Otograff (magazine)

  Otograff magazine

Otograff
1 Les ombres

Nathalie Krafft et Patrice d’Arras (directeurs de publication)

Pierre Assouline, Chen Yan, Benoit Duteurtre, Fernanda Eberstadt, Dr Panel, Yann Guégan, Xavier Lacavalerie, Jean-Jacques Sempé, Gilles Trodjman (auteurs)
Ainsi que des internautes, artistes…

Magazine

Leiiel Productions, septembre – octobre – novembre 2011
ISSN en cours
15€ (fdp compris)

Devenez éditeur de votre propre magazine.
Publiez vos textes, dessins ou photos dans une maquette élégante.
Choisissez les contributions que vous préférez.
Chaque numéro est unique au monde !

C’est suite à un contact par mail que j’ai reçu ce magazine Otograff. Il a commencé par se faire attendre car il lui a fallu près de 3 semaines pour attérir dans ma Boite aux Lettres… sans être tamponné par la Poste (…) ! C’est sans doute la preuve que ce magazine est très particulier ! En effet il n’est pas comme les revues actuelles que l’on trouve en kiosque, puisqu’il est personnalisable. Comme le dit si bien l’édito, ce magazine est né du mariage saugrenu entre la carpe et le lapin. Une belle approche de la presse à l’heure de l’Internet, puisque 70% du magazine est une partie fixe, commune à tous les Otograff et que 30% est variable, venant de la plateforme collaborative.

En gros, votre magazine est unique. C’est le votre, celui que vous avez créé autour de vos envies.

Ce premier numéro est clairement prometteur : Une mise à jour claire et agréable, un très beau papier glacé. Des photographies splendides, avec de la place pour les sublimer. Une couverture travaillée, une équipe sympathique et un professionnalisme certain. Un bel objet qu’on a envie de garder. D’autant plus que si Otograff traite de nombreux thèmes, coller à l’actualité instantanément n’est pas une volonté. Cette revue préfère revenir sur les évènements.

Des contenus sur tous les sujets mais avec l’apport à la fois de particuliers et de spécialistes c’est assez inédit… et très intéressant. Des contenus tout de même assez bobo, pas très “grand public” dans ses thèmes et son écriture, qui conviendra à un public d’initié, capable de choisir ses textes… voire d’en proposer!

Au sommaire de ce premier numéro les Ombres. Réelles ou symboliques. Un retour sur les silences du 11 septembre, la part d’ombre de la coupe du monde de rugby, un dessin de Sempé, l’Art de la guerre de Sun Tzu, du cinéma autour de ce thème, musique, un petit tour au Mali, mais aussi des textes, poésies,  extraits, peintures,  choisis par des lecteurs. Et puis tout à la fin une magnifique partie “Portfolio” de 7 artistes peu connus. Une belle façon de laisser de la place à ces artistes, avec quelques lignes mais à peine, plus pour présenter qu’expliquer. J’aime. Tout simplement!

En plus deux autres bons points : un jeu à la fin, et l’absence de publicité (ça fait du bien un magazine aussi épais qui n’est pas rempli par les tribunes commerciales!)

Au final une revue avec un brin de folie et d’innovation, un lien fort avec les lecteurs via la composition personnalisée et la possibilité de participer et une belle conception! C’est bien parti!

+ Le numéro 2 est déjà disponible, c’est ici pour le composer et le commander!

feuilleter le magazine en ligne

+ L’avis de Liyah.

L’autre moitié de moi même d’Anne Laure Bondoux

moitié

L’autre moitié de moi même

d’Anne Laure Bondoux

roman autobiographique

Bayard, novembre 2011

9782227483248, 13,90€

 

“Jusqu’ici, j’aimais écrire des romans.
J’aimais inventer des intrigues, explorer des contrées lointaines, donner vie à des personnages perdus qui cherchaient un sens à leur existence. Aujourd’hui, c’est moi qui suis perdue, et c’est moi qui pars en voyage…” Un soir d’octobre 2010, Anne-Laure Bondoux croit avoir renversé un enfant en voiture. Or cet incident étrange survient après la révélation d’un secret de famille, une séparation, l’apparition de quelques fantômes et une longue panne d’écriture.
Soudain, elle qui pensait savoir qui elle était et où elle allait n’a plus aucune certitude. Elle se remet alors à écrire. Non pas un roman pour la jeunesse comme à son habitude, mais son histoire, la seule qu’elle puisse vraiment raconter aujourd’hui. Peut-être n’est-elle pas si différente de la nôtre…

Loin des romans jeunesses auxquels Anne Laure Bondoux nous a habitué, c’est ici dans un récit autobiographique qu’elle nous livre une partie de son histoire, de ce qui fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Un retour sur l’enfance, l’amour, l’écriture. Une révolte et un apaisement. Le récit d’une femme presque sans histoire et du gouffre dans lequel elle a plongé.

Des mots jetés qui m’ont tout d’abord désarçonnés. Cette manie qu’ont les auteurs d’écrire sur eux me laisse perplexe, ne me plait guère même. Emmanuel Carrère et son D’autres vies que la mienne, que j’ai abandonné est pourtant cité ici en exemple. J’ai tout de suite pensé aussi au touchant Voile Noir d’Annie Dupeyré qui lui a su me toucher il y a déjà quelques années. De nombreuses références sont apportés au fil du récit et c’est plutôt plaisant. Cela m’a d’ailleurs donné envie de découvrir le travail d’une photographe qui porte le même prénom que moi…

C’est donc avec un sentiment très mitigé que j’ai commencé ma lecture. Curieuse pourtant, d’une curiosité presque malsaine, de découvrir un peu de la vie d’une auteure que je suis depuis le destin de Linus Hoppe en 2001…

Au fil des pages j’ai tour à tour été agacée (par les répétions notamment), touchée, surprise, curieuse encore. J’ai aimé surtout croiser des bribes de romans passés ou à venir (ou non d’ailleurs…) et j’espère un jour lire une histoire au coeur d’un champ d’ananas.

Au final un récit autobiographique que j’ai beaucoup aimé lire, mais aurait-ce été le cas si je n’avais pas connu ses ouvrages. L’avis enthousiaste de Lena me fait dire que oui…

Enfin j’ai été passablement agacée par un passage, et je veux finir là dessus. Pas pour le reprocher à l’auteure, juste pour ouvrir le dialogue.

“Est-ce ma part créative qui vit encore dans la bulle dorée de l’enfance ? Peut être… Car si je suis devenue écrivain pour la jeunesse ce n’est pas sans doute pas un hasard. […] Je sais que mon écriture n’a pas atteint sa pleine maturité. Tant mieux ! Il me reste une belle marge de progression !” [p. 138]

Qu’en pensez-vous ? Pour ma part je trouve que cela sonne comme une dévaluation de la littérature jeunesse. Alors je souhaite à Anne Laure Bondoux de continuer à écrire…. et surtout pour la jeunesse!

La réponse d’Anne Laure Bondoux elle même (en commentaire, ajoutée ici pour plus de lisibilité car cela me semble important!) : “Chères lectrices blogueuses, Je viens de lire vos échanges au sujet du passage cité par Hérisson, et je me permets de participer à mon tour, en tant qu’auteur de ces lignes, pour les éclairer autrement. Ce passage est une articulation importante du livre, il me paraît difficile de le sortir du contexte général. Dans ce récit, je tente de mettre en lumière mes zones d’ombres, de montrer ce qui me bloque et me limite sur le plan personnel et comment cela se traduit dans mon expression artistique, en l’occurrence par une panne totale d’écriture. Si certain(e)s ont pu y voir un jugement de valeur sur la littérature jeunesse en général, ce n’est pas mon propos. Je parle de ce qui n’a pas grandi en moi et qui demande à s’épanouir. Je dis que mon écriture n’a pas atteint sa maturité : il s’agit d’une sensation personnelle, d’une aspiration à déployer ce qui ne l’est pas encore, pas d’un reniement de mon travail antérieur. Pour moi, surmonter le blocage suppose de m’affranchir d’un cadre, de lois que je me suis dictée à moi-même. “Quitter l’enfance” ne veut pas dire la dédaigner ou la dénigrer, mais oser lâcher certaines habitudes rassurantes pour affronter ce qui me fait peur. Il s’agit d’explorer l’inconnu, et pour l’instant, j’ignore comment cela se traduira. Vos réactions au quart de tour montrent (et je ne le sais que trop bien!) combien la littérature jeunesse est mal jugée, comme tout ce qui touche à l’enfance en général. J’y suis sensible tout autant que vous.”

 

Merci à Liyah qui m’a prêté ce livre, et pour qui je l’ai fait dédicacer à Montreuil, l’occasion de rencontrer l’auteur… mais aussi Mirontaine et une gentille bibliothécaire, dans la file ;)

+ le site de l’auteure

La vidéo de présentation du livre :

Interview Anne-Laure Bondoux : L’autre moitié de… par Bayard_Editions

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Passion [Damnés, tome 3] de Lauren Kate

Passion

Damnés, tome 3

de Lauren Kate

roman YA jeunes adultes, fantastique

Bayard, décembre 2011
9782747033688, 16€90
395 pages

Dès que Luce et Daniel se retrouvent, leur histoire d’amour s’achève brutalement.
Luce meurt et Daniel reste seul, anéanti par le chagrin. Cherchant désespérément à savoir comment déjouer la malédiction qui les condamne, Luce plonge dans un Annonciateur, une ombre, pour revisiter ses différentes réincarnations passées. Où la conduira-t-il, et à quelle époque ? Elle l’ignore. Sa seule certitude est qu’elle doit le faire. Petit à petit, elle parvient à recueillir des éléments qui l’éclairent sur leur terrible destin.
Mais chaque fois, Daniel l’empêche de réécrire leur histoire, de peur que leur passion ne finisse à jamais dans les flammes. Lancé dans une course-poursuite flamboyante et romantique, le couple s’escrime à découvrir le moyen de vivre enfin pleinement son amour.

Alors que le tome 1 m’avait captivé et que le tome 2 nous donnait beaucoup de réponses, j’ai trouvé ce 3ème tome de la série Damnés long et guère utile à l’intrigue.

On démarre pourtant très bien, retrouvant Luce où on l’a laissé à la fin du tome 2 (mais si rappelez-vous, l’Annonciateur!) et on va donc voyager dans le temps pour découvrir les Luce et Daniel du passé. Sympathique donc de retrouver nos amants maudits, de découvrir leurs rencontres, leurs amours. Sauf que voilà, ce qui est intéressant pendant une centaine de page devient vraiment lassant après 370 pages!

Dans ce tome je pense que l’absence quasi complète des personnages secondaires -comme Cam que j’appréciais particulièrement dans le tome 1 – rend le récit moins captivant. Moins d’action aussi. Le seul point positif est qu’on parcourt l’histoire, grapillant à droite à gauche quelques informations historiques ou culturelles intéressantes.

C’est d’autant plus dommage que les 20 dernières pages nous apporte enfin les informations tant attendues avant de relancer l’intrigue… et de nous donner envie de lire le tome 4. Du coup alors que j’ai bien failli abandonner ma lecture je crois que je ma curiosité me poussera à lire le 4ème (et dernier ?) tome, afin de retrouver Luce et Daniel, toujours aussi amoureux !

+ le site de la série

+ l’avis de Mina, elle aussi déçue, et celui de GeishaNellie pas beaucoup plus captivée…

+ le site de Bayard

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Sisters Red de Jackson Pearce

Sisters Red

de Jackson Pearce

Roman pour adolescent, Fantastique

Albin Michel, novembre 2011
Wiz, 427 pages
9782226231123, 15€

 

(censurée)

Scarlett March ne vit que pour chasser les Fenris, les loupgarous sanguinaires qui ont attaqué sa famille sept ans plus tôt et marqué à jamais son visage.
Ce jour-là, Scarlett a sauvé sa soeur Rosie, qu’elle protège depuis. Mais si Scarlett est une guerrière, Rosie rêve d’une existence plus facile, où les loups ne rôderaient pas dans le noir et où elle serait libre.

J’ai ouvert ce livre et je n’ai plus voulu le lâcher, tout simplement! Voilà qui donne le ton!

Un petit côté Chaperon Rouge revisité, avec des loups garous terrifiants… mais qui ne résistent pas aux soeurs Scarlett et Rosie… enfin pas toujours! Deux adolescentes, une histoire tragique, un jeune homme qui revient, et une quête incessante : tuer les loups garous. Une quête qui est devenue l’idée fixe de Scarlett, qui entraine Rosie et Silas avec elle.

Pourtant l’auteur ne se contente pas de nous livrer cette quête. Grâce à une habile alternance de points de vue, elle nous permet aussi d’entrer dans l’intimité des personnages, leurs pensées, leurs désirs. Les évènements s’enchaînent, nous entrainent. De la campagne à la ville. De Scarlett à Rosie. De bagarres en baisers. On frémit, on s’inquiète, on admire le courage et la détermination… et on s’attache peu à peu aux personnages.

Beaucoup de mystères, des découvertes, des surprises – certaines qu’on attend, d’autres non – et puis de l’action, du sang et de l’amour dans un très beau mélange. Parce que cette histoire est aussi celle d’une famille. Avec une enquête, intéressante, que l’on essaye nous aussi de décrypter. Bon j’avoue j’avais trouvé bien avant eux, en tout cas je m’en doutais, et c’est peut être mon seul regret, que cela soit trop évident… Peu importe l’auteur joue tout de même à mêler les pistes, et j’ai aimé sa façon de faire. Enfin certains passages, très -trop- adolescent m’ont semblé vraiment futiles, mais l’ensemble va tellement bien ensemble qu’on ne peut pas le reprocher à l’auteur ! En contre partie les relations des deux soeurs, leur complicité, leurs disputes, tout cela m’a vraiment beaucoup plu. J’ai trouvé cela à la fois fantastiques et réalistes, mais surtout très touchant.

Un roman qui plaira  aux adolescentes en leur offrant en plus une belle réflexion sur la famille, l’amitié… et l’amour!

+ Les avis de Laure, Mya, Lilie et Fantasia

+ Coup de coeur RTL

+ L’interview de l’auteur sur 20minutes

+  Le livre sur Amazon, GoodReads,