Vigile – Prix des Lectrices ELLE (27)

Vigile

Comment imaginer le quotidien sans l’être aimé ?

VIGILE
Hyam Zaytoun

Le Tripode (2019)

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Présentation de l’éditeur : Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une jeune femme dans la nuit. Elle pense que son compagnon la taquine. La fatigue, l’inquiétude, elle a tellement besoin de dormir… il se moque sans doute de ses ronflements. Mais le silence revenu dans la chambre l’inquiète. Lorsqu’elle allume la lampe, elle découvre que l’homme qu’elle aime est en arrêt cardiaque.
Avec une intensité rare, Hyam Zaytoun confie son expérience d’une nuit traumatique et des quelques jours consécutifs où son compagnon, placé en coma artificiel, se retrouve dans l’antichambre de la mort.

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Vigile : Qui se rapporte à l’état de veille, qui survient à l’état de veille

On sent bien l’angoisse ressentie par cette femme à l’idée de perdre son compagnon, son amant, son confident, le père de ses enfants. Et il n’est pas encore parti pourtant, mais le manque est déjà là, cruel.

Un court récit, 125 pages à peine, qui raconte l’un de ces moments dans une vie où l’on a l’impression que le temps s’est arrêté. Où plus rien ne compte, plus rien n’a d’importance que cette vie en suspens, presque entre parenthèses. Rien ne compte plus que les visites à l’hôpital et cette attente qui n’en finit pas : va t-il se réveiller ?

Un témoignage dans lequel on est un spectateur impuissant (mais pas un voyeur) de la détresse et de la douleur d’une personne qui sent partir l’être aimé.

A la peur de la perte s’ajoute l’angoisse du lendemain, du quotidien à assurer, seule avec deux enfants. Et la narratrice de s’interroger : Est-elle, sera t-elle une bonne mère ?

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Et ça n’a rien à voir avec l’histoire, mais je trouve la couverture absolument magnifique !

Lire les premières pages sur le site de l’éditeur (en bas de page)

ELLE

27ème lecture / 28 +1

(Ordre de lecture, pas de présentation)

Du même éditeur : De pierre et d’os

L’ obsolescence programmée de nos sentiments – BD

obsolescence

L’ obsolescence programmée de nos sentiments

Zidrou & Aimée de Jongh

Dargaud (2018)

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Ulysse, 59 ans, veuf, perd à 59 ans son travail de déménageur. Il n’a plus que son fils, mais il est très occupé, ses copains travaillent encore, il se retrouve soudain extrêmement seul et se demande ce qu’il va bien pouvoir faire de sa vie.

Méditerranée, 62 ans, vient de perdre sa mère. Elle s’occupe de la fromagerie laissée par ses parents. Ancien mannequin, elle regarde d’un œil critique son corps qui s’affaisse et se ride. Mais surtout, elle aussi se sent très seule. Grâce au travail du fils d’Ulysse, ils vont se rencontrer et s’aimer…

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L’ obsolescence programmée de nos sentiments explore un sujet qui est assez rarement abordé dans la bande dessinée (pour autant que je sache !) la rencontre amoureuse de deux sexagénaires. Et où l’on montre sans fausse pudeur les rides, les corps vieillissants, mais aussi et surtout l’amour, la tendresse, et la joie de partager la vie de quelqu’un.

Je trouve juste un peu dommage le choix de cette couverture aux tons légèrement verdâtres, qui, si elle est pleine de douceur, n’est pas très attirante… Alors même que j’ai beaucoup aimé le dessin d’Aimée de Jongh, la douceur de son trait (les pages “beiges” sont magnifiques) et ses personnages très expressifs. Elle est sans pitié pour les corps vieillissants, ne cachant ni les rides, ni la peau flasque (même si je pense qu’elle exagère un peu, ses personnages ont plus 75 ans que 60 !) Mais cela aura finalement bien peu d’importance face au bonheur d’être deux !

Une bd très tendre, très douce qui m’a beaucoup plu !

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Feuilleter l’album sur le site de l’éditeur

Le site de l’illustratrice Aimée de Jongh

Zidrou, nous vous l’avons déjà présenté ici (Lydie / Les beaux étés / Merci et quelques autres !) + L’adoption + Emma G. Wilford + La vieille dame qui n’avait jamais joué au tennis…+ Shi + Boule à zéro (jeunesse)

Les avis des p’tits camarades : Aurore, Le Petit Carré Jaune, Sur mes brizées

Cette semaine nous sommes chez Noukette

Une BD qui participe également au Challenge Petit Bac chez Enna – Catégorie Adjectif

Moins qu’hier (plus que demain) Fabcaro encore – BD

MoinsDes portraits de couples sur un ton décalé, absurde, hilarant !
Bande dessinée adulte *

Moins qu’hier
(plus que demain)
Fabcaro

Glénat (2018)

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Ça commence à 6h58 avec Géraldine et Fabien qu’on va retrouver à plusieurs reprises au fil de la bd. Fabien essaie de joindre Géraldine sur son portable mais elle ne répond pas. Il lui laisse un message “Oui, c’est moi… Tu t’es levée hyper tôt dis donc… J’imagine que tu  es allée acheter des croissants, c’est adorable, ça tombe bien j’ai une faim de loup…” Image suivante : “En plus, je vois que tu as pris ta valise… ça sent le p’tit déjà ultra-copieux ça… Petite cachottière…”

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Le ton est donné, et ça va être comme ça tout au long de la journée avec les différents couples rencontrés. J’ai également adoré la planche de la page 10 à 8h42 avec Émeline et Philippe (vous pouvez la lire sur le site de l’éditeur, voir lien ci-dessous).

Fabcaro :

C’est encore une belle découverte faite grâce au groupe de la bd de la semaine ! Le dessin, les couleurs, ne m’auraient pas attiré plus que ça je l’avoue, et pourtant il aurait été vraiment dommage de passer à côté, c’est trop drôle !

Un humour décalé, absurde, noir parfois, fait de cynisme, de non-dit (ou de trop dit !), de bêtise, de déni… J’adore !!!

Et mon conjoint, à qui je l’ai fait lire (et qui n’est pas un gros lecteur de bd à part les classiques de son enfance), m’a dit à la fin de sa lecture : “il en a fait d’autres ?

Le steak haché de Damoclès

La réponse est oui ! Et j’ai d’ailleurs lu “Le steak haché de Damoclèsaux éditions La cafetière (qui a édité 9 bd de Fabcaro, avis aux amateurs…) Une courte bd d’inspiration autobiographique (sympa mais un peu moins amusante que ses bd plus récentes…)

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Lire les premières pages sur le site de l’éditeur

Du même auteur, déjà présenté ici : Et si l’amour c’était aimer ? (avec un micro-avis sur Zaï zaï zaï zaï)

D’autres que moi l’ont lu : Sabtail, Mespagesversicolores, Noukette, Jérôme

* Si je parle de “BD adulte” c’est uniquement parce que le côté parfois très noir ou cynique des relations de couple présentées ici risquent de ne pas faire rire des ados…

Cette semaine, nous sommes chez Moka, au milieu des livres !

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Barracuda for ever – Roman jeunesse -ou pas !

Barracuda

Une histoire un peu folle, un peu décalée mais ô combien émouvante !

Barracuda for ever
Pascal Ruter

JC Lattès (2017)
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Présentation de l’éditeur

« À l’âge de quatre-vingt-cinq ans, mon grand-père Napoléon décida qu’il lui fallait se renouveler. Il traîna ma grand-mère Joséphine devant les tribunaux. Comme elle n’avait jamais rien su lui refuser, elle se laissa faire. Ils divorcèrent le premier jour de l’automne.

– Je veux refaire ma vie, avait-il dit au juge chargé de l’affaire.

– C’est votre droit, avait répondu ce dernier. »

Voici l’histoire d’un duo irrésistible : un petit-fils et son grand-père, prêts à toutes les fantaisies pour conjurer les tourments de l’existence.

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C’est une comédie douce-amère que cette histoire. Des passages font sourire mais en même temps, on pressent rapidement que ça risque de ne pas être si drôle que ça !

Les personnages

Le grand-père, Napoléon, ne veut clairement pas vieillir. Il ne l’accepte pas. C’est un personnage truculent, libre, un peu fou et plutôt “encombrant” pour son entourage et les personnes qui sont amenées à s’occuper de lui.

Le petit fils lui, est clairement plein d’admiration pour ce grand-père farfelu avec lequel il parle l’espéranto, même si son regard change, évolue au fil du roman.

La grand-mère, elle, s’est laissée mettre de côté, un peu comme un vieux vêtement dont on ne voudrait plus. Les personnages sont tous attachants, pour différentes raisons. J’ai beaucoup aimé le personnage de la mère.

C’est un roman que j’ai bien aimé, même si j’avoue avoir été surprise car je m’attendais à une “vraie” comédie. Or il y a des thèmes importants et pas franchement drôles qui sont abordés, même si c’est fait de manière à faire sourire.

Un roman qui aborde tellement de thèmes au final, que probablement personne ne sera touché par la même chose !

*****Barracuda

Il est sorti à la même date, u aux éditions Didier Jeunesse avec cette couverture :

Lire les premières pages ici

Et il est également édité avec des couvertures différentes en gros caractères chez Gabelire https://editionsgabelire.com/wp-content/uploads/2017/07/Barracuda-for-ever_web.jpg

et au livre de poche http://www.renaud-bray.com/ImagesEditeurs/PG/2462/2462081-gf.jpg

Retrouvez ici l’avis de Blandine, qui m’a convaincue de le lire ! ;)

Du même auteur Sophie vous a présenté : Le cœur en braille et Du bonheur à l’envers