Blizzard – Rentrée Littéraire 2021

BlizzardRentrée Littéraire
Premier Roman

Blizzard

Marie Vingtras

Éditions de l’Olivier (2021)

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Le blizzard est là. Et il est accompagné d’une belle tempête de neige. Quand Benedict se réveille, il s’aperçoit que Bess et l’enfant ne sont plus là. Ils sont sortis en plein blizzard. Que s’est-il passé dans la tête de Bess ? Même une fille comme elle sait qu’on ne sort pas par ce temps là. Benedict part chercher Cole et ils s’en vont tous les deux dans le froid et la neige pour essayer de les retrouver.

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On suit d’abord Bess, égarée dans le blizzard. Elle a lâché la main de l’enfant et l’a perdu. Puis on entend la voix de Benedict, qui, se réveillant, s’aperçoit que Bess et l’enfant sont sortis dans la tempête de neige. Et c’est au tour de Cole de nous parler, Cole, que Benedict est allé chercher en renfort. Nous faisons ensuite la connaissance de Freeman, qui semble ne pas trop savoir ce qu’il fait là. Et qui n’aime ni la neige, ni l’humidité, ni le froid.

Tour à tour, ces personnages nous livrent une partie de l’histoire. Chacun est là pour une raison différente. Il y a un absent aussi, qui prend beaucoup de place. Je n’en dirai pas plus.

Un roman à l’écriture fluide et agréable que j’ai beaucoup aimé !

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Extrait

Bess : Je l’ai perdu. J’ai lâché sa main pour refaire mes lacets et je l’ai perdu. Je sentais mon pied flotter dans ma chaussure, je n’allais pas tarder à déchausser et ce n’était pas le moment de tomber. Saleté de lacets. J’aurais pourtant juré que j’avais fait un double nœud avant de sortir. Si Benedict était là, il me dirait que je ne suis pas suffisamment attentive, il me signifierait encore que je ne fais pas les choses comme il faut, à sa manière. Il n’y a qu’une seule manière de faire, à l’entendre. C’est drôle. Des manières de faire, il y en a autant que d’individus sur terre, mais ça doit le rassurer de penser qu’il sait.

Peu importe, j’ai lâché sa main combien de temps ? Une minute ? Peut-être deux ? Quand je me suis relevée, il n’était plus là. J’ai tendu les bras autour de moi pour essayer de le toucher, je l’ai appelé, j’ai crié autant que j’ai pu, mais seul le souffle du vent m’a répondu. J’avais déjà de la neige plein la bouche et la tête qui tournait. Je l’ai perdu et je ne pourrai jamais rentrer. Il ne comprendrait pas, il n’a pas toutes les cartes en main pour savoir ce qui se joue.

S’il avait posé les bonnes questions, si j’avais donné les vraies réponses, jamais il ne me l’aurait confié. Il a préféré se taire, entretenir l’illusion, prétendre que j’étais capable de faire ce qu’il me demandait. Au lieu de cela, dans cette terre de désolation qui suinte le malheur, je vais ajouter à sa peine, apporter ma touche personnelle au tableau. Il faut croire que c’est plus fort que moi.

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De cette Rentrée Littéraire de septembre, j’ai lu également : Mon mari ♥

Achetez de préférence vos livres chez les libraires indépendants !

Les oiseaux ne se retournent pas ♥

oiseauxSur le chemin de l’exil…
Roman graphique

Les oiseaux ne se retournent pas ♥

Nadia Nakhlé

Delcourt/Mirages (2020)

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Amel est prête. Elle a dit adieu à son pays, à ses amis, aux maisons, aux arbres, aux oiseaux, à sa terre. “Les hommes en noir ont piétiné tous nos espoirs“. Son pays est en guerre. Elle a 12 ans et est orpheline. Élevée par ses grands-parents trop vieux pour partir, elle va devoir les quitter pour s’engager sur les chemins de l’exil avec une famille de voisins.

Ses grands-parents lui ont dit :”Il faut que tu sois forte Amel. Tu dois vivre.”  Ils lui ont appris les règles à respecter pour survivre pendant son voyage. Avancer quoi qu’il arrive. Ne pas montrer ses peurs. Éviter les passeurs et les militaires. Ne faire confiance à personne. Amel doit même changer de nom. Elle s’appellera Nina. Nina Hudhad. Elle rejoint la famille Hudhad et ils partent. Mais rapidement, Nina va être séparée des autres et devoir apprendre à se débrouiller seule…

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“Les oiseaux ne se retournent pas” est un merveilleux roman graphique fait de beauté, de poésie et d’espoir…♥️

C’est sûr, le thème (une fillette de 12 ans chassée de chez elle par la guerre) n’est pas franchement drôle, ni gai. Mais ce n’est pas larmoyant du tout. On a parfois peur pour elle évidemment. On la plaint aussi. Mais au final, ce qu’on retient, ce sont les rencontres, les échanges, les apprentissages.

C’est un très bel ouvrage, tant pour l’histoire que les illustrations.

Le papier est épais, “texturé”, avec un grain que l’on sent en caressant les pages. Des pages très joliment ornées de motifs délicats, fleurs, oiseaux ou motifs orientaux. C’est vraiment très beau ! Je ne peux que vous encourager à aller le feuilleter en librairie ou en bibliothèque.

A lire !! ♥♥♥

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Feuilleter les premières pages (site de l’éditeur)

L’avis de Mo’

https://www.editions-delcourt.fr/sites/default/files/styles/bandeau_produit/public/2020-08/oiseaux-ne-se-retournent-pas.jpg?h=9ac45ef8&itok=V_IUzK0P

 

Cette semaine, nous sommes chez Moka

LES CAMPBELL – Histoire de pirates !

CampbellDe l’action, de l’aventure et de l’humour !!
BD tout public

LES CAMPBELL

Munuera

Dupuis (2014 à 2018)

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Série terminée en 5 tomes

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Ce premier tome des Campbell est une succession d’histoires alternant passé et présent.

On y fait la connaissance d’un duo de pirates pas très doués, Carapepino et Haggins. Dès la première histoire, ils se font avoir en beauté par Campbell et ses filles, Itaca et Genova.

Dans une autre partie, c’est Inferno, le terrible pirate que nous rencontrons. En proie au désespoir et à la boisson, il parle à un fantôme qui le hante à chaque pleine lune, Fanny, la femme de Campbell, qu’il a tué. Puis nous faisons connaissance avec une colonie de lépreux amateurs de littérature…

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J’ai beaucoup apprécié les différents niveaux de lecture. En effet, tout le monde (enfants, ados ou adultes) peut lire cette BD, mais tout le monde ne rira pas forcement au même endroit, ni pour les mêmes raisons. Les personnages sont soit amusants (Carapepino et Haggins qui n’arrêtent pas de faire des âneries, mais positivent !), soit tourmentés (Inferno) soit heureux de vivre (la famille Campbell) soit encore amoureux.

Il y a beaucoup de moments drôles, quelques moments tristes aussi. La vie, quoi ! Même quand on est pirate. J’allais oublier la bagarre. Ben oui, ce sont des pirates quand même.

Les illustrations et les couleurs  m’ont bien plu aussi, mais ça… C’est une histoire de goût. Bref, j’ai dévoré les 5 tomes à la suite.

Une série fort sympathique et pas idiote du tout que j’ai lu avec beaucoup de plaisir !

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Du même auteur : P’tit Boule et Bill

Une interview de l’auteur sur ActuaBD

Lire les premières pages sur le site de l’éditeur

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Cette semaine, nous sommes avec Noukette !

Le secret de ZARA – BD Jeunesse

Zara
Quand peindre est une passion !
BD tout public

Le secret de ZARA

Fred Bernard & Benjamin Flao (ill.)

Coll. Les enfants gâtés

Éditions Delcourt (2018)

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Zara était une petite fille qui adorait l’art et la nature. Elle suivait ses parents dans les expositions, les musées et aussi dans de grandes balades. Et Elle connaissait les animaux et les oiseaux, aimait les dessiner et les peindre, ce qu’elle pouvait faire pendant des heures sans se lasser. Le problème, c’est qu’elle ne savait pas s’arrêter, débordant de la feuille sur la table ou par terre, peignant aussi sur les murs… Jusqu’au jour où ses parents en eurent assez. “Tu es trop petite pour la peinture Zara.” Elle avait toujours le droit de dessiner bien sûr, mais seulement avec des feutres ou des crayons de couleur, histoire de limiter les dégâts. Mais ce n’était pas pareil…

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A sa sortie, j’avais pas mal entendu parler de cette jolie BD. Et j’avais noté de la lire un jour, attirée par cette couverture colorée et la bouille déterminée de cette petite fille qu’on devine un peu “sauvage” ou rebelle. Attirée également par le nom des deux auteurs, qui ne m’étaient pas inconnus (voir plus bas).

Et je n’ai pas regretté de l’avoir enfin lue, je me suis régalée ! Cette petite fille est une vraie passionnée. Par l’art, les animaux, les couleurs. Je vous mets au défi de ne pas craquer pour cette petite bouille adorable, pour les illustrations éclatantes de couleurs et pour l’humour, aussi, qu’il y a dans cette histoire !

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De Benjamin Flao, j’avais adoré : Kililana song

Et de Fred Bernard, nous vous avons présenté : Anouketh, Le pompier de Lilliputia, Anya et Tigre blanc, Ushi, L’histoire vraie de Siam l’éléphant, L’histoire vraie de Yen-Yen le panda géant, Le petit inconnu au ballon et dernièrement le magnifique King Kong

Cette semaine nous sommes reçus par Stephie