La lune est à nous – Roman ado

LuneLa lune est à nous

Cindy Van Wilder
Scrinéo (2017)

*****

Olive est orpheline, elle vit chez son oncle et sa tante avec qui elle ne s’entend pas très bien. Heureusement, il y a ses amis du “dépôt”, une association et son compte Instagram “Curvy Grace”. Elle est lycéenne et elle est aussi noire, et… grosse.

Bouboule, lui, vient de subir de plein fouet la séparation de ses parents. Heureusement, il y a son petit frère Elliot pour lui changer les idées. Bouboule (je préfère l’appeler par son vrai nom, Max) Max donc, est blanc. Mais il est gay et… gros.

*****

La lune est à nous est un roman qui aborde de nombreuses thématiques : le racisme, le regard que l’on a (et que les autres ont) sur notre corps, le fait d’être gay, de l’assumer et d’oser en parler ou pas… Et surtout, surtout, il parle du harcèlement que l’on peut subir, entre autres,  via les réseaux sociaux.

Et quand on voit les proportions que prennent certaines histoires (qu’elles soient vraies ou fausses d’ailleurs !) sur les réseaux sociaux, les déferlements de haine de certaines personnes, on se dit qu’il faudrait plus de livres de ce genre ! Pour changer un peu, il faudrait apprendre à réfléchir un minimum avant de commenter tout et n’importe quoi, et se rendre compte, que derrière l’ordinateur ou le smartphone, on s’adresse à quelqu’un. Quelqu’un qui existe “en vrai” (IRL comme disent les jeunes), quelqu’un à qui l’on peut faire du mal (oui, les mots peuvent tuer !).

Décidément, les éditions Scrinéo nous proposent de belles surprises. Après m’être régalée avec “Un ado nommé Rimbaud” (qui m’a donné envie de lire de poésie quand même, alors que je n’en lis pour ainsi dire jamais…), j’ai passé un très bon moment avec Olive et Max (dit Bouboule).

Un roman qui se lit très facilement grâce à de nombreux dialogues et à l’alternance des voix d’Olive et Max.

Un peu plus de compréhension et d’empathie en ce bas monde le rendrait certainement meilleur, non ?

(Oui, je sais, je fais partie de la famille des bisounours, on me l’a déjà dit…)

*****

De la même autrice, déjà présenté sur ce blog : Les outrepasseurs (3 tomes)

Le site de Cindy Van Wilder

Celui des éditions Scrinéo

Des éditions Scrinéo, nous vous avons également présenté : Un ado nommé Rimbaud, Le livre de Saskia, Le premier, Le roman d’un non-mort, Wifi-génie, Les héritiers de l’aube, Les avatars de Gaspard, FBI Animaux disparus

*****

challenge rentrée littéraire 2017

Ma 4ème participation au Challenge 1% Rentrée Littéraire


L’avis de Sophie Hérisson :

J’ai lu La lune est à nous suite à l’avis de Nathalie, et je ne suis pas déçue. La lune est à nous est un joli roman pour adolescents, foisonnant, avec de nombreux thèmes très intéressants. C’est peut être parfois un peu tiré par les cheveux mais l’ensemble de ce roman est vraiment bien tourné. On suit des adolescents passionnés, qui essayent de vivre avec leur physique, leur sentiment. Olive et Max, les personnages principaux, sont vraiment attachants, même si on a parfois envie de les secouer un peu.

Max, 17 ans, arrive en Belgique suite à un déménagement. Olive est une grande noire, un peu enrobée, hyperactive et suivie sur les réseaux sociaux. Ils vont se rencontrer, s’apprécier, se soutenir, car les épreuves seront nombreuses. J’ai apprécié ces deux héros qui se complètent si bien, et qui pourtant ne sont pas dans la traditionnelle histoire d’amour !

La lune est à nous est un roman moderne, qui s’il fait penser aux Petites Reines, est plus réaliste et avec des personnages plus variés et attachants à mon goût !

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Chaman – Roman ado/adulte ?

ChamanChaman

Maxence Fermine

Michel Lafon (2017)

*****

Richard Adam est charpentier du ciel. Comme il est à moitié indien -et que, soit-disant, les indiens n’ont pas le vertige- il a été embauché par une entreprise qui construit de très hauts bâtiments. Au moment où commence cette histoire, il vient de perdre sa mère. Et comme il n’a jamais vraiment connu son père, à 45 ans, il se retrouve orphelin. Sur le point de se suicider, il se souvient qu’il a fait une promesse à sa mère : emmener ses cendres et les disperser sur les terres de ses ancêtres. Pour réaliser les dernières volontés de sa mère, Richard va pénétrer dans un monde dont il ne soupçonnait pas l’existence…

*****

C’est un roman qui, par certains côtés, m’a fait penser à un conte. Mais pas un conte de fées, non, il faut plutôt aller chercher du côté des contes et légendes amérindiennes. Il très court et se lit très rapidement et très facilement, mais il m’a laissé un goût de trop peu.

J’ai bien aimé le côté “historique” avec le rappel des guerres indiennes, des traités non respectés par les blancs (encore à notre époque apparemment, Trump vient de faire passer un oléoduc sur les terres sacrées des sioux…*) ainsi que le retour aux sources, la quête d’identité de cet homme mi-blanc mi-indien qui ne sait pas trop où est sa place.

Intéressant aussi le rappel de la vie dans les réserves, avec les ravages de la maladie, de la drogue ou encore de l’alcool. Mais j’ai vraiment trouvé dommage que tout cela ne soit pas un peu plus approfondit, que ce soit juste survolé.

*****

Un extrait :

Le jour où Richard Adam comprit qu’il n’avait qu’une vie, il n’avait jamais été si proche du ciel. Et pour cause. Il se tenait en équilibre sur une poutrelle d’acier, à près de soixante mètres de hauteur. Et il avançait, pas à pas, vers le vide. Tout doucement, en retenant son souffle, calme et serein. Résolu à faire le grand saut dans l’inconnu. (…) Parvenu au bout de son perchoir, il s’arrêta, retint son souffle, et contempla une dernière fois le paysage qui s’offrait à lui, telle une flaque d’or blanc. Il pensa que la vue était sublime, et la vie, terriblement fragile. Un souffle de vent, un faux pas, et il disparaîtrait à jamais. Il s’envolerait tel un oiseau dans les nuées.

*****

*Voir l’article de Francetvinfo (fév 2017)

Ma 2ème (?) participation au challenge 1% Rentrée littéraire 2017

challenge rentrée littéraire 2017

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Le jour d’avant de Sorj Chalandon ♥ Rentrée Littéraire 2017

Le jour d’avant est un témoignage historique intéressant, un récit de vie touchant avec en plus une intrigue prenante et surprenante. Un très beau roman de cette rentrée littéraire 2017.

le jour d'avantRoman adulte – Rentrée Littéraire 2017
Accessible en fin de collège – lycée

Le jour d’avant

de Sorj Chalandon

Grasset, 2017
9782246813804, 20,90€
epub 14,99€

Le jour d’avant est un roman couteau-suisse, capable de nous surprendre avec un fond historique et humain, couplés à une intrigue bien menée. Sorj Chalandon, auteur déjà apprécié de Profession du père ou Le Quatrième mur, signe en cette rentrée littéraire 2017 un nouveau roman coup de coeur.

Michel, narrateur, nous raconte sa vie. Son enfance dans le Nord de la France, rythmée par la mine. Son frère Jojo. La catastrophe du 27 décembre 1974 au puit de mine 3bis de Liévin. A travers trois temporalités principales, Sorj Chalandon nous fait suivre le parcours de ce gamin traumatisé. L’enfance de Michel, sa vie avec sa femme, Cécile, mourante, et la conclusion de son histoire, de nos jours. La catastrophe, la fin des liens qui le retiennent encore, et la vengeance. On reconstruit peu à peu son histoire, avec des informations, des bribes seulement parfois, et les aller-retours dans son passé, dans ses souvenirs.

De jolis mots pour des moments durs, mais une poésie de l’instant toujours appréciable.

“Elle est tombée amoureuse de mes blessures, et moi de son intelligence”

Sorj Chalandon prend son temps pour nous raconter son histoire. Le temps de s’attacher à Michel, à son histoire, aux mineurs. Le temps d’oublier le titre et de se laisser porter. Une plongée dans l’âme du Nord et des mineurs de Liévin, mais surtout dans l’histoire d’un homme, d’une vie. Avec des émotions simples, celle des familles des victimes notamment, il nous fait vivre la terreur d’une époque, d’un métier. Les détails sont saisissants, effrayants aussi. Les premiers chapitres, qui semblent assez documentaires, permettent finalement ensuite de mieux comprendre les protagonistes, tout en entrant beaucoup plus dans l’histoire personnelle. Un début qui m’a d’abord laissé de marbre. Je me demandai où voulait en venir l’auteur, avec ses allers-retours, ses bons sentiments. Et puis l’intrigue avance, et les pages se tournent toutes seules…

Coup de coeur de cette rentrée littéraire, Le jour d’avant de Sorj Chalandon est un magnifique récit à l’intrigue très maîtrisée. En utilisant la première personne, si courante en littérature jeunesse, l’auteur permet une identification plus profonde du lecteur au personnage de Michel. A suivre son histoire, à le regarder grandir avec ses blessures, on en vient à le comprendre, à le plaindre, et à excuser son geste. Bluffant.

+ Une lecture dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2017 
challenge rentrée littéraire 2017

 

 

 

 

 

+ Les avis de Sylire et Leiloona

+ La présentation du livre :

Marche à l’étoile : le road trip d’un esclave noir américain

Marche à l’étoile est un roman pour adolescent historique, sur l’esclave noir américain, mais aussi un beau road-trip plein d’humanité, et une double quête d’identité.

Marche à l'étoileRentrée littéraire jeunesse 2017

Marche à l’étoile

d’Hélène Montardre

Rageot, à paraître le 13 septembre 2017
9782700256246, 14,90€

Niveau : Collège / Lycée
Thèmes : esclavage, Etats-Unis, XIXème siècle, Underground Railroad, quête d’identité, fuite, survie

 

Billy a  15 ans. Il est noir et vit en Georgie, en 1854. Il est esclave dans une plantation. A la mort de celle qui l’a élevé, il découvre quelques bribes de son passé. Et puis les événements s’accélèrent, et il fuit la plantation, et sa condition d’esclave. Un road trip à travers les Etats-Unis s’engage alors, d’Atlanta jusqu’à la frontière canadienne qui fait tant rêver.

Ce très beau récit de fuite, à la fois imaginé et documenté, permet de plonger dans un passé américain pas toujours très connu. Le chemin parcouru par Billy dans Marche à l’étoile est à la fois l’occasion de découvrir de magnifiques paysages, bien dépeints par Héléne Montardre, mais surtout de faire des rencontres. L’histoire de Billy, un parmi tant d’autres, permet de croiser de nombreuses personnalités, généreuses souvent, fourbes parfois.

Si comme moi vos connaissances de l’esclavage noir américain ne sont pas très développées, vous allez découvrir de nombreuses choses, et surtout sans avoir l’impression de lire un documentaire. Les informations sont simples, exemptes en grande partie de chiffre, plus basées sur l’humain. On découvre notamment l’Underground Railroad, un réseau de routes et passeurs clandestins, destinés à aider les esclaves noirs américains en fuite.

En plus de ce récit historique passionnant, il y a le mystère des origines de Billy. Ces quelques mots au début du récit “France, Durieux, français”, et une boucle d’oreille. Billy ne tirera pas les fils, et sa quête d’identité restera en suspens, mais il écrira son histoire. Et c’est là que réside une belle surprise du roman, la deuxième partie se passe de nos jours, et permettra de faire du lien entre ces fils emmêlés, et de découvrir le lien avec la France. Jasper sera notre nouveau compagnon de route, tout aussi exalté et attachant.

Un récit double, très bien mené et qui sait distiller le suspense. On a l’impression de vivre plusieurs vies avec nos deux héros, et les liens invisibles qui se créent entre eux sont touchants. Brillant ! Hélène Montardre, dont j’ai déjà apprécié la plume dans des récits très variés comme L’agenda ou Courir avec des ailes de géant, prouve encore son talent de (ra)conteuse, tout en sensibilité.


+ D’autres romans d’Hélène Montardre à découvrir :
Amies sans frontières, Océania, L’agenda, Courir avec des ailes de géant,

+ Rentrée Littéraire 2017 – Challenge 1% 

challenge rentrée littéraire 2017

 

 

 

 

 

 

Auriez-vous avez des titres de romans sur le thème de l’esclavage, niveau collège, je suis intéressée pour constituer une petite expositions sur ce thème pour mes élèves !