Addiction de Blake Nelson #YA

Addiction roman WizRoman pour grands adolescents YA

Addiction

de Blake Nelson

traduit par Cécile Moran

Albin Michel, 2014
Wiz, 347 pages
9782226255259, 15€
disponible en epub

       Maddie, 17 ans, est en cure de désintoxication. Ainsi commence ce roman, dans un centre, où Maddie peine à reprendre pied. Dans cette première partie, on la découvre peu à peu, et la comprendre est difficile. Ses réactions, ses sentiments, tout semble lié à son passé qu’on ne connait pas vraiment. Et puis peu à peu, avec l’avancée de sa cure, elle va s’ouvrir, aux autres, aux lecteurs. Faire des rencontres.

Une fois sortie, ce sont ces rencontres que l’on va suivre, et son évolution. Sa façon de se réapproprier le monde qui l’entoure. Amitié, amour, mais surtout détresse, peur, sentiment d’incompréhension, d’abandon… Un roman noir, très noir parfois, qui plonge le lecteur dans un monde abrupt, mais avec une histoire prenante. Maddie, comme les autres personnages, semble parfois un peu lointaine, difficile à comprendre. Pourtant il est difficile de ne pas vivre cette histoire avec eux, à travers eux. Il y a des passages poignants, des beaux instants, des douleurs difficiles à lire… On passe du temps avec Maddie, au fur et à mesure du livre, beaucoup de temps, malgré les chapitres cours, les mots incisifs.

Si l’on s’attache à Maddie, impossible de ressortir de ce livre indemne. Les thèmes, très actuels, sont abordés avec une justesse intéressante, cela ne fera que toucher plus encore le lecteur. Une belle lecture pour les grands adolescents !

+ Un coup de coeur pour Johanne, l’avis de Lou Lit Là

+  Challenge  YA#4 

Treize raisons de Jay Asher

Treize raisonsRoman adolescents dès 12 – 13 ans

Treize raisons

de Jay Asher

traduit par Nathalie Peronny

Albin Michel, 2010
réédition janvier 2014
Wiz, 316 pages.
9782226255334, 13,90€
Disponible en poche

Un paquet attend Clay. A l’intérieur, treize cassettes audio et une seule consigne : les écouter jusqu’au bout puis les transmettre à la personne suivante de la liste. Clay commence alors à écouter ces cassettes. Elles contiennent le témoignage de Hannah Baker, juste avant son suicide.

Hannah a enregistré 13 cassettes, et chacune correspond à un évènement, mais plus encore à une personne. Ces treize personnes, ces treize événements expliquent son geste. Recevoir ces cassettes est donc un électrochoc, surtout pour notre narrateur, Clay, qui n’a pas l’impression d’avoir nui à Hannah.

Outre les cassettes, Hannah leur propose un parcours dans leur ville, autour des lieux qui l’ont marqué, les lieux des différents évènements. Une sorte d’audio tour guidé. Un tour dur et éprouvant pour Clay qui pourtant va se plier au jeu, et découvrir, une soirée et une nuit durant, la vie d’Hannah.

Hannah est une jeune fille à laquelle on s’attache à travers son témoignage, une jeune fille que la rumeur a enfermée dans un rôle qui n’est pas le sien. De nombreuses petites choses, à peine visible de l’extérieur. Des choses qui font rire, elle aurait du rire elle aussi. Sauf que l’ensemble qui se développe avec ces treize raisons est terrifiant. On bascule de la rumeur un peu drôle à un cas de harcèlement partagé. C’est à la fois une histoire simple et terrible qui prend place sous nos yeux.

Mais pas seulement sous nos yeux puisqu’en parallèle de cette histoire, nous suivons Clay, qui parcourt la ville en écoutant ses cassettes. Une alternance entre leurx deux voix parfois difficiles à suivre tant les coupures sont fréquentes. Pourtant découvrir le regard extérieur de Clay sur cette histoire ajoute une touche plus réelle à cette histoire. Clay qui ne comprend pas pourquoi il reçoit ces cassettes, lui qui aimait Hannah en secret.

Entre la voix d’Hannah, déterminée et qui offre un recul terriblement mature, et celle de Clay, terrifié par ce qu’il découvre, le lecteur est plongé en plein coeur de cette histoire, sans possibilité d’arrêter, lui non plus, d’écouter cette histoire…

Un roman puissant sur les implications de ces rumeurs pseudo humoristiques qui circulent dans les couloirs des établissements scolaires, à partager!

petit++ prix Books for Young Adults (YALSA)

+ Les avis sont nombreux sur ce livre, en voici quelques uns : Stephanie, Livrons-nous, Mya Rosa, Hylyirio,

+ Challenge YA#3,

Extrait : “Et vous tous qui m’écoutez, avez-vous remarqué les cicatrices que vous laissiez derrière vous? Non, ça m’étonnerait. Parce que la plupart des cicatrices ne se voient pas à l’œil nu.”

cadeaumaestro

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

La petite de Michèle Halberstadt

La Petite

de Michèle Halberstadt

roman adulte

Éditions Albin Michel, août 2011
9782226229717, 12€90
150 pages

“J’ai 12 ans et ce soir je serai morte.
Méfiez-vous des enfants sages.”
Elle n’a pourtant vécu qu’une enfance ordinaire, celle des années 1960 où l’on gardait pour soi secrets et blessures : se sentir terne et insignifiante, et surtout bête et laide. Mais il faut se méfier des enfants sages, ils portent parfois en eux des océans de désespoir… “

Mon avis :
Ce roman s’ouvre sur une tentative de suicide, celle de La Petite, 11 ans. Et alors qu’on se demande si elle a réussi, on fait un retour en arrière pour comprendre ce qui a amené cette enfant sage et silencieux à cet acte là. Trop sage, trop silencieuse, presque transparente parfois. Son parcours nous fait froid dans le dos, parce qu’elle n’est pas maltraitée, pas méchante… et que nous n’aurions peut être rien vu nous non plus sans ce début.

Un roman simple pourtant, par ses mots, un roman qui avance tout doucement, inexorablement. Peu de pages, peu de mots, mais j’y ai retrouvé ce que j’avais aimé dans Un écart de conduite. La légèreté des mots, la puissance du thème. Cette petite m’a un peu rappelé Paloma de l’élégance du Hérisson, en moins démonstrative de culture, mais avec une maturité particulière. Je me suis attachée facilement à cette petite, j’ai été émue, touchée, et je me suis dit que c’était vraiment trop jeune pour vouloir mourir.
Son regard sur les adultes est acéré. Au regard de ce qu’elle vit, ces adultes sont à coté de la plaque, totalement, tout au long du roman, et pourtant ils agissent tellement normalement. Du professeur convoque les parents parce qu’elle rêve tant en classe qu’il la croit déficiente au psychologue qui ne sait pas dire les bons mots, les adultes font pâle figure.  C’est troublant de se dire que l’on passe peut être à coté d’un tel mal-être…

Un roman difficile mais pas pesant, une belle façon de traiter ce thème. Une fois de plus Michèle Halberstadt a su me séduire!

 

+ L’avis de MrsFigg