Le 9ème continent – Nouvelles

continentLE 9E CONTINENT

Dominique Corazza
Le Muscadier (2017)

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Voici 4 nouvelles un tantinet étranges, voir même franchement inquiétantes !

  1. Le 9e continent : Paola est une jeune fille consciente des problèmes écologiques qui décide de tourner une vidéo (qu’elle postera sur youtube) sur les décharges sauvages et les dépôts de plastique qu’elle peut voir autour de chez elle. Elle part seule à pied, bien décidée à apporter son témoignage, une façon pour elle de se rendre utile. J’avoue que le début de l’histoire me plaisait bien, mais que je n’ai absolument pas compris la fin !!
  2. Le sales trader et les sept nains : Des nains sont embauchés pour entretenir des résidences secondaires (faire l’entretien du jardin, tondre la pelouse…), ils sont logés, nourris et payés (un peu) mais corvéables à merci, n’ont pas le droit de quitter la propriété et doivent faire tout ce qu’on leur demande, y compris servir de poupées à une gamine trop gâtée… C’est la nouvelle que j’ai préféré. J’adore la dernière phrase “les promesses n’engagent que ceux qui y croient”… Une histoire qui laisse rêveur sur ce qu’on peut être capable d’accepter parce qu’on est au chômage, et inversement, sur ce qu’on est capable de demander aux autres quand on a “la chance” d’être en haut de l’échelle…
  3. Pass immersion : Cette mère a fait une promesse a son fils Rayan : celle de l’emmener voir un village qui vit à l’ancienne et de “vrais” animaux, dans une “vraie” ferme ! Eux, visiblement, vivent dans un monde aseptisé et “moderne”… J’ai bien aimé cette histoire également. Où comment pousser les choses à l’extrême et se couper, non seulement de la nature, mais aussi des autres humains !
  4. Une journée de printemps : Pendant que les oiseaux chantent (enfin essaient !) les humains, eux, tondent la pelouse, tronçonnent les arbres, taillent les haies… Bref, font du bruit à qui mieux mieux !! Une nouvelle qui n’est pas sans me rappeler certains dimanches ici, quand tous les voisins se mettent, qui à tondre la pelouse avec son petit tracteur, qui à tailler sa haie avec son gros taille-haies… Et qui a le mérite de nous inciter à écouter les oiseaux !

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Des nouvelles qui sonnent comme des avertissements. J’avoue avoir du mal à dire si j’ai aimé ou non ce recueil de nouvelles… En général, j’ai bien aimé le début des histoires et les thèmes traités, mais la fin m’a souvent laissée perplexe… Un avis mitigé donc !

Un avis bien plus enthousiaste que le mien, celui de Fanny.

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Éditions Le Muscadier

Le site de l’auteur

De cette maison d’édition, nous vous avons déjà présenté de nombreux titres : Bêtes de pensée et Badalona, Jours de neige (un recueil de nouvelles), 40 jours d’automne, Station sous-paradis, les mains dans la terreVirée nomade, Phobie, et Orient extrême.

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L’homme-qui-dessine de Benoît Séverac

Roman policier et historique
Préhistoire
pour adolescents

L’homme-qui-dessine

de Benoît Séverac

Syros, 2014
9782748514445, 14,50€

L’homme-qui-dessine est un homme-droit, c’est à dire un homme de Neandertal. Son peuple s’éteint progressivement de maladie, Mounj parcourt donc la France, à la recherche d’une femme, mais aussi pour dessiner, cartographier ce qu’il voit. Son voyage le conduit dans les montagnes, où il est fait prisonnier par une tribu d’Hommes-qui-savent (Sapiens Sapiens) dont les chasseurs sont assassinés un à un. D’abord accusé il parvient à obtenir sept jours pour prouver son innocence en trouvant le coupable.

Son enquête va le mener à mieux connaître cette tribu et ses membres, à comprendre l’histoire des Hommes-droit de cette région… Et forcément, nous découvrons avec lui comment vivent ces hommes, dans leur immense caverne. Art, transmission du savoir, vie en communauté, règles, Benoît Séverac nous propose de découvrir ces hommes de la préhistoire, tout en nous confrontant à une peur toujours actuelle, celle de l’étranger.

Un roman habillement mené, à la fois très bien documenté mais pas trop documentaire, prenant grâce à l’enquête et touchant avec les liens qui se créent entre les personnages. L’écriture de Benoît Séverac, directe, permet de donner corps à Mounj, le héros, mais aussi de faire vivre les autres personnages avec beaucoup de justesses : c’est tout une société préhistorique qui s’étale sous nos yeux, détaillée par le héros qui vient lui d’un autre monde.

Un polar préhistorique, mais une histoire finalement très moderne, pour un voyage enrichissant !

 

Les avis de Fantasia, Faelys, Pépita

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

La carte et le territoire de Michel Houellebecq

lacarteetleterritoire.gifLa carte et le territoire  
Auteur : Michel Houellebecq

Editeur : Flammarion

  Date :03/09/2010
Pages : 428 p.
Prix : 22 €
ISBN
   978-2-08-124633-1

Roman – Littérature française  – Rentrée Littéraire

Thèmes : Société, Média, Milieu artistique

 

 

Présentation de l’éditeur :

“Si Jed Martin, le personnage principal de ce roman, devait vous en raconter l’histoire, il commencerait peut-être par vous parler d’une panne de chauffe-eau, un certain 15 décembre. Ou de son père, architecte connu et engagé, avec qui il passa seul de nombreux réveillons de Noël. Il évoquerait certainement Olga, une très jolie Russe rencontrée au début de sa carrière, lors d’une première exposition de son travail photographique à partir des cartes routières Michelin. C’était avant que le succès mondial n’arrive avec la série des “métiers”, ces portraits de personnalités de tous milieux (dont l’écrivain Michel Houellebecq), saisis dans l’exercice de leur profession. Il devrait dire aussi
comment il aida le commissaire Jasselin à élucider une atroce affaire criminelle, dont la terrifiante mise en scène marqua durablement les équipes de police. Sur la fin de sa vie il accédera à une certaine sérénité, et n’émettra plus que des murmures.

L’art, l’argent, l’amour, le rapport au père, la mort et le travail, la France devenue un paradis touristique sont
quelques-uns des thèmes de ce roman résolument classique et ouvertement moderne.”

Avis :

Lorsque ce livre m’a été proposé par Priceminister, j’avoue avoir été faible, j’ai dit oui. Un match Despentes / Houellebecq, bof… mais lire le nouveau Houellebecq dont on entend sans arrêt parler, et dont j’ai découvert un extrait grâce aux Inrock, ça me tentait bien. D’autant plus qu’il faut avouer en préambule que si je connais l’auteur de nom (et pas toujours en bien), je ne l’ai jamais lu… Et puis j’ai croisé la route de Lili Galipette et George, qui faisaient une lecture commune, et je me suis dit que c’était l’occasion de lire ce livre. Sauf que voilà en ce moment j’ai une tonne de boulot, et hier soir à 22h je me suis rendue compte que je ne l’avais toujours pas commencé. J’ai donc
hésité un peu et puis je l’ai commencé, en me disant qu’au moins, si ça ne me plaisait pas je pourrais faire l’article… Sauf que voilà, j’ai accroché ! Résultat quand j’ai éteint la lumière, chéri dormait depuis longtemps, et même Page (ma chatte) m’avait abandonnée (enfin presque elle dort sur mes pieds de toute façon…)… il était près de 2h du mat’… Arg!

Bon et mon avis dans tout ça ? {Parce que là je sais pas si vous avez remarqué, mais on se croirait dans le journal de George}

Et bien contre toute attente, j’ai aimé… preuve soit qu’il ne faut pas écouter les on dit, soit qu’il faut écouter les avis
des émissions littéraires, qui pourtant correspondent rarement à mes goûts. Bref, oubliez les préjugés, et tenter l’aventure. /!\ tout de même, ce livre n’est pas un coup de coeur, et n’est pas mon préféré de la rentrée littéraire, mais il m’a fait passer une bonne nuit :)

Jed Martin est le personnage principal de ce roman, pourtant la narration est souvent indirecte, le montrant justement comme le personnage d’une histoire dont il est parfois le narrateur. J’ai du mal à donner mon avis sur ce livre, pourtant je pense que c’est ce qui m’a le plus marqué, cette alternance qui donne du rythme au récit et permet de prendre de la distance avec Jed, un artiste parfois attachant, souvent exaspérant! Combien de fois ai-je eu envie de le bouger… Et puis il y a les autres, ces personnages autour de lui… Son père, Olga, et le milieu artistique et des médias en général, et puis des personnages de fiction, qui ne le sont pourtant pas tant que ça, Houellebecq himself
en tête !

C’est certainement ce qui m’a le moins charmé dans ce roman, cette façon de descendre son image médiatique, tout en se lancant des fleurs sur son travail d’écrivain… et en en lançant aussi à d’autres au passage… (Beigbeder par exemple). C’est un des leitmotiv de ce roman me semble t’il, bien plus que l’histoire de Jed Martin, que de mettre en scène le monde des médias et de l’art, dans ce qu’il a de plus “successful” mais aussi de plus torve… Je ne sais pas, c’est intéresant, il remplace régulièrement le nom d’un auteur par son oeuvre, comme si l’homme n’existait pas tout à fait autant que son oeuvre, mais j’ai souvent trouvé cela assez surfait…

L’image que l’on a des personnages est proche de leur image médiatique réelle, mais où est la vérité ? Il me semble que Michel Houellebecq joue avec cette réalité, justement pour se moquer des médias qui le descendent souvent en flèche. Loin des thématiques obsènes qui lui sont chères, Houellebecq nous livre ici un roman où l’art est le prétexte d’une réflexion sur la société actuelle, et même future puisque l’histoire se déroule autour des années 2010, mais continue au delà. Vous trouverez quand même un peu de stérilité, un cancer de l’anus et des prostituées, mais peu de scènes entièrement consacrées au sexe pur !

La troisième partie est une enquête policière, sur le meurtre sanglant de Houellebecq (quitte à se mettre en scène, je pense que mettre en scène la mort de ce personnage fictif qui correspond à l’image médiatique de lui même est jouissif pour un auteur). Cette partie m’a semblé de trop dans le roman, elle a un intéret bien sûr, mais c’est la partie du roman que j’ai le moins aimé…

Finalement c’est un roman agréable à lire, qui donne une vision de la société (surtout parisienne, culturelle et médiatique…) intéressante !

 Extrait :
“Houellebecq ? C’est un bon auteur, il me semble. C’est agréable à lire, et il a une vision juste de la société.”

Allons vite lire l’avis de George et Lili Galipette, car j’ai le sentiment que ce roman ne plaira pas à tout le monde…

Ce livre fait parti des sélectionnés au Goncourt 2010, au coté d’Olivier Adam (Le coeur régulier), Thierry Beinstingel (Retour aux mots sauvages), Virginie Despentes(Apocalypse Bébé), Mathias Enard (Parle leur de batailles, de rois et d’éléphants), Maylis de Kerangal (Naissance d’un pont), Chantal Thomas (Les testament d’Olympe) et Karine Tuil (Six mois, six jours)

Cette sélection m’amène a une petite quesiton… un hasard qu’aucun éditeur n’ai deux livres sélectionnés, ou bien une répartition des honneurs, au détriment de certains ?

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Quatre articles sont prévus aujourd’hui, ce qui me semble difficilement réalisable… Cependant Lucie et les lucioles de Mayalen Goust, Elinor Jones (BD) et le résultat des concours devraient venir très vite !

Les grands gestes la nuit de Thibault de Montaigu

Les grands gestes la nuit 
 
lesgrandsgesteslanuit.gif
 


Auteur : Thibault de Montaigu
Editeur : Fayard 

  Date : 25/08/2010 
Pages : 340 p.
Prix : 19 €
ISBN
   9782213655345

 
 
Roman – Littérature française  – Rentrée Littéraire

 

 

Thèmes : Société, Années 50, Drogue, Côte d’Azur

 

 

 

 Présentation de l’éditeur :
“On écoutait du jazz à Saint-Germain-des-Prés, on dansait le cha-cha-cha à Montparnasse et, quand on avait envie de changer d’air, on descendant sur la Côte en train de nuit ou en
auto-stop.

Grand bourgeois de la Muette, Antoine aurait pu tout ignorer de ces plaisirs coupables s’il n’avait pas rencontré Francine et,
à travers elle, une génération irrésistible. Par fascination autant que par amour, Antoine dilapide sa fortune pour fonder l’Eden-Plage à Saint-Tropez. Il veut en faire le lieu de la fête et de
l’insouciance – et il y parvient. En quelques années le club devient mythique, fréquenté par Bardot, Sagan et bien d’autres.

Les nuits de bringues ont bien une fin, les étés aussi. Mais Antoine ne peut plus se passer de l’euphorie permanente. Bailleur
de fonds de tous les excès, il fournit au petit monde sur lequel il règne un dernier expédient. Celui qui mènera à sa perte. “

Avis :

Les années 50, et celles qui suivent, c’est une époque que je ne connais pas, du tout. Après avoir lu ce livre, j’ai
l’impression d’avoir survolé cette époque, non pas du côté politique ou historique, mais du côté social. C’est cependant mon manque de culture que je retiendrai, car de nombreux noms sont cités
dans ce roman, beaucoup se rapportant réellement à des personnages publics de cette époque…. mais que je ne connais pas. A part BB et quelques autres, les noms énoncés régulièrement me sont
inconnus! C’est finalement la seule chose que j’ai regretté dans ce roman ! Je pense en effet que j’aurais encore plus pu l’apprécier si j’avais eu plus de connaissances sur cette époque, voir
si je l’avais vécu.

Pour le reste c’est un sans faute, qui m’a plu, comme une parenthèse hors du temps. Je me suis attachée à
Francine, jeune femme blessée, à son histoire, à sa vie. Sa rencontre avec Antoine change le cours de leur vie à tous les deux. En bien, et en mal. Antoine est plus vieux, plus riche, et il
décide de faire de sa vie monotone une fête de chaque jour, de chaque nuit, quelqu’en soit le prix. Si Francine est un personnage attachant, il est beaucoup plus dur de comprendre Antoine, ses
frasques, son club à St Trop, c’est beaucoup. Trop pour s’attacher au personnage, mais juste assez pour donner du rythme au roman. Ce roman est le témoignage d’une époque, d’une jeunesse
désabusée, qui a coup de fête et d’insouciance, est tombée dans la drogue. D’un personnage à l’autre, d’un narrateur à l’autre, on sent tout ce petit monde vibrer, évoluer, pas toujours dans le
bon sens. Un livre à la fois touchant et puissant, qui montre l’escalade de la vie, des excès, jusqu’à la chute.


 

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