La fille qui avait bu la lune – Roman ado

fille La fille qui avait bu la lune ♥

Kelly Barnhill

Éd. Anne Carrière (2017)

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Chaque année, dans le Protectorat, a lieu le Jour du Sacrifice. C’est le jour où les Grands Anciens prennent le dernier des nouveaux-nés arrivé pour aller l’offrir à la terrible Sorcière qui vit dans les bois autour du village afin qu’elle les laisse en paix. Antain a 13 ans, il est novice chez les Grands Anciens grâce à son oncle Gherland qui est lui même un des Grands Anciens du Conseil et c’est la première fois qu’il assiste au Jour du Sacrifice. Et ce qu’il va voir va lui faire se poser de nombreuses questions…

Xan, la sorcière qui habite la forêt, fait le voyage chaque année pour récupérer le bébé abandonné, une fille cette fois-ci, même si elle ne comprend vraiment pas pourquoi les mères du Protectorat abandonnent leurs nourrissons dans la forêt au risque qu’ils soient mangé par les bêtes sauvages ! Elle les récupère donc puis va les faire adopter par des familles aimantes de l’autre côté du marais. Mais cette année, à cause de la distraction, de la fatigue de Xan, celle-ci va être contrainte de garder le bébé avec elle.

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C’est presque un conte… Après tout, il y a une sorcière, un monstre des marais (très vieux et poète), un dragon (nain et très bavard) et beaucoup, beaucoup de magie. Les plus jeunes (il est indiqué à partir de 10 ans) le liront ainsi, comme un conte, une belle histoire qui fait peur par moments.

Les plus grands y verront sans doute d’autres choses : le côté cynique des Grands Anciens qui savent pertinemment que ce qu’ils font n’est pas bien, mais qui continuent, pour leur propre confort et tant pis pour la casse. Les plus méchants ne sont pas toujours ceux qu’on croit…

De nombreux thèmes sont abordés dans ce joli roman : autour de la famille (adoption, lien parental biologique ou non), du pouvoir (sous couvert de “protéger” les autres, on sème la crainte), sur la force du chagrin et sur celle de l’amitié ou de l’amour…

Le tout dans un univers très poétique mais également avec des personnages très amusants et très attachants (Dragonnus Minusculus par exemple). A priori c’est un tome unique, et c’est bien dommage, je serais bien restée un peu plus longtemps avec Luna, Antain et les autres…

Je trouve la couverture de ce roman très réussie, on retrouve ce côté poétique et j’espère qu’elle attirera de nombreux lecteurs !

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Il devrait être prochainement adapté au cinéma.

Le site de l’autrice (en anglais)

Celui des éditions Anne Carrière

Une autre histoire de sorcière : Miss Pook et les enfants de la lune

Quelques minutes après minuit #Cinéma Critique

Critique et Avis sur Quelques minutes après minuit, film adapté d’un roman de Patrick Ness

quelques minutes après minuitQuelques minutes après minuit

4 janvier 2017
Durée : 1h48
De Juan Antonio Bayona
Avec Lewis MacDougall, Sigourney Weaver, Felicity Jones

Synopsis :

Conor a de plus en plus de difficultés à faire face à la maladie de sa mère, à l’intimidation de ses camarades et à la fermeté de sa grand-mère. Chaque nuit, pour fuir son quotidien, il s’échappe dans un monde imaginaire, peuplé de créatures extraordinaires. Mais c’est pourtant là qu’il va apprendre le courage, la valeur du chagrin et surtout affronter la vérité…

L’avis de Lilou

Ce film est adapté du livre éponyme de Patrick Ness. J’avais adoré ce livre lors de sa sortie et appréhendais beaucoup le film. Mais j’ai vraiment été agréablement surprise par cette adaptation. La participation de Patrick Ness à l’écriture du scénario a sûrement permis de conserver l’âme du livre, et son objectif d’accompagner les enfants dans la compréhension des émotions survenant lors de la maladie ou la perte d’un proche.
L’acteur qui interprète Conor, Lewis MacDougall, a donné une prestation fantastique. On s’attache tout de suite et on voit toutes les émotions se dessiner sur son visage même si elles ne sont pas clairement exprimées : prévoyez les mouchoirs !
Tous les personnages sont bien travaillés, chacun avec sa psychologie et sa façon de faire face à la vie. Les adultes délaissent Conor en ne parlant pas avec lui de ce qui se passe, voir en lui mentant ouvertement, et en le laissant se refermer sur lui-même. Mais ils ne deviennent pas pour autant antipathiques, ils sont simplement eux aussi bouleversés par la situation.

Le géant, un arbre ancestral, va permettre à Conor de comprendre les réactions de ceux qui l’entourent, mais aussi les siennes et aussi de comment les exprimer. J’ai beaucoup aimé l’utilisation d’illustration pour ces passages liés au monde imaginaire de Connor. Ces illustrations réalisées par Jim Kay, illustrateur également du livre, donnent un côté encore plus onirique à ces récits.

C’est un magnifique film que je recommande aussi bien aux adultes qu’aux adolescents !

L’avis d’Olivia

Pour échapper à la maladie de sa mère et à sa solitude à l’école, Connor rencontre, quelques minutes après minuit, un “monstre”. Il lui propose de lui raconter des histoires afin de le divertir et en échange, le petit garçon devra lui raconter à son tour une histoire, son histoire. Les récits de ce “monstre” sont magnifiquement retranscrits à l’écran, avec des dessins et des transitions à l’aquarelle. Les personnages n’ont pas de visages ce qui permet au spectateur de projeter son imaginaire et de s’approprier les histoires. Bien que très simples, les morales qui s’en détachent sont magnifiques et profondes. Elles font réfléchir aussi bien petits et grands et ont un impact émotionnel très fort sur le spectateur. La limite entre le réel et l’imaginaire est très ténue, tout comme celle entre le bien et le mal.

L’acteur jouant Connor est excellent, on s’y attache tout de suite et on ressent et comprend les émotions qui transparaissent sur son visage même si lui n’arrive pas à les exprimer. Certaines scènes sont tournées à vif, c’est donc la réaction authentique de l’enfant qui transparaît à l’écran.

Connor réagit comme un adulte et sa mère comme un enfant, ne lui disant pas la vérité, elle lui fait encore plus de mal. Le film s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes avec des buts différents. Les enfants ressentent déjà toutes les émotions du film, mais ce sont les parents qui n’osent pas parler des sujets de la maladie, préférant tenir les enfants à l’écart de la vérité pour ne pas les attrister, mais c’est l’effet inverse qui se passe. Les adultes apprendront à parler aux enfants et ces derniers comprendront les émotions de la perte, le tout dans une grande douceur.

Un film à voir absolument (avec un paquet de mouchoirs) 

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+ le roman de Patrick Ness, Quelques minutes après minuit, est édité chez Gallimard jeunesse. Nathalie vous en a parlé en janvier dernier, un coup de coeur pour elle aussi. Si vous la trouvez, préférez la première version, avec les illustrations, plutôt que la version poche ou l’édition du film !

+ Jim Kay, l’illustrateur, ça vous dit quelque chose ? Normal c’est aussi lui qui a réalisé les illustrations des nouvelles versions en album d’Harry Potter (toujours chez Gallimard!)

+ Retrouvez le film sur Facebook

 

 

Avez-vous lu ce roman ? Comptez-vous aller voir le film ? 

 

La bande annonce :

♥ Quelques minutes après minuit ♥

Quelques minutes après minuit♥ Quelques minutes après minuit ♥

Patrick Ness

D’après une idée originale de Siobhan Dowd

Illustrations de Jim Kay

Traduit par Bruno Kreibs

Gallimard Jeunesse (2012)

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Depuis que sa mère est malade, Conor, 13 ans, redoute la nuit et ses cauchemars. Chaque nuit, à minuit sept, un monstre apparaît sous la forme d’un arbre gigantesque qui apporte avec lui l’obscurité, le vent et les cris. Le monstre vient chercher quelque chose de très ancien et de sauvage. Il vient trouver la vérité…

Mon avis  :

Quelle histoire terrible ! Dépressifs s’abstenir sinon vous allez faire comme moi et vider la boite de mouchoirs…

Conor, 13 ans vit un vrai cauchemar : Ses parents sont divorcés et son père est parti vivre très loin. Puis, sa mère est tombée gravement malade. À l’école, il est brutalisé et la nuit, il rêve de monstres (quand ça n’est pas pire !)

Il est très difficile de résumer ce roman qui est basé sur le ressenti de ce jeune garçon. Il est empli de sentiments contradictoires qui le rendent malade.

On ressent vraiment la peine, la tristesse, la culpabilité et la colère de ce jeune garçon. Quelque chose le hante, l’étouffe… Un roman-médicament, on comprend à la fin comment certaines choses peuvent vous oppresser… Voire vous rendre malades…

Les illustrations très sombres, nuances de noir et gris, sont effrayantes et ajoutent vraiment à l’ambiance.

Un roman tout simplement magnifique et totalement bouleversant.

Il est indiqué “à partir de 12 ans”.

ωωω

Ce livre fait partie de la sélection Ricochet, de celle des Incorruptibles.

Prix Imaginales 2013 / Jugendliteraturpreis 2012 (Allemagne) / Carnegie Medal 2012 (Grande-Bretagne)

Et si vous ne connaissez pas Patrick Ness, je ne saurais trop vous conseiller de lire son exellente trilogie “Le chaos en marche”, c’est surprenant et extraordinairement intelligent.

SignatureNat

Le Crafougna

CrafougnaLe Crafougna

Stéphane Servant & Anne Montel

Didier Jeunesse (2012)

L’histoire commence comme ça : “Un dimanche soir, le Crafougna est entré sans bruit dans notre maison. Il était tout gris, tout grincheux, tout velu. Il s’est installé avec Papa, Maman et ma sœur dans le canapé devant la télé. Il était tellement gros qu’il n’y avait plus de place pour moi !

Le Crafougna 2

Un petit garçon nous raconte l’histoire de sa famille “crafougnée” par un truc gris, grincheux et velu : un crafougna ! Ce qui fait que le lundi matin, Papa n’a pas préparé le petit déjeuner ! Et le soir, personne ne l’aide à faire ses devoirs… Et le mardi, de mieux en mieux, le Crafougna voulait crafougner avec lui ! Mais pas question de se laisser attraper…

On comprend vite que ce Crafougna représente la déprime ou le coup de blues… (et je ne crois pas qu’il y ait beaucoup d’albums sur le sujet, en connaissez-vous ?) Et je trouve que c’est une façon très intelligente d’expliquer ça aux enfants ! On voit bien que les parents et la sœur n’ont plus envie de rien (le Crafougna avait mangé toutes leurs envies), ils sont toujours de mauvaise humeur (gris et grincheux !), ils se traînent… Sans qu’on les rendent responsables de tout ça pour autant. L’envie de vivre, la “pêche” et la bonne humeur du petit garçon ramèneront le soleil et la bonne humeur dans toute la maison.

Le dessin, amusant et coloré, plein de petits détails du quotidien illustre très bien l’épidémie Crafougnesque qui atteint presque toute la famille ainsi que ses conséquences !

LeCrafougna3Un album qui aurait eu sa place dans le challenge album du mois de février (les sentiments) catégorie “cafard monstrueux” ! Mais qui peut aussi participer au challenge Halloween, parce que c’est tout de même un très vilain monstre que ce Crafougna !!

challengehalloweenalbum  SignatureNat