Chacun mon tour

ChacunAlbum
A partir de 3 ans

CHACUN MON TOUR

Didier JEAN & Zad

Éd. UTOPIQUE (2023)

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Dans la cour de l’école, il n’y a qu’un seul vélo pour beaucoup d’enfants. Alors à la récré, il faut se dépêcher pour être le premier. Ou aller pleurer auprès de la maîtresse, mais ça, tout le monde le fait ! Et sinon… Il faut attendre son tour. Et ça, c’est pas drôle.

Ça y est ! C’est enfin mon tour ! Je pédale vite et le vent fait voler mes cheveux. Mais ça ne dure pas longtemps. C’est déjà le tour du suivant.

Cette histoire fait partie de la collection “Les P’tits lardons“.

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La petite fille de cette histoire ne veut bien entendu pas rendre le vélo. Alors elle n’est pas très gentille et ne se conduit pas très bien… Elle va devoir trouver une façon de demander pardon.

Encore une histoire sur le thème des émotions, de la colère. Mais elle est à la fois très simple et très parlante (la tête de la petite fille en colère est terrible !!) Une façon de montrer qu’il n’est pas toujours facile de se contrôler, mais qu’on peut toujours demander pardon. Et apprendre à partager !

J’aime toujours autant les illustrations de Zad, douces et colorées.

A lire à tous les enfants qui ont du mal à contrôler leurs émotions !

(et les adultes ? on en parle des adultes ?)

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Pour feuilleter le début de l’album (en bas de page)

Le site de Didier Jean et Zad

D’autres albums illustrés par Zad + Une interview (dans laquelle elle parle de leur travail d’éditeur)

Esther Anderson – Album ♥

Esther

Le parfum des vacances
Album dès 6/7 ans

Esther Andersen

Timothée de Fombelle

Irène Bonacina (ill.)

Gallimard Jeunesse (2021)

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Ça commence comme ça : “C’était les vacances. Le premier jour, je prenais le train tout seul avec ma valise. C’était chaque fois le plus beau jour de ma vie. Je regardais les gens. Le contrôleur m’appelait “jeune homme”. J’avais dans un sac sur mes genoux les chips écrasées et l’odeur de banane. Dehors, les champs étaient jaunes avec au bord les traits noirs des haies et des forêts. L’oncle Angelo m’attendait à la gare. J’étais le seul à descendre du train, comme dans les westerns.”

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Dès le début, cette histoire de grandes vacances sent l’aventure à plein nez. Il y a de grands espaces, du soleil. La liberté totale, le bonheur d’une étonnante découverte et d’une jolie rencontre. Tout est doux dans cet album ! Cet enfant qui prend tant de plaisir (et nous avec lui) à ses grandes balades à vélo, cheveux au vent, ouvert à toutes les senteurs, toutes les promesses.

Dès le début, dès le voyage en train, on sent son émotion, sa joie, son impatience. Et on a des souvenirs de voyage qui remontent…

Les dessins m’ont fait penser à Sempé, ils sont très fins mais aussi très joliment colorés à l’aquarelle. Ils m’ont beaucoup plu.

Il y a une ambiance apaisante dans cet album, comme si on était nous aussi un peu parti en vacances…

A lire sans hésiter ♥

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N’hésitez pas à aller feuilleter les premières pages sur le site de l’éditeur

Illustré par Irène Bonacina, un autre très bel album : Cinq minutes et des sablés

Et de Timothée de Fombelle : Georgia, tous mes rêves chantent ♥, Victoria rêve (6ème roman présenté), Thimothée de Fombelle (5 romans présentés), Le livre de Perle, Capitaine Rosalie

Les petites reines – C. Beauvais

Les petites reinesRoman pour adolescents
Road Trip, Acceptation de soi et vélo

Les Petites Reines

de Clémentine Beauvais

Sarbacane, 2015

Ce titre vous l’avez forcément déjà croisé. Tout le monde en parle, tout le monde l’a lu, il reçoit des prix, des critiques élogieuses, et Nathalie vous en a déjà parlé ici-même… Alors je l’ai lu, moi aussi… Ce n’est pas un coup de coeur, mais je vous en parle quand même !

Les petites reines aurait pu s’appeler Les trois boudins. Un titre moins vendeur et moins humoristique, c’est sûr, mais qui donne le vrai ton de ce livre. Trois jeunes filles, nommées boudins lors d’un “concours” sur les réseaux sociaux de leur établissement scolaire, sont en effet les héroïnes. Boudin d’or, boudin d’argent, boudin de bronze. Les filles les plus laides, les plus grosses… Mireille est l’une d’entre elle, et ce n’est pas la première année qu’elle reçoit ce titre. Elle prend donc ça avec beaucoup de légèreté, du moins en apparence. Elle va rencontrer Astrid et Hakima, les deux autres boudins, et décider qu’à trois elles seront plus fortes. De fil en aiguille va jaillir une idée, être à la garden party de l’Elysée le 14 juillet. Astrid souhaite y rencontrer Indochine. Hakima parler au général Sassin (à cause duquel son frère est revenu infirme de la guerre). Mireille enfin, rencontrer le mari de la présidente, un grand philosophe qu’elle pense être son père, même s’il ne l’a jamais reconnue.

De ce point commun un peu capillotracté, elles font une force, et décident… d’aller ensemble à Paris, mais en vélo ! En vendant des boudins en route ! Une folle aventure commence alors, et franchement, avec ce pitch, ça ne partait pas gagnant pour moi…

L’écriture de Clémentine Beauvais ne m’accroche pas, je trouve l’ensemble trop cru, trop “langage parlé”, et il me manque quelque chose. Pour autant, à part à quelques passages, j’ai réussi à en faire abstraction pour me plonger dans l’histoire. Intrigue justement qui, si on la regarde dans son ensemble n’est que coïncidences et hasard, relevée d’une pointe d’incongru totalement incroyable…

Mais voilà, Les petites reines a ce petit quelque chose qui nous pousse à avancer dans l’histoire, qui me pousse à vous en parler. Ce petit rien d’humanité, d’humour, d’amour, qui fait qu’on s’attache aux personnages. Astrid, Mireille, Hakima, trois grosses, mais surtout trois ados qui vont apprendre beaucoup tout au long de ce parcours, qui vont grandir, mais qui vont aussi faire grandir les gens qu’elles croisent. Cette interaction avec l’environnement, ce rapport aux autres, ces instants de rencontre, de dialogue, c’est réellement ce qui fait de ce livre une belle histoire malgré mes réserves, et qui m’incitent à le partager !

Ces jeunes filles nous apprennent beaucoup sur l’estime de soi et le dépassement, sur la volonté. Le regard des autres aussi va peu à peu changer, et cette partie est vraiment très bien amenée, dans un contexte très réel et moderne, qui parlera aux jeunes lecteurs.

Vous l’avez lu, qu’en avez vous pensé ?

Nathalie vous en a parlé, et elle a adoré :

Les petites reines

+ Challenge YA#5

Tout le monde sait faire du vélo

VéloTout le monde sait faire du vélo

Ingrid Chabbert & Maurèen Poignonec

Ed. Kilowatt (2016)

♥ ♥

 

Il paraît que tout le monde sait faire du vélo. C’est ce qu’on lui répète depuis qu’il sait marcher. Pour Antoine, c’est très compliqué. Chez lui, l’ambiance est lourde, sa mère pleure beaucoup. Mais quand Coralie déménage dans la maison juste en face, Antoine découvre le bonheur d’avoir une véritable amie. Avec qui il peut parler et tout partager. Peut-être même apprendre à faire du vélo ? (Kilowatt)

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Avec un père “absent” (il est là physiquement mais le nez dans son journal…) et une mère dépressive qui “lui met des tartes en pleine tronche”, Antoine a le cœur lourd et se sent seul. L’arrivée d’une nouvelle petite voisine va changer sa vie. On pourrait penser que c’est une histoire triste et démoralisante. En fait, pas du tout ! C’est une histoire pleine d’amour, d’amitié et de tendresse (même s’il y a quelques gouttes de tristesse par-ci par là…). Partager ses peines les rend moins lourdes… Et parfois, les choses finissent par s’arranger.

Et j’A-DO-RÉ les dessins frais, gais et colorés de Maurèen Poignonec ! Ils sont justes adorables !! Page 39, j’irai bien faire la sieste avec Coralie et Antoine… Ils ont l’air tellement bien allongés dans l’herbe au bord du lac…

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Le site de l’auteure

Le site de l’illustratrice

Illustré par Maurèen Poignonec, nous vous avons déjà présenté : La classe de mer de Monsieur Ganèche, Quart de frère, quart de sœur

Les éditions Kilowatt