Neuf ans après – Roman jeunesse

neuf

A partir de 10 ans

Neuf ans après

Évelyne Brisou-Pellen

ScriNeo Enquête (2022)

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A l’âge de 4 ans, Brice et Alice ont perdu leurs parents dans un accident de voiture. Ainsi que leurs deux grands-frères. Neuf ans après, ils sont toujours tristes. Et surtout, ils continuent à se demander ce qui s’est vraiment passé de jour-là… Car ils étaient présents, ce sont les deux seuls rescapés de l’accident. Et leurs grands-parents paternels, qui les ont recueillis, ne veulent pas en parler. Alice et Brice ne se sentent pas bien chez eux. Leurs grands-parents sont très stricts et il y a des tas de choses qui sont interdites. Il ne faut pas marcher sur la pelouse. Et pas non plus faire du vélo ou courir dans les allées (ça pourrait projeter du gravier sur la pelouse…) Il ne faut pas non plus toucher les meubles, ça fait des traces. Bref.

Pour leur 13ème anniversaire, ils auraient aimé un téléphone portable, comme les copains de l’école. Ils auront un recueil de poèmes (pour Alice) et un enregistreur (pour Brice). Mais grâce à l’enregistreur, ils vont découvrir un nouvel indice concernant l’accident qui a coûté la vie à 4 membres de leur famille…

Réussiront-ils un jour à savoir ce qui s’est réellement passé ce jour là ?

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Neuf ans après est un roman qui m’a beaucoup plu.

Pour les personnages déjà, les jumeaux Alice et Brice. Malgré un manque évident de tendresse ou d’amour de la part de leurs grands-parents, ils survivent, parce que dans leur malheur, ils sont tous les deux. Ils s’entendent à merveille et m’ont bien fait rire par moments.

Et aussi parce que j’aime les histoires qui parlent de secrets de famille, de non-dits.

Un roman à suspense très réussi !

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De cette autrice, déjà présenté sur ce blog : Le manoir, Ysée, Les cinq écus de Bretagne (à la fin du billet)

Dans cette même collection ScriNeo Enquête, nous vous avons présenté : Peur sur la cité

Un paquebot dans les arbres

paquebotUn paquebot dans les arbres

Valentine Goby

Babel

Actes Sud (2016)

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Odile et Paulot tiennent un café à la Roche Guyon. Ils ont deux filles, Annie et Mathilde, et un garçon, Jacques. Entre Annie et Mathilde, ils ont perdu un fils, Pierre, alors âgé de 2 mois. Du coup, ils ont mis du temps pour se décider avant d’avoir Mathilde, puis Jacques.
D’Annie, on entendra peu de choses, on l’apercevra de loin en loin, elle vit sa vie, loin du reste de la famille, loin de la maladie et du malheur.
Mathilde est le « garçon manqué » de la famille. Elle court, saute, nage, escalade et n’a peur de rien. A 9 ans, elle se cache sous les tables du bistrot familial pour écouter son père jouer de l’harmonica. Son père, pour qui elle a une admiration sans bornes et un amour immense. Son père, pour qui elle est prête à tout. Cette histoire, c’est d’abord l’histoire de Mathilde. Son courage devant les problèmes qui s’accumulent, sa volonté de garder sa famille soudée, son obstination…

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Au début, j’ai eu du mal à accrocher à cause des nombreuses descriptions et juxtapositions. Mais très vite, j’ai oublié le style tellement le personnage est vivant, prenant, intéressant, « vrai ». Mathilde qui veut tout gérer, tout arranger, recoller tous les morceaux de sa vie que la maladie a éparpillé…

La sécurité sociale. Une chose banale de nos jours surtout quand on est salarié. Une chose normale, un droit, les soins gratuits ou presque. Et pourtant. Telle que nous la connaissons, elle n’existe que depuis 1945. Combien de gens, n’ayant pas cette fameuse sécu ne pouvaient se soigner ? Combien de gens aujourd’hui encore, n’ont pas accès aux soins ?

Un roman qui m’a beaucoup plu, beaucoup touché et un personnage que je ne suis pas près d’oublier.

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Un extrait : « Elle a garé sa voiture en lisière du bois. Elle a marché sous la pluie vers la façade griffée de branches, ne s’attendant à rien, je veux dire : à aucune image familière, à nulles retrouvailles.
C’est un saccage. Murs aux peintures dégradées du jaune pisse au noir. Béances noires des fenêtres et des portes. Parois défoncées criblées d’impacts. Couloirs jonchés de gravats, de cailloux, d’éclats de verre. Portes arrachées gonflées d’eau, tuyaux tordus, poutres affaissées. Mathilde Blanc parcourt la longueur du bâtiment, deux cent pas somnambules, elle les compte pour marcher droit, entre les canettes et les bouteilles aux tintements de mâts. (…) A un moment elle aperçoit l’escalier enroulé dans la tour. Elle avance, se place sous la spirale sans fin des rampes. Alors surgit de l’enfance la résille de verre qui habillait la tour, son éclat blanc à te fermer les yeux. C’est le premier mirage. Ils naissent un à un de fragments épars qui ouvrent le champ de la mémoire : un carrelage en damier – son père, sa mère, l’Amicale des malades vendent sur une table des bibelots faits main pour nourrir leurs gosses ; »

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Un article intéressant sur le paquebot, c’est à dire le sanatorium d’aincourt (avec photos)

De Valentine Goby, présenté sur ce blog : Kinderzimmer

IDISS – D’après le livre de Badinter

IdissAdaptation de roman
BD Ado/Adulte

IDISS

Richard Malka & Fred Bernard

D’après le livre de Robert Badinder

Rue de Sèvres (2021)

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1890 en Bessarabie (aujourd’hui la Moldavie). Idiss vit avec ses beaux parents et ses deux enfants. Son mari est au front, il se bat pour le Tsar. Il ne reviendra que 5 ans plus tard.

Pour différentes raisons, Idiss et son mari Schulim doivent quitter leur village, leur shtetel. Ils se réfugient à Paris où ils retrouvent leurs deux fils aînés, installés comme tailleurs dans le Marais. Idiss est heureuse, sa famille est réunie.

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A partir du livre écrit par Robert Badinter pour rendre hommage à sa grand-mère, Idiss, Richard Malka et Fred Bernard ont réalisé une BD très agréable à lire, malgré des moments difficiles. En effet, l’histoire commence en 1890, pour se terminer en 1943. Un exode, deux guerres, la maladie, la vie d’Idiss et de sa famille n’aura pas été de tout repos !

Un joli portrait d’Idiss clôt la partie BD. Une petite partie “documentaire” présente “Le droit antisémite et xénophobe pendant la seconde guerre mondiale” ainsi que les mesures allemandes à l’encontre des Juifs. Puis Fred Bernard nous raconte en quelques pages comment il a imaginé les personnages et les situations.

Le dessin, assez “enfantin”, rond et coloré, est très doux.

Une BD qui m’a beaucoup plu et que je vous recommande !

Les avis de : Mylène, Natiora, Stephie, Mamabookine

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Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris, est un homme politique, juriste et essayiste français. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il se fait connaître pour son combat contre la peine de mort dont il défend l’abolition devant le Parlement en 1981. Wikipédia

Richard Malka, né le 6 juin 1968 à Paris, est un avocat français, connu notamment pour être l’avocat de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est aussi scénariste de bandes dessinées et romancier. Wikipédia

De Fred Bernard, auteur de BD et illustrateur, nous vous avons déjà présenté : Anouketh, Le pompier de Lilliputia, Anya et Tigre blanc, Ushi, L’histoire vraie de Siam l’éléphant, L’histoire vraie de Yen-Yen le panda géant, Le petit inconnu au ballon et dernièrement le magnifique King Kong ou encore Le secret de Zara

La BD de la semaine est en pause pour la période estivale

Une bd qui participe aussi au challenge sur la première guerre mondiale

De 14-18 à nous chez Blandine

Jane d’après Jane Eyre ♥

JaneRoman graphique

Jane

McKenna & Pérez

Glénat (2019)

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Inspiré par Jane Eyre de Charlotte Brontë

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Assez jeune, Jane a perdu ses parents. Elle est allée vivre chez la sœur de sa mère, une tante qu’elle connaissait mal. Une vie inintéressante et pas très heureuse. Du coup, Jane ne rêve que d’une chose : partir !

Elle se met à travailler sans relâche, économisant chaque centime. Un jour, elle décide qu’elle a assez d’argent pour partir à New York. Ayant toujours aimé dessiner, elle va s’inscrire dans une école d’Art.

Mais ce qu’elle a économisé jusque là ne suffira pas très longtemps, elle doit trouver un travail. Elle est embauchée comme nounou par un mystérieux homme d’affaires, Rochester. Il est veuf, très souvent absent et ne s’occupe guère de sa fille, Adèle. Jane va vite se lier avec Adèle, une enfant solitaire dans laquelle elle se retrouve.

L’appartement est immense, il y a des endroits où personne ne doit jamais aller (et forcément, du coup, c’est très tentant !!) Mais alors qu’elle prend goût à sa nouvelle vie, elle va découvrir un dangereux secret…

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Une très belle adaptation !

J’ai bien aimé le dessin, même si j’ai trouvé que Jane n’était pas toujours très reconnaissable (ceci dit, comme c’est souvent la seule femme, ce n’est pas très gênant !) La mise en page est variée, dynamique avec des cases de toutes tailles. J’ai bien aimé les couleurs aussi. Du noir et blanc au départ, des couleurs un peu tristounettes au début, puis plus chaudes, plus vives, plus passionnées au fil de l’histoire !

Bref, ça m’a beaucoup plu ♥

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Mon avis sur le roman Jane Eyre de Charlotte Brontë

Quelques planches à voir sur ce site

Le site de l’illustrateur (en construction, l’ancien ayant été piraté)

La BD de la semaine est en pause pour la période estivale.

Mais je continuerai à vous présenter mes lectures de BD tous les mercredis (et parfois d’autres jours aussi !).