nina Simone depuis très longtemps, je connaissais très peu sa vie.

Dans cette biographie (partielle) qui se lit comme un roman, j’ai appris beaucoup de choses et j’ai été franchement désolée pour elle. Car, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres personnes d’ailleurs, sa vie aurait sans doute été très différente avec une autre couleur de peau.

Et ça, c’est juste terrible ! Car comme dit Maxime Le Forestier “Être né quelque part, pour celui qui est né – C’est toujours un hasard”.

Nina Simone, j’ai eu la chance de la voir en concert à Paris à la fin des années 80. Cadeau de rupture de mon petit ami de l’époque (Salut Thierry !) Je me souviens avoir été assez déçue en la voyant arriver. Elle était très en retard, sa robe était tâchée et elle avait l’air malade. Mais quand elle s’est mise au piano, tout le monde s’est tu.

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Extrait : Quand, noirs ou blancs, les individus se rencontrent vraiment, ils peuvent mesurer leur valeur. C’est ce qui s’est passé à la chapelle, un dimanche de cette étrange année 1939, lorsque Mrs Miller est venue écouter Eunice jouer du piano. Elle l’a écoutée véritablement. Pour cela, le mieux est de fermer les yeux. On se rend compte alors que la musique n’a pas de couleur. Elle peut venir de l’âme, elle peut venir du cœur, peu importe, les organes sont identiques chez tous les êtres humains.

L’autrice nous explique en quelques pages à la fin pourquoi elle a choisi d’écrire sur Nina Simone.

Un ouvrage facile d’accès et très agréable à lire, avec des repères sur la société de l’époque.

Ça m’a beaucoup plu !

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De Sophie Adriansen déjà présenté sur ce blog : La remplaçante (BD sur la maternité), J’ai passé l’âge de la colo, Je vous emmène au bout de la ligne (témoignage) et Quart de frère – Quart de sœur

Le  site de Sophie AdriansenSon blog – Sa page Facebook – Son Instagram

La chanson qui me hérisse les poils à chaque fois que je l’entends : Strange fruit

 

Nouvelles de littérature japonaise – Manga

Manga adulte

Nouvelles de

LITTERATURE JAPONAISE

Ryoichi Ikegami (ill.)

D’après les œuvres des auteurs cités ci-dessous

Éditions Tonkam (2006)

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Ce recueil se compose de cinq nouvelles d’auteurs “classiques” japonais adaptées et illustrées par Ryoichi Ikegami (1944-)

 

Figures infernales de Ryunosuke Akutagawa (1918)

Madame Osei de Ranpo Edogawa (1926)

L’amour de Tojuro de Kan Kikuchi (1919)

La porte de Matsukaze de Shugoro Yamamoto (1940)

L’histoire du donjon de Kyoka Izumi (1917)

 

Ce manga a un sens de lecture “français”. Il y a un sommaire, puis 5 magnifiques illustrations en couleurs (voir la 1ère plus bas à droite). On a ensuite la source des œuvres lors de leur prépublication en BD au Japon (dans Big Comic, entre 1995 et 1997), viennent ensuite les nouvelles, puis une postface de Philippe Marcel clôt ce recueil.

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Figures infernales de Ryunosuke Akutagawa (1892-1927)

Le seigneur de Horikawa était un homme bon et généreux avec son peuple. Pourtant un jour, il se mit en colère. Yoshidide était un peintre inégalé dans son domaine. Mais c’était un être odieux. Avare, dur, paresseux, cupide, il ne connaissait pas la honte. Il était de plus arrogant et orgueilleux. Le seigneur lui demanda de peindre un paravent sur les figures infernales. Après plusieurs mois, le peintre, qui n’arrivait pas à peindre ce qu’il voulait, fit une terrible demande au seigneur.

La fin de cette histoire est tout bonnement monstrueuse !! Et digne d’un film d’horreur…

Et après avoir lu ce manga, je me suis aperçue que j’avais un recueil de nouvelles “L’iris fou” dans lequel il y en a une de cet auteur “Le tableau d’une montagne”. Je la lirai bientôt.

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Madame Osei de Ranpo Edogawa, appelée aussi “L’apparition d’Osei”

Ranpo Edogawa (1894-1965) grand admirateur d’Edgar Allan Poe, il est considéré comme l’un des fondateurs principaux de la littérature policière au Japon.

Kakutaro, le mari de Madame Osei, était tuberculeux. Chaque jour, sa femme se maquillait, se faisait belle et sous un prétexte ou un autre, sortait. Et il restait seul. Il savait bien que sa femme était infidèle, mais il refusait de divorcer. Un jour que sa femme était sortie, leur fils demanda l’autorisation d’inviter des amis. Le père accepta et se mit même à jouer avec eux.

Quelque chose va mal tourner, mais quoi et pour qui, vous le saurez en lisant cette nouvelle ! Dont la fin est à peine moins horrible que la précédente…

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L’amour de Tojuro de Kan Kikuchi (1888-1948)

1697. Un célèbre acteur de Kabuki doit jouer le rôle d’un amant adultère. Or, si c’est un homme à femmes, il n’a jamais couché avec une femme mariée (ce qui est puni de mort). Et il a peur que son jeu s’en ressente. Il va se débrouiller pour arriver à ses fins…

Un homme sans pitié s’il en est !

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La porte de Matsukaze de Shugoro Yamamoto (1903- 1967)

1670. Parti à Edo à l’âge de 11 ans, un homme revient sur ses terres d’origine pour succéder à son père et être le nouveau Daimyo de la région. Cet homme a un secret. Il est borgne et n’a jamais dit à personne comment c’était arrivé.

C’est une histoire de culpabilité. De fidélité aussi. J’avoue que c’est celle que j’ai le moins aimé !

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L’histoire du donjon de Kyoka Izumi (1873-1939)

Un des samouraïs du seigneur est chargé d’aller inspecter le 5ème étage d’un donjon. Alors même que personne ne s’y est aventuré depuis plus de 100 ans. L’esprit qui vit là le laisse repartir, mais le prévient de ne jamais revenir sinon il mourra. L’esprit étant une belle femme, devinez ce que va faire le samouraï ?

Une histoire fantastique, pleine de violence (mains coupées au sabre !) mais que j’ai trouvé plutôt belle !

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Ryōichi Ikegami est notamment connu pour avoir illustré “Crying Freeman” (avec Kazuo Koike au scénario) et Sanctuary (avec Buronson au scénario).

Je ne suis pas une grande lectrice de mangas, loin s’en faut. J’ai lu quelques Taniguchi (non présentés ici) et aussi :

Kasane, la voleuse de visageCelle que je ne suis pasDans l’abime du temps

Mais je dois dire que celui-ci a vraiment été une excellente surprise !

Tant au niveau des histoires, très bien écrites, que des illustrations, que j’ai trouvé très belles.

Une lecture que je vous recommande vivement.

Cette version-ci ne doit plus être disponible, mais Delcourt en a sorti une nouvelle version avec 8 nouvelles au lieu de 5.  Yuko

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Cette semaine nous sommes chez Moka Au milieu des livres

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Un manga qui participe également au Mois du Japon

Chez Lou et Hilde

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Au tour du monde en 80 jours livres (Japon) chez Bidib

monde

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au challenge 2022 en classiques ici et chez Blandine

 

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Ainsi qu’au challenge Les adaptations littéraires chez Lydia

Le chant du héron au crépuscule ♥

héronRoman historique

Le chant du héron au crépuscule ♥

TAN TWAN ENG

Traduit de l’anglais (Malaisie) par P. Giraudon

Charleston poche (2021)

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Ce roman a déjà été publié en 2016 sous le titre “Le Jardin des brumes du soir” aux éditions Flammarion.

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Résumé éditeur : Malaisie, 1951.

La Seconde Guerre mondiale est finie depuis six ans lorsque Teoh Yun Ling se décide à quitter Kuala Lumpur pour rejoindre les montagnes qui s’élèvent au cœur du pays. C’est là que s’est retiré Nakamura Aritomo, l’ancien jardinier de l’empereur du Japon, l’homme qui pourra l’aider à honorer la promesse faite à sa sœur : créer le plus beau des jardins.

Celui dans lequel elles se réfugiaient en pensée pour survivre dans le camp d’internement japonais où elles ont passé la guerre… et dont sa sœur n’est jamais revenue.

Tiraillée entre son serment et sa soif de vengeance, Teoh Yun Ling débute un apprentissage auprès de l’énigmatique Aritomo.

Tandis que l’insurrection communiste fait rage dans le pays, des liens se nouent entre ces deux êtres, le maître et l’élève, que la vie aurait dû irrémédiablement séparer.

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J’aime beaucoup le titre poétique et la jolie couverture de ce roman. Malgré ses 557 pages, je l’ai dévoré en quelques jours.

C’est une histoire difficile à raconter mais qui vaut le coup d’être lue ! Cette femme, pleine de colère envers les japonais (elle a été internée dans un camp et mutilée) va passer outre son ressentiment et se mettre au service de l’ancien jardinier de l’empereur du Japon. Et cela, pour tenir une promesse faite à sa sœur. Le personnage de Teoh est complexe. On comprend ce qui lui est arrivé au fil du roman dont les chapitres alternent passé et présent.

Un roman qui parle de mémoire, de culpabilité, d’amour, de jardin japonais, de thé, de famille et de secrets. Pas forcement très facile à lire (je ne retiens pas facilement les noms asiatiques !) mais très beau. Je me suis laissée envouter par cette ambiance tour à tour dure (le passé, la guerre) et sereine (la création du jardin).

Si vous aimez la culture japonaise, vous devriez apprécier ce roman.

Une très jolie découverte pour moi !
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Le Chant du héron au crépuscule, deuxième roman de l’auteur, a remporté le Man Asian Literary Prize, le Walter Scott Prize et a été finaliste du Booker Prize.

Télécharger un extrait (site de l’éditeur)

Un roman qui participe au Mois du Japon

Chez Lou et Hilde

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à l’Objectif PAL chez Antigone

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Ainsi qu’Au tour du monde en 80 jours livres (Malaisie) chez Bidib

monde

Tancho – Album très doux

TanchoMois du Japon
Album à partir de 6/7 ans

Tancho ♥

Luciano Lozano

Traduit de l’espagnol par Sébastien Cordin

Éditions des Éléphants (2022)

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Tancho vivait sur l’île de Hokkaïdo. Il aimait la fin de l’été, quand les feuilles commençaient à tomber. Il était heureux, car il savait qu’avec les premières neiges, les grues allaient arriver. Elles venaient passer l’hiver dans les marais de l’île. Depuis sa fenêtre, il les regardait danser. Un jour, il essaya de s’approcher mais, craintives, elles s’envolèrent aussitôt. Tancho grandit mais il ne cessa jamais d’observer les grues. Au fil du temps, elles furent de moins en moins nombreuses…

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Ce magnifique album est tiré d’une histoire vraie. Un homme, s’apercevant de la disparition des grues au fil des hivers, se mit à les nourrir. Et les grues à revenir, de plus en plus nombreuses. Sa ferme est maintenant le Centre de conservation des grues du Japon.

L’album se termine par deux pages documentaires qui parlent de la naissance de cet album, des grues et de ce qu’elles symbolisent dans la culture japonaise.

C’est un album plein de douceur. L’histoire de cet homme qui aide les oiseaux est belle et j’ai adoré les illustrations. Les grues sont fines, élégantes et en les voyant danser, on peut comprendre pourquoi elles représentent tant au Japon.

C’est le 2ème album que je lis de cet auteur et c’est mon 2ème coup de cœur !

Encore une fois, j’ai pu apprécier la qualité du travail de l’éditeur : le papier est épais, les livrets sont cousus et la couverture solide. Du beau travail, fait pour durer.

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Il fait partie de la sélection 2023-2024 du Prix des Incos pour les CE2-CM1 !

Sophie a rassemblé différents avis sur tous les livres en sélection pour les Incos. Allez vite voir, c’est ici.

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Du même auteur, déjà présenté sur ce blog, le très joyeux Diane danse ♥

Pour voir quelques images, c’est sur le site de l’éditeur

Chez Lou et Hilde