Rendez-vous albums – Mai : la Famille

Après trois rendez-vous sympathiques, autour de l’amour, du printemps puis de Pâques, le thème choisi pour le mois de mai est à la fois beau et large. Aujourd’hui, avec les participants au Challenge Je lis aussi des albums, nous allons partager autour de la FAMILLE. L’occasion de vous parler tant des relations parents-enfants que des relations frères-soeurs, ou encore des familles monoparentales, recomposées, … et je ne sais quoi d’autres, j’en aurai la surprise en même temps que vous ! J’ai choisi de vous parler des jumeaux aujourd’hui, grâce à un album américain d’une auteur d’origine corréenne.

Bonne nuit les jumelles***

Bonne nuit, les jumelles !

de Hyewon Yum

adapté par Françoise de Guibert

Albin Michel jeunesse, 2012 978-2-226-23877-1

Deux petites filles nous racontent, chacune sur leur page, qu’elles sont jumelles. Elles sont pareilles, partage tout depuis le ventre de leur maman. Et depuis leur naissance elles partagent une couverture colorée. Sauf qu’à maintenant cinq ans, elle devient difficile à partager cette petite couverture. Et la dissonnance intervient alors. Plus de “nous” dans le texte, mais bien un “je”, suivi rapidement d’un autre. Et même une dispute !

Ces petites jumelles incarnent parfaitement la difficulté qu’ont les enfants à se séparer de leur enfance, mais aussi l’obligation, même quand on est deux, d’être soi-même. Le traitement de cette histoire, tout en douceur et finesse, avec une histoire simple et complète à la fois, permet au lecteur, même jeune, de bien comprendre ce qui uni nos deux jumelles. Une belle façon de parler des relations frère-soeur, de ces liens qui se brisent jamais, même si l’on ne peut pas toujours être d’accord sur tout, aimer les même chose, ou tout partager !

bonne-nuit-extrait

Les illustrations de Hyewon Yum renforcent cette impression avec une mise en page qui joue sur la dichotomie. Une soeur à gauche, l’autre droite, voici presque notre seule solution pour les différencier, apprendre à les connaître. La grande soeur, de trois minutes, qui commence toujours, la petite, qui se plie finalement souvent à cet ordre… mais leur amour, toujours, derrière les mots, avec une main tendue !

Un très bel album, pertinent et sensible, qui permettra aux jumeaux mais aussi à de nombreux frères et soeurs de se reconnaître dans ce quotidien enfantin.

***

Petit clin d’oeil à ma petite soeur, avec 9 ans d’écart on partage encore souvent une couverture…

+ L’avis de Marianne
+
 Une participation au rdv de Virginie


Indiquez ici les liens de vos articles pour ce rendez-vous, avec comme nom le titre du livre et votre pseudo.

Tout est en anglais j’en suis désolée, mais c’est joli avec les couvertures. Voici la marche à suivre : 1- Clic sur Add your link 2- Mettre l’adresse url de votre article, le titre du livre et votre pseudo, ainsi que votre mail 3- Clic sur Next Step 4- Choississez la couverture du livre et clic sur Select 5- Skip this step C’est terminé, votre titre apparait ici, avec la couverture du livre normalement. Si vous parlez de plusieurs livres dans un seul article, il vous faudra par contre choisir, mais ce n’est que pour aujourd’hui, tous les liens seront ensuite repris dans le challenge bien sûr!



cadeaumaestro

RDL# Zélie et les nains menteurs (ou comment caser 3 titres de livres en un seul)

Je triche un peu pour cette ronde des albums puisque je vous présente un seul album, et deux petits romans!

Zélie et les Gazzi d’Adrien Albert

La maman de Zélie est sortie pour tout l’après-midi. Quand on frappe à la porte, la petite fille ne se méfie pas, et voilà que ses voisins, les frères Gazzi, l’attrapent et la ligotent. Mais ils ne lui font pas peur. Et puis, ils ont besoin de son aide pour fabriquer des déguisements. Il suffisait de le demander gentiment, se dit Zélie, la fille de la couturière. Va-t-elle décider de les aider ? Un livre pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.

La couverture me fait penser à de vieux albums, mais c’est bien un petit roman, qui se lit très facilement. Mélange entre roman et BD, ce roman graphique est drôle, vraiment. Ces 3 frères un peu benêts qui veulent des sous sont terriblement attachants finalement, de même que Zélie, et l’histoire amène à une conclusion simple mais appréciable.

Seule la fin m’a laissé sceptique, mais je ne peux pas vous dire tout à fait pourquoi…

Ecole des loisirs, Mouche, 2010

A quoi ça rime ? L’aventure d’un nain malin de Junko Shibuya

Pour découvrir à quoi ça rime, tourne la page ! Derrière la fenêtre, l’envers du décor réserve bien des surprises… Un livre ludique et malicieux pour voyager dans le monde de la nuit, des rêves et des contes de fées.

Des pages découpées, avec des mots qui riment… et des images qui les accompagnent, de façon inventives et drôles. Le petit nain (et la main) nous accompagne tout au long du livre, ce qui en fait une histoire, à raconter, à inventer…

Une fin déjà vu mais toujours agréable dans les livres pour les enfants, et que les enfants aiment!

Autrement, 2012

 

Romain Desbois, prince des menteurs de Mathis

Romain Desbois s’est cassé le bras… en se balançant sur une chaise. Impossible de l’avouer à ses copains, sous peine d’être ridicule. Alors, moitié pour séduire Nina, moitié parce qu’il a de l’imagination et qu’il aime raconter des histoires, Romain-le-héros invente un gros mensonge pour expliquer son accident… la bûchonite !

Un petit roman court et incisif mais manque de régularité. Cependant l’ensemble m’a fait sourire, avec Romain et son plâtre qui se sent obligé d’inventer un mensonge ou deux… pas facile les mensonges! Intéressant aussi sur la relation frère/soeur.

Thierry Magnier roman petite poche, 2003

Allons voir les livres présentés aujourd’hui par Liyah et Noukette :
* Les contes de la ferme – Usborne 

L’omelette au sucre

L’omelette au sucre

de Jean Philippe Arrou Vignod

Résumé
A Cherbourg à la fin des années 60, une famille peu commune… Une mère au foyer et un père médecin, jusque là tout va bien… mais là où les choses se gâtent c’est quand on découvre les enfants… une vraie colonie! 5 garçons, qu’on a nommé selon le prénom du grand père Jean… ce qui donne pour ne pas les confondre : Jean A, Jean B, Jean C, Jean D et Jean E, le tout par ordre d’âge!
C’est Jean B, un des grands, qui nous raconte cette vie de famille où les vacances sont un vrai déménagement! Alors quand en plus la maman est enceinte, et que c’est le papa qui fait à manger, on se demande comment il va s’en sortir…. et bien ça donne… une omelette au sucre!

Fiche de l’auteur (Gallimard) (j’ai découvert cela après avoir lu le livre, et c’est tellement autobiographique…)
Né en 1958 à Bordeaux, Jean-Philippe Arrou-Vignod vit une partie de son enfance à Cherbourg avec ses cinq frères, les fameux six «Jean-quelque-chose» de L’omelette au sucre, dont il est le deuxième, avec la même bouille ronde, les mêmesoreilles décollées… Tandis que la mère s’occupe de ses garçons «en rang d’oignons», le père est médecin. Ses études à l’École Normale Supérieure conduisent Jean-Philippe à l’agrégation de lettres.. Sa première rentrée scolaire, en 1984, correspond aussi à sa première rentrée littéraire puisque paraît son premier roman pour adultes, Le Rideau sur la nuit, aux éditions Gallimard, récompensé par le prix du Premier Roman. Cinq ans plus tard sort son premier roman pour la jeunesse : Le professeur a disparu, en Folio Junior.

Tout en étant enseignant dans un collège et écrivain, Jean-Philippe Arrou-Vignod est aussi directeur de collection (Horspiste, pour les 9-12 ans). À ces fonctions éditoriales et professorales se greffe aussi celle de scénariste pour la télévision. En dehors de ses activités littéraires, la passion de Jean-Philippe reste le voyage, trois à quatre par an parfois, avoue-t-il…

Un autre titre suit ce premier épisode :
Le camembert volant.
(article à venir)

J’ai été charmée par ces Jean dans tous les sens et leur aventures mignonettes… mais tout de même tout cela est vraiment d’un autre temps, que les jeunes actuels risquent d’avoir du mal à appréhender : Internet n’existe pas, le portable non plus, et la télé en est à ses débuts (Rintintin et la piste aux étoiles…). Il y a tellement d’humour que certains jeunes apprécieraient j’en suis sûre… mais je ne le recommanderai peut être pas aux élèves qui n’aiment pas lire…

Vous l’avez lu? Donnez moi votre avis en commentaire et / ou le lien vers votre article, et je l’ajouterai volontiers!
L’avis de Faelys sur le camembert volant

Pour les profs je joins les fiches gallimard ;)

Et en prime la recette de cette omelette au sucre :

Préparation : 5 à 10 mn
Cuisson : 5 mn
Ingrédients (pour 4 personnes) :
– 4 oeufs
– 50 g de sucre
 vous pouvez ajouter une cuillère à soupe de fleur d’oranger, ou de la vanille, ou bien des fruits…

Préparation :
Séparer les blancs des jaunes et montez les blancs en neige.
Une fois que les blancs sont montés, ajouter le sucre et les jaunes en mélangeant doucement.
Faite cuire 5 mn des 2 côtés comme un omelette normale.

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Bleu de Rose – Marie Chartres

Bleu de Rose

de Marie Chartres

Collection Médium à l’Ecole des Loisirs

“Une solitaire avec des idées pas claires, tortueuses.
Une raconteuse aussi, avec son sac sans fond d’histoires débordantes de poésie, pour mieux cacher son secret. Car la nuit, Rose grandit. Son frère, Nathan, a des araignées sur les poumons. Il va mourir. Il n’y a plus rien que cette idée. Et la colère. Rose se déteste. Rose déteste cette absence d’éternité. Rose déteste les jours et les nuits. Nathan, lui, voudrait aimer, une fois. Rose n’y pense même pas. Elle se sent vide, abandonnée, prisonnière. Mais un jour, elle croise la route d’un certain Zeus. Il est bizarre, avec ses phrases hameçons qui se plantent dans les coeurs. Il a une soeur Iris, belle et libre, de l’âge de Nathan. Il lui parle, il l’écoute.Tout se bouscule. La vie reprend.
Des mots bleus pour des peaux tristes et blanches.
Cela pourrait être un poème de Rose.
C’est demain. “

Thèmes : Amour / Premier amour , Frères et soeurs (relation entre) , Maladie

Le jour, Rose est la Miss France des filles bizarres.

Rose a une telle colère en elle, un tel dégout de la vie… mais un tel amour aussi… Elle a les idées à l’envers, parce que son frère va mourir et qu’elle ne l’accepte pas. Elle ne veut pas vivre, elle ne peut pas vivre, mais elle vit, elle avance, elle aime… comme elle aimerait tellement que son frère soit aimé. Poignant sans être larmoyant, poétique sans être lyrique, romantique sans être à l’eau de rose… même pour Rose.

Il y a la photo, la piscine et le silence… il y a Rose… qui sourit…

Un roman pour adolescent, qui doit réveiller beaucoup de souffrance chez les adolescents confrontés à la maladie, mais qui coule comme un long fleuve, parfois tranquille, souvent agité. Un fleuve qu’on a envie de suivre, dont on veut connaître la fin… Un fleuve qui n’a pas de fin justement…

Et moi, sensible, j’ai pleuré en lisant…