L’épouvantail qui voulait voyager

épouvantail♥ L’épouvantail

qui voulait voyager ♥

Hubert Ben Kemoun & Hervé Le Goff

Les albums du Père Castor

Éditions Flammarion (2006)

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Un vieil épouvantail se sent seul et inutile. Il est là depuis si longtemps qu’il ne fait même plus peur aux oiseaux qui viennent, nombreux, se percher sur ses bras…

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Ce qui m’a tout d’abord attiré vers cet album, c’est sa couverture aux couleurs si douces. Il y a, de plus, des effets de relief, on dirait que c’est imprimé sur du calque, c’est très beau (on dirait de la peinture, je ne sais pas quelle est la technique utilisée). Et ça continue à l’intérieur, les couleurs employées, les tons pastels apportent beaucoup de douceur aux illustrations. Une douceur qui va bien avec l’histoire, toute en rimes. Un album très doux et plein de poésie, qui parle de solitude et d’amitié.

Voici le début de l’histoire :

“Là-bas, derrière les collines où l’aubépine fleurit,

Non loin de cet endroit où la rivière dévie,

au beau milieu d’un champ qu’on ne cultive plus,

se dresse une étrange silhouette oubliée et perdue.”

Le texte est très beau, plein de mots que les petits ne comprendront peut-être par à la première lecture (aubépine ? c’est quoi ça ?), mais ils seront sensibles, c’est sûr, à la “musicalité”* (ça existe ?) du texte et à sa poésie.

* Oui, vérification faite, ça existe ! Le Larousse donne cette définition : “Qualité de ce qui est harmonieux : Musicalité d’une poésie”. C’est joli, non ?

Du même auteur, nous vous avons présenté :

De l’illustrateur, je vous présenterai prochainement un petit album…

Un album qui participe au Challenge “Je lis aussi des albums 2016” et qui me permet de terminer ma 1ère ligne du “Petit Bac 2016” !

 

Juste une étincelle

justeuneetincelleRoman pour adolescents

Juste une étincelle

de Thomas Scotto

Nathan, 2015
Collection Mes années collège, 134 p.
9782092558539, 5,50€
disponible en ebook

Titouan est en 5ème et il est gravement malade : il est atteint de banalité aigüe ! C’est un garçon moyen, sans problème, avec des parents parfaits, a qui il n’arrive jamais rien. Alors, dans la foule du collège, il passe inaperçu et a l’impression de ne plus vraiment exister. Alors peu à peu, il commence à se rebeller, doucement, sans trop de heurt. Mais même là, tout se passe vraiment trop bien.

Juste une étincelle est un roman étrange. Etrange par son écriture, directe, franche. Des phrases courtes, souvent, des pensées, des dialogues. Les mots d’un jeune, un peu perdu. Pas vraiment attachant pour autant, car finalement même dans le roman, il n’est pas incroyable. Mais voilà, on a envie de savoir comment il va s’en sortir, s’il va s’en sortir !

Titouan, Octavie, Fabien. Trois jeunes, trois collégiens. De quoi raconter des tas d’histoires, et pourtant, comme le titre, il y a juste une étincelle. Quelques pensées, quelques histoires, un peu plus prenantes, et la banalité. La peur, la solitude, l’enfermement.

A la fois décevant tant il y avait de thèmes à traiter autour de l’histoire de Titouan, et tout simplement magnifique tant il est simple, ce roman est difficile à appréhender. Les jeunes lecteurs ne l’aimeront peut-être pas tous, mais quelques uns s’y reconnaitront sans doute…

Les petits plus du hérisson :
+ Le site de Thomas Scotto
+ D’autres livres de Thomas Scotto à découvrir absolument : Rendez-vous n’importe où et Jérôme par coeur
+ Dans la collection mes années collège, découvrez aussi : Enzo, 11 ans, sixième 11, Mon américain, Dani dit non, Le big big boss, La sixième Dinah et moi et La seule façon de te parler.

Madame Diogène – Aurélien Delsaux #RL2014

Madame Diogène Rentrée littérairePremier Roman

Rentrée Littéraire 2014

Madame Diogène

d’Aurélien Delsaux

Albin Michel, 2014
sortie 21 août
9782226258274, 13,50€

Madame Diogène c’est une vieille femme. Madame Diogène c’est une voisine dont plus personne ne veut. Madame Diogène c’est la folie incarnée, et pourtant son regard sur le monde est aiguisé ! Ce “Elle” que met en scène Aurélien Delsaux dans ce premier roman est un personnage incroyable, dans tous les sens du terme ! Cette vieille femme vit enfermée dans son appartement, transformé en terrier. Au fil des jours, elle a accumulé au sol tout ce qui a constitué sa vie, et vit maintenant sur les décombres d’un monde qu’elle n’accepte plus, sans jamais sortir.

Lire ce court premier roman, c’est plonger dans un univers très particulier, celui de cette femme, touchante dans sa folie, mais c’est aussi découvrir une vision différente du monde. A travers les différents personnages qui gravitent autour de Madame Diogène, voisins, nièce, assistante sociale, facteur, mais surtout avec tout ce qu’elle a observé dans sa vie et continue d’analyser par sa fenêtre. Car si sa folie ne laisse aucun doute, c’est surtout la solitude de cette femme qui touche, on sent dans ses souvenirs impromptus comme la descente a été longue et rapide à la fois, fastidieuse, liée à son isolement.

Rien que quelques heures dans la vie de cette femme et pourtant de bribes de souvenirs en interventions extérieures, on devine ce monde qui se résume à un appartement, à quelques pièces et une fente qui permet de voir encore le boulevard. Un roman qui choque par la déchéance complète de cette femme, qui fait ses besoins là où elle se trouve, mange les restes moisis au milieu des souris, cafards et autres insectes, cherche un chat…

Impossible de s’imaginer à la place de cette femme, sa décrépitude est trop loin de ce que l’on peut envisager. Une narration à la première personne aurait peut être permis une vision différente de cette femme dont on a bien du mal à décrypter les sentiments, pourtant cette distance est aussi salvatrice !

140 pages pour découvrir cette femme, c’est beaucoup tant son monde se réduit au minimum et pourtant, c’est peu tant son regard incite à découvrir les autres autrement. Un premier roman magistralement mené qui ouvre une porte différente sur la folie. La narration soigneusement rythmée permet de plonger dans un univers hallucinant. Ce roman d’Aurélien Delsaux va sans doute toucher de nombreux lecteurs, en choquer d’autres, mais il y a peu de chance qu’il laisse le lecteur indifférent !

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+ Challenge Rentrée Littéraire 2014

+ Voir une interview de l’auteur et son blog

+ Lire un extrait de Madame Diogène

+ Le trouver aussi en version numérique

+ L’avis de Lily

 

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Ronde des Livres – Janvier 2014

Ronde Des Livres – Romans ados

Comme annoncé fin 2013, je vais tenter en 2014 de vous parler d’un peu plus de livres en publiant chaque fin de mois un article avec des avis courts sur des livres lus mais dont je n’ai pas pris le temps de vous parler. Je vous invite à faire pareil si, comme moi vous n’arrivez jamais à parler de tous les livres lus et que vous accumulez un retard assez… pesant !
Voici 5 romans pour adolescents, une petite partie des livres lus en janvier…

Le bon Antoine

de Marie Desplechin

Antoine est un jeune cancre sympathique qui se retrouve puni pour un tag qu’il n’a pas réalisé. Tous les matins, il devra venir plus tôt pour aider les agents à nettoyer le collège. L’occasion de découvrir l’envers du décor en quelque sorte, mais surtout de faire des rencontres qui vont le faire grandir. Une notamment qui va, avec ses amis, le rendre bien plus responsable !

L’histoire, très peu crédible, est assez sympathique, mais l’ensemble est finalement un peu creux à mon goût puisqu’on ne parvient pas à y croire. Cependant les adolescents devraient apprécié personnages attachants et péripéties assez humoristiques !

Un roman plein de bonne humeur bien qu’un peu tiré par les cheveux. L’écriture de Marie Desplechin est toujours très juste entre réflexions d’adolescents et roman.

Gallimard Jeunesse, 2013

L’amour n’est pas un sport de combat

de Marjolaine Jarry

Une très belle couverture fleurie et un roman très féminin, malgré ce titre sportif ! Juliette est une jeune fille qui se trouve terriblement banale. Pourtant elle a une vie un brin atypique puisqu’elle vit chez ses grands-parents, divorcés. Une nuit chez l’un, une nuit chez l’autre. Sa mère est décédée et son père vit au Japon, autant dire à l’autre bout du monde. Elle cherche à se reconstruire, mais surtout à exister, à vivre. Quand elle se fait renverser par un scooter et qu’elle rencontre Gabriel, un nouvel espoir apparaît…

Un roman sympathique, bien que très prévisible, où l’héroïne est touchante et vive. Le rapport à ses parents est très intéressant mais l’ensemble est surtout basé sur l’histoire d’amour, les histoires d’amour même.

Rageot Editeur, 2013

Meilleur jeune espoir féminin

de Marie-Sophie Vermot

Meilleur jeune espoir féminin est un roman léger en apparence, mais avec un fond intéressant. Damienne, fille de l’employée de maison, passe ses vacances dans une grande demeure en bord de mer. Elle garde un peu les jumeaux, mais surtout elle se prélasse sur la plage. L’occasion de rencontrer les jeunes des maisons environnantes. Mais comment leur dire la vérité alors qu’ils habitent de magnifiques maisons ? Elle devient alors Isild, et commence à mentir…

Damienne est un personnage attachant et beaucoup de lecteurs comprendront aisément ses premiers mensonges, mais on la voit peu à peu s’empêtrer dans ses histoires. Alors quand celles-ci mettent en danger les jumeaux, tout bascule ! Même si c’est assez peu crédible, j’ai apprécié que le lecteur soit aussi confronté aux mensonges des adultes.

Un roman qui permet aux ados de mieux comprendre les implications d’un mensonge, même si tout fini sans doute trop bien.

Thierry Magnier, 2013

Une histoire terrifiante :
peur sur la ville

de Nathalie Zimmermann

Tom a 12 ans, il veut devenir écrivain et à l’occasion d’un concours, il tente d’écrire une histoire terrifiante. Une histoire dans laquelle le lecteur plonge pendant la quasi-totalité du livre. Une histoire qui met en scène sa ville, ses amis, mais aussi d’étranges disparitions de chats, des bruits inquiétants dans la cave, des griffures sur le bras de son frère… où nous entraine-t-il ?

Une histoire vraiment terrifiante, très Chair de Poule, simple et très facile à lire, mais entrainante. Si l’ensemble est assez prévisible l’effet de peur fonctionne très bien quand même, et c’est l’essentiel dans ce type d’ouvrage où le lecteur n’aura pas de mal à s’identifier au personnage principal.

Flammarion, 2013

Un de perdu

Gilles Abier

Un roman très court, incisif, proche de la nouvelle, qui permet de découvrir deux personnages : Une mère dont l’enfant a disparu et un adolescent que les parents délaissent.

Des thèmes forts sont donc abordés dans ces quelques pages et l’intrigue est prenante bien qu’on se doute du déroulement. Un de perdu est une histoire très simple en apparence, mais qui posera sans doute de nombreuses questions aux lecteurs. Le format très court ne permet pas de traiter plus avant les thèmes et c’est un peu dommage bien que cela fasse aussi la force du récit.

Un court roman idéal pour de faible lecteur, car l’histoire est à la fois simple et prenante, avec une alternance de point de vue intéressante.

Sarbacane, 2013

petit+

+ Challenge Petit Bac d’Enna #prénom
+ Challenge YA#3

+ à venir : d’autres avis sur ces livres.

+ D’autres participants à cette Ronde des Livres aujourd’hui ?

+ N’oubliez pas, rendez-vous demain pour parler d’amour dans les albums !