La guerre de Catherine – BD jeunesse

CatherineLa 2nde guerre mondiale vue à travers la fuite d’une jeune adolescente.
Bande dessinée niveau collège

La guerre de Catherine

Julia Billet & Claire Fauvel

D’après le roman de Julia Billet

Rue de Sèvres (2017)
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1941.

La maison de Sèvres est une école d’un genre un peu différent : les enfants y sont plus libres et encouragés à apprendre par eux-mêmes, à s’entraider. Rachel n’y est pas malheureuse, elle s’est même découvert une passion pour la photographie. Mais en cette trouble période de 2nde guerre mondiale, ses parents, dont elle n’a pas de nouvelles, lui manquent cruellement.

Le danger -de plus en plus grand- couru par les enfants juifs de l’école, font qu’ils doivent non seulement changer de nom, Rachel devenant ainsi Catherine, mais également fuir devant la menace nazie. Rachel ayant pu conserver l’appareil photo dans sa fuite, va s’en servir tout au long des années et des rencontres, pour, finalement, raconter “sa” guerre.

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La guerre de Catherine est une bande dessinée adaptée d’un roman du même nom, écrit par Julia Billet et publié par l’École des loisirs en 2012. Le personnage de Rachel / Catherine est inspiré de l’histoire de Tamo Cohen, mère de l’auteure Julia Billet.

A la fin de l’album, une double page (texte et photos) présente la maison de Sèvres.

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La 2nde guerre mondiale est montrée ici de manière un peu différente. Pas de scènes de guerre ou de violence, pas de camp de concentration, peu de soldats, mais la menace d’un ennemi qui se rapproche et qu’il faut fuir.

Malgré la guerre, malgré ces enfants obligés de se cacher, de fuir, malgré beaucoup de moments difficiles, la guerre de Catherine n’est pas une histoire triste. Peu de pages où il n’y ait pas un sourire, car on parle ici de solidarité, d’entraide, d’espoir et de passion (pour la photographie).

Un très joli moment de lecture qui m’a beaucoup plu, tant pour la façon dont est racontée l’histoire, que pour les illustrations, aux traits doux et arrondis.

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Cet album a reçu le prix jeunesse 2018 de la bd à Angoulême.

http://www.bdangouleme.com/images/pictos/selection_SJ_fauve.png

Le site de l’illustratrice

Son ultra book

Voir les premières pages sur le site de l’éditeur

D’autres que moi en ont parlé : Noukette, Antigone, Bouma, Clarabel, Gambadou, Saxaoul, StephieCaro.

D’autres BD sur le même thème et accessible aux collégiens :

Cette semaine, nous sommes chez Stephie, à faire Mille et une frasques !

Joséphine Baker

Joséphine  Joséphine Baker ♥ ♥ ♥

 José-Louis Bocquet & Catel

Casterman (2016)

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J’adore cette couverture !!

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Ce roman graphique raconte, comme son nom l’indique, la vie trépidante de Joséphine Baker. Un pavé de presque 600 pages, ça peut faire peur, mais ça se lit pourtant d’une traite ou presque ! (Oui, il faut bien aller bosser de temps en temps…)

La partie “bande dessinée” fait 460 pages. Elle est suivie d’une chronologie d’une vingtaine de pages (les grands moments, année après année, de la vie de Joséphine). Le tout assez détaillé et accompagné de belles illustrations.

Chronologie elle-même suivie de notices bibliographiques présentant chaque personnage -principal ou secondaire- ayant croisé la vie de Joséphine. On y trouve ainsi le musicien de jazz Sidney Bechet, la chanteuse Mistinguett, le romancier Georges Simenon qui sera un temps son amant, Colette qui aurait présenté Georges à Joséphine, l’architecte suisse Le Corbusier, l’acteur Jean Gabin avec qui elle jouera dans “Zouzou” (1934), le Général de Gaulle, Grace Kelly, Martin Luther King, Brigitte Bardot, Fidel Castro ou encore Jean-Claude Brialy ! Et tant d’autres, je n’ai pas cité tout le monde.

Un joli texte d’un de ses fils, Jean-Claude Bouillon-Baker (où il parle de la tribu Arc-en-ciel) puis deux pages de bibliographie et filmographie clôturent cet ouvrage.

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Joséphine* * * * *

Joséphine

Joséphine Baker est une femme que j’admire depuis longtemps. Non seulement parce qu’elle représentait à mes yeux la liberté, une femme qui chantait, dansait, aimait qui elle voulait, voyageait, faisait ce qui lui plaisait, mais également parce qu’elle a réalisé un de mes rêves d’enfant : adopter plein d’enfants différents, la tribu arc-en-ciel. Une femme qui s’est aussi et surtout battue pour l’égalité et la liberté de tous.

Ce roman graphique très plaisant est un bel hommage et un très bon moment de lecture. Les illustrations sont vives et gaies malgré le noir & blanc, on a l’impression de voir les gens danser…

N’hésitez pas, c’est superbe !

 

  • 2017 : Prix Atomium-Cognito de la meilleure BD historique
  • 2016 : Nominations aux prix Landerneau 2016 et FNAC 2017.

 

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Le blog de l’illustratrice Catel où vous pourrez voir d’autres illustrations.

Celui de José-Louis Bocquet (pas mis à jour depuis juin 2015 ?)

Chez l’éditeur, Casterman, vous pourrez feuilleter les premières pages.

Un autre avis par ici : Suspends ton vol

La bd de la semaineCette fois-ci, c’est chez Stephie

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Un homme de joie – BD Diptyque

T.1 : La ville monstreUnHommeDeJoieT1

David François (ill.) & Régis Hautière

Casterman (2015)

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New-York, 1932. Fraîchement arrivé d’Ukraine où règne la famine grâce au camarade Staline, Sacha débarque chez son cousin Pavlo. Mais celui-ci vit dans un tout petit appartement avec sa femme et ses 4 enfants et ne peut l’accueillir au-delà de la première nuit. Il l’aide cependant à trouver un logement -provisoire et spartiate- mais pas cher.

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Pas très attirée au premier abord par les illustrations que je trouvais sombres et avec beaucoup de gros plans, j’ai en fait très vite plongé dans cette histoire. Et après l’avoir lue une première fois, j’ai parcouru au moins deux fois cette bd avant de la lâcher, tellement certaines de ces illustrations m’ont plu… Page 37 par exemple, j’ai trouvé superbe l’illustration d’un homme qu fait un saut périlleux sur une poutre, mais il y a un tas d’autres exemples, tel le chien qui file dans la ruelle, à la page 24. J’aime bien, en fait, la façon dont le mouvement est traduit dans le dessin. Je ne sais pas quelle est la méthode employée, je dirais volontiers que c’est de la peinture mais la façon dont c’est illustré, les coups de pinceaux (?) noirs par endroits, les couleurs employées donnent vraiment une ambiance très particulière, un peu “cotonneuse” à cette bd.

Quand à l’histoire, elle est très simple. Un homme, qui vient d’arriver à New-York, essaie de trouver du travail et de trouver sa place. Il ne connaît pas les us et coutumes du pays, il s’adapte au fur et à mesure. On sent bien que c’est un homme gentil (sa façon de s’occuper des chiens, de se préoccuper des autres…) mais il fait de drôles de rencontres… J’ai hâte de savoir ce qui lui arrive dans le tome 2 !

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Bref, vous l’aurez compris, une bd qui ne m’attirait pas plus que ça au début et que j’ai finalement adoré, tant pour les illustrations que pour l’histoire !

Bon, ça y est, j’ai lu le tome 2 : Pffoouuu ! Quelle claque !! A lire sans hésiter.

Une bd découverte grâce au groupe de “la bd de la semaine” : voir l’article de Moka (et ceux des autres, dans le bas du sien !)

David François, le dessinateur, brève bio sur le site de l’éditeur

Le blog de Régis Hautière

La bd de la semaine Cette semaine, c’est chez Noukette

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Sweet sixteen

Sweet sixteen♥ Sweet sixteen ♥

Annelise Heurtier

Casterman (2013)

L’histoire : Rentrée 1957. Le plus prestigieux lycée de l’Arkansas ouvre pour la première fois ses portes à des étudiants noirs. Ils sont neuf à tenter l’aventure. Ils sont deux mille cinq cents, prêts à tout pour les en empêcher.

Comme nous l’explique très bien l’avant-propos, le but de ce roman, tiré d’une histoire vraie, “n’était pas d’écrire une leçon d’histoire, conforme en tous points à la réalité, mais de retranscrire la brutalité des jours que Melba Pattillo et ses huit autres camarades ont enduré au Lycée central.”

♥♥♥

J’aime beaucoup cette façon de faire, présenter les choses de deux points de vue différents.

D’un côté, Molly, jeune adolescente noire à qui on a demandé (3 ans plus tôt !) si elle souhaitait tenter l’expérience d’aller faire ses études dans un lycée de blancs. Son dossier a été retenue et sa mère, tout d’abord horrifiée, apprend qu’un mois plus tard, sa fille va aller étudier au milieu des blancs : “Quand est-ce que tu avais prévu de nous en parler ? As-tu pensé aux conséquences de ta décision ? As-tu seulement compris que tu vas tous nous mettre en danger ?”

Là où de nombreuses mères seraient fières de leur fille (elle est admise dans le plus prestigieux lycée de la ville !) cette mère ne peut qu’être inquiète pour sa fille. En effet, en 1957, les noirs et les blancs n’allaient pas à l’école ensemble. Nombreux étaient les gens qui trouvaient cela normal et nombreuses furent les violences faites à ces jeunes ados…

L’autre vision des choses est apportée par Grâce, une jeune fille plutôt futile, qui ne pense qu’à s’habiller, draguer et être la reine du lycée. Pourtant, toute cette violence, cette haine, finissent par la déranger et elle commence à se poser des questions et à regarder les gens (les femmes bien pensantes de la ligue par exemple) avec un autre œil. Elle paiera cher pour avoir essayé de déjouer un complot…

Le passage qui décrit le premier jour, quand une des filles se retrouve seule face à la foule haineuse et en colère, est terrible. Je crois qu’à sa place, je me serais fait pipi dessus tellement j’aurai eu peur… Je ne peux qu’imaginer le courage (et les réserves de patience !!) qu’il aura fallu à chacun d’eux pour endurer cette année scolaire abominable.

♥♥♥

D’autres livres, lus et aimés, sur le même sujet, la ségrégation raciale aux États-Unis :

Je ne les ais pas encore lu, mais ils me tentent beaucoup :

  • Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya Angelou (Je veux le lire depuis longtemps !!)
  • Tant que je serai noire de Maya Angelou (le précédent raconte son enfance, celui-ci sa vie d’adulte)
  • La couleur pourpre d’Alice Walker (j’ai vu le film, pas encore lu le livre, mais ça venir)
  • Bluebird de Tristan Koëgel

En bonus, une chanson qui m’a toujours donné des frissons : “Strange fruit” une chanson écrite par Abel Meeropol et interprétée par Billy Holiday (les paroles et la chanson traduite ici)

Si le sujet vous intéresse, une bibliographie ici, pour en lire d’autres !SignatureNat