Liberace d’Amanda Sthers

Roman biographique

Liberace 

d’Amanda Sthers


Plon, 07/10/2010
Pages : 221 p.
16 €
9
782259211154

 Thèmes : Amérique, Liberace, Biographie

Présentation de l’éditeur :

Son nom est très peu connu en France, et pourtant Liberace est une star en Amérique.
Amanda Sthers s’est emparée de cette figure à part et de ce destin singulier. Elle y a trouvé le matériau exubérant, poignant et parfois douloureux d’une oeuvre littéraire qui dépasse, et de loin, la simple biographie. En sept séances de psychanalyse fantasmées, Liberace raconte sa vie sous la plume d’Amanda Sthers.
Pianiste virtuose, il est l’un des premiers à avoir popularisé sa musique, donnant des spectacles à Vegas puis animant un show télévisuel aux audiences extraordinaires. Sous les yeux ébahis des vieilles filles du Milwaukee qui attendaient, tremblantes, un geste de lui, il sortait de sa limousine, revêtu de visons extravagants, pour jouer des boogie woogie endiablés. Comment ne se sont-elles pas rendu compte que ce grand garçon mou en short à paillettes était homosexuel ?
Si elles avaient su qu’il avait fait refaire le visage de Scott Thornson, son concubin de trente ans son cadet, afin qu’il ait les mêmes traits que lui quand il était jeune ! Portrait de Dorian Gray en chair et en os ? Reflet à baiser ? Mythe de Narcisse ? Complexe d’Oedipe mal réglé ? Recherche de son jumeau mort-né ? Quoiqu’il en soit, Liberace finira par le mettre à la porte avec ses fringues dans des sacs poubelles, et Scott lui fera un procès retentissant ! Après une vie sous l’égide de sa mère castratrice et baignée par une lumière artificielle qui ne l’a jamais comblé, Liberace succombera, parmi les premiers, au sida.

Avis : 

Ce livre est une biographie romancée de Liberace, pianiste américain, star des années 1960. Romancée car ce récit se présente en fait comme une confession de Liberace, confession fictive, mais très bien documentée. Cela aurait pu être lent, rébarbatif… oui j’avoue je n’aime guère les biographies! Pourtant ce livre, sûrement grâce au partie pris de l’auteur sur la confession, est dynamique, et il donne vraiment envie de découvrir la vie mouvementée de Liberace.

Liberace, je ne le connaissais pas, et c’est surement le frein premier que va rencontrer ce livre en France, pourtant il a une vie très particulière entre succès et folie. Cet homosexuel dans un monde encore réfractaire, qui n’hésitera pas à se mettre en couple avec un homme de trente ans son cadet, pour finalement succomber au sida, est une star, mais c’est avant tout un homme !  Amanda Sthers donne vie à cet homme, à cette star, avec une très belle plume, non sans humour. Le rythme dont je parlais tout à l’heure est lié aussi au pseudo dialogue qui s’installe, puisque Liberace prend à partie sans arrêt son psychothérapeute (celui auquel il fait sa confession), avec beaucoup d’humour et
de lucidité.

Un récit que je classerai tout de même dans les romans, pour le plaisir de lecture, la fluidité, et la part de fiction dans l’ouvrage. Un très bon roman donc, novateur, et qui permet de découvrir un personnage haut en couleur… La bonne nouvelle ? Ce livre n’est que le premier d’une collection qui voit le jour chez Plon, dirigée par Amanda Sthers elle même, où un écrivain choisit une personnalité célèbre et en fait la biographie sous forme de séance de psychanalyse fictive.

 

Extrait : (attention contenu choquant pour les plus jeunes (surligner pour tout lire)

“Yes ! We have no bananas” a été ma première chanson. C’est une pierre fondatrice, non ? On est aidé par ça ? C’est bon à
savoir pour ma psychanalyse . Un rapport avec mon envie de sucer des bites de commencer par ne plus avoir de bananes . En plus dans la chanson, le commerce dans lequel il n’y a plus de bananes est tenu par un Grec. Le mec a des pommes de terre, des myrtilles délicieuses, tout ce qu’on veut mais plus de bananes! Forcément c’est une chanson lacanienne qui fabrique des gays, docteur ? D’accord je m’en moque, mais je dois bien vous dire que nous vivons les denières années de la psychanalyse. Je viens vous voir comme on essaye l’homéopathie. Mais ciel ! Vous allez passer de mode. Bientôt, on entrera dans les cerveaux pour effacer les traumatismes. Avec la chirurgie esthétique nous serons tous beaux. Et la beauté aura un modèle unique. Tous la même gueule et pas de chagrin. Nous serons heureux et nous mourrons tard par anesthésie après une fête d’adieu… “
 

Photo d’Amanda Sthers (© Olivier Roller), auteur aussi de romans, pièces de théâtre, et d’un film.

Les principaux :

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Ma place sur la photo

Les terres saintes (Stock 2010)

Le vieux juif blonde (au théâtre des Mathurins)

Je vais te manquer, à l’écran en 2009

La carte et le territoire de Michel Houellebecq

lacarteetleterritoire.gifLa carte et le territoire  
Auteur : Michel Houellebecq

Editeur : Flammarion

  Date :03/09/2010
Pages : 428 p.
Prix : 22 €
ISBN
   978-2-08-124633-1

Roman – Littérature française  – Rentrée Littéraire

Thèmes : Société, Média, Milieu artistique

 

 

Présentation de l’éditeur :

“Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir des cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des “métiers”, ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession. Il devrait dire aussi
comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures.

L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort et le travail, la France devenue un paradis touristique sont
quelques-uns des thèmes de ce roman résolument classique et ouvertement moderne.”

Avis :

Lorsque ce livre m’a été proposé par Priceminister, j’avoue avoir été faible, j’ai dit oui. Un match Despentes / Houellebecq, bof… mais lire le nouveau Houellebecq dont on entend sans arrêt parler, et dont j’ai découvert un extrait grâce aux Inrock, ça me tentait bien. D’autant plus qu’il faut avouer en préambule que si je connais l’auteur de nom (et pas toujours en bien), je ne l’ai jamais lu… Et puis j’ai croisé la route de Lili Galipette et George, qui faisaient une lecture commune, et je me suis dit que c’était l’occasion de lire ce livre. Sauf que voilà en ce moment j’ai une tonne de boulot, et hier soir à 22h je me suis rendue compte que je ne l’avais toujours pas commencé. J’ai donc
hésité un peu et puis je l’ai commencé, en me disant qu’au moins, si ça ne me plaisait pas je pourrais faire l’article… Sauf que voilà, j’ai accroché ! Résultat quand j’ai éteint la lumière, chéri dormait depuis longtemps, et même Page (ma chatte) m’avait abandonnée (enfin presque elle dort sur mes pieds de toute façon…)… il était près de 2h du mat’… Arg!

Bon et mon avis dans tout ça ? {Parce que là je sais pas si vous avez remarqué, mais on se croirait dans le journal de George}

Et bien contre toute attente, j’ai aimé… preuve soit qu’il ne faut pas écouter les on dit, soit qu’il faut écouter les avis
des émissions littéraires, qui pourtant correspondent rarement à mes goûts. Bref, oubliez les préjugés, et tenter l’aventure. /!\ tout de même, ce livre n’est pas un coup de coeur, et n’est pas mon préféré de la rentrée littéraire, mais il m’a fait passer une bonne nuit :)

Jed Martin est le personnage principal de ce roman, pourtant la narration est souvent indirecte, le montrant justement comme le personnage d’une histoire dont il est parfois le narrateur. J’ai du mal à donner mon avis sur ce livre, pourtant je pense que c’est ce qui m’a le plus marqué, cette alternance qui donne du rythme au récit et permet de prendre de la distance avec Jed, un artiste parfois attachant, souvent exaspérant! Combien de fois ai-je eu envie de le bouger… Et puis il y a les autres, ces personnages autour de lui… Son père, Olga, et le milieu artistique et des médias en général, et puis des personnages de fiction, qui ne le sont pourtant pas tant que ça, Houellebecq himself
en tête !

C’est certainement ce qui m’a le moins charmé dans ce roman, cette façon de descendre son image médiatique, tout en se lancant des fleurs sur son travail d’écrivain… et en en lançant aussi à d’autres au passage… (Beigbeder par exemple). C’est un des leitmotiv de ce roman me semble t’il, bien plus que l’histoire de Jed Martin, que de mettre en scène le monde des médias et de l’art, dans ce qu’il a de plus “successful” mais aussi de plus torve… Je ne sais pas, c’est intéresant, il remplace régulièrement le nom d’un auteur par son oeuvre, comme si l’homme n’existait pas tout à fait autant que son oeuvre, mais j’ai souvent trouvé cela assez surfait…

L’image que l’on a des personnages est proche de leur image médiatique réelle, mais où est la vérité ? Il me semble que Michel Houellebecq joue avec cette réalité, justement pour se moquer des médias qui le descendent souvent en flèche. Loin des thématiques obsènes qui lui sont chères, Houellebecq nous livre ici un roman où l’art est le prétexte d’une réflexion sur la société actuelle, et même future puisque l’histoire se déroule autour des années 2010, mais continue au delà. Vous trouverez quand même un peu de stérilité, un cancer de l’anus et des prostituées, mais peu de scènes entièrement consacrées au sexe pur !

La troisième partie est une enquête policière, sur le meurtre sanglant de Houellebecq (quitte à se mettre en scène, je pense que mettre en scène la mort de ce personnage fictif qui correspond à l’image médiatique de lui même est jouissif pour un auteur). Cette partie m’a semblé de trop dans le roman, elle a un intéret bien sûr, mais c’est la partie du roman que j’ai le moins aimé…

Finalement c’est un roman agréable à lire, qui donne une vision de la société (surtout parisienne, culturelle et médiatique…) intéressante !

 Extrait :
“Houellebecq ? C’est un bon auteur, il me semble. C’est agréable à lire, et il a une vision juste de la société.”

Allons vite lire l’avis de George et Lili Galipette, car j’ai le sentiment que ce roman ne plaira pas à tout le monde…

Ce livre fait parti des sélectionnés au Goncourt 2010, au coté d’Olivier Adam (Le coeur régulier), Thierry Beinstingel (Retour aux mots sauvages), Virginie Despentes(Apocalypse Bébé), Mathias Enard (Parle leur de batailles, de rois et d’éléphants), Maylis de Kerangal (Naissance d’un pont), Chantal Thomas (Les testament d’Olympe) et Karine Tuil (Six mois, six jours)

Cette sélection m’amène a une petite quesiton… un hasard qu’aucun éditeur n’ai deux livres sélectionnés, ou bien une répartition des honneurs, au détriment de certains ?

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Quatre articles sont prévus aujourd’hui, ce qui me semble difficilement réalisable… Cependant Lucie et les lucioles de Mayalen Goust, Elinor Jones (BD) et le résultat des concours devraient venir très vite !

Lundi découverte 15 : Keesog

 

 

L’histoire :

Keesog est une maison d’édition jeunesse, mais aussi vidéo (spécialisée dans le cinéma d’animation). Née en 2006, elle est
dirigée par Cédric Rouzé.

Indépendante, elle est diffusée par Arcadès Diffusion.

 

Les livres :

Le site internet n’étant pas mis à jour depuis 2007, il est possible qu’il existe d’autres livres que ceux dont je vais vous
parler… L’éditeur est invité à m’en donner les titres pour que je mette l’article à jour ! Edit : Le site est en cours de raffraichissement, il sera donc bientôt à jour ! http://keesog.fr

 

Mon avis sur :

nonolespiegle.jpgNono l’espiègle tome 1 : l’incontrôlable chipie de Nunzia Privitera

Ce roman sorti en 2007 a une couverture colorée, assez enfantine, qui correspond plutôt bien au livre. C’est avant tout l’humour
qui prime dans ce petit roman d’une centaine de page, qui nous fait découvrir la vie de Nono, une petite fille particulièrement espiègle. Afin que son père ne perde pas son travail (alors que
l’entreprise est rachetée par des japonais) Nono va tout mettre en oeuvre pour changer les choses. Elle décide alors d’apprendre à parler japonais, mais aussi de s’essayer à l’hypnose. Le roman
passe de situation drôle à situation drôle, ce qui en fait un roman complètement tiré par les cheveux mais agréable à lire. J’ai aimé suivre Nono, notamment le passage où elle va hypnotiser une
de ses professeurs. Un ensemble sympathique, mais qui, quelques jours après la lecture, ne m’a pas laissé énormément de souvenirs… C’est dommage j’ai pourtant passé un bon moment pendant ma
lecture. A conseiller dès 8 ou 9 ans, malgré l’indication dès 10 ans, car il est vraiment très accessible, et les 100 pages passent d’autant plus vite qu’il est écrit très gros.

Des fiches pédagogiques, dans le livre et sur le site internet, accompagne ce roman, pour une utilisation possible en classe
(CM2 c’est pas mal, cela permet aussi une découverte du collège!). Le tome 2 est sorti en 2009.

Tome 1 6€ ISBN 2952958602

Tome 2 8€ ISBN 2952958610

 


lalunequiboudaitkeesog.jpg
La lune qui boudait de Cédric Rouzé et Sophie Leta

Un album pour les petits très sympathique ! Tout se passe dans le ciel, alors que la lune et son amie l’étoile se font la
tête… C’est un album sur le ciel nocturne, mais aussi sur l’amitié, les disputes, les réconciliations… L’histoire est simple, elle fait souvent sourire, car plusieurs raisons de dispute sont
évoquées (et voler la dent de lait à une étoile, euh, vous imaginez!). L’histoire en elle même me plait, mais sans plus… Sauf que le petit plus qui fait que cet album est superbe existe, et
c’est l’illustration! Une deuxième histoire  prend
presque forme dans les illustrations, et permet, à de nombreuses pages, de suivre aussi ce qui se passe sur terre pendant ce temps… Des enfants
qui rêvent aux chats qui se font la cour (une rose entre les dents…) en passant surtout par une famille de hérissons trop mignonne :) Les illustrations permettent de découvrir toute la portée
de l’histoire, de jouer avec les petits sur l’illustration, et ça j’adore!

La lune qui boudait – 13€ – ISBN 2952958629

 

Merci à M. Rouzé !

 

Le site de l’illustratrice, avec une photo des hérissons, dans le livre :

http://img842.imageshack.us/img842/5640/img2044z.jpgTous droits réservés Keesog / Sophie
Leta


Web Dreamer d’Anne Mulpas

Web Dreamer


webdreamer.gif
 

  Auteur : Anne Mulpas

  Editeur : Sarbacane

  Collection : Exprim’

     01/09/2010
  237 p.
  15,50 €
  ISBN
  978-2-84865-381-5
 

 


  Roman adolescent 

 

 

 

Thèmes : Internet, Virtuel, Famille, Adolescence

 

 

Présentation de l’éditeur : 

“Mathis a un vrai problème avec la communication.
Au lycée, les autres le terrifient, il n’ose pas leur parler : on le surnomme ” Oui-Non “. Un jour, pour voir, il surfe sur
Internet, et c’est alors que l’interface devient., vivante. Elle l’appelle ! Il la suit, et passe de l’autre côté de la Toile, pour un périple onirique au pays des merveilles virtuelles. De
niveau en niveau, de porte en porte, Mathis explore des mondes, rencontre personnages inquiétants ou merveilleux et voit se dessiner des réponses aux questions qu’il n’a jamais osé (se) poser…

 

 

  Avis :

Mathis est un adolescent comme j’en croise presque tous les jours, qui a du mal à se méler aux autres, à leur
parler. A la maison, depuis que sa soeur est partie, ce n’est pas beaucoup mieux. Alors peu à peu il commence à surfer. On pourrait imaginer la suite en roman sur les jeunes et le web, et c’est
bien cela, mais de façon totalement métaphorique. Il n’y a pas de règles, pas de méfiance, pas de lois. Au lieu de tout cela il y a un parcours initiatique, dans les méandres d’un espace virtuel
totalement onirique et matérialiser. Le tout mélant dialogues, introspections, descriptions, mais aussi signe et description informatique, pour mieux symboliser ce monde étrange. Un petit côté
Alice au pays des merveilles aussi, avec un monde onirique, des portes, un guide un peu étrange…

Un roman dans la vague de la collection Exprim’, à l’écriture particulière, souvent proche de l’oral. Une écriture
proche des adolescents, et de leur mode de pensée. Et parce que je le répète, le virtuel n’est pas diabolisé, le roman est aussi à suivre sur le blog http://webdreamer.over-blog.com où l’on trouve musique, poèmes, vidéos…

 

Anne Mulpas signe une fois de plus (après La fille du papillon et Il n’y a pas d’ange) un roman qui touchera les
adolescents, et leur montrera le virtuel d’une façon novatrice.

 

Extraits :

 

“Défilé des pages. Fatigue et déception, Mathis se frotte les yeux.

Les idées dansent dans sa tête.

Le désir, ça déborde forcément des définitions. Je ne manque de rien, et n’empêche, je désire. Alors quoi ? D’où ça vient, de
quelle source ? Comment mettre en mots ce qui m’empêche de dormir.”

 

“Rouge incandescence, univers à la pâleur somnolente, et les doigts et le code :

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