Noé Nectar et son voyage étrange de John Boyne

“Noé Nectar et son voyage étrange” est un roman magnifique offrant une belle leçon de vie!

Roman fantastique de 9 à 14 ans

Noé Nectar et son voyage étrange de John Boyne

Gallimard Jeunesse, 2012, 256 pages

Genre: Contes, fables

Illustrations d’Oliver Jeffers

 

Présentation de l’éditeur: «Noé Nectar partit de chez lui de bon matin, avant l’aube, avant que les chiens ne se réveillent et que la rosée cesse de mouiller les champs.»

Le plus simple quand on a des problèmes, c’est de ne pas y penser. Alors Noé, huit ans, quitte la maison. Le voilà bientôt qui traverse la forêt et découvre un étrange magasin de jouets, peuplé d’une myriade de pantins étonnants. Le vieil homme qui les sculpte a une histoire à raconter à Noé, une histoire où il est question de promesses qu’on ne tient pas. Il embarque Noé pour un voyage qui pourrait bien changer sa vie.

Par l’auteur du garçon en pyjama rayé, un conte pétillant de fantaisie qui aborde des sujets graves avec grâce.

 

Mon avis

Je connaissais John Boyne entre autres grâce à son célèbre roman (d’ailleurs adapté au cinéma) «Le garçon en pyjama rayé» mais j’avais envie de découvrir une autre facette de l’auteur. En effet, jusqu’à présent je n’avais lu de lui que des histoires réalistes sur fond de guerre. Bien que ce soit de superbes récits, j’ai profité de sa venue à la foire du livre de Bruxelles pour découvrir «Noé Nectar et son voyage étrange».

 

Noé Nectar et son voyage étrange est superbe, j’ai plus d’une fois eu les larmes aux yeux en le lisant tant la plume de l’auteur parvient à retranscrire avec exactitude un panel d’émotions. C’est une œuvre empreinte de mélancolie, de tristesse et surtout de tendresse. Ce récit d’une grande beauté est un vibrant hommage à la Vie.

 

Dans cet univers, il est normal de croiser un teckel et un âne qui parlent ainsi qu’un porte-manteau qui se déplace pour vous rendre votre veste. J’ai beaucoup aimé la réécriture d’un conte connu (je ne dévoilerai pas lequel ;)) et les personnages principaux sont très attachants. Bien que court, ce livre destiné à la jeunesse ravira également les adultes grâce à des messages forts et à ses thèmes universels. Relevant du parcours initiatique, l’histoire du jeune Noé Nectar trouvera écho aussi bien dans le cœur des petits que des grands.

 

Vous trouverez plus d’informations sur le site de l’éditeur et si le travail de l’illustrateur vous intéresse voici une petite présentation d’Oliver Jeffers

 

~Melissande~

Les lecteurs sont arrivés en cherchant :

Madame le lapin blanc – Album jeunesse

madame

MADAME LE LAPIN BLANC

Gilles Bachelet
Seuil jeunesse (2012)
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Tout le monde, ou presque, connaît “Alice au pays des merveilles” de Lewis Carroll. Et donc tout le monde, ou presque, connaît le lapin blanc qui est toujours en retard, courant, sa montre à gousset à la main. Monsieur Bachelet a eu la très bonne idée de se demander si ce lapin blanc était marié, avait des enfants, bref, ce qu’il faisait en dehors du Palais de la Reine de Cœur.

Et il a trouvé le le journal intime tenu par Madame Le Lapin Blanc. Et l’on verra que non, tout n’est pas rose au Pays des Merveilles…

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Si vous n’avez pas lu “Alice au pays des merveilles”, que cela ne vous empêche pas de lire cet album. Vous perdrez quelques gags, quelques références, mais cela ne vous empêchera pas de l’apprécier. Si au contraire vous faites partie des fans de ce conte, votre plaisir n’en sera que plus grand !

J’ai tout aimé dans cet album : l’idée de départ (ça ne vous est jamais arrivé de vous poser des questions sur des personnages de romans, de films ? Sur leur enfance, leurs rêves, ce qui leur arrive ensuite… Moi si. Plein de fois. Alors j’adore que quelqu’un ait, pour une fois, répondu à mes questions !!).

L’humour un peu “décalé”, omniprésent dans les albums de Gilles Bachelet. Les références, multiples, au conte susmentionné. La double page sur les 100 façons d’accommoder les carottes !!

Les nombreux détails des illustrations (on peut passer pas mal de temps sur chaque page, voilà qui va bien occuper mes neveux et nièces cet été !! Merci Mr Bachelet) Et puis l’avantage avec cet album, c’est que l’enfant, comme le parent l’apprécieront !

Un extrait du journal : “Il m’arrive même parfois d’imaginer – suis-je sotte ! – un monde où les hommes participeraient aux travaux du ménage…” (je vous laisse découvrir l’air béat du lapin blanc passant la serpillère, extra !!)

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Du même auteur, ne ratez pas le magnifique “Une histoire d’amour

Et d’autres présentés plus brièvement mais très drôles également : Les coulisses du livre jeunesse, “Des nouvelles de mon chat

Madame le lapin blanc a été élu Pépite de l’Album 2012 du Salon du Livre et de la Presse jeunesse en Seine-Saint Denis.

challenge albums 2018

Cet album participe au Challenge “Je lis aussi des albums 2018

40 jours de nuit – Thriller glacé ados/adultes

40

40 jours de nuit ♥

Michelle Paver

Black Moon
Hachette Jeunesse (2012)
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Hiver 1937. Jack Miller, pressé de changer de vie -petit employé de bureau à Londres, il est pauvre et solitaire et survit plus qu’il ne vit !- Jack Miller, donc, nous raconte dans son journal comment il s’est engagé dans une grande aventure : une expédition scientifique de 5 hommes qui va passer un an en Arctique pour étudier la biologie et la géologie et aussi faire des relevés météorologiques pour le compte de la société de prévisions gouvernementale.

Comme ils ne seront que 5, chacun aura plusieurs tâches à réaliser : Algie sera à la fois chasseur, conducteur de traîneau et géologue. Teddy, photographe et médecin. Hugo s’occupera des recherches sur la calotte glacière, Gus, le chef de mission, sera aussi le biologiste et Jack sera responsable des communications et transmissions.

Bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu et cette expédition va même se transformer en un terrible cauchemar…

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Ayant beaucoup aimé “Chroniques des Temps obscurs”, une série en 6 tomes qui se passe au temps de la préhistoire, c’est avec impatience que j’attendais de lire ce “nouveau” roman de Michelle Paver. Et encore plus lorsque qu’en 4ème de couverture j’ai lu : “Imaginez l’univers de Jack London porté par le suspense de Stephen King…”

Et bien non seulement je n’ai pas été déçue, mais c’est tout à fait ça !! La vie au Grand Nord en compagnie d’un truc pas sympa du tout… C’est plutôt angoissant et quand vient la nuit, je n’aurai vraiment pas aimé me retrouver seule dans cette cabane avec cette chose qui rôde…

Mis à part le côté angoissant, les descriptions de glace qui crépite, des lumières différentes selon les heures et d’aurore boréale donneraient presque envie d’y aller (je dis “presque” parce qu’il y fait bien trop froid et que je détesterais me trouver face à face avec un ours blanc !!!)

Un roman que j’ai lu d’une traite !

On récapitule : si vous aimez les aventures dans le Grand Nord et les histoires qui font peur, 40 jours de nuit est fait pour vous !

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Ce roman a reçu le Prix Masterton du meilleur roman étranger 2013

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Conseillé à partir de 12 ans (si votre enfant n’est pas trop impressionnable, car c’est un peu angoissant tout de même !!)

Du même auteur Sophie vous avait déjà présenté : Le temps des héros

Le site de Michelle Paver (en anglais)

Ce roman participe au Mois Anglais chez Lou & Cryssilda

Relire Hopper -Mai en nouvelles

Hopper

Relire Hopper

Anthologie présentée par Alain Cueff
Éd. de la Réunion des Musées Nationaux (2012)
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7 auteurs pour 7 nouvelles
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J’aime Edward Hopper et la couverture de ce recueil de nouvelles, avec ce morceau de tableau, ne pouvait que m’attirer. Merci à Blandine d’y avoir pensé !

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https://imgc.allpostersimages.com/img/print/affiches/edward-hopper-nightawks-noctambules-ou-les-oiseaux-de-nuit-1942_a-G-9315082-9118560.jpg

Nightawks – 1942 – Un de ses tableaux les plus connus

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Ce que j’aime dans les tableaux d’Edward Hopper, c’est l’ambiance. Elle n’est pas toujours très gai, je ressens souvent la solitude, la déprime parfois, des gens qui peuplent ses peintures… Ce sont des instantanés de la vie courante, figés dans le temps, et pourtant j’adorerais aller me promener dans ses tableaux ! J’ai envie de savoir qui sont les personnages, ce qu’ils font, où ils vont… Et je n’ai pas cette “empathie” ou cette curiosité avec tous les tableaux ou tous les peintres.

J’ai dû mal à expliquer pourquoi ça me plait autant. Les couleurs ? Le style ? Non, je crois vraiment que c’est “l’atmosphère” qui se dégage de ses tableaux et sans doute aussi la solitude qu’on perçoit chez les personnages.

Et dans les nouvelles de ce recueil, on retrouve un peu cette même ambiance.

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1) La plus belle chose au mondeNorman Mailer

Un vagabond sans le sou se fait piéger par des joueurs de billard pas très honnêtes.

La “morale” de l’histoire pourrait être : “Il en faut parfois peu pour être heureux…”

2) L’homme soucieuxGrace Paley

Un homme marié s’intéresse d’un peu trop près à sa voisine…

Où comment passer près de la mort peut changer radicalement votre vision de la vie ! J’ai moyennement apprécié cette nouvelle dont le style ne m’a pas convaincue.

https://www.edwardhopper.net/images/paintings/newyork-movie.jpg

New York Movie – 1939

3) Le rien qui n’est pas làLeonard Michaels

Ce n’est pas vraiment une nouvelle. Plutôt un essai sur l’œuvre de Hopper en se basant sur un tableau que l’auteur, de son propre aveu, apprécie beaucoup : New York movie.

J’avoue que je manque cruellement de références pour apprécier ce que dit Mr Leonard Michaels. Il y a toutefois deux choses avec lesquelles je suis d’accord avec lui, pour les avoir moi-même ressenties : ce sentiment de solitude, souvent présent, et la facilité avec laquelle on peut se faire tout un film, s’inventer toute une histoire à partir d’un tableau de Hopper.

4) J’ai créé mon néantPaul Auster

L’errance d’un jeune homme qui trouve refuge dans Central Park où il survit tant bien que mal au fil des jours et des rencontres.

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle, mais d’un extrait du roman “Moon Palace” (1989) dans lequel un jeune homme s’interroge, puis se laisse aller, persuadé que c’est son destin.

Un auteur que j’apprécie beaucoup, et un extrait qui m’a donné envie de lire le roman !

5) CrépusculeJames Salter

Nouvelle extraite d’un recueil de nouvelles “American Express” (Prix Faulkner 1989)

«C’était une femme qui avait un certain style de vie. Elle savait donner des dîners, s’occuper des chiens, entrer dans un restaurant. Elle avait sa façon de répondre aux invitations, de s’habiller, d’être elle-même. D’inestimables qualités, pourrait-on dire. C’était une femme qui avait lu, joué au golf, assisté à des mariages, qui avait de belles jambes, qui avait connu des épreuves. C’était une femme dont personne ne voulait plus.»

De cet auteur, j’ai lu “un bonheur parfait”, roman que je n’avais pas vraiment apprécié car trop peu d’émotions y passaient, les personnages étaient des personnages, c’est tout. Dans cette nouvelle, c’est pareil, on suit une femme, le temps d’une journée, mais rien ne passe, on ne ressent aucune empathie pour cette femme. Elle a 46 ans, vit seule depuis que son mari l’a quittée. Une nouvelle dans laquelle, malgré tout, on voit bien la tristesse et la solitude et qui, de ce fait a toute sa place dans ce recueil qui se réfère à certains tableaux de Hopper !

https://www.edwardhopper.net/images/paintings/cape-cod-evening.jpg

Cape Cod Evening – 1939

6) Cape Cod EveningAnn Beatie

Dans cette nouvelle, une femme raconte son histoire et celle de son mari, comment ils ont récupéré le chien qui est sur le tableau et l’histoire de leur voisin, un peintre, Mr Hopper (qui donc a peint le tableau…)

On voit bien ici que l’auteur a “plongé” dans le tableau pour nous en rapporter cette histoire ! Et c’est tout à fait l’effet que me font les tableaux de Mr Hopper : j’ai toujours envie d’aller dedans, voir ce qui se passe sur le côté, derrière, d’aller discuter avec les gens… Je me fais très souvent des “films” avec ses tableaux…

Matin en Caroline du Sud – 1955

7) L’ombre écarlateWalter Mosley

Socrate, un vieil homme noir qui vit seul, attrape un gamin, Darryl, qui vient de tuer un coq. Il lui fait plumer le coq puis le cuisine et ils le mangent ensemble. Le vieil homme sent bien que quelque chose ne va pas avec le gamin, aussi il le “cuisine” un peu pour essayer de l’aider… Tout ça sous “le regard” de la femme noire du tableau…

Une drôle d’histoire, pas franchement gaie !!

Au final, ce recueil m’aura permis de découvrir de “nouveaux” auteurs et de me (re)plonger dans l’atmosphère -si particulière !- des tableaux d’Edward Hopper.

Cet ouvrage se termine avec une courte biographie de chaque auteur, ainsi qu’une bibliographie pour chacun.

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Cette lecture participe au challenge “Mai en nouvelles” proposé par le blog “Hop ! Sous la couette”.

Si vous aimez les nouvelles, je vous invite à participer à ce challenge, qui propose, en prime, un concours avec de jolis lots pour les participants.